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20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Dim 27 Sep - 17:00
Tulio Verez
Tulio Verez
27
Domestique de Zéphyr
     C’est bien gentil, les canapés, les amuse-gueules, les boissons raffinées et autres agréments gustatifs, mais d’une part, ça ne remplit pas une panse convenablement, d’autre part, c’est plutôt réservé à la noblesse. Or, j’ai faim. Et puis, si je me pointais à un des étals en réclamant une grande quantité de nourriture pour pouvoir l’apporter à Zéphyr, qui doit toujours être dans la bibliothèque, pas dit qu’on m’y autoriserait. Autant aller m’approvisionner à la source ; en l’occurrence les cuisines.
     Et puis, je n’ai pas encore eu l’occasion de fréquenter les domestiques de ce château. Chassez le naturel, il revient au galop : je ne peux pas m’empêcher de prendre des notes sur leurs us et pratiques et de les juger. Telle livrée de domestique aux associations de couleurs un peu trop fantaisistes à mon goût, tel serviteur à l’attitude trop relâchée. Je suis exactement comme les mégères de mon pays natal qui critiquent leur femme de ménage sitôt qu’elle est partie, se plaignant de leur manière de ranger la cuisine, d’épousseter les meubles, de passer balais et chiffon. Et je ne me fais aucun doute sur le fait que certains que j’observe doivent faire de même et avoir des pensées sur moi. Peu importe le titre, nous sommes tous quelque part des représentants de notre maisonnée, que son sang coule dans nos veines ou son salaire dans nos poches…
     Enfin, trêve de digressions. J’entrai dans les cuisines. Pour être assailli par une myriade d’odeurs et de fumée. Un peu trop à mon goût.
     « Par Innel, vous n’aérez jamais, ici ? »
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Lun 28 Sep - 15:43
Yonnel Pao
Yonnel Pao
17
Ragoût d'ours
La fête battait son plein et moi j'avais surtout envie de battre ces fainéants de commis qui pensait encore se la couler douce pendant les festivités! Et si on ralentissait la cadence, ils allaient manger quoi les invités? Leurs boutons de manchettes et rubans de soie?
Foi d'Innel, ça n'allait pas se passer comme ça! Je n'avais jamais failli à ma réputation de chef d'orchestre des fourneaux et des casseroles, ce n'était pas ce soir que je comptais boire le bouillon de onze heures.

Je leur sonne les cloches de ma voix de ténor, je vérifie le dernier plat de petits toasts de canard aux groseilles et j'envoie.

Par Innel, vous n’aérez jamais, ici ?

Je me retourne d'un bond, furibond, vers la voix de cet intrus qui ose critiquer mon royaume de la gastronomie. Qu'est-ce qu'elle me veut la rascasse d'eau douce? Je le jauge de haut en bas, tandis que tout le monde s'agite dans mon dos et que je réalise subitement le début de sa phrase.

- Cest bien parce que t'as l'air de chez moi que j'te taille pas en rondelles de suite. Qu'est-ce que tu veux, la salicorne?

Mes narines frétillent... Soudainement je sens une odeur de brûlé accompagné d'un crépitement dans les oreilles. Je fais volte-face pour découvrir cette tête en l'air de Dancho ayant décidé de faire flamber la cuisine... Heureusement, on se porte bien rapidement à son secours et le pire est évité. Je roule des yeux et me concentre  à nouveau un court instant sur l'intrus en question.
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Mar 29 Sep - 16:09
Tulio Verez
Tulio Verez
27
Domestique de Zéphyr
     La salicorne ? C’est quoi, ça, une salicorne ? Je regarde un instant le grand bourru au couteau qui m’a lancé ça. On pourrait en mettre deux ou trois comme moi dans son tablier. Il a une tête d’habitant des côtes. Je suis de l’intérieur des terres, je n’ai jamais vu la mer. Ce devait être une référence à une crustacé de chez lui. Comme la crevette, je suppose. On m’a déjà affublé d’un tel sobriquet.
     En tout cas, c’est un compatriote, ce qui est une bonne surprise. Et m’incite à me montrer plus conciliant. J’attends donc patiemment qu’il finisse son affaire et tâche de déranger le moins que possible les serveurs et autres commis qui papillonnent autour des fourneaux.
     Si on excepte l’odeur de brûlé et le fait que ce soit difficilement respirable, c’est une cuisine bien tenue. Moi qui suis particulièrement attentif à ce que le personnel fasse bien son travail, il est ici tenu d’une main de maître. Dans un gant de fer, il semblerait, d’ailleurs. Et qui tient un très gros couteau. Et l’agite à qui-mieux-mieux.
     « Hum. Veuillez pardonner mon interruption. J’allais chercher à manger. Pour mon maître, qui aime peu se mêler à la foule, et moi-même. »
     Parle-t-il le monosianais ? On le parle à la maison et j’essaie de faire de ma fille une bilingue. Mais cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de le pratiquer avec quelqu’un d’autre que mon frère.
     « Et dites-moi, comment un compatriote a-t-il pu se retrouver à la tête de la pièce la plus importante de ce panier de crabe qu’est le palais royal ? »
     Ce n’est pas parce que je ne suis jamais allé sur la côte que j’ignore tout de ce qu’on y trouve. Et le choix d’une métaphore maritime pour parler à un ressortissant de ces régions est loin d’être innocent, on s’en doute.
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Jeu 1 Oct - 21:12
Yonnel Pao
Yonnel Pao
17
Ragoût d'ours
Quand la symphonie des cuillères bat son plein, je dois sans arrêt être sur le qui vive. C'est comme menait un voilier en haute mer en pleine tempête hivernale : la moindre erreur d'inattention peut être fatale.
Je laisse Dancho sans supervision un demi-seconde et il me transforme la fricassé de cèpes en geyser de flammes. Il était temps de leur sonner les casseroles! Je rue dans les brancards et je reviens à la salicorne. Salicorne aux embruns monosianais. Je hoche la tête à sa demande.
J'ai l'habitude des commandes spéciales et j'ai vu plus excentriques comme demande.

- Et ton Maitre, il aime quoi? Les chips de varech ? Le homard de seize heures? La tourte de goéland au pourpier?

Ça me semble tellement évident qu'il soit lui aussi de chez nous que vraiment je ne propose rien d'autres que de la grande gastronomie monosianaise. Je dois vous avouer que les chips de varech sont un de mes petits péchés mignons (pourquoi choisir hmm?)

Tiens la salicorne parle notre jolie langue aux accents chantants. Rien que de les entendre mes oreilles frétillent. Ça fait combien de temps que j'ai pas entendu cette douce musique ? Daryl, lui, préférait oublier ses origines je crois. Il m'a dit un jour vouloir remplacer sa particule. Enfin ce n'est pas le sujet. Je me laisse la moustache à la mention d'un panier de crabes. Il a pas tort mais dit comme ça, la salicorne semble se métamorphoser en anguille à déposer dans un bocal en vinaigre.
Mon métier c'est la cuisine. Pas les relations humaines. Encore moins la politique.

- Le double "T". Talent. Travail. Tu veux goûter ? dis-je dans notre langue en lui tendant l'une des assiettes.

Bon et un peu de chance je dois bien avouer... Et quelques paupières fermées aussi. Et... Bon ça commence à faire là...
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Jeu 1 Oct - 22:29
Tulio Verez
Tulio Verez
27
Domestique de Zéphyr
     Sans mentir, c’est succulent. Je l’exprime avec ce qui doit être le sommet d’exubérance de mes expressions faciales : une légère moue d’approbation. Suivie de ce qui doit être le commentaire le plus élogieux que je puisse produire :
     « Si j’osais, je vous demanderais la recette. »
     Par contre, Lioffel est bien éloignée de la mer. Je ne pense pas que ce soit très judicieux de faire goûter des plats périssant vite et ayant voyagé longtemps à qui que ce soit. Mais j’ai l’impression que le mentionner serait un motif de décapitation avec son énorme tas de métal pointu qu’il trimballe à bout de bras.
     « Il est en tout cas fort agréable de pouvoir converser avec un compatriote. »
     Surtout quand tous les autres commis aux alentours essaient de tendre l’oreille, sans comprendre goutte.
     « Toutes ces histoires de conjuration et de complots m’inquiètent. Il paraît même qu’il y a eu une tentative d’assassinat. Et comme, dès qu’un État a peur, il a tendance à s’en prendre aux étrangers sur son sol, je n’irais pas jusqu’à dire que je crains pour ma vie, mais que je ferais bien de m’en inquiéter. Enfin, vous m’avez l’air assez grand et fort gaillard pour ne vous en soucier que peu. »
     Je repasse au lioffelois.
     « Mais bref. Rien de trop lourd, mon maître a encore un estomac sensible. » C’est surtout que c’est moi qui doit m’occuper de le changer, j’aimerais ne pas avoir à manquer de défaillir à chaque fois. « Je mangerai la même chose que lui. Je ne suis pas difficile. »
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Jeu 8 Oct - 12:14
Yonnel Pao
Yonnel Pao
17
Ragoût d'ours
J'esquisse un large sourire jusqu'à en faire remonter la pointe de mes moustaches. Même si je sais que c'est évidemment délicieux, il n'y a jamais rien de mieux que de l'entendre de la bouche d'un convive. J'indique un placard qui déborde du coin de la tête. J'ai déjà essayé de l'ordonner un peu mieux, mais rien n'y fait. J'ai l'impression que les quatre planches qui le constituent vont finir par exploser...
La recette est là-bas. Si t'as le courage de chercher.

Je marque une pause avant d'ajouter dans un rire franc

Reste à voir ton talent.

Oh ça oui, je ne suis on ne peut plus heureux de pouvoir bavarder en monosianais avec un compatriote. D'ailleurs, un petit banc de poiscailles nous observe déjà, tendant l'oreille à la recherche d'une miette compréhensible. Je fais volte-face, manquant de planter la pointe de mon couteau dans la table d'agacement.

- Vous manquez de travail pour bailler aux corneilles?!

Mais bien vite, je reprends le fil de la discussion avec la salicorne. Moi, les histoires de complots ça me passe au dessus de la tête comme la houle. Il n'y a guère que la cuisine pour m'intéresser.


- T'as raison. Parait que c'est le vieux conteur qui a voulu empoisonné not' bon roi. C'est qui ton maitre? Il est d'ici?

Je lisse ma moustache avant d'ajouter pensivement.

- De tout façon, ils sont trop occupés avec les belugas.

Puisqu'il repasse à l'elis, j'en fais d'autant et écoute avec attention sa requête qui ne manque pas de m'arracher un rire sonore.

- Y'a pas grand chose de consistant et léger. T'as qu'à prendre de la truite aux agrumes si ça te va. Elle a été péché dans la Sereine. Sinon de la pintade aux pommes!
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Lun 12 Oct - 21:34
Tulio Verez
Tulio Verez
27
Domestique de Zéphyr
     Mon talent en cuisines ? Suffisant.
     Enfin, pour mes propres critères. Qui sont tellement élevés que j’ai fait partir en dépression le précédent cuisinier des de Kergamont. C’est que, je fais la noblesse jusqu’au plus profond de mon être, mais il n’en reste pas moins qu’elle doit aller avec un certain niveau de raffinement et d’excellence. Et je déteste mal faire mon travail encore plus que cette horde de consanguins imbus d’eux-même.
     Et voilà qu’il lâche une information intéressante. Un assassinat ? C’est très fâcheux. Mon maître est en fauteuil roulant, il est incapable de se défendre par lui-même, et sa mère… Serait terrassée par une oie sauvage, alors qu’elle s’empêtrerait dans ses froufrous et sa graisse. Je me doutais qu’il allait y avoir des risques à cette soirée, je ne pensais pas qu’ils s’afficheraient à ce point que même les cuisines en seraient au courant. Il faudra impérativement que j’enquête là-dessus. Ma tolérance au risque est la même qu’en toute chose : au niveau zéro.
     « Je sers Zéphyr de Kergamont. Il est présent avec sa mère, oui. »
     Pour ce qui est de la nourriture, j’ai déjà exposé ce que je pensais de prendre du poisson, mais s’il est de la rivière la plus proche, cela me va. Les deux mets me semblent tout aussi raffinés l’un que l’autre, mais nous mangeons bien rarement des poissons, au domaine. Un peu de dépaysement gustatif ne fera pas de mal à l’humeur toujours morose de Zéphyr.
     « Merci. Je vais prendre la première. »
     Et pour ne pas déranger plus celui qui travaille, je pars me servir moi-même. J’en profite pour inspecter le tiroir à recettes. C’est… parfois lisible, assez pour que je puisse trouver ce que je cherche, je pense.
     Ce faisant, je songe à sa précédente remarque.
     « Pardonnez-moi… Béluga ? Que vouliez-vous dire par là? »
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Mer 21 Oct - 19:13
Yonnel Pao
Yonnel Pao
17
Ragoût d'ours
La salicorne a l’air étonné de la tentative d’assassinat. J’hausse les épaules. Ma foi, si c’est la première de la soirée, c’est pas la première de l’année et c’est pas la dernière non plus. Quand on a la popularité d’une murène grise, il faut s’attendre à esquiver les filets.

Zéphyr de Kergamont… Je lustre mon menton pensivement. Encore et encore. Non décidément ce nom ne me revient pas. En même temps, tous les nobles sont de sortie ce soir. On pourrait faire bruler le palais qu’il ne resterait plus un anchois pour gouverner.
Je le laisse choisir. J’allais ordonner qu’on le serve mais la petite rascasse d’eau douce, fait comme chez elle. Soit. Tant que personne ne meurt de faim ce soir c’est bien l’essentiel. Comme il inspecte le tiroir, je jette un regard curieux sur ses trouvailles. On peut en apprendre beaucoup sur un homme en regardant ce qu’il aime manger ou cuisiner.

- Je t’aiderai si besoin à déchiffrer mes pattes de crabe

J’en avait oublié notre conversation précédente lorsqu’il me parle de beluga. Il me faut un court instant pour comprendre ce que vient faire le mammifère blanc là-dedans mais après quelques œillades je fais le lien avec mes propos.

- Les birlais. Ils sont ici. L’Ambassadeur et la Princesse. Avec un peu de chance, ils arrêteront de se taper dessus ?

Ou pas. Certainement pas d’ailleurs. Parce que je ne vois pas vraiment comment il pourrait en être autrement. Depuis le temps que ça dure. Il faut vraiment ne pas avoir froid aux yeux pour venir se jeter dans la gueule du requin lioffelois. Moi je serai resté au frais dans mon palais.
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
Jeu 5 Nov - 3:49
Tulio Verez
Tulio Verez
27
Domestique de Zéphyr
     Les Birlais. Que ne voilà pas une autre information intéressante. Avec une tête couronnée en prime. J’ai énormément de mal à ne pas voir en cette invitation une tentative d’obtenir une otage. Après tout, le roi Lioffel ne peut pas perdre plus de réputation en commettant un acte pareil. Même à l’international. Si vous voulez faire rire un Monosianais, présentez-lui un Lioffelois… Ce royaume passe déjà pour un colossal fouteur de merde belliciste gouverné par un tyran irrationnel. La seule chose surprenante serait qu’un tel piège n’arrive pas, en vérité.
     C’est en tout cas un autre risque à prendre en considération. Je ne peux pas risquer, pour le bien de mon maître, que quoi que ce soit tourne mal. Recueillir plus d’informations devient plus indispensable à chaque fois que ce cher cuisinier ouvre la bouche. On sous-estime trop l’utilité des cuisines dans un service de renseignement efficace. Dans la maisonnée de Kergamont, je m’appuie plus sur la blanchisserie – ceux qui nettoient draps et vêtements en savent long sur ceux qui lavent leur linge sale en famille, si vous voyez ce que je veux dire – mais il faudra que je pense à ne pas sous-estimer cet autre secteur clef.
     « Loin de moi l’idée d’être bassement xénophobe, mais la propension de ces deux peuples à faire quoi que ce soit de civilisé me semble quelque peu surestimée. »
     Je n’ai pas dit inexistante, notez.
     Sur ce, je fais une légère révérence et prend les deux assiettes. La recette, elle, a été soigneusement pliée et glissée dans une poche intérieure.
     « Merci pour tout. Je me permets de vous emprunter ce témoignage de vos talents. Je vous le rendrai dès que possible. »
     Et qui sait, peut-être aurons-nous une autre discussion aussi fructueuse. Voire fruitée, quand sera venue l’heure du dessert.
Re: 20h40 : Entre compatriotes… (terminé)
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