Daryl attendait patiemment la princesse du nord.
La jeune femme avait du braver la passe des Dents dés la trêve déclarée pour être là ce soir. Et il apprenait, de surcroît, qu'elle était venu proposer la paix. Comment ne pas céder à l'envie de la rencontrer ? Des objectifs communs rapprochaient toujours. Surtout qu'il savait sa démarche stérile… la paix allait être posé d'une façon ou d'une autre après cette soirée mais elle n'aurait que peu de l’attitude pour agir. Si au moins elle pouvait rencontrer quelques alliés… ça pourrait lui éviter de subir quelques mauvaises passes comme celle qu'elle avait eu à un moment de la soirée. Vu ce qu'elle représentait ici, cela serait arrivé tôt ou tard.

À l'étage, sous les combles, dans le fond de l’entrepôt de couverture, près d'une fenêtre ouverte qui donnait sur la ville, le médecin méditait. Une sorte de méditation légère.
Avait-il été inspiré par le vieil homme ?
Il espérait que sa rencontre avec le Roi s'était bien passée. C'était son rêve après tout… mais une rencontre avec cet homme pouvait-elle seulement réellement bien se passer ? Pauvre vieil homme qui allait au devant d'une immense désillusion.

Plus haut le ciel était dégagé, il avait pu éteindre la lampe à huile qu'il avait prit avec lui au cas où, la lune passait à travers les nombreuses fenêtres pour illuminé la salle de sa clarté.

La nuit était fraîche, les lumières de la ville s'allumaient le long des axes principaux. Daryl observait. Les quartiers privilégiés scintillaient et, plus au sud, un quartier restait complètement dans les ombres. De quels quartier venait le gros des effectifs du front ?
Daryl eut un léger ricanement chargé de sarcasme.



À l'entrée Rob grommela en voyant approcher Aristide amener l'invitée.

- Aller rentrez, il vous attend.

Il la reconnaissait bien, c'était une des invités qui avait essayé de passer une arme à l'entrée… Qui plus est en entrant sous un faux nom ! C'était à cause t-elle qu'il avait été renvoyé jusqu'ici… non… grâce à elle !
Une fois qu'elle fut entré dans l’entrepôt remplit de couverture il ajouta :
« Sur la droite vous trouverez une échelle. » avant de finir par un sifflement.


Daryl avait entendu la porte grincer et le sifflement de Robert-William, il savait ce que cela annonçait. Aristide avait réussi à mettre la main dessus. Excellente nouvelle. Il approcha de l'échelle et tendit la main pour aider son invitée à monter les derniers barreau. Après quoi il se recula d'une enjambée avant de s'incliner solennellement.

- Enchanté, Princesse, j’ose espérer que votre soirée se passe sans trop de mal. Les lioffelois peuvent être rustres parfois, mais ils ont bon fond. Peut-être en avez vous rencontré certain qui ont su vous écouter.
Désolé de vous déranger alors que vous devez certainement avoir d'autres choses en tête… comme une audience importante…

Bien que ce devait être là une sorte de plaisanterie, il ne souriait pas, Daryl affichait un air on ne peut plus sérieux.

- Vous devez êtes aux cœurs des conversations depuis que votre nom a été affiché pour celles-ci. Ou que votre nom ne soit apparu magiquement sur la liste pourrait être plus juste. Vous avez presque été discrète pendant la première partie de la soirée…

Même si on lui avait rapporté qu'une certaine noble répondant à la description physique de la princesse avait parcouru la salle en déversant des questions sur le Roi.

- Mais… je ne me suis pas encore présenté : Daryl di Castelle. Médecin royal. J'espère que vous n'aurez pas à me revoir dans d'autres circonstances.

Et encore si il était appelé alors qu'elle était blessée ce serait déjà une bonne nouvelle. Sa vie était précieuse, sans doute plus qu'elle ne pouvait le penser… sinon elle ne serait pas venue ce soir.

- J'ai pensé que vous aimeriez savoir certaines choses avant d'aller devant votre destin…

Il s'interrompit, observant la jeune princesse. Des cheveux blancs, un air candide, elle lui rappelait un peu quelqu'un.

Personne ne pouvait mesurer à quel point elle regrettait de s'être fait passer pour une autre et de demander informations sur le roi lioffelois. Les conséquences étaient plus dangereuses les unes que les autres pour son cas, et malheureusement elles ne venaient que de débuter... Tout cela n'était que la simple faute de son appréhension en mettant les pieds ici car elle savait pertinemment que ce milieu en terre ennemi était loin d'être sûr pour elle, de plus lorsqu'elle n'était qu'accompagné que de son courage.

La jeune femme pouvait encore se souvenir clairement de la scène dans un des salons royales avec le général qui avait finit par lui faire cracher officiellement le morceau. Sa présence n'était donc plus depuis un moment un léger doute et tout le monde était maintenant au courant.
Elle s'était réfugié dans un coin sombre de la salle, attendant patiemment l'heure de l'audience, mais un domestique avait tout de même réussit à la trouver et lui avait demandé de le suivre. Cette fois-ci Sanwine avait gardé méfiance et avait souhaité plus d'informations. Mais il était resté vague sur ces propos en ne lui dévoilant seulement le lieu et ajoutant que "quelqu'un voulait lui parler". Elle avait finit par accepter et le suivit avec prudence.

Une même question que la dernière fois lui revint en tête : Qui souhaitait discuter avec elle ? Surtout juste avant un entretien qui a son importance. Enfin...Elle avait maintenant compris depuis un moment qu'elle ne pourrai passé la soirée qu'accompagné du doute. Alors elle continua à sa route derrière le jeune domestique.

Arrivé dans un milieu plutôt reculé de l'agitation des convives, son accompagnateur lui désigna l'entrée pour après l'emmener près du échelle. La princesse souleva sa robe et la monta, elle vit un homme venir à sa hauteur pour lui tendre son bras, elle accepta son aide. Puis, elle le laissa commencer à engager la discussion, elle finit par répondre :

- Je suis également enchanté de faire votre rencontre, Monsieur. Je vous en prie nulle besoin de s'inquiétez pour moi. Je peux comprendre leur méfiance, en effet mon arrivée était disons...imprévue.

Un petit sourire apparu sur son visage mais celui s'effaça rapidement quand elle repensa à cette fameuse audience. Elle ne savait en aucun cas à quoi s'attendre, du contrat final mais également du roi... Elle ne connaissait que légèrement sa personnalité par en grande parti avec les paroles des "lèches-bottes" qui n'étaient sûrement très fiable....mais aucunement ses intentions. Elle dit avec gêne :

- Je dois vous avouer que je ne sais à quoi m'attendre... Mais j'espère sincèrement que cette entretien avec Sa Majesté se déroulera sans encombre et surtout... sans aucune tension.