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Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
Sam 25 Avr - 18:02
Mhilo Cezare
Mhilo Cezare
44
L'Ombre du Prince
Je pense que je ne m’y habituerais jamais. « Vous êtes convoqués dans la salle d’entrainement des MB » Non vraiment, cela devient terrible, et indécent d’être réveillé aussi tôt. Qui diable pouvait me faire une telle farce ? Une insidieuse réponse vient s’ancrer dans mon esprit. Et fourmillement de questions me plongeant dans un tel désarroi.

Qu’ai-je fait ?



Je me repasse tous les récents événements, si j’ai fauté. Mais néant. Je soupire et m’extirpe de mon chaleureux lit, toujours une personne pour nous séparer. Et je pense connaitre l’identité de la personne.

Depuis ma nomination, j’avais droit à deux entraînements avec une farouche épéiste, il fallait bien l’avouer. Depuis notre entretien, je ne sais pas vraiment comment interagir avec ma supérieure. J’en ai parlé à la fratrie sans nommer quiconque et le verdict fut les prémisses de séduction, des non-dits, des demis-mots, le chuchotis d'un amoureux avenir.

Je suis resté estomaqué.


On parle de trahir la déontologie des Manteaux Blancs et d’Ombre, ce n’est pas rien. Et puis, la Dragonne. Non impossible. Je n’ai fait pas vœux de chasteté. Mais devenir Ombre, revient à se faire moine, si on peut dire. Enfin, je ne vais pas évoquer mes charnelles relations mais de la à entretenir un lien plus platonique avec la Droiture personnifiée, c’est quand même déroutant non ?

Je ne sais que penser. Je ne peux nier, que l’entrevoir ou être convoqué – même aux aurores – ne me laissent pas de marbre. J’ai l’impression qu’on efface tout un programme qu’on m’a inculqué durant des années et qu’un moment, j’ai mon système nerveux qui s’enflamme, émettant une alerte par intermittence, comprenant le danger.

On le flair.
Le diffuse.
On s'en délecte.



C’est ce lien qui peut courir à notre perte. Mais les ordres d’une Dragonne ne peuvent t’être désobéis. Suis-je vraiment embêté ? ... Quoi qu’il arrive, je suis à présent prêt à une nouvelle joute de sous-entendus, réalisant la teneur de mes ressentiments.

Mon myocarde rate un battement quand je l’aperçois, le port fier, le regard perçant. Et une rapière entre les mains, prête à combattre. Les aurores pour s’entretenir à l’abri des regards indiscrets. Je m’équipe à mon tour, et je la salue respectueusement et je me mets en place. « Vous doutez encore de moi et de mes capacités pour m’offrir autant de temps et d’enrichissement personnel ? »

Aimer et protéger. Antagonistes. Tout comme les deux personnalités présentes dans cette salle d’entrainement.


@VARDA DE MORMEGIL


Dernière édition par Mhilo Cezare le Dim 19 Juil - 19:29, édité 1 fois
Re: Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
Sam 25 Avr - 22:19
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc
Presque trois semaines qu'elle avait promu Mhilo, ombre du Prince. Et si, elle était désormais persuadée d’avoir fait le choix idéal, elle n'arrivait plus se défaire de ce qui s’était déroulé ce jour là. Cette simple étreinte l'avait entraîné tout droit dans un maelstrom de contradictions dont elle était désormais prisonnière. Son esprit d'ordinaire si placide n’avait jamais été aussi agité et il lui semblait que jamais plus elle ne retrouverait la paix intérieure… Ce qui ne faisait qu’augmenter un peu plus son désarroi sans qu’elle ne puisse se confier à qui que ce soit.


Si chacun des Manteaux Blancs devait se soumettre à un entraînement d'escrime hebdomadaire en sa compagnie, Mhilo avait en plus, l'obligation de lui exposer un rapport détaillé de sa mission auprès du Prince. Elle passait donc chaque semaine plusieurs heures, seule en sa compagnie.
Sa place d'Ombre les avait définitivement rapprochés. Un rapprochement qu’elle avait voulu pour en faire son disciple comme Euphrate l'avait fait auparavant avec elle. Elle n'avait en revanche pas imaginé qu'il serait si périlleux de jouer les funambules sur le mince filin qui les séparer. C’était les yeux clos, qu’elle avait choisi d’avancer s’obstinant à refuser l’étrange réalité qui commençait à s'imposer…
Pour la première fois de sa carrière, elle en venait à maudire les sévères règles éditées par ces vieux tas de poussières…



Chambre de Varda de Mormegil, 05h10



- Commandante ?... Commandante ?

Une voix lointaine et diffuse semblait l’appeler d’outre-tombe. Varda grogrna et se retourna en remontant l’édredon de plumes d’oie sur ses oreilles. Qui diable osait donc la réveiller au milieu de la nuit ?!

- Commandante ?
hésita la voix Je… Je suis désolée mais il est l’heure, vous m’aviez demandé de vous faire lever à 5h et l’heure est déjà passée.

Elle ne préta guère attention à cette petite voix qui tentait de s’immiscer dans son esprit. Elle était si bien là… Et son esprit si cotonneux…


- Vous avez rendez-vous avec Mhilo Cezare pour son entrainement d’escrime, Commandante…
hésita à nouveau la petite voix ne sachant que faire.

Mhilo… Escrime… Mhilo?!
Le nom lui fit soudain l’effet d’un seau d’eau glacée et elle bondit hors du lit.
– Pourquoi vous ne me l’avez pas dit plus tôt ?! maugréa-t-elle en se levant.
Mais elle n’avait pas fait quelques pas, qu’elle eut l’impression qu’on enserrait son crâne dans quelque instrument de torture… Elle battit instantanément en retraite et se rassit sur son lit. Passage de mains sur le visage. Une fois. Deux fois. Trois fois. Prévoyante, la domestique était déjà là, éponge et bassine d’eau à disposition. Tout en s’aspergeant le visage, elle tentait de recoller les morceaux de la veille.

Ah oui… La taverne… Le whisky… Beaucoup de mauvais whisky.

L’esprit complètement embrumé, elle se déplaça jusqu’au baquet d’eau où elle s’immergea complètement. Elle eut beau faire son possible, seul quelques bribes oniriques lui apparurent : Mhilo indiquant qu’il devait rentrer, elle chantant avec Aya puis dansant et… Trou noir pour le reste. Elle s’extirpa ruisselante du baquet, se sécha, enfila son uniforme, récupéra Gardevie et Serment, tout cela aussi vite que possible. Le temps d’avaler un rapide petit déjeuner et elle dévalait déjà les marches deux par deux jusqu’au lieu du rendez-vous.

Une soirée sans alcool, hein Varda.
Elle se souvenait vaguement du pourquoi du comment : elle avait eu cruellement envie de vider son esprit et de s’amuser. Elle le regrettait désormais amèrement et prier pour ne pas avoir faire n’importe quoi le reste de la nuit… A qu’elle heure était-elle rentrée ? Aucune idée.

Et en plus, il a fallu que je place l’entrainement, ce matin là… Mais qu’est-ce qu’il t’arrive non d'un chien...








Salle d’entraînement des Manteaux Blancs, 05h49


Mhilo avait dû la réprouver pour ce nouvel entraînement aux aurores. Et si d’ordinaire, elle appréciait les réveils matinaux, celui-ci était pour le moins…Difficile. L’idée de devoir tenir la cadence d’une joute face à l’Ombre du Prince, commençait sérieusement à l’inquiéter. On ne pouvait pas réellement dire qu’elle se sentait au meilleure de sa forme ce matin-là : si ses migraines commençaient tout juste à s’estomper après son infusion de menthe poivrée ce n’était pas le cas de son corps qui semblait toujours répondre au ralentit. Elle passa sa main dans ses cheveux en soupirant.

Elle n’avait pourtant pas voulu l’importuner en plaçant leur entrainement si tôt. Il s'agissait simplement de l'un des rares moments qu’elle pouvait accorder à la pratique de l'escrime. Cet horaire matinal présentait également un autre avantage qu'elle n'avait pris en compte qu’un peu plus tard : à cette heure-ci, rares étaient les petits curieux qui auraient pu surprendre leurs paroles échangées à demi-mot.
La Commandante n’était que bien trop consciente de l'interdit qu'elle s’apprêtait à braver, elle, la dernière personne qui aurait dû le faire. Seulement voilà. Elle avait beau faire son possible, il lui était impossible de faire différemment. Et c’était bien le cœur du problème.




La salle d’entraînement était vaste, revêtue d'un parquet en chêne et même de quelques luxueux miroirs permettant de corriger sa posture. C'était ici qu'elle avait donné rendez-vous à Mhilo afin d'effectuer quelques passes d’armes. Un adversaire avec qui il était toujours plaisant de s’entraîner et qu’elle redoutait particulièrement aujourd’hui.

Il va finir par me donner un cour à ce rythme vu mon état… Quelle idée mais quelle idée !

Elle s’était déjà équipée d’une rapière d’entraînement, et attendez désormais patiemment son arrivé. Ses yeux étaient clos, sa respiration lente et mesurée. Tout était calme sauf son rythme cardiaque qui refusait obstinément de se laisser dompter. Elle grogna d'agacement, lorsqu'elle reconnut la mélopée caractéristique de ses pas. Elle se tourna, apercevant sa silhouette blanche, ses cheveux savamment désordonnés et cet océan où elle était en train de se noyer à petit feu. Rapide salutations d'usages, elle le suit du regard alors qu'il s’équipe en conséquence.

Vous doutez encore de moi et de mes capacités pour m’offrir autant de temps et d’enrichissement personnel ?

Elle esquissa un sourire devant cette question délicatement provocante et pleine de respect à la fois comme il en avait le secret. Elle en oublia même l’état lamentable dans lequel elle se trouvait quand lui semblait parfaitement reposé.

– Vous étiez prévenu Mhilo. J'attends de vous la perfection. Rien de moins. Il n'y a pas de place au hasard et à la négligence lorsque l'on a une vie si précieuse à protéger. rétorqua-t-elle par pure habitude. Malgré toute la sévérité qui y persistait, la voix du Dragon Blanc semblait avoir irrémédiablement perdu de son glacial écho.

- Je suis toutefois ravie de pouvoir contribuer à l'enrichissement de votre vie.

Nouveau fugace sourire.

Et voilà que ça recommençait, ses paroles devançaient tous les verrous de son esprit rigide et implacable. Elles s’écoulaient au travers comme l’eau s’infiltre entre les fissures, trouvant inlassablement un chemin pour s’échapper.
Elle sortit par une discrète porte de bois donnant sur la cour des gardes. Un passage sous les arcades permettait en partie d'en faire le tour. A l’est, se dressait fièrement la tour de la Commanderie. L’air frais de l’aube, lui caressait le visage, revigorant son esprit par la même occasion.

- Je vous propose un entraînement en conditions réelles. commenta-t-elle en présentant les lieux L’environnement est une part essentielle d'un combat et nous n'aurons jamais à combattre dans un lieu normalisé tel que la salle. Notre champ de bataille, c’est ce palais. Chaque cour. Chaque coursive. Chaque salle. Quel que soit la situation, quel que soit le problème, il existe toujours une solution pour y remédier.

En même temps qu'elle lui rappelait ces éléments de bases de leur art, elle ne put s'empêcher de se poser elle-même la question.
Et qu'elle en est la solution ?

Elle effectua un salut, marquant le début de la session, là, sous l’arcade.
Partir ? Ce serait sage. Mais c’est toute ma vie.

Elle se mit en garde reculant une jambe et plongea son regard dans celui de son adversaire du jour

Non, c'est trop tard pour cela.

Elle lança le premier assaut, bondissant vers lui grâce à l’allonge de ses jambes.

- Et la solution se trouve parfois toute proche.
Alors qu’elle entamait une première offensive, une nouvelle réminiscence de la veille venait de lui apparaitre : elle, sur la table, regardant sa joyeuse chevelure neige. Et surtout le mot qui lui était venu à l’esprit à ce moment là :
Accepter

Elle en fut tellement troublée, qu’elle esquiva de justesse sa contre-attaque d’un bond arrière.
Concentre-toi Varda! Concentre-toi bon sang!
Re: Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
Dim 3 Mai - 11:04
Mhilo Cezare
Mhilo Cezare
44
L'Ombre du Prince
« Vous étiez prévenu Mhilo. J'attends de vous la perfection. Rien de moins. Il n'y a pas de place au hasard et à la négligence lorsque l'on a une vie si précieuse à protéger. »

Précieuse et royale, si je peux ajouter. Mais un fin esprit dont je me plais à servir de mon tout possible. Entre nous, je pensais que devenir Ombre serait plus difficile. Mais c’est chronophage. M’enfin, je reévaluerais cela, le jour où le Prince sera en danger.

Pour le moment, nous suivons – ou presque – le programme édité pour la royauté. Je l’avoue, le laisser plus libre l’après-midi, alternant les activités plus créatives et plus intellectuelles comme les débats dont j’aime lui proposer. En faire un émérite stratège. Tadriel avait les bases de l’Art du combat mais il ne sera pas fine lame malgré tous mes espoirs. Mais il possédait un fugace et aciéré esprit dont nous devons travailler en permanence. L’espoir Lioffelois.

« Je suis toutefois ravie de pouvoir contribuer à l'enrichissement de votre vie. »

Rictus qui s’élargie au coin droit. Je ne fais guère plus attention à mes gestes et réactions depuis que .. Nous avons franchi une barrière dans mon éducation, si je peux dire. C’est bien là, l’enrichissement dont je n’avais guère prévu. Varda est dans ma Vie depuis que je suis entré au Palais de façon plus permanente mais elle demeurait qu’une personne à croiser dans les couloirs ou durant les royales séances. Sa présence s’est intensifiée en grimpant les échelons. Et à présent, elle se poste dans une position privilégiée, faisant galoper le myocarde plus que de raison.

Belle avancée Dragonne !

Nous quittons notre habituelle salle. Je fronce le regard, restant sur mes gardes. Mon entrainement peut toujours prendre d’inattendues tournures, c’était préférable de me montrer digne de mon rang. Qui sait, c’est une évaluation des matinales leçons infligées depuis. Et j’insiste sur infligées pour celles du début et grandement appréciées par la suite. Mais la raison nous la connaissant tous. Nous arrivons dans la cour et l’explications se fait derechef.

« Je vous propose un entraînement en conditions réelles L’environnement est une part essentielle d'un combat et nous n'aurons jamais à combattre dans un lieu normalisé tel que la salle. Notre champ de bataille, c’est ce palais. Chaque cour. Chaque coursive. Chaque salle. Quel que soit la situation, quel que soit le problème, il existe toujours une solution pour y remédier. »


Je suis bien d’accord. Le danger git dans chaque recoin de notre environnement. Je l’avais déjà saisi sur les champs de bataille mais je ne le mentionne pas. Je ne voulais pas paraître vaniteux ou impoli. Mais quand un soldat se débusque d’un maquis pour tenter de vous embrocher, on s’en souvient à vie. Une magnifique histoire de Vie. Note l'ironie.

« Et la solution se trouve parfois toute proche. »

Ballet qui se met en branle. Une riposte. Une parade. Ne pas se laisser distraire par le fluide mouvement de son immaculé chevelure. Comme l’avait souligné mon frère, point commun. Insignifiant, avait rétorqué aussitôt ma sœur. Concentre-toi Mhilo ou tu auras d’autres cicatrice.

Cœur qui rate un battement quand elle énonce sa phrase. Proche, serait-ce, ce que nous sommes ? Est-ce le dessein que je nous souhaite ? Était-celui que j’ai pu comprendre la veille quand la soirée fut avortée ? Troublante. Je vis le combat le plus vivifiant de mon existence. Et je ne parle d’entrechat et pirouette de l’Escrime. Non, celui qui m’offre un partenaire. En l’occurrence, une. Mais le réchauffement de la gnôle délestant de toutes peurs était-il à prendre en compte ? Echo d’épée qui tombe au sol, me sortant de mes songes. Désarmé, je suis. Je me mets au sol, m'excusant aussitôt, récupérant la rapière.

« La cour amplifie les battements de nos pas, je ne m’en étais pas rendu compte qu’il libérait autant d’écho. Bel exercice que vous proposez là, réactivant d'autres sens que la vue et la dextérité. »


J’avais l’impression qu’elle pouvait entendre ce que je me démène à masquer depuis la veille. Ce qui flou mes mouvements qui pourtant ne manquaient jamais sa cible, enfin la parade qu'elle proposait chaque fois.

« J’ose espérer que la nuit se soit poursuivie dans de bons augures après votre vaillance. Je ne vous savais pas aussi enchanteresse. Je n’en doute pas que nous tous étions charmé par une nouvelle facette de votre adroite personnalité. »

Funambule qui avance sur son fil. Ariane ne laissant rien paraître. Maelstrom d’émotions. Mais je n’en délaisse pas moins notre duel. Jugé en tout temps et lieu, je dois confirmer ce que je suis. Ombre. Et non compagnon, je ne sais quoi dont l'envie me scie l'âme. J’attaque sa lame puis entrecroise le bout avec le mien et je termine par une fente, poursuivant, sans m’arrêter et je me replace, à bout de souffle.

« On peut dire que vous savez rendre ce duel intense. Comme chaque entretien, il faut bien l’avouer. M’offriez-vous le plaisir de me raconter la nuit de l’auberge ? »

Savoir si l'Evénement de la veille représentait un mirage de mon tourmenté imaginaire. En garde, je lui offre toutefois un sincère sourire, à la différence de ma vaillance dans cette quotidienne confrontation.
Re: Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
Lun 4 Mai - 14:11
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc
Un ballet savamment orchestré rythmé par le son des rapières qui grincent et s’entrechoquent. Rien de tel pour s’éveiller, corps et esprit après une nuit mouvementée. Pas de côté, passe avant, passe arrière, rapide bond avant.

Faire abstraction de l’océan. Se concentrer sur la lame

Garder, contre-attaquer, feinter et redoubler jusqu’à toucher sa cible. L’escrime ne subissait aucun manque de concentration, surtout face à un adversaire tel que le sien. L’adrénaline des joutes réveillait ses muscles et sens encore ensommeillés par l’abus d’alcool.
Passage en combat rapproché, désarmement de l’adversaire. Reculer et pointer sa lame sur son plastron.

La cour amplifie les battements de nos pas, je ne m’en étais pas rendu compte qu’il libérait autant d’écho. Bel exercice que vous proposez là, réactivant d'autres sens que la vue et la dextérité.

Sourire mi-amusé de la dragonne qui garde en joue son Ombre.

Allons Mhilo, vous êtes pourtant rentré plus tôt hier… J’osais espérer vous trouver en meilleur forme que cela ce matin. Si ma vue vous perturbe tant que cela, il ne vous reste plus qu’à apprendre à combattre à l’aveugle.

Ultime taquinerie, ultime accès de fierté déguisé quand rien d’autre ne pouvait plus masquer ce qui se tramait. Car assurément, ce n’était ni le manque de sommeil, ni les lieux, ni rien de tout cela qui le rendait si distrait, lui qui était pourtant une fine lame. D’autant plus lorsque le Dragon Blanc lui-même ne se trouvait pas au sommet de son art.

Reprise des hostilités. Nouveaux pas de danses. Une chorégraphie parfaite faite d’attaques, d’esquives, de riposte sans que l’un ne puisse prendre le dessus. La dragonne y met toute sa hargne, façon de se libérer de ses démons qui la hante.

J’ose espérer que la nuit se soit poursuivie dans de bons augures après votre vaillance. Je ne vous savais pas aussi enchanteresse

Enchanteresse ? Pied qui trébuche. Reprise. Se baisser et esquiver de justesse alors que le cœur s’emballe. Reprendre son calme.

Je n’en doute pas que nous tous étions charmé par une nouvelle facette de votre adroite personnalité.

Charmé? Glissement des lames sans pouvoir se dégager jusqu’à se trouver en combat bien trop rapproché. Impossible de faire abstraction de ce regard aussi proche, ni de la brise matinale soufflant dans ses cheveux en bataille. Le temps se suspend mais bien vite le cours de la joute reprend le dessus.

- Il ne subsiste que la déception de n’avoir pu vous faire participer à ce moment enchanteur. J’aurais tant apprécié découvrir vos talents de danseur.

Sourire non feint, contrairement à sa rapière qui passe d’un côté puis de l’autre. Le souffle est court, mais l’assaut qui s’éternise n’est pas seul élément en cause. Dans son esprit, valse les idées et les sentiments contradictoires. Concilier l’impossible : le cœur et le devoir. Sans l’entrainer dans sa chute.
Euphrate disait toujours que c’était dans les yeux de son adversaire que l’on y lisait son prochain coup. Varda croisa le sien et n’y trouva que le reflet de sa propre confusion.

Leurs lames s’entrecroisent. Instant d’inattention laissant à Mhilo la possibilité de remporter ce nouveau duel.

Egalité.

La Commandante baissa la garde leur octroyant une courte pause nécessaire pour reprendre leur souffle.

On peut dire que vous savez rendre ce duel intense. Comme chaque entretien, il faut bien l’avouer. M’offriez-vous le plaisir de me raconter la nuit de l’auberge ?

Ces derniers mots la foudroient sur place.

- Point de duel intense sans adversaire de taille, Mhilo. trancha la voix la dragonne.

Ce n’était là que pure vérité. Mais c’était également là un moyen de gagner du temps pour rassembler les lambeaux de son esprit alors qu’il se remettait déjà en garde, dans un irrésistible sourire.

Perdue

C’est ce qu’elle était. Une âme égarée quelque part. Ses mots résonnaient toujours alors qu’un nouveau duel débutait, tout aussi intense que le premier. Un duel de lames autant que de mots. Que cherchait-il à savoir ?

Esquive. Riposte.

Elle n’avait que de vagues souvenirs de la veille. Des bribes, des flashs, des ressentis. Sa déception intense lorsqu’il était parti.

Coup d’estoc. Paré.

- J’ai bu plus que de raison voilà ce qu’il s’est passé.
Pour oublier. Pour faire abstraction de la place vacante en face de la mienne.


Dégagement.

- Certains doivent encore rire de leur Commandante qui n’a guère suivi ses propres prérogatives

Un vague sentiment de culpabilité s’empare d’elle mais il est désormais trop tard pour regretter ce qui est fait.
Je n’aurais pas dû c’est certain. Si tu savais à quel point tu assièges mon esprit, tu comprendrais sans doute

Coup fouetté. Sans succès.

- Pour le reste mes souvenirs sont flous.
Que cherches-tu Mhilo ?


Elle croise son regard en même temps que le fer, sans pouvoir battre en retraite.
La dragonne retourne les vestiges de sa mémoire. Jusqu’à revenir à son départ. Dans la rue, sous la lanterne.
Ses yeux s’écarquillent légèrement alors que sa lame s’approche dangereusement de son visage.
Etait-ce un souvenir ou un simple désir enfoui ? Une seule façon de le savoir.

Briser la garde, entrer en contact d’un coup d’épaule pour le déstabiliser. Rapide pas de côté, la rapière est jetée à terre, tandis que Serment fait son entrée en scène. Mouvement fluide circulaire d’une étrange agilité,  elle  se place dans son dos, pointe luisante contre son cou.

- Il faut parfois savoir s’affranchir des règles de la chevalerie pour vaincre. Nos ennemis ne s’en embarrassent guère et tous les coups sont permis. Être prêt à l'inattendue. Provoquer la surprise autant que la stupeur.

Leçon prodiguée.

Elle s’approche de son oreille, léger souffle chantant formant quelques paroles :

- Peut-être pourrais-tu m’offrir le plaisir de rafraichir ma défaillante mémoire emplit d’ivresse

Ivresse. Le mot était parfaitement adéquate. Cela faisait des jours qu’elle était ivre, transportée par des émotions qui la dépassaient.


Lorsque l’on jouait avec un dragon, il fallait être prêt à se bruler.
Re: Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
Mer 13 Mai - 20:47
Mhilo Cezare
Mhilo Cezare
44
L'Ombre du Prince
« Il faut parfois savoir s’affranchir des règles de la chevalerie pour vaincre. Nos ennemis ne s’en embarrassent guère et tous les coups sont permis. Être prêt à l'inattendue. Provoquer la surprise autant que la stupeur. »

En effet, j’étais de celleux qui respectaient l’Etiquette et bousculer physiquement ma supérieure, quand bien même, elle me mettait à mal sentimentalement, y était exclu. Mais à présent, je saurais que je pourrais utiliser toutes solutions que je jugerais bon. Désarmé, je lève les mains en l’air, sans pour autant me départir de notre position. Je devrais me remettre en garde, annoncer battre en retraite. Mais ce contact, volontaire ou non, demeure un présent en ces troubles temps.

« Peut-être pourrais-tu m’offrir le plaisir de rafraichir ma défaillante mémoire emplit d’ivresse »

J’écarquille les yeux, chamboulé par cet énième contact et ce tutoiement qui échaudent mon esprit. Je ne sais quoi en penser. Un reste d’effluves alcoolique. Je ne vois pas d’autre raison. Et ma conscience me dicte de ne rien engager d’aussi sérieux. Surtout si elle n’était pas elle-même. Je me recule lentement, par respect pour elle et son état. Sachez-le, je m’exécute à contre cœur.

« C’est ce que vous vous êtes dit la veille, pour vous affranchir du poids que représente votre position ? Et vous permettre tant de folies, si je peux dire. Rassurez-vous, la leçon est fort bien retenue. »

Ce geste qui m’a laissé groggy, je ne peux m’en remettre aussi aisément. D’ordinaire, si direct, à ne jamais exprimé les choses à demi-mot, voilà que le mystère planait. Etait-ce une tentative pour annoncer un regret ? Non, elle m’aurait fait une entrée en matière digne d’un seau glacé. Que dois-je comprendre ? Les femmes bon dieu, on ne savait sur quel pied danser. Ou battre le fer, pour l’impétueuse personne qui me faisait face. Il m’est arrivé bon nombre de fois de me montrer plus audacieux et cavalier avec la gente féminine. Etre faible, qualité de l’homme, qu’on se le dise. Mais une Dragonne, c’est là, un autre niveau d’apprivoisement. Et je crains fort, qu’aucun ne dispose d’un manuel pour communiquer efficacement avec ce genre-là. Je fronce le regard, cherchant un message subliminal, et je me masse les tempes

« Que se passe-t-il, si je ne le faisais pas ? »

Funambule avance prudemment sur son fil, espérant ne pas chuter et obtenir le graal. Car, il faut bien l’avouer que depuis, les premiers échanges amoureux, j’ai cette torpeur qui me ceint l’estomac. Qu’a tout moment, on me rappelle que cela n’est qu’un songe et que de surcroit, je siège dans les bras de Morphée au lieu d’aller croiser le fer.
Re: Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
Ven 15 Mai - 12:29
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc
C’est ce que vous vous êtes dit la veille, pour vous affranchir du poids que représente votre position ?
Son éloignement autant que ses paroles la glacèrent sur place. Pourquoi fut le premier mot qui lui vint à l’esprit. Est-ce qu'elle avait agi en espérant tout oublier ? Non. Elle avait voulu oublier ses tourments pour se donner la chance de pouvoir accepter autant que s’accepter. Elle n'avait pas songé une seule fois qu'elle en arriverait à un tel point la veille. Elle s'en voulut soudainement d'avoir cédé ainsi à l'ivresse et de lui avoir montré cette facette peu reluisante de sa personnalité. Ses bras s'abaissèrent le long de son corps alors qu’elle apercevait Mhilo plongeait dans une profonde réflexion.
Rassurée.
Cette simple vue de son indécision et de son trouble suffit à la sortir de la torpeur qui s’était installé.

- Je te voyais plus audacieux Mhilo. Aurais-tu peur que ta chevelure immaculée ne finisse roussit ?

Ton taquin pour éluder son malaise quelques secondes plus tard.



Lorsque l’on jouait avec un dragon, il fallait être prêt à se bruler.




Il voulait savoir ce qui allait se passer si elle n’obtenait pas gain de cause ? La dragonne posa ses pattes sur ses épaules avant de le contourner afin de se retrouver face à lui, un sourire malicieux au bout des lèvres : on ne contredisait jamais un dragon.

- Et bien j’imagine qu’il ne me reste plus qu’à le faire moi-même

Elle ressortit Serment et se plaça à distance de touche. Entamant d’une voix calme sa nouvelle leçon qui n’était là que pour masquer ses réels propos aux yeux de ceux qui auraient pu les surprendre. Elle n’était toutefois pas dénuée d'intérêt pour l'Ombre.

- Nous allons profiter de cet intermède afin de revoir les points faibles d’une armure, tel que celle des Gardes Noirs, si vous le voulez bien. Les seules failles se situent au niveau des jonctions des plaques de métal et de cuir. La surface de frappe est extrêmement faible et la rapière est une arme tout indiquée.
- Ton absence de réponse est suffisante pour me conforter dans les bribes de souvenirs que j’en ai. lui murmura-t-elle.



Elle tendit son bras plaçant la pointe de la lame juste à la naissance de son cou, au niveau du creux claviculaire
- La base du cou. Ici même, est la zone la plus létale. Difficile d’accès avec autre chose qu’un poignard en phase de combat rapproché.
- Je t’ai embrassé sous la lanterne avant que tu partes n’est-ce pas ? énonça-t-elle avec un calme olympien.



Elle n’en avait désormais plus aucun doute. Cela lui paraissait toujours comme un vague songe et elle s’en étonnait toujours mais la réalité était là.
La voix de Daryl s’ajoutait à la sienne intérieurement, lui ordonnant d’accepter les faits.
Elle guettait ses moindres réactions, prenant son bras d’une main et déplaçant son poignard au niveau des aisselles :

- Lors d’une frappe haute, il peut être intéressant de se baisser pour atteindre cet endroit-ci. L’armure n’est pas couvrante pour des questions de mobilité. Extrêmement douloureux et fortement incapacitant.
- Je n’avais peut-être pas toute ma lucidité à ce moment mais je n’ai qu’un seul regret.

Ces paroles prononcées à mi-voix, s’accompagnaient d’une vive lueur au fond de ses prunelles dorées et de gestes calmes  qui trahissaient pourtant l’agitation grandissante qui s’emparait d’elle peu à peu tandis qu’elle jouait cartes sur table.

Sa main droite glissa lentement vers son flanc.


Au niveau des côtes se trouve des points de passage intéressants, idéalement placé pour nous.
- J’aurais voulu pouvoir me souvenir pleinement de cet instant et non par de brumeuses bribes.

Son cœur commençait à se faire entendre jusque dans ses tympans. Assourdissant. Elle ne pouvait que difficilement l’ignorer alors que tant sa gorge que ses entrailles se comprimaient dangereusement.
Elle n’avait que peu de doute sur la réciprocité de ses sentiments : il n’y avait qu’à avoir son regard lorsqu’il croisait le sien pour s’en convaincre. Seulement, là n’était pas le problème.

La dague se déplaça jusqu’au pli de son coude, tandis que ses doigts enserraient toujours fermement son poignet.

- Les dommages non létaux mais incapacitant ne doivent jamais être minimisés. Ils peuvent être la clé d'une victoire.
- Si c’était à refaire, je le referai. Sans ivresse.

Sourire sincère qui s'afficha malgré elle alors que le tsunami l'emportait.
Il lui avait fallu rassembler chaque parcelle infime de son courage pour vaincre ses démons et oser lui parler sans ambages de ce qu’il s’était passé, réellement passé.

Serment retourna dans son fourreau et alors que le feu commençait à lui monter à la tête, elle s’empressa de conclure sans pouvoir lâcher son bras :

- L’arrière des genoux fait également parti de ces points. Bien nous allons pouvoir rentrer dans la salle afin de poursuivre.

Poursuivre...
Son regard croisa furtivement le sien. La dragonne venait d’être foudroyée sur place. Ses doigts relâchèrent d’un coup l’étreinte autour de son poignet, laissant brimbaler sa main le long de ses hanches.

Elle se demanda soudainement pourquoi elle venait de faire tout cela.


C’était pure folie.


Maigre diversion, elle ramassa la rapière d’entrainement et se dirigea vers la porte de bois.

Elle se sentait terriblement oppressée et essayait désespérément de retrouver son calme en inspirant profondément. Pourtant l’air, semblait s'obstiner à refuser de trouver le chemin de ses poumons.
Elle secoua légèrement ses cheveux puis les peigna nerveusement de sa main.
Elle qui maitrisait toujours tout : aussi bien les évènements que ses propres émotions, ne maitrisait plus rien. Plus rien du tout. Elle venait d’être emportée par un tumultueux courant sans savoir où elle allait. Sa seule obsession était désormais d’éviter de se noyer à défaut de pouvoir y nager.


Et ce n’était que le début.
Re: Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
Jeu 11 Juin - 23:07
Mhilo Cezare
Mhilo Cezare
44
L'Ombre du Prince
« Je te voyais plus audacieux Mhilo. Aurais-tu peur que ta chevelure immaculée ne finisse roussit ? »

Timide sourire qui apparait. Entre le cœur ou mes cheveux, je me demande auquel je tiens le plus. Oui, ma maladie me les a blanchis mais, je n’ai eu aucun mal à l’arborer fièrement. Tandis que l’affection, une matière dont j’ai toujours été mauvais élève. J’ai le choix entre devenir chauve ou presque ou bien, passer en discipline, ce qui peut être très désagréable avec un dragon. Je préfère laisser cette question en suspens, préférant me préparer mentalement à jouer les cracheurs de feu ou l’art de retourner d’esquiver les flammes. Je me contente de lui sourire jusqu’aux oreilles. C’était plus sage. Qui ne dit mot consent, après tout.

« Eh bien j’imagine qu’il ne me reste plus qu’à le faire moi-même. »

La suite de notre joute nuptiale me plonge dans une délicieuse torture, je ne peux me détacher d’elle, de ses gestes, de sa volupté, de sa douceur cachée, de cette leçon. Elève vacille à chaque seconde. Je deviens hypnotisé. Charismatique dragon qui s’évertue à me mettre à genou. Un jour, peut-être mais là encore, c’est une frivole idée, qui me fait encore peur. Elle chatouille mon oreille, mon cœur, mes sens, torpille ma volonté de respecter cet engagement fait qu’à un seul être : Le Prince. Comment pourrais-je résister plus longtemps lorsqu'elle vient disloquer mes habitudes ? Rhaaaa tendre et cruel tentation.

« Je t’ai embrassé sous la lanterne avant que tu partes n’est-ce pas ? »

Mon cœur rate un battement. Son acte fougueux, charnel, désordonné m’avait littéralement mis à mal. M’empêchant de dormir profondément. Ressassant sa signification. Je suis passé par l’hébétement, ce fut si court, si prompt. Gout "d’encore" qui me brûle les pulpeuses. J’ai tangué en repartant. Puis, la colère. D’avoir volé ce moment. Déterrer un interdit désir. Qui consume votre âme, retourne vos entrailles. Oui, je lui en ai voulu de ne pas être lucide à ce moment-là. Ce n’est pas un acte anodin. Le scellement d’une relation, à mes yeux. Le début d’un renouveau. D’une nouvelle leçon. Et enfin, l’acceptation. J’avais conclu que ce n’était que le joug de l’ivresse qui l’avait amené à cette folie. Qu’elle ne s’en souviendrait plus et que cela demeurera dans les abysses d’une nuit. Mais contre toute attente, l’entendre le dire, eclate le songe dans lequel, j’avais enfermé ce douloureux moment. Je n’avais donc pas rêvé. Lentement, je hoche la tête, la toisant en biais.

Double discours qui se fait entendre mais je n’entends que les chuchotis. Ils m’annihilent. Je ne sais que dire. Je suis passif dans cette leçon. Je suis comme paralysé par ce que j’entends. Tant de révélations qui court-circuitent mon système nerveux.

« L’arrière des genoux fait également parti de ces points. Bien nous allons pouvoir rentrer dans la salle afin de poursuivre. »


Tempête en mon sein. Il me fallait bouger. Il fallait m’exprimer. Elle s’était montré à découvert. Je devais y répondre. Je devais assumer. Signer ce pacte qu’on tissait silencieusement. Je devais … Je lâche ma rapière dans un bruit emplissant la cours et réduit la distance entre nous, avant qu’elle ne disparaisse à l’intérieur, avec de la perdre définitivement. Car c’est ainsi que j’avais compris tout son laïus. Se délester. Avouer. Et tout renfermer.

J’attrape une main pour la plaquer contre moi. Je marque un temps, plongeant ma panique dans son regard. Mais à présent, je savais ce que je voulais. J’étais prête à m’engager. Je remonte mes mains sur ses joues et je l’embrasse timidement puis fougueusement. Celui -là, je refuse qu’on l’oublie. Je refuse qu’il soit sous l’influence d’une quelconque boisson. Non, j’étais conscient. J’accepte de m'engager. Ce baiser fou, enflammant tout mon être. Réaliser ce fantasme qui m’avait parcouru la première fois qu’elle m’avait offert notre premier signe d’affection. L’embrasser éperdument, passionnément. Braver l’interdit et apprécier. L’embrasser par deux fois encore.

« Oui, poursuivons, je suis prêt »

Re: Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
Ven 12 Juin - 11:50
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc
Etouffée. Elle se sentait étouffée. Elle avait beau marcher aussi vite que possible de ses longues enjambées, l’air ne parvenait pas à trouver son chemin.

C’était pure folie.

Pourquoi avait-elle fait pareilles révélations ? Elle avait beau secouer la tête pour chasser les images de son sourire et de son hypnotisant regard, elles revenaient au triple galop. Elle accéléra un peu plus.


Poursuivre ? Non. Fuir était plus à propos.


Fuir ses sentiments.
Echo métallique d’une rapière qui rebondit sur le sol de la Cour
Fuir la réalité.
Son des pas empressés crissant sur le gravier
Fuir les obligations.
Sensation d’une main qui se referme sur mon poignet…
Fuir l’interdit.
…Et me fait virevolter contre lui…
Fuir le désir.
…Regard qui me fait frémir et m’anéantit…
Tout est perdu.
… Main chaude qui glisse contre ma joue, regard déterminé alors que ses lèvres touchent timidement les miennes.
Foudroyée.



Un frisson lui parcourut l’échine remontant, rapide comme l’éclair jusqu’à la pulpe de ses lèvres
Son bras libre resta le long de son corps, ses yeux écarquillés d’un étonnement mêlé de cette envie de graver cet instant au fer rouge dans son esprit.
Puis fougueusement.

Bras qui retrouve sa mobilité. Main qui se glisse doucement dans son dos.

Dans sa forteresse mentale, les dragons de ses émotions, enchainées depuis des années dans leur donjon, tiraient sur leurs chaines, agitant leur tête furieusement jusqu’à faire voler en éclat leurs entraves d’un cri lancinant.

Son cœur battait à tout rompre, envoyant son sang de lave pulser jusque dans ses tempes. Le décor avait disparu depuis bien longtemps.

Oublié les arcades de la Cour.
Oublié le danger que représentait une telle exposition.

Elle pouvait sentir le feu bruler ses joues. Elle pouvait sentir l’un des dragons s’acharner à faire fondre le carcan de glace qu’elle avait érigé dix ans plus tôt autour de son palpitant. Une citadelle gelée bâtie pour ne plus jamais être blessée. Un bastion imprenable pour camoufler sa vulnérabilité, ses faiblesses et ses cicatrices. En quelques secondes, il n’en resta plus la moindre parcelle de givre. La dragonne se sentit mise à nue, sa fragilité exposée à la vue et aux sentiments.
Pourtant, rien n’était si délicieux que cette sensation qu’elle n’oublierait jamais. Comment avait-elle pu n’en garder qu’un éthéré souvenir la veille ? Comment ? Une vague de culpabilité l’emporta.

Ce fut autour du dragon d’eau, de venir assaillir ses prunelles d’or closes. Inlassablement, il tentait de déverser son flot aqueux avec pour ultime but de transformer ses paupières inférieures en chutes d’eau intarissables. Mais le barrage résistait. Une unique petite larme cristalline roula le long de sa joue.
Ce baiser l’avait ravagé. Ce baiser, elle aurait voulu qu’il ne s’arrête jamais. Elle aurait voulu rester dans cet espace-temps arraché à la dure réalité, où il n’y avait plus qu’eux.
Ce goût d’interdit, ce goût d’affection et de passion, elle voulait s’en repaitre encore et encore. Mais tout avait une fin. Et quand à nouveau elle rouvrit les yeux sur son doux visage…

Oui, poursuivons, je suis prêt

Elle ne l’était plus vraiment. Déstabilisé par tant d’émotions, les yeux sans doute encore scintillants. Elle resta là, immobile quelques instants avant de retrouver ses esprits.

Le baiser. La Cour. L’interdit. Le Danger.

Elle aurait voulu glisser ses doigts entre les siens et l’entrainer à l’intérieur, à l’abri des regards indiscrets. Elle hocha de la tête et entra dans la Salle.  Son bon sens récupéré, elle sortit une petite clé de sa poche, verrouilla la porte puis tira un à un les épais rideaux de velours pourpres, plongeant les lieux dans une pénombre rougeoyante. A l’opposée de la Salle, elle ferma la seconde porte, avant de revenir vers Mhilo, de son pas empressé habituel, seul ses joues trahissaient son égarement. Ses semelles claquèrent sur le parquet, sa cape voltigeait avec fluidité derrière elle jusqu’à être à sa hauteur. Un sourire fugace traversa son visage. Fugace, car elle avait décidé de laisser libre court à ses désirs en l’embrassant une nouvelle fois, passionnément contre l’huis tout juste clos.

Frustration, culpabilité, colère, peur, honte même, tous ces sentiments accumulés au fil des jours et des semaines s’envolèrent enfin alors qu’elle osa glisser sa main dans ses cheveux et profiter avec gourmandise de ce nouveau moment.

Elle posa son front contre le sien. Son cœur rugissait toujours, incapable de retrouver le chemin de la placidité. Son âme était toujours un torrent furibond mais elle commençait désormais à en apprécier les remous et à lâcher-prise.

- Tu n’imagines pas à quel point tu as hanté mes jours et nuits, ni tous les tourments que tu as fait naitre.

Une vague périphrase qui masquait les mots hurlants et brulants dans son esprit, mais qu’elle n’avait pas le courage de prononcer, maintenant. Elle poussa un long soupir, une vague inquiétude traversant son regard embrasé.

- Mhilo… Il faut que tu me promettes… Promets-moi que notre mission restera prioritaire quoi qu’il arrive…

Elle devait en avoir le cœur net. C’était la seule condition à l’établissement de leur relation. Elle devait le savoir pour pouvoir retrouver son esprit pour le bal. Elle devait avoir la certitude qu’il protégerait toujours le Prince et… Qu’il la laisserait mourir sans tenter de la sauver si la situation devait l’exiger. Etait-elle à prête à en faire de même ? Prononcer cette phrase commençait à la faire douter…


La vie de son amour contre la vie d’un futur Roi ?
Etait-ce marché équitable que cela ?
Re: Deux jours avant le Bal - Les Prémices des flammes. [Terminé]
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