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Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Ven 10 Avr - 17:51
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc

Commanderie des Manteaux Blancs, trois semaines avant le bal






Cela faisait une semaine que Yolmen Volberg avait demandé à prendre sa retraite. Un vieux de la vieille comme on disait, qui avait rendu son manteau blanc, laissant de surcroît le poste d'Ombre vacant.
Là haut, dans la tour de la commanderie, Varda caressait la cape immaculée soigneusement pliée avec nostalgie. Yolmen faisait partie de ceux qui n'avait cessé de l'inspirer tout au long de sa vie. Un modèle de sagesse et de rectitude.
Elle avait passé ces derniers jours et nuits à éplucher les différentes possibilités qui s'offraient à elle pour son remplacement. Perdre un tel élément était déjà suffisamment compliqué sans qu’il ne faille en plus y ajouter son accréditation spéciale. Elle avait donc naturellement cherché parmi les siens celui qui pourrait prendre sa place en tant qu’ombre. Si trouvez un Manteau Blanc idéal n’était pas chose aisé trouvé l’Ombre du Prince l’était encore moins.
Elle aurait remis sa vie entre les mains de chacun de ses Manteaux Blancs sans la moindre hésitation, mais pour ce poste particulier ?

Assise à son bureau, elle prit ses tempes entre ses index, fermant les yeux. Il y avait bien son ancien maître et précédent Commandant mais tout comme Yolmen, il risquait de prendre congé à tout instant.

– Plus jeune. Il me faut quelqu'un de plus jeune qui puisse gagner sa confiance marmonna-t-elle en tournant les pages de son rapport.

Il s'agissait d'un choix réellement cornélien et comme toutes les choses qu'elle entreprenait, elle comptait bien trouver LA recrue. Celle qui aurait parfaitement sa place. C’était comme assembler un puzzle. Chaque pièce devait s’emboîter à la perfection avec les autres. Sa mission était de trouver l’individu qui serait à la fois excellent aux armes, pédagogue, d'un bon relationnel, d'un dévouement à toute épreuve. D'abord trouver l'Ombre ensuite trouver un nouveau Manteau Blanc.

Elle tourna une nouvelle page du Registre présenta lorsque son regard s’arrêta sur un nom Mhilo Cezare . 25 ans. Deux ans qu'il était Manteau Blanc. Elle l'avait recruté à peine un an après son arrivée. Un homme exemplaire. Aussi à l'aise avec une épée  qu'avec un balais, peu bavard -ce qui allait parfaitement à la Commandante- et il connaissait parfaitement les rouages de la Cour et son étiquette. Elle tourna la page et relu sa biographie militaire qu'elle connaissait pourtant déjà.

-Hmm
Varda entrelaça ses doigts, songeuse. Se pourrait-il qu'il soit celui qu'elle cherche ?
Elle conserva un instant le silence. Là, dans le bureau de la Commanderie aux étagères remplis d’ouvrages militaires, dans ce silence religieux, elle prit le temps de méditer cette décision.
Lorsqu'elle rouvrit ses yeux d’aigle, sa décision fut prise : elle comptait rencontrer cet homme. Voir de quel acier il était fait. Le talent ne suffisait pas. Son esprit serait tout aussi important.

Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée) Xvyg

Le lendemain matin, 5h05





La Commandante des Blancs Manteaux s’était levée aux aurores afin de procéder à son entrainement habituel dans la cour. Elle était désormais de retour dans ce studieux bureau ouvert à tous. Lieu tant de réflexion que de réunion.
Elle ne resta cependant pas seule bien longtemps : sous l’arcade de pierre blanche, se trouvait Mhilo Cezare. Manteau Blanc et prétendant au titre d'Ombre du Prince.

Derrière le rustique bureau central Varda entrelaça ses doigts. La cape de Yolmen était toujours là soigneusement pliée. Parfaitement immaculée.

– Entrez, je vous en prie. Prenez place Annonça-t-elle de sa voix sur en indiquant l'unique siège face à elle.

Elle attendit que l'homme s'installe et entra dans le vif du sujet sans perdre de temps.
- Bien vous n'êtes pas sans savoir que Yolmen nous a quitté laissant le poste stratégique d'Ombre du Prince vacant.

Elle posa ses yeux sur sa feuille tout en lisant à haute voix:

- Quelques coups d’éclats dans l’armée, une vie de château au palais…
Elle planta son regard acéré dans le sien :

- Vous pensez vraiment être apte à porter et honorer ce titre là ?
Elle tapota le registre.

- Votre prédécesseur la quasiment emporter dans sa tombe. Il ne s'agira  plus de porter simplement un manteau de soie. Ceci… sera votre plus lourd fardeau.
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Lun 13 Avr - 23:45
Mhilo Cezare
Mhilo Cezare
44
L'Ombre du Prince
Une semaine avant la nomination.

« Mhilo, tu es au courant que l’Ombre de la royauté vient de prendre sa retraite ? »


On était en train de s’entrainer à l’épée lorsque l’un de mes pairs entame la conversation.

« Oui Yolmen Volberg est un illustre exemple. D’aucun de nous ne le vaut. Alors continuons d’atteindre sa grandeur du mieux que nous le pouvons. »

La conversation s’éteint avec mes mots. Et on redouble de persévérance.

Manteaux Blancs.
Je n’aurais jamais cru et pu atteindre ce statut-là.

De fantassin jusqu’à ce noble métier, j’ai acquis toutes les compétences en pratiquant. Endurance, combatif, stratégie et bien d’autres encore. J’ai eu la chance de pouvoir étudier avec les Anciens, découvrir l’Histoire de tous nos royaumes. Mes journées consistant à étudier et proposer des solutions adéquates à notre peuple. Recommandé, encouragé, j’ai toujours suivi sans faire d’émule. D’ordinaire, cela pourrait manquer d’ambition. Mais de nos jours, il n’y a pas grand emploi aussi honorable que servir la royauté. Cela fait pompeux dit ainsi, mais que puis-je rajouter d’autres si ce n’est parler sincèrement. J’ai bien cru ne plus revoir le jour lorsque ma balafre me fut un cadeau ultime des champs souillé de sang et de contrordre. Alors je me vois mal, jouer les prétentieux et exiger une autre fonction.

Chaque grade obtenu fut un personnel accomplissement.

Des noms sont murmurés, ma sœur me fait parvenir le mien, mais je n’attache aucun crédit aux vacarmes aussi valable qu’un courant d’air.

« Tu imagines, Mil’, tu serais à l’une des places les plus importantes du royaume »

Je roule des yeux. La place avec enormément de responsabilité.

« On parle de protéger un homme. Et pas n’importe qui. Donc ma tête me tomber encore plus facilement »


Elle m’ébourriffe les cheveux, la seule à le faire. Et notre frère se joint à nous.

« Pourquoi vous parlez de décapitation ? »


Soeurette lui répète les rumeurs et je secoue la tête, désabusé.

« On te verra partout dans ce cas, c’est merveilleux »

L’ironie dans toute sa splendeur mais je refuse de croise à ce destin.

Jour J de ma nomination.

« Mhilo, le Dragon Blanc t’appelle »


Je sens qu’on me secoue, encore ensommeillé. Mais deux mots me sortent rapidement de ma léthargie. Je fais le moins de bruit que possible, quand bien j'avais une chambre pour moi, mais l'écho pouvait rapidement fissurer le silence dans les lieux. Je passe dans la salle d’eau afin d’être des plus présentables. On parler quand même du véritable personnage qui tient d’une poigne de fer la sécurité du royaume. Même moi, d’ordinaire, inexpressif, j’avais le myocarde qui s’agitait en sa présente ou à l’annonce de son nom. Je vous laisse imaginer la santé mentale de mes acolytes.

Enfin prêt, je traverse les différents couloirs, et au vu du silence qui m’accompagne, il est assez tôt. Serait-ce pour m’éliminer plus facilement ? Assez Mhilo, les fantaisistes pensées.

Je toque timidement et me tiens bien droit lorsqu’elle m’y invite. A mesure qu’elle déclame notre titre, je réalise que ma sœur avait bel et bien raison, je réprime un soupir.

« Votre prédécesseur la quasiment emporter dans sa tombe. Il ne s’agira plus de porter simplement un manteau de soie. Ceci… sera votre plus lourd fardeau. »

Il me faut un temps avant de réaliser qu’elle me proposer véritablement le rôle d’Ombre. Je me racle la gorge, réfléchissant à une réponse.

« Tout d’abord, je suis surpris que votre réflexion est aboutie à m’être devant vous. C’est un véritable honneur que vous l’ayez fait. Je n’ai jamais pensé à ce statut, voire même hors d’atteinte. Le prédécesseur fut si efficace et dans toutes nos mémoires que j’ai bien peur de lui faire offense. Cela dit, je ne voudrais vous décevoir. Si je suis face à vous, c’est que j’ai les compétences. Et je jure de placer la vie de la royauté avant la mienne et d’honorer notre code d’honneur jusqu’à mon trépas »


Après ce solennel accord - dont moi-même, je ne mesure pas l'ampleur de mes mots, du moins, pas à cet heure-ci, faut bien l'avouer - je me racle la gorge, réfléchissant méticuleusement à mes mots.

« Commandante Varda, quelles sont les attentes ? Les droits et devoirs ? Les conséquences de mes actes ? J’aimerais connaitre tout de cet engagement dont je suis prêt à embraser le destin. Apprenez-moi à exceller. »
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Mar 14 Avr - 11:33
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc
Varda se trouvait bien droite dans son fauteuil, attentive à la réponse qu’allait lui offrir, le Manteau Blanc. Tout ouïe, elle écouta sa réponse sans l’interrompre :

Tout d’abord, je suis surpris que votre réflexion est aboutie à m’être devant vous.
Était-il en train de refuser maladroitement l'offre qui ne souffrait d’aucun refus de sa part ?

Malgré son envie de répondre, elle garda le silence. Elle ne supportait pas qu'on l'interrompe et éviter d'en faire autant par respect pour son interlocuteur. Son regard d'aigle planté dans le sien elle cherchait à percer le fond de son âme par cette même occasion.

C’est un véritable honneur que vous l’ayez fait. Je n’ai jamais pensé à ce statut, voire même hors d’atteinte. Le prédécesseur fut si efficace et dans toutes nos mémoires que j’ai bien peur de lui faire offense.

En effet, c’était un honneur que d’être amené à prendre une place si cruciale que ce soit dans le cercle très privé des Manteaux Blancs que dans la sphère Royale. Une place stratégique que Yolmen avait occupé avec brio depuis la naissance de Tadriel. Mais ce vieux roublard avait décidé de se retirer de la vie politique et militaire. Qui pourrait lui en vouloir ? Varda fut quelque peu agacée de ce manque de confiance. L’humilité, très bien. Manquer de confiance ? Jamais. Cela revenait à remettre indirectement son choix en question ce qu’elle ne pourrait nullement tolérer.

Cela dit, je ne voudrais vous décevoir. Si je suis face à vous, c’est que j’ai les compétences. Et je jure de placer la vie de la royauté avant la mienne et d’honorer notre code d’honneur jusqu’à mon trépas.

Ils étaient enfin d’accord. Elle se détendit une fraction de seconde, jusqu’à ce que le point final tombe comme un couperet. La dragonne bondit alors, mains sur le bureau, envoyant valser sa chaise par la même occasion qui tomba avec fracas dans la seconde.
Sa voix se fit plus aiguisée et tranchante que l'acier de Gardevie.

- Que les choses soient claires, Mhilo. Si vous êtes ici, avec moi une main se détacha subtilement de la pièce d’ébénisterie et parcourut les alentours, dans ce lieu , c'est que vous êtes apte. Et si par un malheureux concours de circonstances, vous ne l’étiez pas, vous redoublerez d'effort pour l’être. L’échec n'est pas une option. Pas plus pour vous, que pour moi.

Elle se redressa, fit quelques pas à reculons et ramassa silencieusement la chaise avant de s'y asseoir de nouveau.
Elle comprenait parfaitement son point de vue et appréciait tant son humilité que sa retenue. Mais il n’était pas question de se dévaloriser. Mhilo n’était certainement pas le plus sage, ni le plus expérimenté des Manteaux Blancs, choses ne s’acquérant que par l'accumulation des années et obstacles rencontrés. Mais il saurait gagner la confiance du Prince. Elle était, de fait, également persuadé qu’il disposait  d'une marge de progression importante, ne serait-ce que pour le commandement.

- Mhilo reprit-elle adoucie, Ce statut, vous obligera à prendre le commandement et à diriger les hommes lorsque la situation l'exige. Je n'ai nul doute sur vos capacités et je compte sur vous pour être intransigeant.


C’était finalement le seul point qui l’avait fait hésiter si longtemps à lui proposer cette place. L'homme était un épéiste redoutable, elle se souvenait encore de leur duel improvisé, deux ans auparavant, ici même, dans ce bureau. Il n’avait depuis cessé de progresser, comblant avec acharnement chacune de ses lacunes. Un homme aussi efficace que discret. C’était bien ce point qui la chagrinait quelque peu : serait-il capable d’ordonner si la situation l’exigeait ? Il n’avait jusqu’à présent que suivi les ordres.
.
Mhilo se racla la gorge avant d’oser poser la question que le tarauder :

Commandante Varda, quelles sont les attentes ? Les droits et devoirs ? Les conséquences de mes actes ? J’aimerais connaitre tout de cet engagement dont je suis prêt à embraser le destin. Apprenez-moi à exceller.

Un petit sourire naquit sur les lèvres d'ordinaire si linéaires de la Commandante. Varda se pencha légèrement en avant joignant ses digites :

- Vous serez plus qu’un garde personnel. Vous serez son précepteur militaire, son aide de camp, son confident et… le père qu’il n’a pas.

Il était vain de rappeler que Lioffel n’était pas réellement la figure paternelle rêvée, et que Tadriel n’avait désormais plus de mère depuis de longues années.

- Pour cela vous devrez gagner la confiance intime du jeune Prince. Je sais qu’il vous tient en grande estime et vous apprécie énormément, cela ne devrait guère vous poser de problème. La difficulté réside dans l’équilibre que vous allez devoir maintenir entre votre proximité et la distance nécessaire à votre travail.

Elle marqua une pause, en profitant pour se redresser elle-même

- Vous finirez par vous attacher à lui, mais je vous en conjure, garder vos distances. Les émotions et l’attachement nuise à l’accomplissement de votre mission à votre clairvoyance.

C’était bien là, la difficulté à nommer quelqu’un d’aussi jeune. Mhilo avait à quelques années près l’âge de l’héritier. Un travail de funambule attendait le Manteau Blanc.

- Quant aux conséquences de vos actes… Vous connaissez déjà les sanctions de notre ordre ainsi que celle pour trahison et je doute devoir les appliquer sur votre personne. Pour le reste… Vous n’avez pas besoin de le savoir, puisque vous ne me décevrez pas, n’est-ce-pas Mhilo ?

Elle tira lentement le tiroir qui laissa échapper une plainte étouffée. De l'anfractuosité émergea un petit coffret de marqueterie qu'elle ouvrit et tourna vers le prétendant.

- Bien, si la place vous sied toujours alors elle est à vous


A l’intérieur, se tenait une petite broche d'or en forme de demi-soleil. Ce même soleil qui ornait le collier royal que portait constamment Lioffel XX, symbole de son pouvoir suprême. Le demi-soleil, représentait quant à lui, le renouveau, la relève, ce nouveau jour qui se lèverait… Un jour.
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Mar 14 Avr - 13:00
Mhilo Cezare
Mhilo Cezare
44
L'Ombre du Prince
« Que les choses soient claires, Mhilo. Si vous êtes ici, avec moi, dans ce lieu , c'est que vous êtes apte. Et si par un malheureux concours de circonstances, vous ne l’étiez pas, vous redoublerez d'effort pour l’être. L’échec n'est pas une option. Pas plus pour vous, que pour moi. »

La Dragonne dans ses plus beaux apparats, je m’efforce d’afficher un visage – face à sa théâtralité - neutre afin de ne pas me faire roussir ma blanche chevelure. Elle me plaisait bien ainsi, je ne voulais aucun rougeoyants reflets. Nous étions d’accord : faillir n’était pas dans mon vocabulaire et il ne le sera encore moins avec une spécifique Vie entre les mains.

« Mhilo, Ce statut, vous obligera à prendre le commandement et à diriger les hommes lorsque la situation l'exige. Je n'ai nul doute sur vos capacités et je compte sur vous pour être intransigeant. »


Je ne peux réprimer un haussement de sourcil - mon prénom dit ainsi, me mettait la frousse plus qu’autre chose - quand elle m’annonce une nouvelle fonction dans ma Vie et pas des moindres. En soi, cela ne me dérange guère. Quand, je parle, on m’écoute. Je ne sais pas si on peut parler d’une naturelle autorité mais d’ordre général, on me suivait dans mes propositions. Pour autant, il m’arrivait de me joindre à eux excentricité quand j’avais une faiblesse dans ma taciturne attitude. Cela signifie donc que je vais devoir mettre de la distance entre nous ? En soi, ce n’est guère dérangeant, j’en mettais déjà, à longueur de journée. Mais officialiser, sera des plus étranges. Je n’ai pas spécialement envie qu’on me voit autrement.

Enfin, advienne ce qui pourra.

« Vous serez plus qu’un garde personnel. Vous serez son précepteur militaire, son aide de camp, son confident et… le père qu’il n’a pas. »

La suite de la conversation me laisse couac autant que ses pulpeuses qui s’élargissent. Je crois que j’ai très mal entendu. Bon le début de la phrase, passe encore, c’est assurément dans mes cordes. Mais vingt-cinq ans et jouer les pères, est-ce bien judicieux ? Je ne redis rien à tout ce qui me revient de part mon statut.

« Pour cela vous devrez gagner la confiance intime du jeune Prince. Je sais qu’il vous tient en grande estime et vous apprécie énormément, cela ne devrait guère vous poser de problème. La difficulté réside dans l’équilibre que vous allez devoir maintenir entre votre proximité et la distance nécessaire à votre travail. Vous finirez par vous attacher à lui, mais je vous en conjure, garder vos distances. Les émotions et l’attachement nuise à l’accomplissement de votre mission à votre clairvoyance. »

Ma salive vient de me jouer un mauvais tour quand je m’étouffe. La confiance intime du Prince. Que dois-je réellement comprendre ? Je sens que cela ne va pas être une fine affaire. Mais a ce que cela ne tienne.. Je retiens, un soupir, afin qu’il ne soit pas mal perçu. Je ne m’attendais pas à être aussi sollicité aux aurores.

« Quant aux conséquences de vos actes… Vous connaissez déjà les sanctions de notre ordre ainsi que celle pour trahison et je doute devoir les appliquer sur votre personne. Pour le reste… Vous n’avez pas besoin de le savoir, puisque vous ne me décevrez pas, n’est-ce-pas Mhilo ? »

J’aurais pu rire dans d’autres circonstances, tique nerveux mais là, je voulais conserver ma tête. Surtout quand elle exprime à demi-mots, de me l'ôter.

« Echouer n’est pas dans mes objectifs, j’ai toujours entrepris mon devoir avec brio ou du moins, j’ose l’espérer. Est-ce qu’il y aura une cérémonie de passation de responsabilité ? Je saurais trouver le juste milieu afin d’honorer ses attentes et les vôtres. Je connais suffisamment la funeste issue dans le cas inverse. Je suis plus que conscient depuis que je me suis engagé en tant que Manteau Blanc et cela me surprendrait que cela ne soit pas de même en tant qu’Ombre du Prince. A présent, je sais parfaitement quel est mon devoir. Je vous remercie pour le temps consacré. Vous ne le regretterez aucunement, tant c’est un honneur. »

Je retiens de mon souffle quand elle sort quelque chose et je reste sans voix quand elle me le présente. Cela devenait réel.

« Bien, si la place vous sied toujours alors elle est à vous. »


Je prends la broche entre mes tremblantes mains, j’avais le graal entre les mains. J’avais encore du mal à le croire. Je l’observe, hautes manufactures, je la tourne et la retourne, à croire qu’elle me sera reprise dans la seconde.

« Je suppose que je commence dès aujourd’hui ? quelles sont les autres informations que je devrais savoir ? »
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Mar 14 Avr - 22:27
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc
Face à elle, Mhilo restait impassible. Du moins en apparence, car elle pouvait sentir d’ici, sa nervosité tenter de s’échapper par chacun des pores de sa peau. Elle ne pouvait guère lui en vouloir. Elle se souvenait elle-même du jour où le Vieux bouc avait insisté pour prendre sa place. Bon, certes, sa nomination ne s’était pas vraiment passée de la même façon et elle était plus expérimenté que Mhilo mais ce n’était jamais un moment complètement réjouissant que de se faire assommer par le poids des responsabilités.

Respire Mhilo ! Respire ! Tu vas finir plus blanc que ton manteau, nom d’un chien !

Echouer n’est pas dans mes objectifs, j’ai toujours entrepris mon devoir avec brio ou du moins, j’ose l’espérer.

La Commandante acquiesça silencieusement de la tête à ses propos pour le rassurer. Elle savait que nombreux était ceux qui la trouvait impressionnante voire effrayante. Il faudrait être sot pour ne pas entendre les rumeurs qui courraient sur le Dragon Blanc ou ne pas voir les gardes raser les murs à son approche. C’était ainsi qu’elle était : droite, directrice et tranchante. Forgé dans l’acier le plus solide qui soit. Ce qui ne l’empêchait pas de faire preuve de bienveillance. Intérieurement.
Est-ce qu’il y aura une cérémonie de passation de responsabilité ?
Elle resta muette, seule un petit sourire amusé était venu se greffer sur sa mine sévère. Il y aurait une cérémonie. Mais sans doute pas du genre à laquelle il s’attendait.

Je connais suffisamment la funeste issue dans le cas inverse. Je suis plus que conscient depuis que je me suis engagé en tant que Manteau Blanc et cela me surprendrait que cela ne soit pas de même en tant qu’Ombre du Prince. A présent, je sais parfaitement quel est mon devoir.

Varda fut satisfaite, tant de sa réponse que de son attitude. C’était exactement ce qu’elle attendait. Ni plus. Ni moins. Elle pencha légèrement la tête, signe qu’elle appréciait ces propos et déverrouilla le tiroir qui contenait l’insigne de l’ombre qu’elle présenta à son futur possesseur. Avait-elle bien vu ces yeux s’ouvrir un peu plus grand face à l’objet ? La Commandante des Manteaux Blancs laissa le jeune homme se saisir de la broche dorée. Ses mains tremblaient. Il la détailla sous toutes ses coutures. En tant normal, elle l’aurait sans doute taquiné pour s’intéresser autant à ce qui n’était rien d’autre qu’un vulgaire ornement. Ce n’était pas l’objet qui faisait l’homme. C’était même l’inverse : c’était les hommes qui l’avaient portée qui lui donnaient tant de prestige. Le soleil levant aurait pu être de bois que Mhilo n’aurait pas eu des yeux moins émerveillés en se l’accaparant. Il en allait de même pour ses épaulettes de Commandante. Chacun matin, en revêtant sa cape, elle pouvait ressentir le poids des anciens, l’honneur qui s’en dégageait et cette accablante responsabilité.

Je suppose que je commence dès aujourd’hui ? quelles sont les autres informations que je devrais savoir ?

La rêvasserie était achevée. Parfait. Au travail.

En effet Mhilo.

Elle leva les yeux vers le pendule qui indiquait désormais 05h27. Le temps filait à toute vitesse…

Le Prince doit se lever à 06h30. Vous commencerez la journée en lui portant son petit déjeuner. Ensuite s’enchaineront les différents cours de son Altesse. A commencer par l’escrime.

Elle roula des yeux puis les planta dans ceux de l’Ombre du Prince

Il a de sérieuses lacunes que Yolmen n’a jamais réussi à lui faire combler. Je compte sur vous pour améliorer son niveau.

La suite du programme s’enchaina :

Ensuite vous retournerez à ses appartements où son précepteur l’attendra afin de lui prodiguer les savoirs nécessaires à l’exercice du pouvoir. 12h00. Il déjeunera avec son père ou ses conseillers. Il déteste cela et fera tout pour ne pas y aller. Ne cédez sous aucun prétexte. Et ne soyez pas en retard, vous savez à quel point sa Majesté à horreur de ça ! Le début de l’après-midi est généralement consacré à l’équitation. 15h00 Retour du précepteur. Cour d’étiquette : politesse, danse, rond de jambe, langage fleurie… La fin d’après-midi est laissée à sa libre discrétion. 19h00 Diner, variable suivant les occasions tout comme la soirée qui s’en suit… Avec modération bien entendu


Varda se leva, fit le tour du bureau, laissant glisser sa main sur le bois vernis. Elle récupéra l’insigne de l’Ombre et l’invita à la suivre jusque sous la coupole de verre qui surplombait avec grâce à la tour de la Commanderie.

-Mhilo Cezare ? A genoux. ordonna-t-elle solenellement.

Il voulait une cérémonie d’intronisation ? La voici. Dans la plus stricte intimité, baigné par les rayons du soleil levant qui transperçaient les vitraux par un astucieux mécanisme de miroirs.
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Jeu 16 Avr - 18:59
Mhilo Cezare
Mhilo Cezare
44
L'Ombre du Prince
Le Dragon me déclame la journée qui m’attend. 6h30, pauvre enfant. Je peux toujours tenter de négocier 7h00. Mhilo, tu commences mal. Continue d’être toi : ne pas faire de vagues ! Je hoche la tête, pour confirmer que j’ai bien saisi ce qu’elle me présentait. Je le note mentalement. Dont l’escrime, une de mes favorites activités, il va donc falloir que je trouve un ludique moyen de lui apprendre dans ce cas. A une heure aussi prématurée, même le coq ne nous avait pas encore offert son cri de guerre, je finis par légèrement somnoler, yeux bien trop ouverts pour être naturels.

« Mhilo Cezare ? A genoux. »


Je sursaute et m’exécute. Je ne sais guère à quoi m’attendre. Était-ce la fameuse cérémonie ? Je m'attendais à plus de public, quelque chose de plus empreint de solennité, retrouver mon prédécesseur, faire une véritable passation de pouvoirs responsabilités. M’enfin, je pense que je fêterais cela plus dignement entouré de mes accolytes.. Je refrène un soupir, d’avoir si peu de faste tout d’un coup. Mais je ne voulais guère passer pour un vaniteux homme.

Coutume position, genou gauche au sol, main sur le cœur, et tête baissée. Je ferme les yeux un instant, non pas pour dormir ! Mais pour réaliser dans quelle aventure, je venais de m’engager. Je n’avais probablement pas encore tout l’étendu de mon devoir mais les faits sont là : j’ai la Vie d’un garçon entre mes mains. Du moins, sa protection.

Ma gorge se serre, première fois que la peur me saisit. Je devrais avoir l’habitude avec les manteaux blancs. Ma vie était la sienne et inversement. Mais cette fois, je n’avais pas neuf autre personnes pour assurer mes arrières et je devais à présent assurer celle d’un royal avenir, rien que cela !
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Jeu 16 Avr - 20:15
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc
Mhilo s’agenouilla tête baissée.
D'un geste fluide, Varda sortit Gardevie de son fourreau et plaça sa pointe contre la poitrine du Manteau Blanc, exerçant juste assez de pression pour ne pas transpercer sa chair.
D'une voix claire et solennelle, elle énonça les paroles rituelles :
- De tes lumières, tu éclaireras son chemin, sans jamais lui porter d'ombres.

Immaculé à jamais, ton honneur tu maintiendras.

Son Ombre tu seras, la lumière qui sur lui veillera.


Ses paroles résonnaient sous l'immense voute dans un écho mystiqueque.

Moi, Varda de Mormegil, Quatrième Commandante de l'Ordre des Manteaux Blancs, au nom de son Altesse Tadriel, fils et héritier de sa Majesté Lioffel XX et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés nommé Mhilo Cezare au rang d’Ombre du Prince.
Mhilo Cezare ? Jurez-vous devant nos illustres prédécesseurs de devenir son ombre, d’éveiller et de veiller sur son Altesse Tadriel au Péril de votre vie ?


Elle laissa Mhilo empoigner la lame de garde de vie d'une main, et poser l'autre sur sa propre arme afin de prêter serment.

- Que cette lame vous transperce, si vous rompiez votre serment trancha la voix du Dragon Blanc.

Une fois, le silence revenu et Gardevie de retour à sa place initiale, elle resta un court un instant à l’observer. La lumière du jour naissant baignait sa chevelure neige d'une aura dorée. Un sourire, un vrai sourire, apparut le temps d'un instant, sur le visage de la sévère Commandante des Manteaux Blancs.

- Mhilo Cezare, c'est en tant qu’Ombre du Prince que vous vous relevez.

Elle croisa son regard si bleu et eut un discret signe de la tête alors qu'insigne à la main, elle s’apprêtait à le décorer. Elle plaça le soleil levant, au niveau de son cœur, à l'endroit même où s’était trouvée quelques secondes plus tôt, la pointe de sa lame. Elle posa ses mains sur ses épaules restant ainsi un court instant, ce discret sourire aux lèvres avant de le serrer dans ses bras.

- Mhilo… commença-t-elle

Elle était si fière de lui, de ce qu'il était devenu en si peu de temps. Si fière qu'il ait accepté ce poste. Devenir l’Ombre de Tadriel, c’était également une opportunité de le rapprocher de sa propre position, de pouvoir le garder sous son aile. Et elle ne doutait pas en cette instant qu'un jour, ce serait ses épaulettes qu’elle lui transmettrait.
Le reste de ses mots ne sortit jamais. Mais qui avait-il de plus à dire quand son étreinte fraternelle le faisait pour elle ?
Elle se détacha de lui, laissant apparaître un discret et posa une main paternelle sur son épaule.

- Mhilo, reprit-elle J’imagine fort bien que ce n’était pas l’idée que tu avais lorsque tu évoquais une cérémonie d’intronisation. Mais c’est ainsi que va notre ordre. Dans l'humilité, la plus absolue. Tu n'as pas besoin de spectateurs et de témoins pour rendre cet instant mémorable. Elle toucha son front puis tapota  son cœur, c’est ce que tu en retiendras toi qui lui donnera toute son importance.

Et elle était à vrai dire, bien heureuse qu’il n'y ait eu aucun témoin pour apercevoir ce qui venait de se passer. Le Dragon Blanc avait une réputation à tenir.

- Bien. Si vous n’avez plus de questions, au travail, Ombre du Prince ! Son Altesse vous attend et je suis certaine qu’elle sera ravie de vous voir à son réveil !

Sans doute un peu moins lorsqu’il s'agira d'aller manier l’épée songea Varda amusée.
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Mer 22 Avr - 10:39
Mhilo Cezare
Mhilo Cezare
44
L'Ombre du Prince
« De tes lumières, tu éclaireras son chemin, sans jamais lui porter d'ombres. Immaculé à jamais, ton honneur tu maintiendras. Son Ombre tu seras, la lumière qui sur lui veillera. […] Mhilo Cezare, c'est en tant qu’Ombre du Prince que vous vous relevez. »

Cette nouvelle et prestigieuse nomination demeure surréaliste dans mon brumeux esprit. Depuis que j’ai été extirpé de mon sommeil, je suis un automate. Certes, faire face au Dragon réveille mes reflexes, elle est comme un seau d’eau glacée, faut bien l’avouer mais la suite de la conversation, revient à m’avoir assommé avec une enclume.

Je suis encore surpris d’avoir été choisi.


Au fond, je pense que j’aurais été peut-être déçu de ne pas avoir été audité pour le poste. M’enfin ce que le Dragon veut, Le Dragon l’obtient. J’ai l’impression d’être béni des cieux et baptisé d’une nouvelle aura de protection. Je me relève, comme un homme changé, comme si je venais vraiment de passer à l’âge adulte.

Les mots m’échappent tant nous nous retrouvons si proches, c’est asphyxiant et … Je la détaille, et réalise que j’ai un être humain à mes côtés.. Non pas le soldat le plus fiable du royaume. Inatteignable. Intraitable. Perçant regard. Non, ce que je vois devant moi, une femme. C’est assez bouleversant, pour autant je ne baisse pas le regard, profitant pour conserver ses fins et gracieux traits dans ma mémoire.

Pause dans le temps quand mon prénom est prononcé. Aucune sévérité dans sa voix, déroutant. Je n’ose dire un mot, de peur de briser cette étrange bulle dans laquelle nous sommes. Nouvel ornement, nouvelles responsabilités et un rare moment dont je doute obtenir de sitôt. J’entends déjà mon frère dire, mais diable, tu aurais pu embrasser le Dragon. Mais non, je tiens à ma Vie d’autant que j’en ai une autre à protéger assidûment à présent.

« Mhilo, j’imagine fort bien que ce n’était pas l’idée que tu avais lorsque tu évoquais une cérémonie d’intronisation. Mais c’est ainsi que va notre ordre. Dans l'humilité, la plus absolue. Tu n'as pas besoin de spectateurs et de témoins pour rendre cet instant mémorable. C’est ce que tu en retiendras toi qui lui donnera toute son importance. »

Bulle qui explose quand elle se retire. J’en ressens presque un regret. Trop court. Trop rapide. Tutoiement. Avais-je bien entendu ?! Je passe une main dans mes cheveux, pour me donner consistance, je serais entrain de tanguer, tel un ivrogne sinon. Elle me cloue sur place, je n’arrive même plus à faire un pas. Ses mots s’ancrent dans mon cœur. Tempête dans mon être. Que cela pouvait signifier ? Trait d’affection de sa part ? Comme un enfant recevant une friandise. Seigneur Mhilo, t’es un adulte, bouge-toi.

« Vous avez parfaitement raison Commandante. Point de spectacle pour une noble position dont j’endosse avec humilité. De plus, j’ai reçu là, un rare présent dont j’en garderais un impérissable souvenir. »

Et je n’ose même pas préciser quelle réminiscence je conserverais parce que moi-même, je n’ose guère en faire davantage étalage. Ce n’était qu’un égarement, rien de plus. Point d’affolement ni de plans.

Juste l’émotion du moment.


« Bien. Si vous n’avez plus de questions, au travail, Ombre du Prince ! Son Altesse vous attend et je suis certaine qu’elle sera ravie de vous voir à son réveil ! »

Voila, qu’est-ce que je vous disais un seau d’eau glacial, un pouvoir pour elle.



« Merci pour ce moment Commandante, je ne vous decevrais pas. Soyez-en assurée. »


Une dernière révérence, un ultime regard, un timide et mince sourire envers sa personne et je m’empresse d’endosser ma nouvelle fonction. Je me plaque contre le mur pour reprendre mes esprits. Je fixe mes épaules comme si une étrange chaleur continuait de faire effet. Ce regard. Ce sourire. Que venait-il de se passer. Je touche d’une main mal assurée la broche. C’est … Indescriptible. Je prends une grande inspiration et me calme aussitôt, marchant d’un pas déterminé vers ma nouvelle aventure.
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
Jeu 23 Avr - 17:39
Varda de Mormegil
Varda de Mormegil
78
Dragon Blanc
Elle l’avait enlacé, spontanément. Sans arrières pensées et sans aucun des verrous qui régissaient habituellement sa vie. Un geste rare de la part de la Commandante. Un geste même inédit pour elle, qui gardait toujours d’ordinaire une respectable distance professionnelle avec ses Manteaux Blancs. Excepté Euphrate. Le Vieux Bouc ne savait pas tout d’elle mais il était incontestablement l’une des personnes qui la connaissait le mieux.

A en juger par la main glissant dans sa chevelure dépigmentée, la nouvelle Ombre semblait tout autant déboussolée par son accès d’affection. Pensait-il réellement que leur relation se contenait aux paroles acérées qu’elle pouvait avoir ? Varda avait parfaitement conscience d’être dure, pourtant, elle ne s’en était pas moins attachée à ses Manteaux. Certains plus que d’autres.

Vous avez parfaitement raison Commandante. Point de spectacle pour une noble position dont j’endosse avec humilité. De plus, j’ai reçu là, un rare présent dont j’en garderais un impérissable souvenir.

Sa dernière phrase aurait dû lui arracher un froncement de sourcil réprobateur. Le code ne disait-il pas : sans attache tu seras, uniquement à ta tâche, dédié. Tes émotions tu rangeras, profondément en toi ? Pourtant ce fut à nouveau un discret sourire qui apparut.

Au diable le Code !


Elle voulait profiter de cet instant. Là, tout de suite, c’était plutôt une maxime du Code des Gardes Noires qui lui venait à l’esprit : Seul le présent compte. Le passé et le futur tu oublieras. Elle ne voulait pas songer à l’après maintenant. Elle aurait sans doute dû lui répondre quelque chose comme :

Si un mot sur ce qui s’est passé sort de cette pièce, je te réduirais en cendres, Mhilo Cezare. Suis-je bien clair ?!


Mais rien de tel ne sortit. Un simple sourire accompagné d'un discret hochement de tête lorsqu’il prit congés. Elle regarda la silhouette du Manteaux Blancs disparaître. Bientôt, il n'y avait plus que l’écho régulier de ses pas.

Varda se dirigea vers son bureau où elle s'effondra. Ses doigts s'infiltrèrent dans sa courte chevelure blanche alors que ses mains encerclaient son crâne. Elle secoua lentement la tête comme.pour chasser des pensées parasitent, poussa un soupir, se leva. Elle s'adossa à l'embrasure de la fenêtre de la Commanderie, son regard se perdant dans la Cour. Elle avait vu si souvent Euphrate à cette même place. Elle s’était toujours demandée ce qu’il pouvait bien regarder, lorsqu'une Ombre blanche traversa les lieux, sa cape immaculée voletant derrière lui. Elle le suivit du regard, sans parvenir à se défaire de cette sensation qui était apparue lorsque son regard de feu avait croisé les prunelles d’eau placide de Mhilo. Elle jura et frappa l’immémorial mur  de pierres d'un violent coup. Le soleil venait de céder place à un implacable orage de frustration mêlé de culpabilité…

[Terminé]
Re: Trois semaines avant le bal - Une nouvelle ombre au tableau (terminée)
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