Gareth... Ce bon vieux général de l'armée Lioffeloise en avait vu de toute les couleurs ce soir... Qu'elle vie compliqué celle ce la capitale... Dans son bon vieux nord il savait a quoi s'attendre, des escarmouches, du sang et du froid... Ici... Il n'avait de cesse d'en voir de toutes les couleurs, regarder tous le monde, être sur ses gardes a chaque instant... C'est bien pour éviter cela qu'il n'avait jamais voulu prétendre a la garde. Sans parler du fait que c'était d'une redondance extrême !

Tout ca pour dire que le nord ca lui allait très bien, rude mais c'était sa vie. Le général avait donc eu envie de prendre quelques instants pour lui, le balcon ? Mauvaise idée... Bien trop de nobliaux qui allaient lui pomper l'air en prétendant pouvoir parler stratégie. Il avait donc prit la décision de faire une petite ronde dans les couloirs. Ronde qui n'était bien sur qu'un prétexte pour se balader tranquillement et loin de la foule.

Mais même ici il n'allait pas être tranquille... Alors qu'il était le seul accompagnant des vieille armure dans ce long couloir désertique deux silhouettes se dessine au détour d'une intersection. Un rapide et bref soupire se fait entendre pensant qu'il ne pourrait éviter ne serait ce que des salutations.

- Je me suis fait un sang d’encre Lucille ! Rouspète mon accompagnatrice.

- Mais tout se passe très bien, et le meilleur reste à venir.  

Je minaude. On devait encore faire parvenir nos vœux au Roi. Je ne sais pas comment, tout allait s’articuler mais je devais au moins tenter. Lui soumettre ma requête. Je n’ai rien préparé mais je trouverais bien sur le moment. Cligner des yeux, sourire et sortir les bons, cela ne devrait pas être très difficile.  

- Déjà, je t’épargne l’entretien, sois contente !

Elle roule des yeux, dandine dans sa robe encombrante. Je ris pour ma part. Qu’est-ce qu’on s’amuse ! Après l’échange avec le capitaine, je ne pouvais qu’être de bonne humeur. On décide d’aller poursuivre notre visite des lieux, en espérant croiser mon frère. Puis un tintement se fait entendre dans le couloir et on découvre un autre homme.  

Ma partenaire se raidit, je ne me laisse pas impressionner. On lui fait une révérence, je marche quelques mètres et la lumière fut ! Je sais qui c’est ! Je n’aurais jamais cru le croiser un jour. Je suis en veine, ce soir !! Je fais volte-face et pose mes mains sur mes hanches.  

- Bonsoir General Wydman ! Vous avez dix minutes à m’accorder ?  

Gareth marchait dans ce long et vide couloir, du moins il était vide jusqu'a ce qu'il y croise deux jeunes femme. Celles ci exécutent une révérences sur son passage alors que lui se contenta d'un sourire accompagné d'un signe de tête. Il était bien fidèle a sa réputation... Bien qu'amical avec beaucoup il n'avait pas les manières d'un gentilhomme... Un peu rustre sur les bords ce grand général Wydman.

Le duo passe a coté de lui sans un mot, quelques pas plus loin il soupire de soulagement. Pas d'embuscade et encore moins de joute verbale... A chaque fois qu'il revenait au palais il se rappelait bien vite pourquoi il l'avait quitter la fois précédente... Les gens... En particulier cette noblesse qui se pavanait et se rinçait le gosier alors que ses hommes a lui crevait de faim, de soif et de froid. Intérieurement ca le révoltait mais la vie était ainsi... C'était aussi pour cela qu'il était ici. Se montrer pour montrer qu'il existait encore.
Quelques pas de plus dans ce couloir désormais de nouveau désert face a lui et une voix l'interpella, il avait était reconnu. Forcément il était le seul général du royaume. Gareth s'arrête une seconde puis tourne les talons face aux demoiselles. Voyant comprenant qu'il s'agissait la de la dame de compagnie qui avait parler il soupire.

Ce n'est pas contre vous ma chère mais je n'ai pas énormément de temps a accorder ce soir. D'autres choses m'attendent.

Comme aller prendre l'air en solitaire...

Oh oui ca c'était une bonne idée ! Un bon bol d'air frais de la capital ! Machinalement il replace sa main gauche sur la garde de son épée d'apparat et commence a se retourner pour reprendre son chemin.

Si vous voulez bien m'excusez.

- Disons que le temps de traverser ce couloir, je peux toujours obtenir votre avis sur le fait de devenir scribe pour les soldats afin d’avoir des nouvelles de leur famille et d’en donner à leur tour ainsi que relater les victoires dans nos contrées.

Je ne lui laisse guère le temps d’objecter, prenant la même direction que lui, quand bien même, ce n’est pas notre chemin. Je sens ma dame de compagnie se tendre face à mon audace. Je ne m’arrête jamais face à non. J’étais déterminée et je voulais obtenir gain de cause.

- J’aimerais soumettre ce projet au Roi, dans un premier temps, et lui prouver que cela peut être bénéfique de recevoir les encouragements de ses proches. Ai-je tort ?

Gareth venait tout simplement et poliment d'envoyer boulet la dame de compagnie et sa maitresse bien silencieuse... C'était chose intrigante d'ailleurs... C'est pour cela qu'il ralenti le pas en entendant le siens venir vers lui, non pas qu'il avait envie de discuter avec elle mais ne sait on jamais... Une dame de compagnie si entreprenante n'avait pas vraiment sa place a la cour... Le vétéran avait simplement un doute... L'instinct du soldat... Celui qui ne se trompait que rarement.

Vous voulez mon avis sur la question c'est très simple. Une jeune femme dans votre genre ne tiendrai pas assez longtemps dans certaines contrés, le nord particulièrement, pour relater suffisamment de fait et de parole.

Il fait une courte pause tout en continuant son chemin sans vraiment lui accorder le moindre regard.

Je met un point d'honneur a faire comprendre aux gens comme vous que peu importe son rôle. Le scribe se trouve sur un potentielle champs de chrysanthème, il doit savoir affronté des choses bien difficile a regarder.

Ce n'est qu'a la fin de sa phrase qu'il daigne enfin lui accorder son regard. Non pas par politesse mais bien pour s'assurer que sa conclusion soit adéquat a la situation.

Une demoiselle aussi frêle et fragile que vous n'a pas sa place en ces lieux. Si vous voulez transmettre des messages achetez vous un cheval rapide et robuste et devenez messager.

Le général reprend alors sa vitesse de croisière espérant lui faire lâcher prise sur sa décision. Le front même un camp militaire reculer n'a pas de place a offrir a une jeune femme sans aucune notion de la guerre. Il se perdit alors dans ses pensées... Le voila qui vagabondait tel un busard au dessus d'une plaine enneiger. Cela lui rappelait qu'il n'avait plus de scribe... Le dernier n'avait pas justement eu la chance d'éviter une troupe de ces sauvage du nord lors d'un déplacement...
Le barbu se remet alors a la regarder puis il sourit légèrement a ses paroles.

Faites donc. Même si je doute que la voix d'une dame de compagnie l'intéresse. La seule chose qui pourrait l'intéresser en vous c'est votre joli minois.

Bien que les mots employés pouvaient porter a confusion Gareth lui ne lui apportait pas bien grand intérêt, elle était bien trop jeune pour ses gouts personnel mais aussi un peu trop précieuse... Le roi quant a lui... N'aurait que faire de son âge, il aimait bien trop les femmes et la chair fraiche pour se prendre la tête avec de telles question.

Minois renfrogné, il était déjà plus qu’agaçant, et ce, en quelques minutes. Mais je croyais en mes capacités, en mon projet. Je sais que je pouvais apporter autant de douceur pour les soldats, qu’un peu plus de véracité dans notre Histoire. Je refreine un soupir, balayant même ses désagréables compliments. On le sait tous que le Roi dévore toutes les plaisantes âmes … Je me tais quelques secondes, réalisant que je risquais de finir entre les doigts crochus de ce personnage. Frisson de dégout qui me traverse puis, je me racle la gorge. Je me devais de me reprendre. Reflechir à ce que je pouvais bien lui répliquer à cet effronté.  

- Je trouve cela plus réducteur et décevant de se fier à l’apparence d’une âme pour estimer si elle est capable ou non, d’aller au front. Ce n’est pas parce que vous êtes General que vous pouvez vous permettre de feindre d’être un œil aguerri. On parle là, de relater des faits Historiques, et de mettre du baume au cœur de nos vaillants soldats. Ne pensez-vous pas qu’ils seront plus prompts à se battre en sachant que leur femme les attend dans leur foyer ? Le Roi ne serait-il pas satisfait de savoir que ses victoires seront davantage contées ? Et puis quand bien même, il ne m’écoute pas, il pourra le faire avec vous ? Qu’est-ce qui vous empêche de dire non ? Et puis, il serait plus que temps de cesser de voir les femmes comme des moineaux fragiles. Vous perdez de votre superbe. Je ne comprends même pas que toutes les donzelles du pays se pâment pour vous, vraiment c’est ubuesque.  

Je ne peux m’empêcher de rouler des yeux. Il est vrai que le General est fort charmant mais maintenant, qu’il est plus qu’arriéré, il vient de perdre des galons.  

- Plaidez ma cause et je ne serais jamais dans vos jambes. Je ne sais pas trop me battre, mais tout s’apprend de nos jours. Si la Commandante Varda de Mormegil a pu le faire, toutes les femmes le peuvent !  

Regard de chiot battu, parce que je ne sais pas trop si mon discours pouvait avoir un quelconque effet sur sa cuirasse puis d’une voix plus basse, je rajoute :  

- S’il vous plait ? Je ne lâcherais pas dans tous les cas, et vous poursuivrez dans tout le château, jusqu’à votre chambre s’il le faut !

Ce qui fait hoqueter de surprise et de choc mon amie, jusqu’à en retrait. Elle me tire, à l’écart et chuchote.  

- Tu as perdu la tête ?