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19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Mar 2 Juin - 18:26
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
Un certain temps s'était écoulé depuis qu'il était passé du chevalier blanc à l'adulé, au vénéré, à l'idole grandiose qui dansait dans les yeux de ses admirateurs.
Gervais fébrile s'était replié de quelques pas, arrêtant ses mains sur une grappe de raison et commençait à la dégarnir grain après grain. Méticuleusement, il faisait tourner chacun trois fois entre ses doigts avant de les glisser dans sa bouche. Il enchaina ce rituel plusieurs fois avant de s'étirer la nuque.

Il allait bientôt devoir retourner sur scène, l'immense horloge était là pour lui rappeler, mais si il pouvait s’amuser encore une fois avant…
Et alors que l'exaltation de la foule passait, des bribes de paroles mal mâchés lui écorchèrent les oreilles.

Il se faufila entre deux nobles non sans effleurer – en toute maladresse – la taille de l'une. Il arriva sur place juste assez tôt pour voir partir un couple qui semblait se diriger vers les jardins, (puissent-ils éviter de regarder de trop prés dans les bacs de fleures) laissant derrière eux un homme un peu perdu. Mais qui se remis bien vite pour attaquer le banquet. Ré-attaquer, probablement, une pile de plat vide pas encore débarrassé à coté de lui l'incriminait. C'était donc le pilleur de roulé, le brigand des grands plateaux, l'affamé au catogan, le ventre sans fond, qui terrorisait tant de gens dans la salle ? Les rumeurs le laissaient entendre plus monstrueux.
Était-ce lui qui, non content de vider les écuelles, souillait la langue sans pudeur ? Une chose était sûr : il sortait du lot. Prenez quiconque dans la salle, vous ne trouverez personne qui aurait moins du double de son savoir vivre.

Presque sautillant, le comédien s'approcha de lui par derrière et l’apostropha, de nouveau plongé dans un rôle.

- Bonsoir, bonsoir. Vous êtes donc l'une des légendes de la salle ? L'homme du buffet ? Le gourmet ? Le critique au fin palais ? Vous êtes vous fixé l'objectif de goûter à tout ?

Lorsque sa ''victime'' tourna la tête, il fit un pas chassé pour aller piquer une aile de pigeon de l'autre coté.

- Vous en faudra t-il encore beaucoup avant d'être repu ? Gardez donc de la place pour les gâteaux du Roi, à vous emplir de ces amuses bouches vous louperez le summum de la pâtisserie royale !

Il se détourna, ne laissant que le quart de son profil apparaître, zieutant la réaction de l'erreur de casting. Enfin avec ses manières, il ne devait pas vouloir se fondre dans le milieu. La volonté de vouloir être remarquable, singulier, frapper les esprits de ses… doigts graisseux ?

- Et puis cachez donc cette tour de Gristal si instable, si fragile, imaginez vous le nombre de victime que sa chute pourra entraîner ?

En deux bouchée il fit disparaitre l'aile et reprit son raisin. Poussant légèrement ce qui gênait sur la table, il y prit appuie de dose et, parcourant la salle des yeux, observa du coin l'homme à ses cotés.
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Sam 6 Juin - 11:41
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Nathanael était de nouveau seul devant le buffet puisque ses deux interlocuteurs avaient préféré aller prendre l'air. Bon, au moins, personne ne risquait de lui poser des questions gênantes ainsi - et il ne risquait pas de se trahir non plus.

Quoique... Cela, rien n'en était moins sûr puisque chacun de ses gestes semblait être une insulte à l'étiquette dans ce monde guindé. Et pourtant, il ne se servait plus avec ses doigts maintenant ! Il remerciait Madame Solange pour cela. Il attrapa quelque chose dans un plat - il aurait été bien en mal de dire ce que c'était - et croqua dedans avec appétit.

Ce fut à cet instant qu'une voix résonna dans son dos. Tout d'abord, Nathanael ne bougea pas d'un pouce, trop concentré sur la saveur qui ravissait ses papilles pour penser une seconde que c'était à lui que l'on parlait. Une légende de la salle ? Qui irait dire une telle chose ? Pour ainsi dire, c'était la preuve que la remarque ne s'adressait pas à lui, mais certainement à un noble tout proche. Pourtant...

Pourtant, la voix insistait et personne ne répondait. Il finit par relever les yeux pour savoir ce qui se passait, juste à temps pour voir un homme faire un pas chassé pour prendre un bout de viande, dans sa direction.

- Vous êtes vous fixé l'objectif de goûter à tout ?

L'homme le fixait droit dans les yeux. C'était donc bel et bien de lui que l'on attendait une réponse. Bon. Nathanael allait parler mais se souvint juste à temps qu'on ne parlait pas la bouche pleine. Alors il termina sa bouchée en quatrième vitesse avant de déclarer :

- J'voudrais ben mais j'crois qu'j'aurais pas l'temps.

Il baissa les yeux sur tous les plats qui s'étendaient devant lui - pleins ou vides en fonction de ceux sur lesquels il avait jeté son dévolu. Est-ce qu'il avait encore faim ? En toute honnêteté, plus vraiment. Mais il n'avait pas envie de s'arrêter. C'était trop bon de sentir son ventre non plus parce qu'il était vide, mais plein.

- La pâtisserie royale... c'bon ?

Nathanael se doutait bien que ce n'était pas ce genre de réponse que l'on attendait de sa part mais c'était les seuls mots qui lui étaient venus. Une fois fini, il se rendait compte à quel point cela était déplacé. Tandis que son interlocuteur désignait les plateaux vides empiler, Nathanael se tourna lui aussi vers la tour instable. Mais comme son interlocuteur reprenait ses raisins - avec les mains - il ne put s'empêcher de demander :

- J'pensais qu'fallait s'servir des couverts et pas des doigts ?
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Dim 7 Juin - 16:23
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
Le comédien ne l'écouta qu'à moitié lorsqu'il faisait sa scène. Mais quelle idée abjecte d'interrompre ainsi le monologue de quelqu'un !
Il le regardait du coin d'un œil légèrement mauvais, avant de se fendre derechef en un sourire amusé. Il se tourna pleinement vers le gredin.
Donc… ce petit noblion-ci semblait encore moins coutumier que lui de l'étiquette. Une aubaine ! Prétendre être expert était tellement plus simple face à un ignare ! Il avait prit part il y a quelques années à une réception dans l'un des marquisats, et avait même l'habitude des domaines plus modeste qui louait ses services. Jouer sur la place des marchés n'était que pour les mauvais temps.

Il brandit la grappe de raisin devant lui et déclama :

- Vous voulez réellement tenter de picorer du raisin à la fourchette ? (il se pencha vers lui) Faites-vous une raison, les fruits sont un autre monde ! (un pas en avant glissé et enchaîna les bras écartés) Et la pâtisserie royale un tout autre également ! (il eut un sourire mi-moqueur mi-compatissant) Pour le coup, une cuillère serait à propos. Et livrée avec votre part, ne vous en faites pas.

Mentait-il ? Noon… directement un mensonge… Ne pas connaître la vérité protégeait indubitablement de la possibilité d'un mensonge ! L'improvisation ne pouvait être fausse. Ce pourrait être ce qui serait prévu… ou non. Et un anniversaire sans gâteau, dans le milieu ? C'était peu probable.

Le musicien passa son doigt le long du plateau supérieur de la pile, finissant sur une pichenette d'un tintement métallique.

- Mais dites moi… Pourquoi n'auriez vous pas le temps ? Ce n'est que le début de la soirée, seriez vous un modeste ? Un empressé ? Et moi qui attendait avec empressement le prochain scandale que vous pourriez provoquer…

Plus il l'observait moins il le trouvait à sa place. Le parlé des rues, le regard perdu, une absence presque totalement de distinction… mais tout cela, ne le rendait que plus intéressant à ses yeux.
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Jeu 11 Juin - 12:05
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Bon.

De toute évidence, il était encore passé pour un goujat, avec son histoire de couverts. Au point où il en était pourtant... ce ne serait pas une fois de moins ou une de plus qui allait réellement changer quelque chose. Il n'était pas à sa place, pourquoi il s'entêtait à faire semblant ? Hormis se rendre ridicule, il ne voyait vraiment pas ce que cela apportait.

Mais bon sang, ce que c'était compliqué ! Alors il y avait des choses que l'on pouvait manger avec les doigts et d'autres pas ? Comment faire la différence parmi tout ce fratras ? Il ne répondit pas, se reconcentrant sur sa nourriture pour éviter que sa gêne ne soit trop visible. Il y avait même des couverts différents pour telle ou telle chose.

Nathanael avait eu le droit à deux leçons sur l'étiquette. Ce qui n'était clairement pas assez et franchement ridicule quand on voyait d'à quel point il partait de loin. Pour qu'il puisse donner l'illusion - au moins un peu - d'être noble, il n'était même pas certain qu'une vie d'apprentissage fasse l'affaire. Alors deux heures... n'en parlons même pas.

Il regarda son interlocuteur passer son doigt sur le premier plateau de la pile à côté de lui puis donner une pichnette qui sonna clairement - attirant quelques regards au passage qui retournèrent bien vite à leurs moutons.

- Pourquoi n'auriez-vous pas le temps ? Ce n'est que le début de la soirée, seriez-vous un modeste ? Un empressé ?

Nathanael haussa des épaules. C'était pourtant évident, non ? Il y avait beaucoup trop de choses pour qu'il ait suffisamment d'une vie pour avoir le temps de tout goûter...

- Vous croyez v'ment qu'j'aurais l'temps pour goûter à tout ? Y s'en ramènent d'nouveaux chaque fois !

Il ne se sentait tout de même pas très à l'aise alors, pour tenter de garder contenance et s'occuper les mains, il s'amusa à donner des petits coups dans les miettes qui se trouvaient sur la nappe. Ces dernières devenaient de véritables petits projectiles qui retombaient de l'autre côté et parfois par terre.

- Et moi qui attendait avec empressement le prochain scandale que vous pourriez provoquer...

Nathanael releva les yeux, surpris par la remarque, en tirant dans une dernière miette sans regarder. Laquelle atterrit droit dans le verre qu'une courtisane amenait à sa bouche, ce qui provoqua une petite gerbe d'éclaboussures qui lui arrosa le nez. Prise de court, elle sursauta et en lâcha sa coupe de cristal qui se déversa sur le sol, tomba, rebondit une fois puis ... explosa.

Nathanael rentra la tête dans les épaules, en espérant que personne n'avait compris d'où partait cet accident et il marmonna enfin :

- Vous v'lez pa'ler d'la dame ? demanda-t-il sans relever les yeux. J'v'lais pas être méchant, j'comprends pas pou'quoi s'est vexée.

Il fit une pause et finalement, revint vers son interlocuteur :

- Mais alors ? c'que 'vec d'la graisse, on a pu chaud l'ver, vous pensez ?
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Sam 13 Juin - 1:43
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
- Vous croyez v'ment qu'j'aurais l'temps pour goûter à tout ? Y s'en ramènent d'nouveaux chaque fois !

Le musicien avait hoché la tête, lui concédant le point. Le banquet ne serait jamais vide. Plus le criminel dévorerait le contenu des plats rapidement, plus la cadence en cuisine allait augmenter. Oui, à sa façon cet homme était un esclavagiste.
Et, tout esclavagiste qu'il était, il s’échinait également à donner du travail aux gens de ménage, envoyant coup sur coup des boulettes de pains ricocher entre les plats pour finir à terre… ou ailleurs.
Des regards parcourraient la salle à la recherche de l'origine de l'attentat. Un verre n'était rien, mais la panique d'une gente dame ? Ah pauvre que soit le coupable ! Les prétendants n'abandonneraient pas l'affaire de leur soirée. Leur quête sera de tirer le criminel au devant de la belle et de le faire s'agenouiller pour implorer son pardon… si il ne l'obtenait pas ils seraient alors obligé de sévir pour le punir comme il se devait.
Étant juste en face de lui, le comédien l'avait bien vu. Il saurait protéger ce secret… tant qu'il n'était pas utile de l'éventer.

Engoncé dans sa veste, le repentant tentait de s'expliciter pour le tintamarre qu'il occasionnait dans la salle.
Le scandale de la graisse ! Ça venait également de lui ? Bien. Gervais pensait surtout à cette sordide histoire dans laquelle l'homme du buffet avait utilisé des olives pour faire trébucher une jeune noble avait de commencer à la déshabiller. Sans manière. Après quoi, sans doute pour signer son méfait, il l'avait allégrement aspergé d'huile de hareng. Mais soit ! Cette histoire de graisse ne serait que mieux à ajouter à la chanson. Oh que ça l'amusait de connaître la véritable personnalité d'une de ses prochaines victimes. Et c'est avec un immense sourire qu'il lui répondit, forçant l'articulation de ses propos.

- Eh bien, oui. Mais justement, voyez ça autrement ! Si ils ont besoin de toute cette graisse, c'est qu'ils n'ont pas assez de richesse pour chauffer leur domaine suffisamment. Leur faire remarquer ainsi est fort désobligeant !

Allons bon… c'était gros – si il osait le dire. Voyons à quel point l’empoté était maniable.

- Ne me dites pas que vous l'ignoriez ? (feignit-il outré, puis se penchant vers lui) Qui que vous soyez, comptez sur moi pour vous aider ! En tant que musicien je sais prêter attention aux fausses notes. Avez-vous d'autres questions de ce type ? (après un pas en arrière, il le scruta des pieds à la tête, avec une légère condescendance.) Des conseils vestimentaires peut-être ? Vous êtes trop sobre pour quelqu'un qui cherche à se faire tant remarquer !

Il ne voyait pas vraiment d'autre possibilité qui puisse expliquer ses agissements. Si il n'était pas à l'aise dans le milieu, il aurait pu se faire discret, si il n'en faisait rien… c'était à dessein !

- Je vous fournirais tous les conseils avisés que je peux, mais seulement si ça ne vous gène pas de vous calmer pour le temps que je passe avec vous.

Il ne voulait pas être associé aux étourderies ou aux maladresses de cet homme.
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Jeu 18 Juin - 15:53
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Nathanael jeta un nouveau coup d'oeil discret à la dame qui avait eu la malchance de se voir éclabousser de champagne à cause d'une miette de pain. Il en était mortifié, d'autant plus que son interlocuteur l'avait vu. Il ne dit rien, fort heureusement, mais il n'en restait pas moins témoin de la scène. De quoi permettre à Nathanael de se sentir un idiot fini. Pour changer.

Le ridicule ne tue pas.

Eh bien, encore heureux que c'était vrai ! Sinon, Nathanael serait mort au moins dix fois depuis le début de la soirée. Et il risquerait d'y laisser la vie au moins autant de fois avant la fin.

Sa question à propos de la graisse n'en restait pas moins sincère. Est-ce que, oui ou non, cela permettait de tenir chaud l'hiver ? Il lui jeta un regard surpris à sa réponse. Alors, c'était pour cela qu'elle s'était vexée ? Cela ne valait vraiment pas le coup ! Il n'avait pas voulu l'insulter, bien sûr, et il tâcha de s'en justifier auprès de l'homme :

- Mais v'savez, j'voudrais b'en p'voir avoir un peu plus chaud l'ver, moi... Si elle en veut pas, elle pourrait m'en donner un peu !

Il savait bien que le gras ne se donnait pas d'une personne à l'autre mais si seulement cela était possible... L'homme se pencha vers lui. Qui que vous soyez. Encore une preuve qu'il était incapable de se faire passer pour un noble.

Cependant, il ne resta pas longtemps focalisé sur ce point. Il avait l'occasion de le comprendre, déjà, et on venait de lui proposer de répondre à d'autres questions. Oh, des questions, il en avait des milliers ! Solange lui avait déjà promis de l'aider à s'en sortir, mais ils ne seraient certainement jamais trop de deux. Ne disait-on pas, dans la rue, que celui qui s'attachait à mendier à une seule porte mourrait de faim ?

Quand on était confronté au manque, bien vite, on apprenait à saisir toutes les occasions de s'en sortir. Même si celle qui se présentait à lui semblait bien peu fiable. Cet homme-là était prompt à se moquer et avec ses beaux mots et ses belles phrases, Nathanael avait parfois un peu de mal à suivre son discours.

Nathanael baissa les yeux sur sa tenue quand il l'évoqua. Il ne s'était pas interrogé dessus. Il avait mis ce qu'on lui avait demandé de mettre et il trouvait cela bien meilleur que ses loques habituelles. Son interlocuteur y trouvait-il quelque chose à redire ?

D'ailleurs... Comment s'appelait-il ?

- C'quoi vot' nom, m'sieur ? Comment qu'j'dois vous appeler ?
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Jeu 18 Juin - 19:48
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
En tout cas cet homme avait raison : on se régalait au buffet !
Soit, le comédien n'avait pas réellement touché à grand-chose… par contre il avait largement trouvé de quoi compenser. Le mangeur semblait le croire qu'importe ce qu'il sortait comme énormité… c'en était presque trop facile. Mais il n'était pas de ceux qui crache sur la facilité.

- Eh bien, maigre comme vous êtes vous devez être un noble fort riche, que faites vous pendant l'hiver pour avoir tant froid ?

Questionna-t-il avec un fond d'innocence avant de répondre à la question sur son identité.

- Vous pouvez m'appeler comme vous voulez ! (il s'inclina) Après tout, vous êtes un illustre invité et je ne suis qu'un humble musicien. Non ? (sourit-il) Mais si vous voulez y mettre un minimum de forme : Tancréde Liess, ravie de vous rencontrer, Monsieur.

Que l'homme se présente à son tour ou non n'avait pas trop d'importance, il finirait bien par avoir un nom… il faisait tant parler de lui que son nom allait être sur toutes les lèvres. Un grand nom pour un petit homme… Gervais l'enviait un peu lui qui s'était damné au pseudonymat pour la nuit. D'ailleurs ça pouvait également être le cas d'autres… Ne pas ce fier aux masques ni aux mots. Enfin, pour lui ne comptait que l'amusement.

Il passa son bras autour de ses épaules et l'emmena un peu plus loin vers d'autres plats remplis du banquet. Il fallait mieux s'écarter le plus possible du lieu de l'incident. Là n'était pas le comportement qu'il aurait eu avec quelqu'un d'autre que ce noblion mais bon… même pas dit qu'il prendrait ça comme de l'irrespect.

- Alors, on arrangera votre tenue, si vous le voulez, plus tard, je ne vais pas tarder a devoir aller sur scène alors je n'ai pas le temps pour les grands travaux. Mais allons-y, quels autres problèmes avez-vous eu depuis le début de cette délicieuse soirée ?

En apprendre plus et prodiguer des ''conseils'' par la même : Coup double ! Il était à deux doigts de faire une petite danse de la victoire.
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Jeu 25 Juin - 20:33
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Nathanael ne se sentait pas totalement à l'aise dans cette conversation. Il ne comprenait pas tout ce qu'il se passait, mais il avait la sensation désagréable que cela lui faisait louper un point essentiel de ce qui se jouait actuellement. Il s'amusa à suivre les dessins brodés en fils d'or sur les nappes blanches pour cacher sa gêne. C'était vraiment joli. Il n'avait jamais rien vu de si délicat, nulle part. Ce devait être réservé aux endroits comme le palais. Plein de dorures et de branloques brillantes.

L'homme reprenait alors :

- Eh bien, maigre comme vous êtes vous devez être un noble fort riche, que faites vous pendant l'hiver pour avoir tant froid ?

Qu'est-ce qui se cachait dans son ton ? Quelque chose comme de l'innocence ? Nathanael ne put s'empêcher de froncer légèrement les sourcils. Il avait vraiment une drôle de sensation. Mais il ne pouvait pas cracher sur un peu d'aide, même si cette dernière lui semblait de moins en moins fiable. Ce serait toujours mieux que rien. N'importe qui se débrouillait mieux que lui dans cet environnement et il n'y avait pas à dire : cet homme-là maniait bien les mots quand lui était incapable de dire une phrase sans écorcher la moitié des syllabes.

Cependant, la question l'avait destabilisé. Que faisait-il durant l'hiver ? Il ne vit rien à répondre, alors il se dit que peut-être, s'il ne répondait pas, l'homme n'insisterait pas. Il fallait l'espérer. Un malencontreux oubli, rien de plus. Mais de toute manière, son interlocuteur avait déjà enchaîné sur la question de son identité. Il pouvait l'appeler comme il le voulait... Ah bon ?

- 'lors z'avez pas d'nom ?

Même lui qui habitait dans la rue en avait un, c'était dire ! Mais il se sentit terriblement idiot quand la suite arriva. On le qualifiait même d'illustre invité ? Était-ce normal, qu'il ait la sensation qu'on se moquait de lui, sur ce coup-là ? Il aurait aimé avoir quelqu'un pour le lui confirmer et l'aider à combler ses lacunes de compréhension. Mais Nathanael n'avait réussi à tromper personne depuis le début de la soirée... alors cet homme intelligent, certainement pas non plus. Si ?

- J'vous'appell'rais comm' ça, 'lors, M'sieur Tonkrèliès.

Bon, il doutait que ce soit cela qu'il lui avait dit mais ... c'était quand même un nom compliqué, ça, Tonkrèliès ! Et avec tout le bruit alentour... Non, il se trompait certainement. Il espérait au moins ne pas l'avoir offensé. Mais s'il pouvait l'appeler comme il voulait, il n'y aurait pas de problème. Il espérait, toujours.

- J'm'appelle Nathanael. M'l'gens dis' just' Nath.

L'homme passa une main autour de ses épaules et l'entraîna derrière lui. Nathanael le laissa faire, curieux. De toute manière, c'était un mouvement d'autorité auquel il ne pouvait pas vraiment échappé. Mais cet homme n'avait pas l'air vraiment méchant. Même plutôt sympathique, puisqu'il acceptait ses impolitesses sans protester, même en lui proposant son aide.

- Comment qu'z'allez 'ranger m'tenue ? L'est pas b'en ?

Il hésita une seconde puis demanda enfin :

- Comment qu'vous fait' pou' p'ler b'en comm' ça ? Pouvez m'app'endre, pensez ?
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Ven 26 Juin - 17:06
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
Le pauvre homme avait l'air si perdu…
Il allait finir par attrister l'artiste. Après chacune de ses phrases il semblait dubitatif, fronçant les sourcils mais sans semblez réussir à mettre le doigt graisseux sur ce qui le gênait.
De son coté, l'artiste le comprenait parfaitement, tant son état que son découpage injurieux des mots. Tant de sons qui s'oubliaient, tant de liaison trop prononcées… il ne devait pas pouvoir faire la conversation avec beaucoup de monde ce soir. Pas sans prouver qu'il n'était pas à sa place. L'homme ''oublia'' également de répondre à sa question de son passe temps de l'hiver, ça n'avait aucune importance, il avait juste demandé pour le mettre un peu mal à l'aise, ce qui avait, apparemment, fonctionné.

Les présentations suivirent.
« Tonkrèliès » Gervais eut un petit rire devant la prononciation. Ça lui rappelait la première fois qu'il avait entendu ce nom. Nath n'était pas ivre pourtant. Nath… l'homme venait de ce présenter sous ce nom. En omettant son lignage ? Si il avait le moindre doute il se dissipa en un instant. Ce n'étant ni un noble, ni même un bourgeois mais bien un roturier sans éducation. Un amusement pour le Roi ? Un bouffon offert aux convives pour égayer la soirée de conversation outragée ? Un homme plein de mystère dans tout les cas, impossible qu'il se soit infiltré ici à l’insu de la garde, il n'avait pas assez de discrétion. Par une raison ou une autre il devait avoir été invité.

- Allons, appelez moi Tonk, Monsieur Nathanael a bien trop d'égard à mon propos, comment pourrais-je, moi un simple artiste, me permettre de vous appeler Nath ?

Une fois qu'ils furent assez éloignés de la scène de crime, le musicien abaissa son bras. Avant de répondre à ses questions. Ils se trouvaient juste à coté d'un plat de tartine de pâté aux piments sudiste.

- Ce n'est pas qu'elle ne soit pas bien… mais voyons, elle ne vous met pas en valeur ! Nous irons emprunter un nouvel ensemble à un de mes amis, revoir votre coiffure aussi pendant que nous y serons… Vous verrez, vous serez méconnaissable ! Je reviendrais vous voir après avoir animé un peu la soirée.

Comment allait-il pouvoir le déguiser… il avait une heure pour y réfléchir tout en grattant lacunairement les mêmes cordes en boucle pour satisfaire les danseurs. Il aurait aimé s’amuser autant sur scène qu'il pouvait l'être dans la salle.
Puis vint le second flot de question.

- C'est à la portée du premier venu. Cinq à dix ans d'art de la scène et vous en serez également capable ! Je peux tout à fait vous proposez une formation, et puisque vous m’êtes sympathique, je vous offre la première séance !

Prétendre qu'un service était payant ne le rendait que plus précieux aprés tout.

- Déjà ne vous souciez pas de quoi dire, commencez par soigner vos articulations ! Vous avez déjà du entendre des tirades sans aucuns sens, n'est-ce pas ? C'est tout bonnement car elles n'en avaient pas. C'est une façon de mieux présenter. Inventez vos propre mot si vous voulez, le tout c'est d'Ar.ti.cu.ler. Ça se travail, forcez sur votre mâchoire, séparez les mots, ça viendra avec le temps.

Gervais se doutait bien que ça n'allait pas être le plus simple. Le mieux aurait été que l'homme reste silencieux, sans doute, mais le plaisir aurait été bien moins grand. Que pourrait-il inventer qui allait marquer la soirée ?

- Mais surtout, ayez toujours l'air sérieux et de maîtriser votre sujet. Ne soyez jamais déstabilisé. Ne jamais laisser votre incompréhension du discours de l'autre se voir. Le paraître c'est plus de la moitié du travail ! (Il se racla la gorge.) Hum par exemple si vous voulez avoir l'air plus noble, redressez vous et arrêtez de manger devant les gens. (Il baissa les yeux vers les poches pleines de son vis-à-vis) Vous pouvez emporter de quoi manger ailleurs, ce sera plus discret.
Faisons un essai, quelque chose de simple… Décrivez moi ce que vous avez le plus aimé au banquet. Ne soyez pas avare de mot. Allons, de la conviction ! Et de l'articulation !


Gervais semblait également plus sérieux, comme si il prenait un peu le rôle de professeur à cœur. Un peu…
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Mar 30 Juin - 18:50
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Nathanael ne savait plus vraiment quoi faire. Qui aurait cru que jouer les nobles à ce bal serait si compliqué ? Non pas qu'il avait cru le contraire, mais il se rendait compte désormais qu'il aurait été parfaitement impossible, même avec tous les efforts du monde, de lui permettre de se fondre dans la masse en si peu de temps.

Il se voyait dans cette foule comme une absence de nez au milieu d'une figure. Une absence de respect, une absence d'éducation, une absence de culture... au milieu d'un monde trop conventionné. Il soupira. La soirée allait être longue. Combien de temps devrait-il encore tenir ainsi ? Ils n'étaient qu'au début de la nuit, et il ne pourrait repartir que vers l'aube.

C'était peut-être triste à dire mais la rue lui manquait. Le froid, son tas d'ordures et les manières rustiques, mais dont personne ne se choquait jamais. Dans la rue, vous ne pouviez pas faire d'impairs, parce qu'il n'y avait aucune règle à respecter. Et si ce n'était pas toujours la belle vie, que la faim lui rongeait les entrailles et que le froid lui gelait le bout des doigts, c'était là-bas que se trouvait sa place. Là-bas qu'il était né. Il le savait maintenant. Il ne pourrait pas être, jamais, un noble. Même pas un petit bourgeois de rien du tout.

Tonkrèliès rit quand Nathanael répéta son prénom. Bon. Une preuve de plus qu'il s'était trompé. Pourtant, l'homme ne semblait pas vexé. Cela le rassura. C'était déjà une chose rassurante, quand rien que cela aurait pu provoquer un nouveau scandale. Mais après tout, au point où il en était, un peu plus ou un peu moins... Quelle importance ?

- Tonk...

Il eut un petit froncement de sourcils, et plongea son regard dans le sien, comme s'il essayait soudainement de lire en lui. De comprendre ce qu'il faisait. Et puis... Monsieur Nathanael. Il aurait utilisé la même manière de saluer. Or, il n'était certainement pas une matière en référence pour ce genre de choses. Ce n'était pas ainsi que l'on saluait les gens à la cour du roi, il avait eu l'occasion de le voir au cours de toutes ces conversations.

Il ne dit rien, mais le doute venait de s'installer dans son coeur. Il était de plus en plus sûr d'une chose : Tonkrèliès – ou quelque soit son nom – se moquait bien de lui. Il ne détourna pas les yeux et remarqua :

- V'savez, m'sieur Tonk, j'suis p't-êt' pas b'en 'duqué, j'suis qu'mêm' pas d'bile. P'sonne m'dit b'jour com' ça d'puis l'début.

Il baissa les yeux vers sa tenue. Il ne voyait vraiment pas ce qu'elle avait donc de si spéciale – ou de si normale, plutôt, si on l'écoutait parler. On lui avait donné quelque chose d'utilitaire avant tout, bien loin de rivaliser avec les fanfreluches de certains, mais il s'en fichait bien. C'était toujours mieux que ses loques – qui avaient finis par brûler, soit dit en passant – et il devait pouvoir être suffisamment à l'aise pour bouger. D'autant plus qu'il avait caché toutes ses armes sur lui. Et que changer de vêtements reviendraient à devoir les dévoiler. Aussi resta-t-il sur ses gardes, et ce Tonkrèliès ne pouvait que sentir qu'il venait de se refermer comme une huître.

Quant à cette manière de parler. Non, elle n'était pas à portée du premier venu. Loin, très loin, de là. Lui-même faisait partie de ceux qui n'y auraient jamais accès. Ni aujourd'hui, ni demain. Ni un autre jour. Condamné à avaler ses syllabes. On ne changeait pas vingt-cinq ans d'habitude en quelques jours. Les manières de faire se faisaient plus vite qu'elle ne se défaisaient.

Il n'en restait pas moins qu'un cours de rattrapage sur son articulation ne serait certainement pas de trop. Il avait un peu abandonné les conseils de Gaspard depuis quelques temps. Il était peut-être tant de refaire les efforts pour les appliquer en public ? Il le regardait toujours, avec suspicion.

Des … machins-choses … sans aucun sens ? Oui, il en avait entendu plus que ses pauvres oreilles ne pouvaient supporter. Il ne comprenait rien du tout. Rien que ces derniers mots, par exemple ! Tirades. Est-ce que c'était pour tirer quelque chose ?

- Ar.ti.cu.ler., répéta-t-il comme un bon élève.

Il se rendit compte à cet instant que les longs exercices de Gaspard n'avait pas été si inutiles que cela. Cela lui venait plus naturellement que lors de son premier bain, même s'il lui fallait encore concentrer toute son attention sur cette tâche, et que ses pensées avaient malheureusement beaucoup trop de choses à analyser pour avoir le temps de penser à sa diction catastrophique.

Tonk continuait. De nouveaux mots échappaient à l'entendement de Nathanael, mais il ne dit rien. Il baissa les yeux sur ce qu'il tenait dans les mains puis regarda son interlocuteur. Se séparer de sa nourriture ? Mais... et s'il avait faim ? Et qu'il n'avait rien pour se remplir le ventre alors ? Il s'empressa de manger le gâteau qu'il tenait, comme pour se rassurer à ce sujet.

Tonk lui proposa alors un exercice. Mais tout ce que Nathanael répondit fut :

- C'victon, c'quoi, c'mot ?

Puis, dans un éclair de lucidité, il pensa à se reprendre :

- 'Fin, faut mieux qu'j'dise : con.vic.tion. c'est. quoi. ce. mot.

Mais ainsi, son ton était beaucoup moins naturel. Et Nathanael avait déjà oublié sa question sur le déroulement de la soirée.
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Mer 1 Juil - 22:57
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
Tonk… Le surnom était acté et adopté. Un écho de vieux son de guimbarde. A chaque fois qu'il l'entendrait il aurait un sourire. Et dire que l'homme outrait sans doute par ses manières les nobles coincés… l’amuseur le trouvait comique.

À l'écoute du ton un peu plus cinglant, Gervais se tata… devait-il continuer de forcer ? Il pouvait bien prétendre quelques chose qui saurait apaiser le fond de suspicion de Nath. Pour qui le prenait-il ? Un débile ? Non, certainement pas ! Un simplet pas bien à sa place c'était sûr. Il se retint de relever sur le moment, pour une raison ou une autre il s'était refermer sur lui même… Il allait falloir l'amadouer un peu.

Il l'applaudit à deux mains alors qui prononça parfaitement le mot. Juste deux fois, sans excès démesuré. L'artiste guettait attentivement la suite. Allait-il avoir sa tirade ?

Allons, ne faites pas le timide mon ami !

Il adoucie son sourire pour le mettre en confiance. Mais… pour seule tirade il eut une réplique boiteuse. « C'victon », réplique boiteuse à plus d'un sens. Son élève se reprit pour une meilleur articulation.

- C'victon c'est 'voir d'ces tripes ! Pis d'le montrer ben haut ! C'est el'début d'la persuasion quoi !

Oh il ne se moquait pas… pas plus que depuis qu'il l'avait abordé en tout cas et bien moins même, si il faut être honnête. Le goinfre, tout penaud qu'il était, lui était sympathique. Il se racla la gorge et reprit.

- Sans tripes, sans conviction, vous n'êtes rien. La conviction que vous affichez est celle de vider le banquet tel le pire des morfals ! Alors donnez au moins autant de conviction à articuler qu'à déglutir et vous finirez par y arriver ! Avec du temps et de l'acharnement vous y arriverez.

On pouvait reprocher bien des choses à Gervais, mais il avait le cœur sur la main… surtout si il reniflait d'un intérêt particulier pour quelque chose. Pour un Nath par exemple. Même lorsque celui-ci le décevait énormément sans effectuer un petit exercice. Tant pis, il ne pourrait même pas ajouter le plat favori du mangeur à l'hymne qu'il lui composerait. Bon… à la satire, c'est tout comme.

Qu'il était triste de constater que de se moquer de son prochain était bien plus rentable que de l’encenser… surtout si ce n'était qu'un va nu-pied. Tout de même, malgré sa prononciation pitoyable, il devait avoir au moins un minimum d’intérêt pour être ici ce soir, va nu-pied devait être un peu trop.

- Très bien, alors Monsieur Nathanael… N'est-il pas naturel d'ajouter « Monsieur » lorsque l'on témoigne du respect pour une personne de votre rang social ?  (Il se rapprocha de lui et reprit sur un ton de confidence)  A moins que vous ne soyez pas un noble et vous amusiez depuis tout à l'heure du quiproquo dont je suis victime ? Vous auriez du ajouter votre nom et votre titre. (il revint en place) Donc, je reprends… Monsieur Nathanael, vous m'excuserez, mais la scène m'appelle ! Passez donc me voir si vous trouvez le temps entre vos... dégustations. Je reviendrais, soyez en sûr, et vous aurez certainement des nouvelles croustillantes à me raconter !

Si il pouvait lui raconter de lui même tous les scandales qu'il provoque dans la soirée, son travail n'en sera que plus simple !

- Avant que je ne prenne congés peut-être pourriez vous me dire… qui donc vous a invité à participer ce soir ?

Gervais avait planté son regard sur lui. Un regard brillant et un sourire aussi innocent que possible. Il n’espérait pas réellement de réponse. Ses espérances étaient ailleurs, juste observer la réaction de l'homme sur le moment lui suffisait, les autres avaient été bien nourris.

Il commença à faire quelques pas en arrière, en effet l'horloge allait sonner huit heure et il n'était pas question d'arriver en retard deux fois sur scène ! Il voulait rejouer au moins une fois avant d'autres festivités.
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
Mar 7 Juil - 17:04
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Dire articuler, en articulant. Était-ce suffisament exceptionnel pour mériter ces applaudissements ? Jamais que deux, bien entendu, mais tout de même. Nathanael eut un froncement de sourcils discret, tandis qu'il essayait de raccrocher les pièces du puzzle. Il n'était pas plus bête qu'un autre et pourtant, depuis le début de ce bal, il avait la sensation fort peu plaisante d'être le dernier des idiots. Surtout avec ce sourire-là... suivi de cette réponse là.

- C'victon c'est 'voir d'ces tripes ! Pis d'le montrer ben haut ! C'est l'début d'la persuasion quoi !

Était-ce une moquerie ? Il n'en savait rien. Ce n'était peut-être pas méchant mais Nathanael trouva cela vexant malgré tout. Un moyen très efficace de lui rappeler qu'il était incapable de se faire passer pour autre chose que ce qu'il était. C'est-à-dire, sans tourner autour du pot, un bouseux. Purement et simplement. Et puis... expliquer "conviction" avec "persuasion". Il ne savait pas ce que cela signifiait non plus ! Personne ne le lui avait expliqué, et il n'allait pas s'abaisser à demander une nouvelle fois. Il passait suffisamment pour un imbécile ainsi.

Monsieur Nathanael. Encore cette manière de saluer. Il avait beau ne pas comprendre tout ce qui se disait, il en avait suffisamment vu pour savoir, désormais, que cet homme s'amusait bien, à le mener en bateau. Ce n'était pas loyal, de retourner ses propres mots contre lui-même ! Ce n'était pas sa faute, s'il était né dans la rue ! C'était vrai qu'il avait oublier son nom et son titre fictif, il fallait reconnaître. Ce qui était sûr, c'était qu'il ne se déplacerait pas lui-même pour retrouver Tonk. Ou quelque soit son nom.

Il répondit sans tergiverser à la question sur l'invitation, sans flancher :

- C'pas vous, tout cas.

Et il se retourna vers le buffet, tandis que Tonk s'en allait, vers la scène pour jouer. Nathanael le suivit du coin des yeux. S'il avait été moins bête - il regrettait de ne pas y avoir pensé - il lui aurait retourné la question. Par précaution. Après tout, il avait une mission, ce soir. Et il n'avait pas envie de finir la corde au cou si le Roi venait à mourir au cours de la soirée.
Re: 19H52 - Drame d'un ventre sur patte
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