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20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Lun 1 Juin - 23:13
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
Au milieu du couloir, il y avait tout un attroupement entassé pour pouvoir voir le premier le registre final des doléances ou autres louages. Au milieu desquels, les derniers retardataires jouaient des coudes pour pouvoir avoir la chance de s'inscrire. Pauvre Jay qui était là à rédiger, il semblait un peu perdu dans ses papiers. Pour une raison qui échappait au médecin, il avait toujours son caque, ses gants et tout l'attirail… ce ne devait pas être évident d'écrire avec.

Daryl passa devant en coup de vent avec juste un petit geste de soutient pour le jeune soldat. Étaient-ils si nombreux à vouloir parler au Roi ? Qu'en espéraient-ils ? Il étrangla un soupire désabusé dans sa gorge. Espoir ou hypocrisie de vouloir plaire à un despote… qu'était le mieux ? Peut-être il avait-il dans le lot d'encore plus optimiste qui comptait négocier avec lui divers requêtes.

Il s’arrêta devant la porte d'un salon. La cinquième sur la droite, l'une des deux munis d'une chatière. Il frappa deux coups avant de pousser le battant. Il dérangeait dans leur pause deux jeunes serviteurs qu'il s’empressa de rassurer. « Je ne fais que passer, rasseyez vous et prenez votre temps ». Avec un signe et un sourire de sympathie, il s'imposa à eux pour quelques moments. Ça ne le empêcha un rien de retourner à leur conversation, se libérant du stresse de la salle par quelques médisances plus ou moins réellement pensées.

Il avança, sans les écouter, vers une table dans le fond de la pièce, et son regard s'attarda par la fenêtre. Elle donnait sur la courette des cuisines, qui se trouvait également reliée à son petit chez-lui, son apothicairerie chérie. Le puits qui ne connaîtrait très certainement jamais le lierre, même lorsqu'il sera devenu inutile, les bosquets moins colorés que ceux des jardins mais plus naturels, dans un allure sauvage maîtrisé. C'était bien là un de ses endroits préférés du palais. Il ne semblait même pas en faire réellement parti, surtout que toute la luxuriance de l'intérieur était à la dorure. Du palais blanc au palais d'or, il n'y avait qu'un pas qui avait été franchit aujourd'hui.

Il déposa sa cassette contenant un nécessaire de premier soin, et souhaita une bonne soirée aux deux domestiques avant de ressortir dans ses enjambés naturelles.

De retour dans le couloir, il aperçut un vieil homme l'air ailleurs, douloureusement appuyé sur sa canne. L'altruiste fit un pas, fronça les sourcils, avant de bifurquer d'un pas franc vers le masque de hiboux. Tient… aurait-il du porter un masque lui-même ? C'était le thème de la soirée après tout… Il ne l'avait pas vraiment oublié, mais de la à réaliser à quel point un véritable masque défigurait ceux qui parcourrait usuellement le palais, c'était autre chose. Les sourires hypocrites n'avaient jamais été si semblable aux vrais.

- Monsieur, vous allez bien ?

Ses yeux le scannaient dans les moindres qu'ils pouvaient. Même lorsqu'il essayait de ne pas le faire paraître, il détaillait abondamment toutes personnes qui apparaissaient devant lui, alors une qui pouvait potentiellement être souffrante ? Ce pouvait être déstabilisant pour qui n'avait pas l'habitude d'être, ainsi, disséqué vivant sous le regard brun et stricte du médecin royal.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mar 2 Juin - 14:05
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Jildazig venait tout juste de s'inscrire sur la liste des audiences. Après tout, il était venu pour cela: rencontrer le Roi. Sans doute la première et l'ultime fois de toute sa vie avant de poser le point final de son histoire.

Il aurait sans doute dû se réjouir de ce moment qu'il avait tant attendu mais les paroles de la jeune Eïdys poursuivait leur inlassable écho sous son crâne tandis que les portraits des victimes sudistes ne cessaient de danser sous ses pupilles voilées. Depuis les paroles véhémentes de la jeune fille, il avait l'impression que le fardeau sur ses épaules -le poids de l'âge comme il aimait à l'appeler- venait de doubler de poids. Ou alors était-ce la pression atmosphérique qui venait de chuter brutalement en même temps que sa tension artérielle qui lui donnait cette impression d'être cloué au sol?

Quoi qu'il en soit, il lui était particulièrement difficile de se mouvoir à cet instant et sa canne était devenu réellement indispensable. Sa tête lui faisait un mal de chien. Il enleva son collier, et s'apprêta à gratter une des perles pour en extraire le contenu lorsqu'un homme -sans masque- l'interrompit. Il stoppa son geste et essaya de discerner la personne qui se trouvait face à lui: peine perdu, il ne voyait qu'une vague forme masculine qui ne lui apprit guère quoi que ce soit sur son interlocuteur. Ses deux mains se posèrent sur sa canne et d'un geste appuyé, il se redressa -autant qu'il le pouvait-.

-Oh bonsoir Monsieur, je suis désolé je ne vous avez pas vu. J'étais perdu dans mes pensées. Il faut croire qu'arrivé à un certain âge, les souvenirs accumulés par les ans pèsent si lourd qu'ils vous en donnent la migraine. Ajoutez à cela les maux du quotidien et vous avez parfois l'impression de ramper misérablement au sol tel un asticot desséché en plein soleil. Enfin... Qui suis-je donc pour oser me plaindre de mon état, moi qui ait vécu si longtemps que j'en ai connu la paix avec Birla?

Il fronça les yeux tout en marmonnant dans sa barbe à moitié pour lui-même:
- Non seulement ça ne me ressemble pas mais en plus ça ne me réussit pas

Il secoua la tête d'un air absent comme pour chasser ses pensées avant de retrouver  son visage avenant et bienveillant qu'on lui connaissait.

- Veuillez m'excusez pour mes égarements fort mal venus. Je me prénomme Jildazig de Farheg. Je suis conteur itinérant.

Il baissa délicatement la tête en guise de salutations, son sourire jovial revenue.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mar 2 Juin - 16:15
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
Le barbu se redressa difficilement sur sa canne, le poids d'un monde sur ses vieux os. Sa mine exténuée s'égailla au fur et à mesure qu'il parlait. Daryl se racla la gorge en l'écoutant. La paix avec Birla ? Il ne parlait même pas de cet entracte éphémère sous Deandra mais bien du temps de l'Unification… Un moment ou la folie s'était calmée, où les ambitions laissait pour un temps moins de marque. Mais… le calme s’efface toujours face à la tempête. Fatalité.
Dans la salle, les valses étaient toujours lentes.
L'ensemble du discours du conteur était pour le moins inquiétant. Son interlocuteur ne le regardait pas dans les yeux, laissant son regard insistant posé un peu à coté. Des cristallins un peu trop opaques, une cécité due à l’age. Une cataracte plongeant son monde sous une brume omniprésente.

C'était sans doute le plus grand des maux de Jildazig. La vieillesse. Lui agressant les yeux, les os, la peau et apparemment un peu l'humeur.
Heureusement qu'il y avait ses pommettes relevées par son sourire qui, bien que saillante sous sa peau fatiguée, rendaient son visage jovial.
L'aigreur des vieux jours l'avait épargné.

- Daryl di Castelle, le médecin royal. Vous pourrez toujours trouver plus malheureux que vous, mais vous plaindre un peu ne gênera personne. En tout cas, ça ne me gène pas. Je peux vous proposer un salon pour vous reposer si vous voulez.

Il s'inclina légèrement et, immédiatement après, se précipita pour le soutenir, passant son épaule sous un des bras du vieil homme. Sa légèreté le fit frémir. A quelle distance se trouvait-il des portes de la mort ? Il perdait déjà sa contenance. Le corps l'avait trahit avant son esprit. Le médecin se demandait à chaque fois si c'était pour le mieux.

- Et si vous le souhaiter je peux également vous proposer des drogues qui seront calmer vos migraines à coup sur. Tout dépend de ce que vous avez prévu pour le reste de votre soirée… Je crains qu’après le traitement que j'ai en tête vous ne soyez somnolant pendant quelques heures.

Échangeant ses enjambés pour des petits pas adapté à l'allure du souffrant, le soutenant avec fermeté pour ne pas le lâcher mais retenu pour ne pas l’écraser, ils se dirigèrent vers le salon qu'il venait de quitter.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mar 2 Juin - 20:31
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Oh il s'agissait donc d'une curieuse coïncidence. Il n'aurait pas pu mieux tomber pour ainsi dire. Il acquiesca doucement de la tête. Jildazig s'était toujours trouvé bienheureux à vrai dire. Il n'était pas de ceux qui voyait le verre à moitié vide, ni même de ceux qui ne voyait le verre à moitié plein. Lui voyait simplement un verre remplit.

- J'accepte bien volontiers un salon. Je dois rencontrer le Roi tout à l'heure et j'aimerai avoir retrouvé un peu de ma contenance voyez-vous.

Il laissa l'homme l'aider en passant son bras autour de son chétif corps. Il n'avait jamais été bien épais mais il n'était désormais guère plus qu'un vieux sac d'os tout flétri. Il avait été grand autrefois mais il atteignait dorénavant tout juste une taille moyenne. Le médecin n'eût donc guère de mal à le soutenir tandis qu'ils avançaient en direction d'un salon. Le praticien lui proposa un remède de cheval mais ce n'était pas vraiment dans l'idée du vieillard que de finir sonné pour le restant dans le soirée. Il avait mieux à faire aujourd'hui.

- Je vous remercie mais j'aimerai profiter de ce bal convenablement. Je crains qu'il ne soit préférable de m'en passer si vous n'avez rien de plus léger. C'est le premier et le dernier de ma vie vous comprenez... Et puis je prends déjà un mélange à base de ciguë pour mes douleurs articulaires. C'est la seule chose qui les calme vraiment et je ne voudrais surtout pas m'empoisonner maintenant. il eut un petit rire en prononçant ces dernières paroles.

Après quelques pénibles pas supplémentaires ils arrivèrent à la porte de l'un des salons. L'homme de médecine ouvrit la porte d'une main, soutenant toujours Jil de l'autre jusqu'à ce qu'il puisse se laisser choir sur l'un des canapés.

Ah c'était quand même nettement plus confortable que les chaises de la salle de bal.!Il se sentait presque revivre d'avoir son postérieur posé sur un si moelleux divan.

- Vous êtes monosianais n'est-ce pas? La mer ne vous manque pas ici à Lioffel?

Il marqua une petite pause, songeur avant de lui soumettre la question qu'il brûlait d'impatience de poser:

- Et vous Docteur di Castelle, vous vous estimez plus malheureux que moi-même ?
Un petit sourire amusé venait de fleurir sur ses lèvres dont les coins s'achevait en longs sillons verticaux.

Il n'avait pas manqué de noter que le médecin avait bien employé le mot malheureux et non heureux. Jil aurait par habitude formuler sa phrase à l'exacte inverse. Et puis... Après sept décennies et des centaines de rencontres, il demeurait toujours aussi curieux de son prochain. Il avait remarqué qu'apprendre à connaître les gens l'aider à se connaître lui-même par la même occasion. C'était également une chance inouïe de recevoir une réponse ou plus exactement l'une des réponses à ses nombreuses questions existentielles...
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mer 3 Juin - 15:00
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
Ainsi donc c'était l'un de ceux qui voulait rencontrer le Roi !? Le médecin ne l'aurait pas imaginé, il n'avait pas la tête d'un courtisan ni d'un diplomate. Ce qu'il espérait de cette rencontre ne regardait pas le regardait pas. Et il aurait préféré que la question ne lui brûle pas la gorge.

Le barbu refusa poliment le traitement qu'il lui proposait. Daryl avait hoché la tête, il le comprenait parfaitement. Avoir les idées clairs était important, surtout cette nuit. Et si c'était l'une des dernières qu'il connaîtrait alors soit, qu'il puisse l'apprécier comme il le voulait. Combien seront-ils à pouvoir pleinement en profiter ?
Il conclut ses réflexions en répondant à la demi-plaisanterie.

- Mais nous ne faisons tous que nous empoissonner en permanence, voyez la foule de la salle, combien de litre d'alcool a déjà été consommé ? C'est peut-être un heureux poison, mais attendons de voir comment ils vont finir. (Il eut un petit rire caustique) Certains pourraient avoir plus de mal à se tenir que vous.

Combien de coma éthylique allait-il devoir prendre en charge ?…

Ils s'étaient traînés jusqu'à la porte, Daryl l'ouvrit de sa main libre. Les deux domestiques s'apprêtaient justement à retourner en salle. Ils se croisèrent et après des signes d'encouragement refermèrent la porte derrière eux. Le vieil homme quitta son soutien pour prendre ses aises sur un des canapés du salon. L'effort constant que devait être de se tenir debout le laissa un temps. Rien que ça sembla le soulager grandement.

Profitant de ce répit, le praticien retourna vers la table sur laquelle reposait sa caissette, l'ouvrit et regarda ce qu'il pouvait proposer afin d'améliorer temporairement son état.

Jildazig le questionna sur ses origines. Une interrogation naturelle. Daryl di Castelle avait déjà pensé changer sa particule pour éviter de perturber ses patients par des éléments de sa propre vie. Mais au final, cela le rendait plus humain, un fragment de passé laissé à la porté de tous, la preuve accablante qu'il était un étranger. Un intègre Monosianais. Une touche exotique à l'austérité du titre pompeux de Médecin officiel de la haute cour. Un de pour un di, une lettre, un détail, une attache, une ancre pourrait-on dire. Mais les voyages en mer n'avait jamais été véritablement son truc et écouter les vagues au loin était une perte de temps. Il se retourna un peu, pour ne pas paraître froid, mais finit sa phrase le nez penché sur ses produits.

- Oh, vous savez, Monsieur de Farheg, je suis à Lioffel depuis si longtemps que cela fait bien longtemps qu'elle ne me hante plus. Loin des embruns les odeurs semblent vite plus diversifiés. Vous êtes de ceux qui aiment la mer ?

Il mit le doigt sur l'une des étiquettes de son fatras portable. Mais il fut interrompue par une question…

- Et vous Docteur di Castelle, vous vous estimez plus malheureux que moi-même ?

Le médecin n'avait jamais dit qu'il pensait être malheureux… mais, il voyait bien d'où était venu le quiproquo. Mais s'était trop tard, la chose était sous-entendu. Sa résignation à prendre en charge son patient avait été une faiblesse, une ouverture à de prendre un coup. Déstabilisé, il se plongea tout entier dans sa caissette. Parcourant les fioles et les petits papiers pliés, qui contenaient diverses poudres, d'un regard absent.

Une phrase mé-comprise et le voilà touché.
Il ne s'y attendait pas. Pas comme ça.
Pas prit en faute sur un de ses propres propos.
Pas si innocemment.
Pas si bienveillamment.

Ses doigts s’arrêtèrent sur une griffure dans le bois de la boite. Il la caressa doucement. Un sourire apparaissait sur ses lèvres. Un sourire franc malgré une nostalgique. Son vacillement n'avait pas été long. Qui plus est, il avait eu une idée.

- Je ne suis pas le pire, voyons. Des malheureux j'en ai vu des tas et des tas passer entre mes mains. Vous n'êtes pas celui en plus mauvais état que j'ai vu (Il le regarda les yeux légèrement rieur) Je vous disais juste que vous pouviez vous plaindre tant qu'il vous plaisait, vous ne me gênerez pas.

Il ouvrit la fenêtre et sortie. Avant de s'enfuir dans le noir il se tourna, tout en époussetant son pantalon, pour lancer :

- Je reviens tout de suite. Je vous prépare un petit plus pour accompagner votre ciguë et je reviens vers vous. Préparez vos plaintes pendant ce temps là.

Et en trois enjambé les ombres l'avaient avalé.

- Et soufflez un peu !
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mer 3 Juin - 23:21
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Ah! L'alcool et ses abus. C'était monnaie courante dans ces mondanités, il était presque mal venu de ne rien boire d'alcoolisé. L'alcool et ses méfaits. Ces paroles ou ces gestes que l'on pouvait faire ou dire et que l'on regrettait par la suite. L'alcool qui supprimait toutes les barrières aussi bien morales que physiques. Oh, comme tout le monde Jildazig avait été jeune... Un jour... Il y a longtemps. Lui aussi en avait abusé au point de finir roulant sous la table dans un éclat de rire. Tout cela semblait si loin, presque dans une autre vie. Il afficha un petit sourire amusé à la remarque du médecin qui ne profiterait guère des festivités.

-N'est-ce pas le propre de ces festivités que d'offrir un exutoire sous couvert d'un masque?

Question purement rhétorique qui lui valut un semblant de rire. Des carnavals pour le peuple et des bals pour l'aristocratie. Tout ce qu'il fallait pour oublier les tensions. Du moins en apparence. Depuis toutes ces années Jil avait appris que l'on pouvait calculer à la popularité d'un souverain à la fréquence de ses fêtes...

Ils entrèrent dans le salon et Jil se laissa tomber sur si confortable canapé. Il en profita pour le questionner sur Monosen. Oh bien sûr cela faisait partie des lieux qu'il avait visité en long et en travers. Surtout cette belle côte rocheuse sur laquelle il pouvait admirer le ressac et la force de la nature en pleine action, tout en songeant à ce petit grain de sable naissant ou à cet autre, qui là sous les galets partait pour une nouvelle aventure.

-Oh oui j'aime la mer, ses humeurs changeantes, son camaïeu de bleu, sa force et sa sérénité... Mais je crois que ce n'est pas réciproque.

Il eut un franc éclat de rire se rappelant son douloureux voyage à bord d'un navire...
Son regard suivit le praticien qui s'était éloigné afin d'ouvrir sa caissette. Ce fut ce moment qu'il choisit pour poser cette question aussi innocente qu'osée. Le médecin semblait ne pas avoir entendu sa question, tout concentré qu'il était à lire les petites pattes de mouches griffonnées sur ses fioles.  Mais Jil savait que ce n'était pas le cas. Il était juste... Perturbé.
Oh à cette distance il ne voyait évidemment pas grand chose d'intéressant, mais son ouïe étrangement bonne pour son âge lui avait signalé un arrêt soudain dans le tintement du verres à la toute fin de sa question.

Malgré son éternel bienveillance, il ne pouvait s'empêcher de provoquer parfois un brin d'introspection chez son interlocuteur. Trop souvent, il avait constaté que les Hommes traversaient leur vie sans vraiment la vivre. Sans profiter du voyage. Alors il aimait à leur rappeler la relativité de leur propre existence.

Puis enfin, le médecin reprit la parole.

Sa réponse sous-entendait clairement qu'il ne se sentait pas particulièrement heureux. Du moins pas plus que Jil ne l'était lui-même.
Il eut un petit sourire rieur en réponse avant de renchainer:

-J'espère alors que vous êtes plus heureux que moi!

Mais le médecin prit la poudre d'escampette -sans doute bien content d'échapper à une énième question philosophique-. Préparer ses plaintes? Mais pourquoi donc? Et qui donc écoutait ses plaintes à lui?

Il profita de son absence pour clore ses paupières. La fenêtre ouverte, il entendait les grillons crisser. L'air frais de cette nuit d'automne s'engouffrer dans le salon, rafraichissant les joues ravinées du vieillard. L''odeur boisé du salon se mêlaient à celle de l’extérieur beaucoup plus légère et aérienne. Son corps semblait s'enfoncer petit à petit dans le divan. Sa respiration était calme. Son pouls également. Une mer d'huile.

Jil resta ainsi dans cet instant de méditation jusqu'au retour du praticien.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Dim 7 Juin - 0:15
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
Un exutoire ? À quel point allait-on exulter ce soir ? Dans quel disposition ? Sous couvert d'un pseudo-anonymat, certain pourrait bien trouver leur compte. Si l'alcool aiderait certain, d'autre réussirait à atteindre le sommet des vagues sans cette aide.
Et ce salon que serait-il ? Une cabine d'isolement sur une mer calme au remous berçant ? Pourvu que ça ne gène pas le vieil homme apparemment sujet au mal de mer.

-J'espère alors que vous êtes plus heureux que moi!

La moustache sourit au barbu. Ils n'allaient pas faire la concurrence du plus malheureux, mais cette demi-entente dans laquelle ils se trouvaient, entre insatisfait – quelque soit les raisons de leur insatisfaction – était un état appréciable.

Il voyait bien, contrairement à l'homme de voyage, mais il ne pouvait pas apercevoir son futur reflet dans ses rides marqués. Probablement qu'il n'atteindrait jamais cet age. Il n'arrivait même pas à en sentir la possibilité. Le temps s'était de toute façon suspendu pour lui depuis si longtemps. Bien que son visage ne se fripe que lentement, l'homme de science éprouvait déjà une pression pesante l'assaillir perpétuellement. L’écraser froidement dans la torpeur d'une nuit dans la tempête. Une tempête qui sifflait depuis les Dents.
A moins qu'il ne se vide l'esprit dans l'action.
Bonheur.
Malheur.
Quelle importance ?
Il avait quelqu'un a redresser sur ses trois jambes. Il ne pouvait pas faire de miracle non plus. À moins qu'il puisse en offrir un peu un dernier voyage pour l'errant.

Alors, il était parti laissant Jildazig se remettre un peu de ses diverses émotions qu'il avait apparemment expérimenté en ce début de bal. Cela dit, pas question de perdre trop de temps. Certes, il aurait pu sortir du salon, parcourir les couloirs, retraverser la salle de bal, sillonner les cuisines pour finalement atteindre la courette par l'autre bout et la traverser dans son entièreté pour, enfin, atteindre son antre. La fenêtre était un choix plus pragmatique, du moins le trouvait-il.
Le soir rafraîchissait doucement la fin du crépuscule. Une faune était encore active pour quelques temps, mais bientôt elle laisserait la place au seul murmure inquiétant du vent a qui répondrait faiblement, sans un écho, un bruissement suspect dans les feuillages ou un hululement alerte. Les heures allaient passés. Irrémédiablement. Les échos de la soirée seront se réverbérer entre les murs. Même si il venait d'en franchir l'un des huis, le palais était cloîtré.

Il fouilla sa poche a la recherche de sa clef. Clef qu'il trouva bien vite, et, sous le porche, la porte qui s'ouvrit dans un même mouvement. Il disparut dans la senteur boisée de son chez-lui, qui ne le lâcherait pas de sitôt.

Pour quelques minutes.

Quatre tout au plus.

Daryl était finalement revenu, les bras chargé d'une caisse remplie d’ustensile et d’ingrédient. Apparemment il allait ouvrir dans le salon une nouvelle annexe pour son apothicairerie... Puisse-t-il ne pas y prendre trop ses aises.
Au abords de la fenêtre, en entendant le souffle calme de la méditation du vieil homme, il s'était arrêté. Il avait posé la caisse délicatement sur le rebord de la fenêtre avant de déposer, à coté, sa veste à plat pour escalader avec un tissu pour adoucir son appuie contre la pierre. Sans un bruit, il passa une jambe et l'autre suivit. Avant d'agiter sa veste et de l'étendre proprement sur le dossier de l'une des chaises.

Ensuite, il approcha du sofa sur la pointe des pieds. Le cuir de ses chaussures neuves crissa un peu de cette contraction non-naturelle. D'une des commodes, il sortit un grand plaid puis s'approcha de son patient pour le couvrir. Il allait laisser la fenêtre ouverte pour ne pas rompre l’atmosphère de la salle, alors  mieux fallait le couvrir.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Dim 7 Juin - 7:06
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Le médecin était un original semblait-il. Sortir par la fenêtre, en voilà une façon peu orthodoxe de se rendre d'un point A à un point B dans un palais. C'est amusé qu'il le regarda disparaître avant d'entrer dans une profonde méditation. Un moyen de retrouver son calme et ses esprits. Un moyen de laisser s'envoler les petits tracas qui étaient venu l'assaillir un peu plus tôt dans la soirée. Un moyen enfin de se recentrer sur lui-même et de ce préparer au reste de la soirée.


Depuis combien de temps était-il plongé ainsi dans cette pleine conscience qui lui donnait l'impression de s'être assoupi ? Il l'ignorait. Il perçut le bruit étouffé d'un corps se hissant, puis le grincement sec du cuir des souliers. Une douce chaleur enveloppa ses épaules et son dos telle une étreinte. Et, ultime avertissement, le parquet grinça lugubrement sous les pieds du praticien.
Jildazig ouvrit une paupière, puis une deuxième, avant de lui sourit avec bienveillance. La paix retrouvée, il se sentait désormais nettement mieux si ce n'était ses habituelles maux de vieillesse tapis en arrière-plan. Rompant le silence religieux du salon, la voix de Jildazig déclara :

- Avez-vous déjà essayé la méditation ? Sans doute l'un des meilleurs remèdes pour l'esprit. Même si parfois nul autre que l'action ne peut être envisagé


Il esquissa un sourire tout en observant le médecin affairé à la préparation de son remède bien moins spirituel. Il ne pouvait se retirer l'impression que cette homme qui devait avoir la moitié de son âge sans doute à l'écoute de sa voix, paraissait porter le poids des ans avec plus de difficulté.
Machinalement, il porta la main à son chapelet et enfin rouler les perles entre ses doigts.

-Avez-vous eu l'occasion de voyager docteur di Castelle?   demanda-t-il distraitement, le collier toujours dans sa main.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mar 9 Juin - 17:46
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
Daryl venait de déposer la couverture sur le vieil homme lorsque celui-ci ouvrit les yeux asynchroniquement. Si assuré qu'il était que son patient était assoupi, il eut un léger sursaut. L'homme du sofa semblait prétendre méditer, mais le praticien aurait assuré qu'il était dans un profond repos.
La pratique de la méditation était largement répandu au Monosen. Lui-même ne se trouvait jamais plus calme que perdu entre les lignes d'un traité obscur sur les usages médicaux de l'antiquité. Qu'il était étrange de constater la logique d'une déduction aboutir à une connaissance erronée malgré une rigueur méthodique. Combien d'erreur avait-il lui même parsemé dans ses travaux ? Erreur, qui ne pourraient être révélés que quelques siècles plus tard à la lueur d'une nouvelle prouesse technologique.
Et l'esprit perdu dans ces considérations, pouvait-on espérer autre remède ? La méditation ? Non, cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas plongé dans cet état second. L'action l'empêchait de se laisser dériver vers d'internes contrés moroses.

- Vous méditiez donc ? (sourit-il) Vous la maîtriser bien, j'aurais juré votre conscience ailleurs. Je l'ai essayé oui… mais elle ne me réussi pas. A chacun ses remèdes.

Il reparti vers l'appui de la fenêtre récupérer sa caisse et commença à déballer le contenu sur la table. Sélectionnant, sans hésitation, un à un des sachets de préparation macéré ou des fioles, qui toutes arboraient une absence presque totale de teinte, il commençait sans tarder la préparation qu'il avait en tête pour soulager le vieil homme.

- J’espère que ce remède-ci vous conviendra. Vous avez tenté autre chose avant la ciguë ?

Il supposait de la réponse, ce n'était, en général, pas la première proposition qui était faite. Généralement même la dernière. Mais un mélange d'herbe de Nallyp avait apparemment de bon effet sur les douleurs articulaire. Il devait juste réussir à diminuer les effets narcoleptiques aux moyens de certains stimulants pour éviter que son patient ne s'endorme pour de vrai cette fois.

Puis quand Jildazig le questionna par la suite, le médecin ne releva pas la tête, concentré sur son travail, et répondit sur un ton d'automate :

- Voyager ? Oui, des congrès à travers tout Lioffel… Et puis le Nord surtout. Bien moins qu'un errant comme vous je pense. Voulez-vous raconter l'un de vos voyages pendant que je finis ça ?
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mar 9 Juin - 20:20
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Le médecin semblait être un brin dubitatif sur son activité précédente. Sans doute avait-il dû penser qu'il s'agissait là d'une excuse pour ne pas avouer qu'il dormait. Pourtant c'était la vérité. Il méditait.

- Oh et bien vous n'avez pas totalement tord. Ni totalement raison. Mon esprit était parfaitement là et en même temps pas tout à fait présent. Du moins au sens où on l'entend d'ordinaire car de fait j'étais pleinement conscient de ce qu'il se passait autour. J'ai appris cela lors d'une de mes excursions à Monosen, justement. J'étais bien jeune à l'époque et terriblement fougueux. J'imagine qu'à force, on finit par s'améliorer n'est-ce pas?

Pendant qu'il s'était lancé dans son incroyable monologue, le médecin lui, avait récupéré sa caisse et aligna avec détermination diverses préparations qu'il commença à assembler méticuleusement ensemble.

- Et bien c'est difficile de vous répondre en l'état. Mais j'imagine que je peux vous faire confiance n'est-ce pas? J'ai en effet essayé divers remèdes et vous m'excuserez de ne m'en souvenir que de certains. Parmi ceux-ci se trouvait le saule blanc et la griffe du diable... Mais tous ont un point commun il lève un index  Ils ont fini par être inefficace passé un temps.

Ils parlèrent ensuite voyage. Et cela attira la curiosité de Jildazig qui répondit aussitôt en mimant avec ses mains ses propos.

- Et qu'avez-vous donc préféré? Vous auriez dû visiter le Sud et l'Est. Ils recèlent de pépites méconnues. D'ailleurs le désert de sel en est une. C'est proprement prodigieux. Imaginez donc une étendue aussi blanche que les neiges birlaises mais dur comme de la terre s'étendant sur des centaines de kilomètres.

L'or estanais comme on l'appelait. Une mine à ciel à ouvert que tous s'attachaient. Le puits de la culture estanaise.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mer 10 Juin - 9:39
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
- J'imagine qu'à force, on finit par s'améliorer n'est-ce pas?

- Ou bien que l'âge aide à la méditation.

Le médecin avait répondu ainsi directement, bien que le nez sur ses diverses étiquettes, il était attentif aux paroles de son patient et le prouvait. Sa conscience n'était peut-être pas aussi ''pleine'' que l'entendait les préceptes de méditation, mais elle était largement assez étendue pour suivre et, d'une part, ses mains triturant, déchirant, broyant ces racines odorantes pour en extraire un suc amère et, d'autre part, ces vibrations de l'air de la voix légèrement chevrotante.
Voix qui reprit pour énoncer ses antécédents médicaux.
Il hocha la tête d'un air entendu avant de continuer de s'affairer. Que ce soit un jeu d'habituation ou que le produit n'était plus suffisant pour contenir les rhumatismes de l'homme, il était évident que tous avaient une fin. La ciguë ne permettait que de rendre celle-ci plus douce. Le vieillard devait d'ailleurs être immunisé à présent à la toxine à force de consommation répété de petite dose ; Subsistaient les effets de soulagement des muscles et des articulations. Un acharné, une force de la nature, malgré le décharnement qui le guettait. Comment ne pas respecter une telle rage de vivre ?

C'était peut-être bien les voyages, qu'il se plaisait à raconter, qui l'avaient tant conservés. Il avait parcouru tout Istanyla à en croire ses dires. Quelle tristesse ce devait être pour cet homme de ne plus pouvoir camper sur ses jambes qui l'avaient porté si longtemps, si loin.
Nomade au présent de sédentaire arthrosé.
Il n'en restait pas moins un voyageur dans l'âme.
Et c'est avec un cri dans la sienne que Daryl aurait pu répondre qu'il avait préféré les éboulements qui ne coûtaient que les membres de jeunes gens ou encore les sueurs froides qui secouaient les nouvelles recrues peu habitués aux températures et qui se dépensaient naïvement pour se garder au chaud. Il n'en fit rien. Il garda sa mine triste également pour lui.

- Pour tout dire je n'ai pas vraiment passé le col des Dents…

Il lui sembla en dire largement assez sur le sujet pour faire passer une ébauche de message.

- Les récifs les plus acérés du Monosen ne sont rien en comparaison des incisions brutales que chaque pic donnent à voir… Je leurs vois une certaine majesté. Un avertissement peut-être.

Dans ces cinq minutes, animés de ces quelques conversations, le chercheur avait finalisé son traitement et l'observa à la lumière du feu qui crépitait dans la cheminée, qui semblait grelotter au moindre courant d'air. Suite à sa contemplation, il afficha un air satisfait et s'approcha du canapé.

- Je ne doutes pas qui puisse vous aider, mais ça reste expérimental… je vous conseillerais d'attendre d'avoir passé l'entretien avec le Roi pour l'essayer. Mais en constatant votre condition après 2 heures que la fête ait commencé je pense que vous pourrez en avoir besoin. Prenez le dilué dans un verre, ça passera mieux.

Daryl ne l'avait pas goûté, mais à en juger par ce qu'il avait mis dedans ce devait être acre au possible… Il lui tendit une fine fiole fermée d'un bouchon de liège, ainsi que l'un de ses plis contenant un médicament en poudre blanche. Sans que ce ne soit un écho aux contrés stériles qui traversaient l'Est.

- Et pour plus tard, si un jour vous souhaitez retourner expérimenter la mer, peut-être que cette poudre pourrait vous aider à passer le cap.

Narcoleptique maison de Daryl:
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mer 10 Juin - 17:01
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Jil ne put s'empêcher de sourire en entendant la taquinerie à peine voiler du médecin au sujet de la méditation. C'était de bonne guerre. Comme à son habitude, le vieillard meubla l'attente, parlant sans attendre de réel réponse de son interlocuteur qu'il observait avec un oeil admiratif préparé son remède "miracle". Son monologue s'acheva sur les voyages.

Une réponse un brin taciturne, à laquelle il hocha de la tête compréhensif.
-Il n'est guère aisé de les franchir de nos jours. Et ce n'est pas tant leur géographie ou le climat qui pose problème mais bien ce conflit qui semble infini. Je me suis souvent demandé si l'on en connaissait réellement la raison.

Son regard partit dans le vague, en même temps qu'il fouillait ses innombrables souvenirs organisés comme une bibliothèque soigneusement ordonnée. Des rangées par années, des classements par thématique et des livres sur des sujets un peu plus précis. Il en attrapa un qu'il commença à parcourir

- Je me souviens qu'à l'époque, personne ne s'imaginait qu'un conflit pourrait de nouveau avoir lieu. La paix semblait presque... Immuable. Et puis, il y a eu ce fameux hiver. Triste hiver qui a lancé l'engrenage interminable jusqu'à la terrible mort d'Adharm

Il marqua une pause, pensif avant d'ajouter à moitié pour lui même

- D'ailleurs qui nous dit que les birlais l'ont assassiné hein? Bon certes ils avaient des raisons de vouloir faire place nette mais tout de même, c'est étrange...

Dans les tréfonds de son esprit, Jil feuilletait rapidement divers ouvrages, cherchant à rassembler les bribes de souvenirs concernant cette plaque tournante qu’avait constitué la mort du Roi Lioffelois. Mais il ne trouva que des suppositions, que des rumeurs, rien de tangible. Un mystère qui demeurerait jusqu’à sa mort. Le médecin venait d’achever sa préparation, il reboucha le flacon puis s'approcha du canapé d'où le vieux voyageur leva un sourcil broussailleux. Il hocha la tête, écoutant avec attention sa prescription. Il doutait pouvoir un jour retourner en mer mais accepta bien volontiers la poudre aux allures de sable fin.

- Je vous remercie Docteur. Mais je vais prendre votre remède avant mon entrevue avec Sa Majesté. Je ne voudrais pas que mon corps me trahisse durant ce moment que j'ai tant attendu. Cela n'arrive qu'une fois dans une vie, vous savez, cette chance de réaliser l'un de vos rêves.

Il rit doucement, ses yeux fermés en demi-lune accompagnant les zygomatiques de cet éternel optimiste.

- Il n'y a pas d'âge pour rêver, n'est-ce pas?

Il glissa le précieux remède anti mal de mer dans l'une de ses poches et déboucha le petit flacon qu'il avala. Le goût était proprement épouventable plus âcres que de la cendre et plus amer que des pissenlits... Mais ce qui comptait c'était l'efficacité après tout non? Il se hissa sur sa troisième jambe, la plus solide des trois, avant de s'incliner devant le médecin.

-Je suis ravi d'avoir fait votre connaissance, Dr di Castelle. Je n'aurais certainement pas pu mieux tomber. Si vous êtes en mal de dépaysement n'hésitez pas à venir me trouver.

Et c'est ainsi qu'il s'approcha claudiquant de la porte, il ne lui restait guère que quelques minutes avant son audience. A peine le temps de braver la foule et l'agitation lorsque l'on marchait aussi lentement que lui-même.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Jeu 11 Juin - 22:06
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Jet pour les effets du remède de Daryl

0-5 - Marche impec (même un peu trop bien) : Une nouvelle jeunesse pour les muscles du vieil homme (mais une perte des sensations tel que la pression qu'il exerce – aurait-on affaire au prochain casseur de verre ?)
6 à 30 - Toute douleur anesthésiée (quotidienne et mineure, si on lui coupe le bras la dose ne suffit pas, bien évidement)
31 à 50  - Très léger effet en plus de ceux de la ciguë
— Pas d'effet en plus pour la douleur et :
51 a 60- Somnolence
61 à 90 - hallucinations mineures (visuelles, auditives, tactiles, etc. au choix ou toutes ; entrapercevoir ou entendre sporadiquement une connaissance passée par exemple)
91 + - L'échec cuisant (mauvais dosage des stimulants) : douleurs cardiaques et respiratoires légères, irascibilité, épisodes délirants (persécution par exemple)


Dernière édition par Jildazig de Farheg le Jeu 11 Juin - 22:07, édité 1 fois
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Jeu 11 Juin - 22:06
Le Masque
Le Masque
228
Maître des Destins
Le membre 'Jildazig de Farheg' a effectué l'action suivante : Je suis joueur...


'Cent faces - D100' : 55
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
Mar 16 Juin - 13:14
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
- Je me suis souvent demandé si l'on en connaissait réellement la raison.

Daryl sourit faiblement au milieu de sa préparation.

- Comment ? Vous trouvez qu'un affrontement si long pour ''juste'' une chaîne de montagne est extravagant ?

La suite des paroles de l'homme lui avait fait dresser plus qu'une oreille. Les poils et la seconde s'y était joins. Le Roi Adharm, sa mort mystérieuse… Pour lui c'était le démarrage de la machinerie, mais pour Jil… les prémices étaient un peu plus anciennes apparemment. Des rouages cachés… Cet homme savait-il des points de l'histoire qui n'apparaissaient pas dans les ci-nombreux livres que l'érudit avait passé sa vie à compulser ?
Intrigant était un terme faible pour évoquer ce qui lui passait en tête. Toutes sortes de supputations tournaient, chassant vivement, pour un temps, ses pensées les plus sombres. Mais il ne sut pas quoi répondre sur le moment. Les dosages étaient minutieux… imaginez ce qui pourrait se passer si il mettait une goutte de trop.

Le remède avait été finit, et la fiole passa d'une main à une autre.

Le vieil homme avala la médication cul-sec. Il lui avait pourtant conseillé de le diluer… sa mine de dégoût confirmait sa supposition… le goût était infecte. Ensuite à quoi il se leva et commença à partir.

- Voyons Monsieur de Farheg, je ne vais pas vous laisser me quitter comme ça. (Il fait un petit geste du poignet, l'invitant à passer la porte en premier) Je n'ai aucun patient qui m'attende là derrière n'est-ce pas ? Alors je peux bien vous accompagner jusqu'au salon du Roi.

Une fois dans le couloir, il resta prés du sujet d'expérimentation… Quelle idée avait-il eu de prendre ainsi le traitement avant de paraître devant le Souverain. Qui sait comment il pouvait réagir aux substances… L'effet théorique était une chose, mais celui qui en résulterait pourrait être bien autre. Pourvu que ça ne trouble pas son rêve. Même si celui de rencontrer le Roi ne lui apparaissait pas légitimement comme un.

- Désolé de ne pas avoir la tête à échanger sur les différents paysages que j'ai pu voir… Peut-être qu'un jour…

Il ne finit pas sa phrase. Elle n'en avait pas besoin. Elle n'en aurait sonné que fausse.
Mais peut-être… qui sait de quoi demain sera fait. Demain, juste demain, pas au-delà.

- Bien nous voici rendu et vous êtes encore debout ? Je vais prendre ça comme une réussite. (Il n'en était pas convaincu, mais mieux fallait ne pas trop le laisser paraître.) Si jamais vous avez le moindre mal vous saurez également me trouver… (un instant s'écoula avant qu'il ne conclut) D'ailleurs, au cas ou, venez me retrouver après votre entretien avec le Roi. J'aimerais savoir comment vous réagissez au remède.

Et revenir sur quelques histoires intéressantes.
Re: 20h10 - De cabinet médical en salon de voyage (terminé)
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