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19h50 - Stupete Gentes
Dim 24 Mai - 1:41
Shanniv Derffel
Shanniv Derffel
22
Humble et honnête commerçant
Les connaisseurs savent que les soirées mémorables se reconnaissent très tôt dans leur déroulement.
Expliquer ce phénomène est difficile. A travers l'énergie, les sons et les tensions, une trame se dessine et se dévoile aux attentifs.
La trame de cette nuit là, encore toute jeune, s'annonçait intense, et déjà quelques convives s'étaient retrouvés mêlés à de nouvelles histoires, et de nouvelles tensions.
Mais cette soirée était spéciale depuis très longtemps. Nul dans tout le royaume n'aurait pu l'ignorer. Il y aurait, pour tous, de grands changements.

Dans la salle de bal, de nombreux convives dansaient, ondulaient et piaillaient, envahissant toute la bâtisse de leur musique, leur bruits de pas, et leurs échos de voix. Une fête, une véritable fête. Et tant de destins liés ce soir.
Une chaleur humaine se mêlait à celle des braseros. Il faisait chaud. Et le balcon, loin de la chaleur et du bruit, était rapidement devenu un lieu privilégié. Juste assez à l’écart du reste de la fête pour être calme et frais. Et juste assez prêt pour encore faire partie de cette ambiance si particulière.

Un homme vêtu de noir s'y trouvait seul en cet instant. Son impeccable costume noir commençait à laisser entrevoir les conséquences de ce début de soirée, principalement par son col défait, et ses cheveux un peu plus fou que d'habitude.

Pour l'heure, l'homme avait retiré son masque, et l'avait posé sur la rambarde du balcon, juste à côté d'une flûte de champagne. Les deux mains posées sur le métal froid, il regardait la ville plus loin, plus bas.
Inspirant l'air frais, il s'imprégnait de cette ambiance, en décortiquant mentalement tout les éléments. Des restes de parfum de femme. Des rires de duchesse et le rauque de l'homme à son bras. Et maintenant des bruits de pas ...

Des bruits de pas s'approchaient du balcon. Shanniv tourna la tête. Un sourire s'afficha sur son visage. Un sourire presque franc. Et il se retourna complètement. Un salut un peu trop prononcé, presque théâtrale, avant de s'appuyer, dos à la rambarde, faisant désormais face au nouveau venu, et à la salle de bal non loin.
Shanniv, en cet instant été détendu. Il aimait cet instant, et le partager avec cet homme lui inspirait un sentiment de plaisir. Il avait de l'estime pour cet homme. Il parvenait à le comprendre, à le connaitre. Et par ce biais, il avait appris à l'apprécier.
Oh, un jour cet homme risquait, comme tant d'autre, de vouloir le mordre. Mais pas ce soir.
Ce soir, cet homme était de son côté.
Ce soir, cet homme et lui allaient partager un bon moment.

- Mon cher, connaissez-vous la secrète histoire de cette statue ? demanda t'il en trinquant son verre contre une statue en bordure du balcon.
Une statue de marbre blanc représentant une jeune femme pensive et innocente. Le temps avait vieilli le marbre, et de nombreuses marques d'usures et de griffures constellait ses bras. Pourtant le visage, tourné vers la ville, ne montrait aucune marque, et conservait son air pur, innocent.

Shanniv prit une gorgée de champagne, laissant tout le temps au nouvel arrivant d'approcher. Shanniv aimait bien raconter ses histoires. Il n'en dévoilait presque jamais la totalité, se concentrant uniquement sur les parties qui l’intéressait. Autant il aimait se faire attendre, autant il n'aimait pas tourner autour du pot.

- Vous êtes parfait ce soir. dit-il en levant son verre en l'honneur du nouveau venu.
Re: 19h50 - Stupete Gentes
Ven 29 Mai - 12:34
Silas Argestes
Silas Argestes
13
La ruse du banquier
Masque au bec courbé et plumes de jais, longue cape noire le drapant et cravate rouge sang, l’oiseau de mauvais augure survolait les invités, s’imprégnant de leur odeur et de leur chaleur, avec les intentions d’un charognard.

Mais de quels cadavres allaient-il se repaître lorsque le glas sonnerait ?

A vraie dire, la question ne se posait plus. Le banquier avait déjà désigné les malheureux et Lavinia, son fin limier qu’il avait présenté sous les traits de sa femme, était chargée de les débusquer avant les douze coups de minuit. De mauvais clients auxquels il fallait rappeler que l’ombre des Argestes planait toujours sur eux, mais également sur leurs descendants s’ils venaient à se rompre une vertèbre dans un hasardeux accident...

Avançant avec assurance dans ce bal miné par de pièges à l'apparence de codes, le banquier se comportait en parfait mondain saluant, flattant, charmant et accordant même une danse à sa partenaire pour parfaire les apparences. Le couple se fit alors remarquer dans un jeu de séduction au milieu des danseurs malgré la musique suave qu’interprétait l'orchestre. Offusquant les plus prudes, troublants les plus innocents et exultant les plus admiratifs, ils se retirèrent quand le morceau se termina, satisfaits de ce moment partagé sous les regards médusés du public. Puis ils se séparèrent allant chacun de leur côté, la femme prit le chemin des salons, tandis que l'homme celui du balcon.  

Sa sombre apparence se découpait dans le tableau que constituait l’entrée lorsqu'il fut interpellé. Malgré ses traits dissimulés on pouvait aisément le reconnaître à sa chevelure enflammée, à son regard glacial et à ses délicates boutonnières en argent où le monogramme de la famille se présentait sous les traits d’un serpent à deux têtes. Tout un héritage qui n’était pas sans rappeler Arceus, son géniteur, dont il partageait étroitement les traits.

- Monsieur Derffel. Le banquier s’inclina proprement face à son client après qu’il l’eut salué, professionnelisme oblige. Mon père vous envoie toutes ses amitiés et s’excuse de pas pouvoir être en personne pour les témoigner. Il se redressa affichant par la même occasion un sourire étiré sous son déguisement animal.

Canne pendue au bras, il s’approcha presque sans bruit de la rambarde pour jeter un coup d’œil à la statue qu’il désignait.

- Pas vraiment. Je n’ai guère l’occasion d’approcher du palais ces derniers temps, encore moins d’y entrer, que les secrets qu’il porte me sont pour la plupart inconnus, reconnut l'homme sans rougir de son ignorance tout en baissant les yeux sur le visage de marbre qui paraissait pur de tout vice.  

Il posa ses deux mains sur la rembarre. La soudaine froideur du métal contractèrent ses doigts un instant avant qu'ils ne se détendissent.

- Parfait. Le banquier tira les plis prononcés qui marquaient son costume de part et d’autre dans un semblant de coquetterie avant de reprendre avec une certaine bonne humeur. Comme ce bal qui promet de l’être à entendre ce qui déjà se murmure... Il fit une pause. Y prenez-vous déjà goût ? Demanda-t-il alors qu'il avait noté d'entrer quelques détails concernant sa tenue.

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