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19h35 - Bon débarras
Mar 12 Mai - 12:25
Emmanuelle de l'Occitane
Emmanuelle de l'Occitane
56
Baronne libre comme l'air
Après avoir passé un certain temps au palais, Emmanuelle se sentit un peu fatiguée. Alors, elle revint au buffet pour se désaltérer, juste devant une dame brune qu’elle salua.
- Bonsoir, mademoiselle. Vous portez une belle robe !
Elle appréciait ce compliment sur sa robe noire et bleu nuit.
- Merci beaucoup, mademoiselle… Comment vous appelez-vous ?
- Anne-Sophie La Pique.
- Enchantée de vous rencontrer, je suis Emmanuelle de l’Occitane. Cette robe est la seule qui m’a satisfaite dans les boutiques.
- Et vous avez bon goût ! Je vous ai vue danser avec ce beau jeune homme. Moi aussi, j’ai eu un bon cavalier. Ce duc a de quoi faire tourner les têtes ! Bien sûr, pas autant le prince !
Elle se lança dans une tirade interminable sur la beauté du prince, sur toutes ses qualités, sur son souhait de se marier avec lui… Emmanuelle essayait de tenir avec des verres d’eau et de jus de fruit divers. Parfois, son interlocutrice reprit son souffle, alors la plus jeune tenta de prononcer un mot. En vain. Quand elle put enfin reprendre la parole, ce fut avec un profond ennui et plus d’épuisement qu’au départ.
- Donc, vous connaissez le physique et la personnalité du prince ?
- Non, mademoiselle, je ne l’ai jamais rencontré ! Si vous saviez comme j’ai trop hâte !
Une pointe de colère envahissait la jeune fille. Elle essaya toutefois de le contenir.
- Vraiment ? Vous ne savez même pas à quoi il ressemble ? Qui vous dit qu’il ne soit pas laid ?
Anne-Sophie La Pique s’étonna de cette suggestion.
- Enfin, mademoiselle, ayez un peu de bon sens ! Comment voulez-vous que le prince soit laid ? C’est absurde !
Cette fois-ci, c’en était assez. Ne se préoccupant plus du danger ni de la bienséance, Emmanuelle monta sur la table en faisant tomber plats et ustensiles aux alentours. Debout sur le buffet, elle pointa du doigt l’objet de sa colère noire.
- C’est vous qui devriez avoir du bon sens ! Le prince est beau, fort, valeureux et gentil, vous dîtes ?! Vous m’aviez dit tout cela d’un homme que vous ne connaissez guère ! Juste parce qu’il est le fils du roi ! Vous savez quoi ?! Moi non plus, je ne l’ai pas vu ! Et je ne fais pas un foin sur lui ! Et quand bien même vous aviez raison, vous avez peu de chances de vous marier avec ! Il y a beaucoup de femmes ici, et vous ne sortez pas du lot, loin de là !
- Mademoiselle…
- Non, je ne vous laisserai pas parler avant d’avoir fini ! Après tout, vous m'aviez fait pareil ! Vous rendez-vous compte de l’inutilité de votre monologue ?! Moi aussi, j’aime beaucoup parler ! Moi aussi, je suis un moulin à paroles ! Mais je laisse mes interlocuteurs parler rien que pour faire connaissance, sauf ici car vous ne faites pas le même effort avec moi ! Et moi aussi, il m’arrive de m’imaginer des choses diverses ! Mais je sais différencier l’imagination de la réalité ! Ou du moins, j’essaie de le faire ! Vous, vous prenez vos désirs pour des réalités !
Ayant dit tout ce qu’elle avait sur le cœur, la baronne héritière descendit de la table, face à son interlocutrice toute rouge.
- Comment osez-vous me traiter ainsi, jeune effrontée ?! Si moi, je ne peux me marier avec le prince, alors vous non plus !
Emmanuelle sourit.
- Pas grave, les beaux jeunes hommes sont nombreux ici. Et ce ne sera pas un drame si aucun ne nous convient. Je vous conseille le garde qui vous a fouillée. Après tout, il vous a déjà touchée.
Cela acheva d’outrer Anne-Sophie La Pique.
- Sale petite garce ! N’espérez pas me revoir de sitôt !
Puis, elle s’éloigna très vite, sous les yeux des témoins de la scène. Certains murmuraient, prenant parti pour l’une ou l’autre. Ne sachant qu’en penser, la jeune fille commença à s’éloigner de la foule.
Re: 19h35 - Bon débarras
Mar 12 Mai - 16:49
Le Masque
Le Masque
228
Maître des Destins

Cerise de Sainteau-Norray


22 ans, Marquise (héritière)



Le meilleur endroit pour trouver un cavalier disponible était celui qu'elle détestait le plus : le buffet et tous ces mets plus écoeurants les uns que les autres. Certains dégoulinaient d'on ne savait trop quoi, d'autres encore avaient une odeur à faire passer une charogne pour une exquise fragrance.

Mais quand on était motivé à trouver le cavalier idéal, on affrontait ses pires démons sans sourciller. Et personne, non personne, n'aurait pu de prime abord se douter de la grande histoire d'amour qui durait depuis une éternité entre Cerise et la nourriture.

La seule chose à laquelle, elle ne s'était pas attendue, c'était de se retrouver face à une jeune femme debout sur le buffet houspillant sévèrement une concurrente. Sans s'en apercevoir, la main de Cerise glissa imperceptiblement jusqu'à ce que ces doigts rencontrent le bol de maïs soufflés.
Là face au spectacle qui se jouait sous ses yeux, elle ne s'aperçut même pas qu'elle était en train d'avaler grain sur grain de ces petites choses nuageuses.

Lorsque vaincu la concurrente s'en alla tête basse et plume de paon retombée, Cerise se lit à applaudir vigoureusement :

- Bravo! On peut dire que vous savez mettre de l'ambiance, vous! Mais votre adversaire a raison: le Prince est le plus beau avec sa chevelure immaculée des matins de décembre.
Re: 19h35 - Bon débarras
Mar 12 Mai - 17:27
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
Le luthiste avait continué de tourner dans la salle, allant de rencontre en rencontre, récoltant ragot en tout genre. Mais point de quoi remplir une dent creuse. Et alors qu’il en venait à perdre espoir, une apparition le-lui rendit. Une tête se dressa par dessus la foule. Une jeune tête, colérique. Contournant les danseurs Gervais se rapprocha. Pour entendre la fin d’une sentence piquante.

- ce ne sera pas un drame si aucun ne nous convient. Je vous conseille le garde qui vous a fouillée. Après tout, il vous a déjà touchée.

Outch.

Il reconnut la femme qui repartait, abattue, cette Sophie-Anne La Pique, qui racontait à tout le monde à quel point elle était sûr de la Splendeur Indéfinissable de Son Altesse royale. Sans même l’avoir croisé. Même si elle l’avait quitté en annonçant ne pas la revoir de ci-tôt, elle devait nourrir quelques envies de vengeance. Les femmes peuvent être cruelle dans leurs rancunes.

Une autre femme en robe rouge s'approcha pour venir féliciter la performance.

- Bravo! On peut dire que vous savez mettre de l'ambiance, vous! Mais votre adversaire a raison: le Prince est le plus beau avec sa chevelure immaculée des matins de décembre.

Après il demi-soupir intérieur, il confirma ses dires.

- Il est vrai qu’à le voir danser de là-haut, il pointa la scène histoire de se présenter en musicien qu’il était, il avait tout d’un éphèbe. Il est rare de voir tant de louange porté sur un survivant de cette terrible affliction qu’est la frigidite.

Il se tourna vers la jeune actrice en devenir.

- Et vous ma jeune amie, vous ne l’avez pas aperçu ? Votre scène n’avait rien à lui envier. Et vous faites si bien de remettre à leur place des gens de ce genre. Des gens qui parcourent ces lieux uniquement guider par une volonté de ce faire remarquer, laissant une traînée d’hypocrisie derrière eux.

La jeune fille qui voulait apparemment échapper à la honte de s’être donné ainsi en donné en spectacle se voyait arrêter par deux amateurs. Une maigrelette et un musicien. Le buffet derrière elle. La voila cernée.

- Voyons, ne me dites pas que vous alliez fuir votre scène ? On ne délaisse pas les spectateurs !

Un sourire malicieux aux lèvres il retourna l’intéressée, d'une main sur son épaule, vers son auditoire.
Re: 19h35 - Bon débarras
Mer 20 Mai - 21:35
Emmanuelle de l'Occitane
Emmanuelle de l'Occitane
56
Baronne libre comme l'air
Son impulsivité avait encore parlé. Elle avait tendance à facilement s’énerver, parfois d’une manière excessive, comme ici. Même si sa colère envers cette jeune femme lui paraissait justifiée, elle regrettait de s’être mise en spectacle. Pourquoi était-elle montée sur les tables du buffet ? Certes, elle avait pris de l’ascendance sur son ennuyeuse interlocutrice, mais elle s’était ridiculisée devant plusieurs convives. Elle devait mieux se contrôler à l’avenir.
Alors qu’elle s’apprêtait à s’éloigner de la foule, une rousse vêtue d’une robe rouge s’approcha d’elle et la félicita de mettre l’ambiance, avant de complimenter la blanche chevelure du prince.
- M… Merci, mademoiselle.
Comme si cette maigre femme ne suffisait pas, un homme brun avec un luth la rejoignit à son tour, pour d’abord confirmer les dires de cette inconnue sur le prince, et surtout évoquer son talent de danseur. Dès les premières secondes, il parlait comme un poète.
« Il est rare de voir tant de louange porté sur un survivant de cette terrible affliction qu’est la frigidite. » Lorsqu’elle entendit cette phrase, elle sentait son cœur se serrer. Ses parents, Alice, emportés par cette épidémie de frigidite. Elle aurait aimé avoir ses parents à ses côtés, voir sa petite sœur grandir d’années en années, les prendre dans ses bras. Elle savait que cette maladie décolorait les cheveux mais Alice n’en avait pas. Aurait-elle grandi avec une chevelure blanche ?
Elle n’eut pas le temps de s’attrister davantage. Le luthiste s’adressa à elle. Il la félicita pour cette scène, pour avoir remis à sa place le genre de personnes qui voulaient se faire remarquer. Elle était effectivement encline à la trouver hypocrite. C’était peut-être mesquin de sa part mais elle n’avait pas apprécié de se sentir comme un prétexte pour parler du prince en long et en large, sans trop essayer de la connaître.
Quoiqu’il en soit, elle se retrouvait cernée par un musicien et une maigrelette. Aucun moyen de s’éloigner du buffet. Le beau parleur le lui fit bien comprendre en la retournant vers son auditoire. Elle essaya de sourire à l’artiste.
- V… Vous avez raison. Les… Les rideaux sont tirés.
Malheureusement, son embarras se voyait comme le nez au milieu de la figure.
- Vous qui… avez de la verve…
Plus aucun son ne sortit de sa bouche. Si elle lui demandait de l’aider à continuer le spectacle, se ridiculiserait-elle davantage ? Ou au contraire, serait-elle tirée d’affaire ?
Re: 19h35 - Bon débarras
Jeu 21 Mai - 7:19
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
La jeune fille n’était à l’aise… et c’était peu de le dire. Elle bafouilla quelques mots, mais ne parvient même pas à remercier son public. Il se demandait si il avait bien fait de la confronter ainsi. Maiiiis… se tournant vers lui, dans une supplique timide, elle semblait le demander à ses cotés. Gervais sourit doucement, saluant cette invitation comme un cadeau de la Grande Dame, et lui vint au secours sans avoir à se faire prier une demi-fois de plus. Il lui fit face, orienté au 3/4, et adopta le rôle qui lui était donné : celui de chevalier blanc.

- Moi ? De la verve ? Enfin voyons… c’est vous qui avez attiré tout ces regards ! Quelle modestie, Demoiselle, et elle est toute à votre honneur. Si vous me permettez de conclure à votre place, j’accours vous porter assistance. Mais… ne saurais être usurpateur de votre scène.

Il se tourne vers le troupeau intrigué, attendant la suite puisqu’il y en avait une de proposé. L’acteur les scruta, puis, d’un saut agile, monta sur la table à son tour.

« Gentilshommes, gentes dames, votre curiosité vous a mené jusqu’ici ? Vous l’attendiez ce moment où quelqu’un aurait le courage – ou l’inconscience – de faire, de ce banquet somptueux, les planches de serait-ce qu’une seule scène.
Mais quelle scène !
Y a t-il des déçus ?
Des indécis peut-être ?
Ou bien... des séduits ?
Vos tendances à l’appréciation du scandale ont telles été assouvies ?
Pourrait-ce ne pas être le cas après ce spectacle offert par une jeunesse à bout de souffle ! Voyez donc !, pour vous offrir satisfaction elle est allée jusqu’à s’époumoner…
Vous avez face à vous
(il présenta Emma de deux mains) une formidable personne. Le teint frais ; la voix chaude – peut-il en être autrement lorsque l’on joue la colère comme elle le fit ? – ; une explosion de délice pour vos oreilles et vos yeux ; et à présent pour compléter son portrait… : un air exténué. Sentez comment elle s’est donnée pour vous !…
Pour une jeune future talent, gentilshommes, gentes dames, vous savez ce qu’il vous reste à faire ! »


Enfin il redescendit, prit la main d’Emma, lui murmura « Saluez donc avec moi, je le répète : c’est votre scène. » et s’inclina bien bas devant le groupe, encore plus dense, pour conclure la scène. Quelques applaudissements s’élevèrent et, dans un effet de foule, d’autres et d’autres vinrent si joindre.

Combien étaient réellement comblés ?
Pourquoi s’en soucier ?
Seul le résultat comptait.

En bas il re-murmura à l’intention de sa partenaire, sans même savoir si elle l’avait suivi dans son élan.

- Appréciez cette atmosphère, faites la votre, elle l’est puisque vous l’avez façonné par vos mots, votre audace. Ici, vous êtes libre de ce carcan étroit qui vous comprime. Jusqu’au moment où vous remonterez votre tête, vous pouvez exulter. Une fois redressée reprenez votre pudeur. Mais ici sous les ovations vous pouvez vous en débarrasser.

Lui même fermait les yeux pour cet instant de félicité.
Re: 19h35 - Bon débarras
Jeu 21 Mai - 22:28
Le Masque
Le Masque
228
Maître des Destins

Cerise de Sainteau-Norray





22 ans, Marquise (héritière)



Cerise n'avait rien manqué de cette scène qui alimenterait à coup sûr les ragots de la prochaine heure avant qu'un nouveau scandale n'élude cette mise en scène basique.

Pourtant ce n'était pas sur l'insignifiante jeune fille qu'était portée son attention. Elle était certaine d'avoir aperçu cet homme plutôt dans la soirée. Elle se repassa tous les cavaliers qu'elle avait eu depuis l'ouverture des hostilités festivités mais aucun ne correspondait.

A son tour, il prit place sur la table. Elle fut ensorcelée par ces mots si parfaitement ordonnées et arrangés. Et quelle audace! Monter ainsi sur cette table couverte de mets plus écoeurants les uns que les autres! Quel talent pour ne pas finir un pied dans un beignet ou un talon dans l'anguille.

Et puis la réalité la frappa aussi sûrement qu'une tarte à la crème: il était luthiste dans l'orchestre évidemment. Elle l'avait aperçu lorsqu'elle était sur la scène, ses doigts courant sensuellement le long des cordes...

Elle en étouffa un petit cri.

Le musicien invita la jeune fille à le rejoindre sur l'estrade improvisée à ses côtés. La moutarde lui monta au nez aussitôt et Cerise prit son courage à deux mains (ainsi que son jupon) afin d'escalader son pire cauchemar.

La présence de cette nourriture à ses pieds lui donnait des sueurs froides.  A peine avait-il achevé son discours qu'elle commença le sien sous l'oeil curieux des spectateurs avides d'une nouvelle représentation.

- Mesdames, Messieurs. petite révérence de circonstance, Vous l'ignorez sans doute, mais cet homme-ci aux vers harmonieux, est sans conteste l'un des héros méconnu de cette soirée.
Oui! Sans lui point de bal, point de valse, point de divertissement.
Il est de ceux qui nous réjouit de ses belles mélopées.
Il est celui qui fait vibrer les cordes de notre cœur,
Qui fait mouvoir nos souliers sur le parquet,
Qui fait tournoyer nos toilettes endiamantées.
Mesdames, Messieurs... Je vous en prie, accorder un instant de gratitude à votre luthiste.


Nouvelle révérence de circonstance, parfaitement exécutée. Le bas de sa robe trempa dans un petit chou à la crème ce qui lui arracha un haut le cœur, rapidement oublié lorsque son fervent regard croisa celui du musicien: son héros personnel et envoûtant orateur.
Re: 19h35 - Bon débarras
Ven 12 Juin - 16:16
Emmanuelle de l'Occitane
Emmanuelle de l'Occitane
56
Baronne libre comme l'air
Alors que sa voix se bloquait dans sa gorge, le beau parleur accepta de l’aider. Elle lui souriait, très reconnaissante. Sans lui, elle serait probablement restée dans un coin, morte de honte.
Il monta à son tour sur la table du buffet et fit au public un long discours, louant sa manière d’exprimer sa colère et la présentant comme une jeune future talent. Puis, il descendit, prit la main de la jeune noble et lui ordonna dans un murmure de saluer avec lui. Elle lui obéit et ferma les yeux.
Avec l’aide de cet homme, elle s’appropriait peu à peu cette nouvelle ambiance. Elle prenait de plus en plus conscience des applaudissements du public, de la voix hypnotique du poète, de la main qu’elle tenait, de son cœur tambourinant. L’admiration, les acclamations, les félicitations du grand nombre la grisaient de plus en plus. Emportée par cette félicité et cette ardeur, elle se sentait en plein rêve.
Mais la voix de l’inconnue, montée sur l’estrade improvisée, interrompit cet instant de pur bonheur. En écoutant son discours, elle apprit que cet excellent orateur est un luthiste, un des nombreux musiciens du bal. En effet, la rousse prononça un beau discours de remerciement envers l’artiste avant d’effectuer une belle révérence.
La plus jeune monta à son tour sur le plateau, aux côtés de la rousse. Monter sur scène, être admirée par un public, recevoir ses ovations ne se reproduirait jamais pour elle. Alors, elle s’imprégnait d’un ardeur sans nom et faisait sienne tous les regards de la foule.
« Vous aviez valsé sous de belles musiques, et vous le ferez encore ! Mais aviez-vous vu une telle scène, au sein du palais ? Sans rideaux rouges, sans entracte, (elle prit une tartelette aux fraises devant elle et la présenta) juste un cœur brûlant de colère sur les tables ! Vous ne le prévoyiez guère ? Réjouissez-vous ! Profitez de ce déferlement de passion ! Le buffet devient un plateau de théâtre ! »
Après une révérence bien exécutée de sa part, elle posa la tartelette là où elle l’avait trouvée, descendit de la scène et fit signe au musicien de se positionner aux côtés de la jeune rousse. Puis, elle présenta de ses deux mains ceux qui l’avaient permis de surmonter sa peur et sa honte.
« Je remercie sincèrement cet artiste et cette dame ! Ils apportent beaucoup à cette scène ! J’espère que vous appréciez leurs merveilleux discours, en plus de cette magnifique musique ! Applaudissez-les ! »
Re: 19h35 - Bon débarras
Sam 13 Juin - 1:42
Gervais Hernillon
Gervais Hernillon
33
Musicien à la fine oreille
Et tout s’enchaîna. Le salut, les discours, les mains serrées, les regards en coin complices ou plus fébriles.

Elles s'étaient enchaînées, montées entre les plats pour plus de hauteur, pour clamer leur amour pour les concerts tonitruants qui rythmeraient toute la soirée. Musical ou scandale, qu'importait pourvu que cela ravivent les oreilles et les cœurs. Le voilà croulant sous les éloges. D'une rousse, d'une brune. Décrit comme un héros de l'ombre illuminant toute la soirée, comme un virtuose ignoré, comme un humble sauveur au service de son art et des honteuses… Peut-être s'enflammait-il trop.
L'estrade improvisée devenait une tribune à l'ode des esclandres.

A la fin du second discours il se tenait à un pied et demi de la noble rousse au parfum fruité. Elle semblait troublée, ou par sa majestueuse présence, ou peut-être (bien qu'improbable) par l'immense tâche de crème pâtissière qui s’étalait au niveau de l'ourlet de sa robe rouge.
Nouvelle ovation. Plus retenue. Après tout l'étoile du scandale était sur le buffet et non, là, avec eux.

Elles s’étaient déchaînées, empoignant leurs jupons avec grâce pour le grand saut dans le monde de la scène. Un de ces mondes dans lequel le masque était porté en permanence. Un de ces mondes éphémères duquel il fallait descendre au bout d'un moment.
A chacune il avait tendu la main pour les y aider.

Maintenant, l'artiste sentait que c'était de nouveau à lui.
Il se détourna.
Fit quelques pas.
Puis revint.
Transition en fugue pour une nouvelle scène.
Non l'acte n'était pas tout à fait achevé ! Il n'allait pas remonter sur les tables. Une fois était assez pour s'exposer. Mais il y avait un public, et il ne comptait pas l'abandonner si rapidement, le parcourant des yeux il reprit la parole

- Ah les colères, les passions… Combien exploseront ce soir à la lumière ? Ce petit avant goût vous a mis les pupilles en émois ? Restez vigilant, la prochaine croustille pourrait s’avérer plus intense encore. Combien pour que vous soyez repu ? Oh, mais nous savons tous que cette soif là est intarissable ! Trois mots et un teint rougit par la hargne et vous salivez ? Qu'en serait-il lorsque le véritable spectacle commencera ?
(Il se tourna sommairement vers le buffet et d'une main l'exposa)
Et pour patienter nous n'avons que ces coupe-faim ? (interrogea-t-il avec un dédain non voilé) Ah… devons nous y croire ? (il eut un sourire avide et fit volte-face) Toute cette salle s'emplit des prochains bruits de salon à chaque nouvelle danse, à chaque nouveau pas, à chaque esquisse de sourire – dans lesquels je sais, comme vous, déceler une lubricité malicieusement atténuée. Pourquoi vous attarder plus ici ? Si vous n'êtes pas en état d'écouter votre panse, je me fais son interprète : votre prochain scandale se joue déjà quelque part !

Oui, il souhaitait surtout avoir le dernier mot avant que la foule ne se disperse. Les rumeurs viendraient à lui avec le temps, mais il fallait pour cela relâcher les commères qui s'étaient amassés devant le buffet.
Et bon débarras.

Gervais se tourna vers ses deux jeunes nouvelles amies.
À elles, à présent.

- Tancréde Liess, pour vous servir. (il fit une révérence marquée) Il y a tant de belles choses à entendre entre ses murs : des mots, des douces voix, des éclats mélodieux… d'autres plus scandaleux. Il est dur de savoir où prêter l'oreille. Alors, si quelques notes ont su vous parvenir… je suis on ne peut plus touché.

Il agrippa sa chemise pour la froissée un peu dans un énième sens de la démesure. Alors qu'il jouait, son regard était étudié, sinuant fugacement sur elles avant de s’arrêter sur les contours intérieurs de leurs masques. Un léger sourire vivant sur ses lèvres.

Enfin, il se saisit d'une serviette sur la table et plia le genou devant la robe au corset serré à en écraser les côtes.

- Vous permettez ?

Lueur de malice sous cette cautèle. Et, sans frôler ne serait-ce que sa cheville, il essuya la crème qui souillait les plis de soie. Certes il resterait une tache, mais sans matière elle serait plus discrète.
Re: 19h35 - Bon débarras
Dim 21 Juin - 0:04
Le Masque
Le Masque
228
Maître des Destins

Cerise de Sainteau-Norray





22 ans, Marquise (héritière)



Cerise n'arrivait pas à oublier cette maudite crème sur sa robe. Et ce n'était pas uniquement parce qu'elle était blanche sur sa splendide robe carmin, oh non! Ce gras là dégoûtait. Et il était, là si... Proche... Elle commençait presque à en avoir des vapeurs et n'écouta pas le discours de la jeune femme.
Sa seulement obsession à cet instant était de savoir comment se débarrasser de cette immondice.
Tout personne normalement constitué de serait saisit d'une serviette et aurait essuyé cette malencontreuse tâche. Seulement... Seulement voilà. Cela impliquait deux problèmes majeures.
Le premier était que malgré sa souplesse, la rigidité de son corset l'empêcher d'atteindre cette extrêmité qui était de surcroît fort mal placée.
Le second -sans doute le plus important des deux- nécessitait de s'approchait si près de cette émulsion démoniaque qu'elle risquait d'entrer en contact avec cette substance cauchemardesque.

Le musicien prit la parole, mais elle n'écouta guère plus, levant parfois un pied pour tenter de secouer sa robe et de faire tomber cette détestable crème.  Mais par tous les diables que lui avait-il pris de monter sur un buffet?!

L'homme se présenta et elle répondit par une révérence aussi élégante qu'exagérée tout en partageant à son tour, nom et titre.

Pourvu que je n'étale pas cette horrible chose ! Il ne manquerait plus que cela!

Comme s'il lisait dans ses pensées, il attrapa une serviette et épongea sa robe faisait disparaître l'ignoble mixture. C'était un geste sans doute anodin mais pour elle c'était bien plus que cela.
Elle lui offrit un regard emplit de gratitude. Et, lorsqu'il se fut débarrasser de l'objet du délit, attrapa ses mains entre les siennes.

- Oh Monsieur Liess! Vous n'avez pas idée de ce que vous venez de faire! Vous êtes... Vous êtes mon héros ce soir. Je ne saurais que faire pour vous remercier de votre geste.

Cela paraissait sans doute un brin excessif vu de l'extérieur. Pourtant c'était réellement sincère. Cette crème avait été une réelle épreuve pour elle et aurait pu ruiner sa soirée...
Re: 19h35 - Bon débarras
Jeu 16 Juil - 17:27
Emmanuelle de l'Occitane
Emmanuelle de l'Occitane
56
Baronne libre comme l'air
L’artiste aida les deux jeunes femmes à descendre des tables. Pendant que l’orateur concluait le spectacle en beauté, Emmanuelle prit de nouveau la tartelette aux fraises et croqua dedans. Il se présenta ensuite sous le nom de Tancrède Liess. Les deux femmes répondirent par une révérence et présentèrent leur nom et titre. Ainsi, Emmanuelle apprit que la rousse était la duchesse héritière Cerise de Santau-Norray.
Puis Tancrède prit une serviette de table et essuya la tâche de crème sur la robe de Cerise. Cette dernière la remercia excessivement. Pourquoi dire qu’il était son héros pour une simple tâche de crème ? Il y avait pire dans la vie. Toutefois, elle aussi lui était reconnaissante pour ce qu’il avait fait.
- Je vous remercie aussi, monsieur Liess. Vous m’avez sauvée la mise.
Une pointe de colère persistait encore en elle.
- J’avais d’abord pensé faire connaissance avec elle, jusqu’à ce qu’elle me fasse son monologue interminable sur le prince. Ainsi, j'ai compris que nous ne pouvions parler que de lui. Quand elle a enfin fini, j’ai essayé d’en savoir plus, même si ce n’est pas ma priorité.
Ce n’était tellement pas sa priorité qu’elle n’en avait pas parlé à Thony Lafnan, qui le connaissait bien mieux. Toutefois, elle doutait qu’il apprécie qu’on lui parle juste pour se renseigner sur le fils du roi.
- Et juste après, j’apprends qu’elle ne l’avait jamais vu. Pour elle, un fils du roi est forcément parfait, même si elle ne sait rien sur lui ! Et c’est moi qui manque de bon sens !
Elle prit un autre morceau de sa tartelette, avant d'arborer une mine songeuse.
- Mais j’aurais pu simplement m’éloigner d’elle.
Finalement, sa réaction était bien plus excessive que celle de Cerise.
Re: 19h35 - Bon débarras
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