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19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Lun 11 Mai - 21:51
Ivid Dunto
Ivid Dunto
65
La rose blanche
Ivid s'avouait qu'elle était merveilleusement accompagné avec son cavalier. Elle sentait que l'homme faisait tous son possible pour la rendre heureuse, elle faisait de même car elle était vraiment déterminée à tenir sa promesse : Lui faire dévoiler son plus beau sourire.
Il n'arrêtaient de danser, valse sur valse. Lors de leur troisième danse, ils discutèrent de tous et de rien et pour l'instant le thème de leur discussion se basait sur leur mariage :

- Je comprends votre choix pour un mariage se passant en petit comité car celle-ci permet de partager ce merveilleux moment entre les êtres que nous affectons le plus. Votre mariage a dû être magnifique.

Le sien aussi l'était.

A la fin de la musique, il se dirigèrent vers un des côtés de la piste et comme à chaque fois, Ivid ajoutait, souriante :

- Ce fut une magnifique valse.

Elle profita d'être près du buffet pour prendre une des pâtes aux fruits disposés dans un somptueux plat. En l'avalant elle remarqua dans la foule un visage connu. C'était celui du pauvre homme qu'elle croisait souvent lorsqu'elle venait faire à passer au marché de la capitale, elle lui avait donné plusieurs fois l'aumône.
Une seule question lui vint subitement en tête :

Comment un sans-abri avait bien pu entrer à ce bal ?

De plus, personne ne pouvait le rater : il ne portait point de masque, sa tenue était bien plus sobre que les celles des autres nobles et surtout il était le seul à se jeter sur la nourriture au point de vider les plats. Elle doutait que le roi désirait inviter ce genre de personnage. Tant de questions n'arrêtaient de se croiser dans ces pensées, elle fut attirer par cette forte curiosité à venir à sa rencontre.
Elle s'approcha délicatement vers l'homme et en arrivant devant lui, elle effectua une révérence en ajoutant :

- Bonsoir Monsieur, je me nomme Ivid Dunto.

Elle leva la tête et il ne semblait pas la reconnaître alors elle précisa :

- Nous nous sommes souvent rencontrer au marché de la capital.

Espérant qu'il l'avait enfin identifier, elle finit par dire en ricanant :

- Vous n'hésitez pas à profiter le plus possible des délices du buffet.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Lun 11 Mai - 22:59
Le Masque
Le Masque
228
Maître des Destins

Jan Hasenclever


27 ans, baron en titre.



Ils enchainaient valse sur valse. Elle était charmante, un sourire à faire éclipser le soleil de printemps, une douceur de velours et d'une conversation agréable. Malgré tout, rien ne parvenait à effacer totalement les ténèbres du cœur du baron.

Les sujets de discussions changeaient aussi rapidement que les morceaux joués par les musiciens. Leur mariage respectif arriva sur le devant de la scène. Il lui conta comment cela s'était déroulé: dans l'ombre, entouré d'un petit comité, loin des plumes et autres excentricité de la haute société qui appréciait en mettre plein la vue.

- Je comprends votre choix pour un mariage se passant en petit comité car celle-ci permet de partager ce merveilleux moment entre les êtres que nous affectons le plus. Votre mariage a dû être magnifique.

- C'était un moment merveilleux, en effet, ma chère.
Il aurait dû être le plus beau jour de ma vie, celui que j'attendais depuis des années. Le jour où j'allais pouvoir épouser Isolde.


Sa gorge se noua, ses muscles se tendirent imperceptiblement. Une rage sourde commença à irriguer ses veines. Comme une poix gluante dans laquelle il s’asphyxiait petit à petit. Jan se laissa porter par les trois temps de la musique qui l'hypnotisait.

- Entourés uniquement de proches
Ce fumier de démon dépravé nous a obligé à vivre ce moment dans l'obscurité la plus totale. Loin de tous.


Sa hargne était telle que le décor se drapait d'un voile assombrissant son champ de vision. La multitude de couleurs des toilettes venait de disparaitre. La scène lui paraissait désormais en camaïeu de noir.

Puis la musique s'arrêta.

- Ce fut une magnifique valse.
Ces quelques mots le sortir de sa démence passagère, le ramenant à l'amer réalité du moment. Il reporta son attention sur la Comtesse qui lui souriait: le linceul de jais se leva lentement laissant l'environnement se teintait à nouveau de toute la palette de l'arc-en-ciel.

- Seul la fin du morceau ose venir gâcher ce délicieux moment.


Ils avaient atterris non loin du buffet au cours de leur danse. Ivid se servit en pâte de fruits quand Jan opta pour une gougère. Il remarqua soudainement que la Comtesse s'approchait d'un homme. Il le détailla de pied en cape: un homme quelconque qui aurait littéralement pu passer inaperçu dans cette foule exotique.
Il se glissa dans l'ombre de la jeune veuve, aussi silencieux qu'un fantôme. Ses yeux sévères se posèrent sur le glouton en redingote. Comment pouvait-elle connaitre un individu tel que lui?
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Jeu 14 Mai - 10:39
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Nathanael regardait les danseurs, mangeait et tâchait de se fondre dans la masse, chose qui était pour ainsi dire très peu aisée. Pour le moment, après presque deux heures, il ne pouvait pas vraiment dire que le résultat était concluant. Vraiment pas. Quand il ne disait rien qui puisse vexer une de ces nobles dames, il trouvait le moyen de ne pas manger proprement et d'attirer les regards alentours. Bon sang, mais quel idiot !

En attendant, il pouvait au moins se remplir le ventre et vérifiait régulièrement que personne n'arrivait pour lui passer un savon. Une personne à laquelle il ne préférait ne pas penser pour le moment. Il se demandait où était Solange et si elle avait déjà essayé de récupérer sa broche - qu'il conservait précieusement sur lui. Il avait des dizaines de questions à lui poser.

Peut-être allait-elle prendre une audience auprès du roi, d'ailleurs ? Il avait entendu dire qu'elles étaient désormais ouvertes. Il aurait bien aimé y aller, lui, juste pour voir à quoi ressembler le salon privé du souverain. Lioffel XX ne lui avait jamais parlé que dans un salon lambda et il se demandait pourquoi. Mais de toute manière, c'était inutile de se poser la question. Quand bien même il y irait. Pour dire quoi ? Et puis, il doutait d'être autorisé à prendre une audience justement. Il serait certainement refoulé à l'entrée. Pourtant, il était un sujet comme un autre, non ? N'était-ce pas quelque peu injuste ?

Pour se consoler, il attrapa un beignet au miel - encore un. Les corbeilles venaient d'être remplies de nouveau par un domestique et c'était encore ce qu'il préférait ce soir. Il y en avait toujours quelques uns sur les marchés mais ce n'était pas vraiment le genre de choses que les marchands se laissaient voler. Encore, ils fermaient les yeux sur les pommes dérobées, Nathanael en était sûr. Mais sur les beignets ... c'était une autre histoire.

Une voix le coupa soudain dans son élan.

- Bonjour Monsieur, je me nomme Ivid Dunto.

Nathanael se tourna vers la belle jeune femme qui arrivait dans sa direction. Une belle jeune femme dont il connaissait le visage. Dans n'importe quelles circonstances, il aurait été heureux de la voir - il se souvenait bien de leur dernière rencontre, quand elle lui avait donné de quoi se remplir le ventre et il avait presque envie de lui sauter au cou pour la remercier ! - mais pas ce soir. Pourquoi venait-elle ce soir, bon sang ?

Parce qu'il y avait un problème. Et majeur avec cela. Elle le connaissait, justement. Elle lui avait même fait l'aumône plusieurs fois, à vrai dire. Alors le voir ici ... elle allait se poser des questions. Se demander comment il avait pu entrer. Et lui, que pouvait-il répondre ? Mentir ? Il ne pouvait certainement pas dire la vérité, dans tous les cas.

Il répondit enfin lorsqu'elle enchaîna sur une deuxième phrase, qui lui semblait un peu moqueuse. Il avala sa bouchée de beignet toute ronde, sans mâcher et répondit :

- Bonjour, M'dame. J'dois dire qu'c'est très bon !

Puis, il vit l'homme qui se glissait dans le dos de la jeune femme et, terriblement mal à l'aise, en espérant ne pas recevoir trop de questions, il lui sourit et lui fit un signe de main pour le saluer.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Ven 15 Mai - 17:46
Ivid Dunto
Ivid Dunto
65
La rose blanche
- Bonjour, M'dame. J'dois dire qu'c'est très bon !

Il est vrai que l'accent "campagnard" de l'homme ne passait pas inaperçu au beau milieu de la foule, mais Ivid ne prit pas attention à ce minuscule détaille. Enfin, c'était plus un problème pour lui, si il voulait s'immiscer parmi les convives. Il fut aussi comme heureuse de le voir se régaler comme il le fait, il pouvait bien en profiter avant de retourner dans la rue. Elle lui répondit :

- En effet, les mets du buffet sont délicieux.

Une question lui pétillant les lèvres, attendant avec impatience d'être dite :

Comment êtes-vous entrez ?

Mais elle garda cette envie, elle ne voulait en aucun cas le mettre mal à l'aise ou bien mettre en pièce son anonymat face à ces nobles qui, si par malheur venait à apprendre son statut, n'hésiterait pas à jeter des regards remplis d'indignations ou bien de dégoûts et peut-être même crier en scandale.
Cependant, elle remarqua que son cavalier avait l'air intrigué à cette "drôle" de connaissance. Afin d'éviter les doutes, elle le présenta à Jan :

- Mon cher, je vous présente Nathanael de Fedrilla, baron de Fedrilla. Il m'est un vieil ami d'enfance.

Elle connaissait le nom du mendiant, celle-ci, à force de le croiser, lui avait demandé. Elle jeta également un furtif et léger clin d'oeil à l'intéressé :

Elle jouait le jeu maintenant à lui de faire de même.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Sam 16 Mai - 12:55
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Délicieux ? C'était bien en dessous de la vérité ! Tout était strictement succulent. Purement et simplement. Nathanael sourit et fit tourner le beignet au miel entre ses doigts, en manquant de s'en mettre partout. Tant qu'on parlait des plats et de leurs goûts, tout allait bien. Il devait absolument éviter qu'on l'interroge sur les raisons de sa présence ici. Il devait contourner la question. Chose laborieuse, soit dit en passant, qui n'était pas gagné d'avance.

Pour le moment, il ne s'en sortait pas si mal et ce fut pour cela qu'il se tourna vers le buffet et s'enquit, en évitant avec grand soin son regard.

- Qu'est-ce qu'vous aimez ? Vous avez goûté à c'biscuit, là ?

La question tant redoutée ne vient pas, à son grand soulagement. Il aurait pu croire qu'elle ne l'avait pas reconnu si elle ne l'avait pas abordé aussi clairement. Il espérait que la bonne chance lui sourisse encore un peu. Pour une fois que la conversation ne tournait pas au vinaigre et qu'elle se profilait plutôt bien, sans piège au détour d'une phrase...

Et puis, il eut cela. Remarque adressée à son cavalier, qui semblait interloqué par sa présence et à qui Nathanael avait fait un petit signe.

- Mon cher, je vous présente Nathanael de Fedrilla, baron de Fedrilla. Il m'est un vieil ami d'enfance.

Nathanael ne put faire autrement que d'ouvrir de grands yeux pour la dévisager. Mais ... ? Que faisait-elle ? Elle était en train de le ... couvrir ? Il avait du mal à le croire. Et pourtant. C'était bien ce qu'elle faisait, puisqu'elle le présentait à son compagnon comme un... baron. Ce qu'il n'était évidemment pas et c'était remarquable comme un nez au milieu de la figure. Il ne put rien faire, rien dire. Il en oublia même de mâcher.

- J'... balbutia-t-il, cherchant quelque chose d'intelligent à dire.

Il secoua la tête. Ivid lui jeta un regard équivoque et il se fit violence pour se reprendre. Elle venait de lui offrir une couverture. Une couverture fragile, parce qu'il fallait encore savoir se comporter comme un baron, mais une couverture néanmoins. Il se devait de ne pas tout gâcher. Il sourit, prit le temps d'avaler sa bouchée puisqu'on ne parlait pas la bouche pleine ici et salua l'homme :

- En effet, j'connais ben Madame Ivid. On s'croise souvent. J'suis ben content d'vous voir là, j'm'attendais pas à vous croiser dans l'coin.

Autant rester autant que possible le plus proche de la vérité.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Sam 16 Mai - 18:17
Le Masque
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228
Maître des Destins

Jan Hasenclever




27 ans, baron en titre.



Jan s'était mis en retrait. Il ne connaissait pas l'homme  -étrange au demeurant- en question et avait donc laissé à sa cavalière de le saluer et d'entreprendre les présentations. Pendant ce temps là, il n'avait pas manqué de l'étudier.

Ses doigts étaient gras de quelque chose, des miettes décorées le pourtour de sa bouche et son costume lui semblait peu familier. Un acteur de pièce de théâtre était bien plus à l'aise que lui actuellement...

- Mon cher, je vous présente Nathanael de Fedrilla, baron de Fedrilla. Il m'est un vieil ami d'enfance.

Il haussa un sourcil en voyant l'inconnu écarquiller les yeux à son nom. Qui s'étonnait d'entendre ainsi son nom? Il inclina néanmoins cérémonieusement la tête et se présenta à son tour

- Enchanté, Jan Hasenclever, baron de Hafdyyr.

Cet homme paraissait porter aussi bien sa particule que son costume. Sans parler du fait que Jan n'avait jamais entendu parler de la baronnie de Fedrilla. Certes il n'était pas adepte des soirées mondaines mais il estimait connaitre plutôt bien les familles aristocrates et leur localisation. Tout ceci était décidément plus qu'étrange. Il avait du mal que cette si charmante et distinguée femme ait pu avoir pareil ami.

- En effet, j'connais ben Madame Ivid. On s'croise souvent. J'suis ben content d'vous voir là, j'm'attendais pas à vous croiser dans l'coin.

Cette fois-ci, il fronça franchement les sourcils. Quel noble pouvait avaler ainsi les syllables?! Vraiment soit cette homme venait d'être anobli récemment, soit il n'était pas celui pour qui il se faisait passer. Il jeta un coup d’œil interrogateur en direction de la jeune femme.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Sam 16 Mai - 22:47
Ivid Dunto
Ivid Dunto
65
La rose blanche
- Qu'est-ce qu'vous aimez ? Vous avez goûté à c'biscuit, là ?

La jeune femme ne prit pas de temps à remarquer les morceaux de gâteaux présents sur ses mains, autour de ses lèvres ainsi que sur sa tenue. Il était donc bien devenu "le videur du buffet". Elle lui répondit souriante :

- J'apprécie les pâtes de fruits, mais je n'ais pas encore la chance de déguster ces biscuits.

Puis à la perplexité de Jan, elle le lui présenta comme baron, sous une fausse identité. Mais celui resta rempli de doutes surtout quand Nathanael sortit pour la troisième fois son accent de la rue.
Il est vrai que l'homme n'avait rien de l'allure d'un noble : il été presque recouvert de miettes de biscuits, sa façon de parler ainsi que celle sa tenue n'aidaient pas du tout à crédibiliser cette couverture.

Il fallait trouver une explication à cela et vite !

Elle finit par trouver et ajouta :

- J'ai oublié de préciser que Monsieur de Fedrilla vient récemment d'être anobli par le roi en personne pour le remercier de son courage et de sa bravoure qu'il a su garder face aux soldats birlais qui, dit-on, sont de vrais barbares.

Elle continua en chuchotant à l'oreille de son cavalier :

- Malheureusement, la guerre la marqué... Et comme vous pouvez le voir il n'a pu effacer ces habitudes prises au front. Excusez-le.

Il ne fallait plus que croiser les doigts pour que son histoire construit de toutes pièces passe inaperçu.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Jeu 21 Mai - 12:33
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
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Au service des haricots
Sans surprise, sa couverture de Baron de Fedrilla ne marchait pas aussi bien qu'il ne l'aurait fallu. Oh, il devait encore avoir fait quelques bêtises qui gâchaient sa couverture puisque celui qui lui faisait face haussait un sourcil. Ce ne fut pas pour autant que cela l'empêcha de s'incliner devant lui pour le saluer.

La courbette ! Il avait complètement oublié que c'était cela qu'il fallait faire quand on était présenté. Et certainement pas un petit signe de la main ! Il tâcha de ne rien laisser paraître. Rester calme.

- J'suis très content d'vous rencontrer, Monsieur Jan, déclara-t-il le plus dignement possible tout en sachant très bien que ce n'était certainement pas de cette manière que l'on saluait quelqu'un.

C'était donc d'un air très dubitatif que le dévisageait le Baron Hasenclever. Et une nouvelle fois, ce fut Ivid qui lui souva la mise. Et avec quelle efficacité elle le fit !

- J'ai oublié de préciser que Monsieur de Fedrilla vient récemment d'être anobli par le roi en personne pour le remercier de son courage et de sa bravoure qu'il a su garder face aux soldats birlais qui, dit-on, sont de vrais barbares.

Nathanael ne sut comment réagir. Qu'était-il sensé faire ? Sensé dire ? Dans la rue, on ne s'encombrait pas de manières aussi désuètes mais ce monde en était gavé et il ne pouvait y échapper. Les apparences, encore et toujours les apparences.

Bien sûr, il n'était pas à sa place. Bien sûr, c'était visible comme un nez au milieu de la figure et il n'espérait pas se fondre dans la masse. La rue lui avait néanmoins appris une chose : la débrouillardise. Ce n'était pas ce qui sautait aux yeux ce soir mais il ne doutait pas une seconde que s'il n'en avait pas été doté, les choses auraient été bien plus dures.

Et puis, il avait sans doute en face de lui une aide inestimable pour la soirée. De fins connaisseurs de l'étiquette à ne pas en douter. Il pouvait peut-être en tirer quelques avantages ? Comme disait fort justement le dicton, le pauvre qui s'attachait à mendier à une seule porte mourait de faim. Nathanael était bien placé pour le savoir.

Ivid se pencha ensuite à l'oreille de son cavalier pour lui préciser, assez fort pour qu'il puisse entendre de là où il était :

- Malheureusement, la guerre l'a marqué... Et comme vous pouvez le voir il n'a pu effacer ces habitudes prises au front. Excusez-le.

Nathanael resta immobile quelques instants. Elle comptait vraiment que l'homme derrière elle n'avale ces mensonges ? Il n'y croyait pas une seule seconde. Et puis, quel intérêt avait-elle à le couvrir, lui, un simple mendiant à qui elle avait eu la bonté de faire l'aumône en passant devant lui, quand d'autres personnes passaient sans lui adresser le moindre coup d'oeil.

Il ne comprenait pas.

Mais il lui devait une fière chandelle. Il adressa un hochement de tête entendu à la jeune femme et chercha tant bien que mal un sujet pour pouvoir discuter. De quoi parlait les nobles entre eux lors de ce genre de soirée ? Certainement pas de nourriture.

Il décida finalement d'aller dans le sens d'Ivid. S'il avait été récemment anobli, il était donc logique qu'il ne connaisse pas l'étiquette, n'est-ce pas ?

- J'm'excuse, Monsieur Jan, c'la première fois qu'j'participe à un bal comme c'ui-là. J'dois vous paraître êt' un... - il tâcha de se rappeler comment la femme l'avait appelé quelques temps plus tôt et ... : un goujat.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Dim 24 Mai - 11:33
Le Masque
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228
Maître des Destins

Jan Hasenclever






27 ans, baron en titre.



Jan ne pouvait s'empêcher de trouver cet homme des plus étranges et malgré l'explication de la Comtesse, il était plus que suspicieux. Il hocha doucement la tête à ses propos.

Quand on savait que le Roi n'avait même pas anoblie sont propre Général, cela paraissait curieux qu'il offre un titre à cet individu qui de tout évidence ne provenait même pas de la bourgeoisie. Pour tout dire, il faisait plutôt penser à l'un de ces manants désœuvrés que l'on trouve en ville, prêt à vous dépouiller de votre bourse. Ce n'était pas vraiment le genre de héros de guerre auquel on pouvait s'attendre.


Le baron de Hafdyrr éluda son manque d'étiquette, étouffant dans l’œuf un petit sourire au mot "goujat" et lui répondit poliment

- C'était un honneur pour moi que d'être en compagnie de l'un dé héros de notre pays! Vous avez du accomplir de grandes choses pour que notre bon Roi Lioffel vous anoblisse! Je me sentirai terriblement privilégié d'entendre le récit de vos exploits martiaux ce soir, Monsieur de Fredilla. Ne vous en faites guère pour votre manque d'étiquette, je comprends parfaitement.

En revanche, son langage faisait plus que tâche dans ce paysage guindé où même le plus humbles des serviteurs avait une meilleur diction que lui. Malgré tout, il était persuadé qu'on lui cachait la vérité. Sous son regard bienveillant, ses neurones tournaient à plein régime pour déméler vrai du faux.

Pourquoi Ivid le couvrait-elle? Et s'il n'était pas celui qu'il prétendait être pourquoi était-il là? Que faisait un homme des rues ici?  Car elle n'avait pu le rencontrer que là-bas n'est-ce pas?

Il planta son regard dans le sien... Et n'y trouva que deux possibilités: cet homme était soit un voleur en quête d'un bon coup soit un assassin conjuré payé ou non par quelqu'un.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Dim 24 Mai - 15:44
Ivid Dunto
Ivid Dunto
65
La rose blanche
Il est vrai qu'elle aurait pu passer son chemin au lieu d'aller à la rencontre de Nathanael mais sa curiosité l'avait poussé à venir vers lui. Et puis la couverture qu'elle avait elle-même confectionné de A à Z, n'était pas seulement créer pour seulement Jan mais également pour tous les convives en général. En effet, depuis l'arrivée de l'homme elle doutait qu'il avait dû se faire remarquer plusieurs fois, ce qui avait sûrement générer des suspicions devenant ainsi des rumeurs qui pouvaient circuler à une grande vitesse dans parmi les invités de ce bal. Même si cette fausse identité n'avait l'air de marcher sur son cavalier, elle espérait du moins qu'elle réussirait à convaincre les autres nobles.

Et puis sa volonté de le protéger de cet endroit qui lui était trop inconnue était bien présente. Certains la disait trop rempli de bonté mais elle ne faisait que de croire qu'une personne n'aurait jamais trop de gentillesse. Et puis, quelque soit l'individu, tout le monde méritait un brin de douceur.
Du moins, c'était sa philosophie.

Son cavalier voulu entendre l'un de ces récits victorieux vécus au front de la guerre. Ivid ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il demande plus de détails. Mais douteux comme il était, elle aurait du sentir venir cette question. Elle chercha une réponse assez cohérente et finit par ajouter :

- Je souhaiterais vous racontez ce fameux récit où Monsieur Fedrilla, à lui seul et au même moment, à réussir à terrasser 5 soldats birlais tous armés, mais il serait préférable de laisser la parole à l'intéressé.

Elle aurait voulu s'excuser pour lui avoir demandé de peaufiner mais elle ne pouvait continuer à lui donner toutes ses réponses faites. Il fallait jouer sur la crédibilité et si ils finissaient par perdre sur ce milieu alors sa couverture finirait par tomber...
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Mar 26 Mai - 14:49
Nathanael Fedrilla
Nathanael Fedrilla
56
Au service des haricots
Le cavalier d'Ivid demeurait sceptique. Il ne croyait clairement pas les propos de la jeune femme et la couverture qu'elle tentait de lui donner depuis quelques minutes ne prenait pas le moins du monde. C'était bien essayé, pourtant, mais c'était visible comme un nez au milieu de la figure : tout cela n'était que pur mensonge.

Et malgré cela, malgré le fait qu'il ait deviné la supercherie, Jan ne disait rien. Il aurait pu hurler à toute la salle qu'il était un imposteur, il n'en fit rien. Pourquoi ? A sa manière, il venait de le couvrir lui aussi. Nathanael ne comprenait déjà pas vraiment pourquoi Ivid mettait un point d'honneur à le faire passer pour un noble ainsi, mais alors lui... C'était encore plus absurde !

Jan planta son regard dans le sien et déclara avec grande politesse :

- Vous avez dû accomplir de grandes choses pour que notre bon Roi Lioffel vous anoblisse !

Nathanael ne répondit pas mais il lui retourna aussitôt son regard, soudain plus sûr de lui. Notre bon Roi Lioffel. Une formule polie, sûrement dictée par l'étiquette. Mais ... quelque chose le dérangeait. Cela faisait désormais presque deux heures qu'il progressait - laborieusement - parmi les hautes strates de la société Lioffeloise. Notre bon Roi Lioffel. C'était fort semblable à une flatterie, comme tous ces gens qui faisaient les louanges du Roi... Cet homme lui paraissait néanmoins différent - moins hypocrite, peut-être ? Alors que venaient faire des mots aussi mélioratifs dans sa bouche ?

- Je me sentirai terriblement privilégié d'entendre le récit de vos exploits martiaux ce soir, Monsieur de Fredilla !

Un test. C'était un test. Peut-être que Jan avait encore des doutes sur la fiabilité de la couverture, finalement... qu'il n'avait pas encore compris que ce n'était que du flan.

En parlant de flan, Nathanael en attrapa une sorte sur la table pour le manger tandis que son esprit tournait à plein régime pour lui répondre. Les exploits martiaux. Il savait que le pays était en guerre mais il n'avait jamais tenu une autre arme qu'un couteau, destiné à assassiner plutôt qu'à combattre. Et il ne savait même pas pourquoi Lioffel et Birla étaient en guerre ! A vrai dire, tout ce qui ne touchait pas à sa vie immédiate - c'est-à-dire, un endroit où dormir le soir et quelque chose à se mettre sous la dent à midi - lui passait au-dessus de la tête. Très loin au-dessus... Purement et simplement. Cette guerre en faisait incontestablement partie.

Il savait à la limite manier des poings pour défendre sa pitance. Dans la rue, la moindre miette de pain était l'occasion de cogner, et on l'apprenait vite à ses dépens. Mais une fois de plus, Ivid vola à son secours. Son enthousiasme était presque crédible.

Cinq soldats birlais à lui seul et au même moment... Vite, Nath, trouve quelque chose à dire !

Depuis le temps, il avait appris qu'en mentant, il fallait toujours rester le plus près possible de la vérité. Pour ne pas trop commettre d'incohérences. Ce fut ce qu'il fit. Rester le plus près possible de la vérité.

- Ben, vous avez sûr'ment d'viner qu'j'avais pas beaucoup d'manières... J'me suis fait r'cruté par l'armée pour 'ller aider la guerre et pas l'temps d'voir l'formation. J'ai utilisé un truc d'la rue, qu'est pas utilisé, et les Birlais y ont été surpris.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Mar 26 Mai - 20:28
Le Masque
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228
Maître des Destins

Jan Hasenclever



27 ans, baron en titre.



Était-ce une lueur de surprise qu'il avait perçu chez ce noble homme?  Ces sourcils se froncèrent malgré lui. Ce soir,  qui savait ce qu'il se cachait derrière chacun de ces invités ? Comme précédemment Ivid se jeta au secours de son ami aussi étrange que suspect.

Le cerveau de Jan fonctionnait à plein régime. Il retournait les indices, analysait la situation... C'était plus fort que lui. Il observa l'homme tendre la main à l'aveugle et attraper ce qui devait être une mini quiche.  Sans même un regard, la petite tarte disparut au fond de sa caverneuse bouche.

On trouvait toujours des pique-assiettes à ce genre de mondanités mais les règles de bienséance exigeaient de venir le ventre plein et de ne déguster quelques mets et toujours bonne compagnie. Le baron de Hafdyrr se saisit délicatement d'une tartelette poireaux-chèvre. Le moins qu'il pouvait faire était au moins de l'accompagner et de veiller au bon soin de sa cavalière.

- Que puis-je offrir à la plus douce des Comtesse afin de la sustenter ?

Il se plia de bon gré à ses exigences tout en écoutant le fait d'arme qui lui avait valu d'être anobli.

Curieusement ou pas vraiment, il n'y avait la rien d'extraordinaire. Si tous les soldats devaient recevoir une particule pour pareil fait, son fief n'aurait plus la taille que de sa Cour.

-Allons Monsieur de Fedrilla, vous êtes bien trop humble je suis sûr qu'ils étaient bien plus nombreux que cela. lui dit-il d'un clin d'œil.

Non il en était convaincu. Cette homme ne portait pas qu'un seul masque. Mais qui était-il? Et... De quel côté ? Il avait beau cherché il ne voyait pas comment cet homme pouvait être un royaliste. A moins qu'il eût été réellement anobli mais Jan avait parfaitement conscience d'une chose: le Roi avait plus tendance à prendre possession de ce qui ne lui appartenait guère qu'à offrir rétribution pour des actes quelconques...

Son regard se voila à nouveau d'une lugubre lueur. Ses mâchoires se serrèrent. Les ténèbres l'envahirent, lacérant le peu de cœur qui lui restait.

Elle avait été sa raison de vivre.
Il en avait fait sa raison de mourir.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
Mer 27 Mai - 18:09
Ivid Dunto
Ivid Dunto
65
La rose blanche
Ivid se rendait bien compte que cette couverture de soldat anoblie était bien fine et sensible, Jan n'avait avaler aucun mot de ce qu'elle lui avait dit et prouver. Il était loin d'être dupe à ce genre de mensonge qu'il fallait avouer n'était pas très crédible malgré ses efforts. Mais au lieu de crier sur tous les toits ses doutes sur ce pauvre homme, il avait l'air d'accepter de garder le "secret". Un chance pour eux deux, puisque la noblesse n'aurait hésité une seconde à profiter le plus possible de ces rumeurs pour animer les ragots ainsi que d'alimenter leurs discussions.

Son cavalier lui demanda qu'elle sorte de mets lui ferait plaisir, Ivid lui répondit instinctivement :

- J'aimerais beaucoup déguster ces tartelettes à la framboise qui ont l'air si délicieuses.

Après lui avoir donné gentiment ce qu'elle désirait, elle le remercia. Elle se demandait ce que Nathanael n'avait pas encore pu goûter, elle était sûr qu'elle pouvait lui faire confiance pour lui demander son avis culinaire. Malgré son manque de politesse, elle aimait le voir se régaler comme cela, il pouvait bien se remplir panse avant de retourner dans les rues humides et sales de la capitale.

Soudainement, elle sentit une aura bien négative, où son coeur était comme rempli de souvenirs obscurs et moroses. Sans perdre une seconde elle décida de partir dans un endroit qui pourrait le rendre plus souriant : les jardins. Le parfum fleurie, l'air délicate du vent ainsi que la fraîcheur de ces fontaines devraient lui faire le plus grand bien et surtout lui effacer ces sombres idées constituant son être. Elle s'adressa à Jan :

- Que dîtes-vous d'une belle promenade entre les parterres fleuries des jardins, mon cher ?

Elle se tourna vers Nath pour lui faire une révérence en ajoutant :

- Excusez-nous de vous quittez ainsi, Monsieur Fedrilla. Je vous souhaite une bonne soirée - un sourire au coin de la lèvre apparue - et un bon appétit.

Elle partit avec Jan en ayant toujours sa promesse en tête.
Re: 19h45 - Du morceau de pain au beignet au miel
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