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5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Dim 10 Mai - 20:26
Lioffel XX
Lioffel XX
48
Roi de Lioffel
- Gaspard ? Qui est le prochain sur la liste ?

Pour toute réponse, son majordome se pencha sur la liste et déclara en relevant la tête, imperturbable :

- Daryl di Castelle, votre médecin royal, Votre Majesté. Je pense qu'il est déjà derrière la porte...

Lioffel s'assit mieux dans son trône et soupira sans se cacher. Il savait déjà à quoi aller se résumer la conversation. Le médecin lui parlerait des horreurs de la guerre pendant plusieurs minutes – lui décrivant par le menu des choses que Lioffel savait, bien évidemment – puis il lui demanderait de revoir son jugement quant à cette guerre qu'il qualifierait certainement de ridicule.

A cela, Lioffel ferait quelques vaines promesses, des paroles en l'air qui ne trompaient personne et qui ne l'engageaient en rien, et les choses en resteraient là. En soi, tout se passerait exactement comme les autres fois.

Lioffel ne comprenait même pas pourquoi Daryl s'acharnait à lui présenter toujours la même demande, à chacun de ses retours. Espérait-il vraiment de le voir changer d'avis ? Alors qu'il était si proche du but – ce but qu'avait voulu atteindre son grand-père et qu'avait espéré secrètement le Roi Adharm ? Jamais Lioffel ne pourrait arrêter sa course maintenant, après tant de sacrifices pour y arriver ! Sa chère femme, son héritier... et ce n'étaient pas les seuls !

Malgré tout, ces demandes répétées avaient un autre problème – plus grave aux yeux de Lioffel : elles l'amenaient à se méfier de son propre médecin royal. Oh bien entendu, le Roi ne faisait pas confiance à grand monde, excepté deux personnes : Shanniv et son fidèle majordome Gaspard. Cependant, cela lui pesait tout de même. Il avait conscience qu'avec chaque refus, il ne se faisait pas un ami de Daryl. Avec le bal qui approchait, il fallait se montrer prudent. Même si cela représenterait un renouveau de taille pour le Royaume en entier.

Il avait tellement hâte d'y être.

- Faites-le entrer, Gaspard. Réglons cette entrevue au plus vite, je suis fatigué.

Gaspard s'inclina pour toute réponse et fit signe aux gardes. La lourde porte de la salle du trône coulissa et laissa apparaître Daryl à l'entrée. A ses premiers pas, Lioffel se leva. Manière polie de le saluer sans en faire trop.

- Bonjour, Daryl. Vous avez fait bon voyage ? Tout cela ne vous a pas trop fatigué ?
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Mar 12 Mai - 14:50
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
L’audience.

Enfin.

Cinq jours qu’il l’avait demandé et il allait, à présent, pouvoir répandre ses doléances surannées aux oreilles closes du roi. Une chose lui était sûr : l’inutilité de son implication. Mais, médecin royal qu’il était, c’était une obligation. 28 ans qu’ils bataillaient à la passe des dents. 28 ans de massacre bilatéraux. 28 ans que les populations des deux états souffraient d’une guerre stérile. 4 ans seulement que Daryl en avait la certitude. Comment aurait-il pu ne pas tenter de changer quoi que ce soit à la situation ? Il avait eu le droit de quitter le palais pour aller dans la fange. On ne pouvait espérer autre chose qu’il n’agisse. Il comprenait tout intérêt de la guerre. Mais s’entêter de la sorte desservait le royaume.

Savoir que quoi que l’on fasse rien ne changerait, mais s’évertuer à le faire, pour ne pas sombrer dans le trop plein de Fatalisme. Celui qui le guettait du haut de son perchoir de ténèbre. À étendre vers lui des ailes décharnées, lui laissant juste assez de latitude pour plonger au fond d’une issue abyssale.

Il était le prochain. On venait de l’appeler à se préparer.
Celui qui venait d’entrer devait être des paysans soufrant de la mauvaise année de récolte et qui espérait un geste Sa Majesté.
Ce ne devrait pas être long avant qu’il puisse à son tour se présenter au souverain magnanime. Mais qui n’en fessait preuve, avare qu’il était d’indulgence.

Finalement la porte s’ouvrit sur la salle du trône. Daryl se mit en marche vers un discours infertile. Calmement. Chaque le rapprochait de l’absurde de la démarche. Il aurait pu soupirer si il était en disposition de se laisser aller. Le Roi le questionna sur son voyage et son état. Il en sourit. Non pas car il était bon de voir son souverain se soucier de soi, mais car il y percevait une ironie acide.

D’une révérence ni plus ni moins marquée qu’il en avait l’habitude, le tourmenté présenta ses respects au Roi. Habitude qui avait mit 19 ans à se faire. Respect qui s’était dégradé substantiellement il y a 10 ans. Aux prémices d’une guerre miasmatique, contre désespéré d’un empire sous la menace : la vague de frigidite. Elle aurait du être le début d’une paix. Il n’en avait rien était. Elle avait arraché des êtres chers. Et les morts continuaient de s’entasser. Il avait toujours un grand respect pour le décideur et voulait lui permettre de changer ses objectifs. Les rendre plus réalistes compte tenu de la situation. Il répondit au Roi après un temps de flottement tendu.

- Votre Altesse, Daryl, votre médecin royal, de retour du front. Ce retour s’est passé au mieux. Quitter le climat glacial du nord est toujours un bonheur. A peine sur les chemins, on trouve du repos, les muscles se réchauffent. Il serait, d’ailleurs, bon d’augmenter les permissions de l’armée qui stationne au pied des monts. Ils perdent toutes leurs force à se laisser transir par le froid.


Rien n’était plus fatiguant qu’être sur le front.

- Je suis venus vous faire part de mon rapport. Et… vous rappelez que compte tenu des pertes il pourrait être de bon ton de... revoir vos exigences sur la capitulation de l’ennemi.

Le médecin regardait Lioffel dans les yeux. Pas de lueur de défis. Juste un regard sérieux, fière et empli d’espoir.

Espoir branlant.

L’audience débutait…
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Jeu 14 Mai - 11:01
Lioffel XX
Lioffel XX
48
Roi de Lioffel
- Votre Altesse, Daryl, votre médecin royal, de retour du front.

Lioffel ne fit aucun commentaire. Cette satanée manie de se présenter dans les règles de l'art avait une petite tendance à agacer le roi. Eh bien quoi ? Il savait bien qu'il s'agissait de lui, son médecin royal. Ces audiences étaient déjà assez assomantes de cette manière sans pour autant les allonger avec quelques répliques inutiles dans ce genre. Mais il ne fit aucun commentaire et le laissa filer sur sa lancée.

- Ce retour s’est passé au mieux. Quitter le climat glacial du nord est toujours un bonheur. A peine sur les chemins, on trouve du repos, les muscles se réchauffent.

Lioffel eut un sourire, peut-être un peu faux. Le Nord. Oh, il ne sortait pas souvent de son palais et ne gagnait pour ainsi dire que très peu les environs de Birla. Manière de ne pas dire jamais. Cela n'était pas pour lui déplaire : il préférait de loin sa capitale ensoleillée que les froides étendues de neige. Malgré tout, il voulait ces terres et n'avait pas l'attention de les lâcher avant de les avoir gagner dans la gloire. Cette guerre était beaucoup trop engagée dans la marche de la victoire - Lioffel allait porter son peuple au triomphe ! - pour faire marche arrière si tôt.

Mais là n'étaient pas les intentions de Daryl, puisque ce dernier continuait toujours.

- Il serait, d’ailleurs, bon d’augmenter les permissions de l’armée qui stationne au pied des monts. Ils perdent toutes leurs force à se laisser transir par le froid

La première requête de la journée. Glissé discrètement - presque distraitement, justement, pour tâcher de le faire passer plus facilement. Quels trésors de politesse pouvait déployer ce médecin quand il s'agissait de ce maudit front ! C'était impressionnant ! A croire qu'il tenait vraiment à la vie de tous ces soldats.

Mais pour une fois, Lioffel nota l'information dans un coin de sa tête. Le bal se rapprochait considérablement - et la fin de la guerre avec lui. Il savait on ne peut mieux que cette soirée serait une mise en danger sans précédent pour sa vie et s'il appréciait les risques, il n'était pas pour autant suicidaire. Pour ainsi dire, il ne comptait pas donner une raison valable pour Daryl de le tuer. Il devait troubler ses certitudes à son égard avant le grand soir. Quoi de mieux pour cela que de se montrer ouvert à la discussion ?

- A combien les permissions des soldats s'élèvent-elles actuellement ? Pensez-vous que si nous leur donnons deux semaines de permissions tous les deux mois, cela sera suffisant ? Voir le soleil leur donnera la force de continuer de lutter pour leur patrie, vous avez raison.

Oh, il pouvait se le permettre. Bientôt, la guerre serait finie. Il pouvait bien augmenter les permissions de ces messieurs si Daryl le lui demandait. Mais l'audience débutait juste et ce n'était là que la partie la plus facile. On entrait maintenant sur un terrain beaucoup plus glissant.

Lioffel se redressa.

- Oh, Daryl, une manière si polie de dire les choses ! Ne pensez-vous pas que nous nous connaissons suffisamment pour parler sans détour ? Depuis le temps que vous travaillez pour moi à la cour royale ! Je pense que vous pouvez vous permettre de parler librement. Vous savez bien que Gaspard est entièrement fidèle à la couronne, ce brave homme !

Une deuxième pause et...

- Dites le franchement, Daryl. Vous me demandez de signer la paix avec l'Empire ?
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Jeu 14 Mai - 23:53
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
Lioffel semblait à l’écoute aujourd’hui plus que les fois précédente. Il avait même immédiatement accepté de revoir à la hausse les permissions des soldats. Cette question n’avait été évoqué uniquement dans le but de pouvoir estimer la disposition du Roi. Il n’y avait là aucune importance. Daryl avait acquiescé appuyant la décision d’un « Parfait. Ils en seront ravis. ».
Le sujet n’intéressait aucun des deux.

Le Roi lui reprocha, une nouvelle fois, son sérieux. Respect et présentation dans les règles étaient prescrites, alors il s’y fessait.
Le Roi le rassurait sur de possible craintes. Le médecin savait en effet qu’il pouvait parler librement.
Le Roi connaissait bien plus d’hypocrite qui voilait leur parole pour les aider à mieux passer. Daryl choisissait au plus juste ses mots, non pas pour éroder le message, mais pour ciblé au mieux les questions qui l’intéressait.
Le Roi semblait, comme d’habitude, savoir qui il était mais avait du mal avec celui-ci.
L’homme de science était mit devant le même problème face à l’homme du trône.

Il continuait d’y avoir entre eux comme un état oscillant ; entre respect, des compétences de chacun, et gêne, d’avoir des personnalité si opposées.
Et bien vite, la véritable question arrivât :

- Vous me demandez de signer la paix avec l'Empire ?

- Eh bien, oui. C’est exactement ça, je vous le redemande. Quand cette paix pourra t-elle voir le jour ? Et surtout sous quelles conditions ?

Son regard et son ton se détachèrent, il commença un court rappel.

- La situation militaire ne bouge guère. L’économie birlaise s’effondre. Et il me semblait que c’était le cas depuis un moment déjà. Ils survivent de peu et mène une guérilla avec encore moins. Mais ils restent efficaces. Pourquoi poursuivre les offensives alors qu’il est évident que la guerre ne se gagnera pas sur ce terrain là ?…

Et, vous demandez une trêve pour l’occasion de votre anniversaire. Annonce accueillis comme la meilleure nouvelle depuis longtemps. Par les soldats. L’état-major, lui, ne comprend pas pourquoi il doit relaxer le passage à la frontière…


Qu’espérait le Roi de ce bal ?
Relancer les germes d’une guerre d’usure en prétextant une tentative d’assassinat ?
Ou bien au contraire voir un ambassadeur se traîner jusqu’ici, dans la gueule du loup, pour implorer la paix, enfin de voir ce qu’ils sont prêt à céder ? Auquel cas… Acceptera-t-il ?
L’issue était incertaine. Malgré ses questionnements constants Daryl n’avait pu trouver réponse définitive à aucune. Et il était revenu devant Lui.
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Sam 16 Mai - 13:29
Lioffel XX
Lioffel XX
48
Roi de Lioffel
Accepter de rallonger les permissions des soldats sur le front. Voilà un bon moyen de faire passer un message à Daryl, et ce dernier venait de le recevoir. Lioffel n'avait jamais été fermé à la conversation. Du moins, pas totalement. Mais la guerre était un sujet sensible. Et cela ne pouvait pas se régler aisément, avec une simple audience. C'était vain que de le croire et ridicule que de l'espérer.

Mais voilà. Cela ne l'empêchait pas de demander, à chaque retour du front depuis très exactement quatre ans - presque jour pour jour, d'ailleurs, le hasard était parfois ironique ! - de signer cette maudite paix. Mais Lioffel avait bien d'autres projets pour Birla.

Pourtant, peut-être que cette fois-ci, il pouvait se montrer favorable face à sa requête. Presque.

- La paix verra bientôt le jour, mon cher Daryl. Je vous en fais la promesse solenelle devant témoin.

Une promesse ne valait rien - surtout une des siennes, surtout quand le seul témoin était son fidèle Gaspard - et Daryl le savait mieux que quiconque. Pourtant, cette fois-ci, le médecin pouvait y croire. Parce que Lioffel avait effectivement des plans en vue. Des plans qui, si tout se passait bien, ferait revenir la paix perdue d'Istanyla. Très bientôt. Et le Royaume de Lioffel serait le plus beau de tous.

- Pour ce qui est des conditions, je crains de ne pouvoir vous en dire trop. Cela risquerait de tout faire rater.

Il eut un sourire. Cela ne sembla guère suffire au médecin qui enchaîna avec un petit discours de sa composition, visant à lui rappeler la situation. Situation que Lioffel connaissait mieux que quiconque, par coeur.

- Tss, tss, tss, Daryl. Enfin. Les choses bougent, au contraire. L'économie birlaise est au plus mal, certes, mais cela n'a rien de nouveau. Nous avons la main mise sur cette guerre. Et puis, il est des fois où poursuivre les offensives inutiles peut être utile.

Occuper leur attention ailleurs. Un peu comme ce bal. Tous les yeux seraient tournés vers ici. Et le front, lui, resterait libre. Un beau piège.

- Sachez que je ne demande pas à l'état-major de comprendre, mais d'obéir. Point à la ligne.

Une pause, puis il conclut sans détour :

- La paix est pour bientôt. Patientez encore huit jours et vous aurez gain de cause.

Huit jours, oui.

Pas un de plus, ni un de moins.
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Dim 17 Mai - 9:29
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
La paix verra bientôt le jour
Le gimmick habituel de leurs audiences… Mais, Daryl haussa un sourcil sur ces mots ; sur l’un d’eux surtout.
Bientôt
N’était-ce pas la première fois que, dans cette promesse creuse, le Roi glissait cette indication ? « Un jour » ou « prochainement » étaient plus fréquent. Là, on pourrait presque la croire réellement à porté.

je crains de ne pouvoir vous en dire trop
En dire trop ? Donc il était possible que le Roi lui donne quelques éléments de réponse, une fois n’est pas coutume, autour de cette promesse de paix prochaine ? C’était intéressant. Peut-être que l’audience n’allait pas être inutile.

la main mise sur cette guerre
Il était bon de voir le souverain si confiant… mais si la situation des statistiques semblait être satisfaisante, la réalité était bien autre : Les campagnes s’insurgeaient chaque jour un peu plus des taxes pour une guerre qui n’apportait rien depuis trop longtemps ; les soldats épuisés désertaient de plus en plus fréquemment, entre mourir, fatalement, au front ou avoir une chance d’éviter le billot, si ils se fessaient discret, ils avaient choisi ; etc.… Non… Le médecin ne voyait pas un royaume avec ‘’une main mise sur la guerre’’ mais bien juste l’obstination d’un homme pour des montagnes qui le dépassaient.

poursuivre les offensives inutiles peut être utile
Le médecin ne le montra pas, mais ces propos le révoltèrent profondément. Il était question de jeunes gens envoyés mourir en vain. Uniquement pour des questions politique. Cette politique qui coûtait de bien trop nombreuses vies selon lui. Le pire, bien qu’il le savait déjà, était de l’entendre prononcé par le despote de cette façons presque nonchalante. Il n’y avait là aucune considération pour l’humain… C’était rafraîchissant de voir que certain chose ne changeait pas.

huit jours
Bientôt voulait donc dire huit jours ? Après 28 ans… c’était en effet proche. Qu’est-ce qui permettait ainsi de pouvoir l’affirmer ? Ou bien la procédure était déjà entamé ; ou bien certains points devraient être réglé pendant le bal. Si il avait annoncé cinq jour, il eu pu être pensé qu’il en aurait fait annonce durant le bal, tel un cadeau au peuple. Mais la marge généreuse de trois jours voulaient bien dire autre chose.

Il l’avait écouté, attentif et silencieux.  Il reprenait la parole en espérant d’autres éléments de réponse avant ce qui allait être, il en était sûr, le grand soir. Une voix, qui cachait parfaitement sa lassitude sous un sérieux exemplaire, s’étendit dans la pièce.

« Vous savez bien que je suis de ceux qui pensent que l’obéissance aveugle est problématique. Je comprends leur trouble. Là est probablement ma position de médecin qui est en cause.  Mais si vous garantissez une paix rapide, alors il n’y a aucune raison de s’inquiéter de qui peut franchir cette frontière. N’est-ce pas ? (Il haussa un sourcil sur cette interrogation.)
Des choses bougent, elles le font toujours ; D’autres restent en place, vigilantes. Mais quant à savoir lesquels et leur direction… je ne saurais qu’être des plus sceptiques. Nous menons, cela ne fait aucun doute. Nous sommes les assaillants après tout. Mais cette position n’est pas forcément la plus enviable. Comment les autres nation voient-elles ces vingts années d’assauts sans progression ? Qui plus est contre un empire dont les conditions sont si précaire. Nous avons rompu l’unification pour cela ?
Cette faiblesse d’arme et de décision que nous donnons à voir peut être douloureuse pour la suite. Je ne vous demande pas d’accepter la paix pour la paix. Profitons de cette mène qui nous est favorable pour faire céder Birla. Même si ce ne sera pas de gaieté de cœur, ils ne pourront refuser une proposition, disons, suffisamment honnête.
Mais si vous assurez qu’elle est pour bientôt… je suppose qu’un élément prochain pourrait augmenter la pression que vous exercez sur eux ? Tout ce qui m’importe est d’avoir l’assurance de la fin de cette querelle dont les longueurs affligent bien plus que vous pouvez le laisser penser.
Même si il m’étonnerait que vous n’en soyez conscient.
Huit jours, donc ? Huit jours pour disposer de cet élément et de l’exploiter. Ces Huit jours vont être tant chargé en convergence qu’il est peu possible, pour un œil extérieur, de pouvoir isoler les facteurs qui sauront être déterminant à l’avance. Vous brouillez les cartes pour mieux distribuer votre jeu. C’est tout dans vos habitudes. J’espère que tout ce passera bien, que vous n’êtes pas en train d’agréger tant d’aléatoire que vous-même ne puissiez plus le contrôler. »


En parlant Daryl avait à peine bougé.
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Mer 20 Mai - 12:27
Lioffel XX
Lioffel XX
48
Roi de Lioffel
Daryl avait écouté. Impassible. Silencieux. Mais surtout immobile. Lioffel ne pouvait pas savoir ce qui se passait dans sa tête mais il pouvait aisément s'en douter. Le roi souriait distraitement en l'écoutant lui opposer ses arguments.

- Vous savez pourtant que parfois, l'obéissance aveugle peut être utile. Je suis d'accord avec vous : elle est dangereuse et très aléatoire. Mais utilisée à bon escient, elle peut être la plume qui fera pencher la balance de notre côté.

Il fit une pause, fit quelques pas vers une fenêtre tournée vers le nord. Les Dents étaient si hautes. Même d'ici, il lui semblait les voir. Il secoua la tête et croisa les mains dans son dos. Le regard dans le lointain, il rétorqua d'une voix calme :

- Voyons Daryl. Je n'ai pas rompu l'Unification moi-même et vous le savez très bien. Vous ne le voyez pas encore, mais je veux simplement le mieux pour mon royaume, comme tous mes prédecesseurs. Quant aux autres nations, il me semble qu'elles le vivent bien, nous n'avons eu aucune déclaration de guerre extérieure.

Bien sûr, Lioffel comptait profiter de la situation. Ce bal allait être l'occasion idéale de le faire et il n'y avait plus que cinq jours à attendre. Cinq jours pour finir de tout mettre en ordre.

Huit jours au total.

Pas un de plus, pas un de moins.

Il ne savait pas pour qui le prenait Daryl. Bien sûr que Lioffel avait conscience des poids que cela faisait peser sur son royaume. Mais c'était pour la bonne cause. Les Dents étaient bien plus qu'une simple chaîne de montagnes et si le médecin le savait, alors il ne se serait certainement pas comporté de cette manière.

Enfin, il se retourna pour planter son regard dans celui de Daryl qui avait fini sa tirade.

- Daryl, je vais vous raconter une histoire.

Il leva la tête vers les longs drapés du mur, ceux qui représentaient un soleil levant, le symbole du royaume. Celui qu'il portait également autour du cou. Une certaine émotion vint lui serrer la gorge.

- Daryl, vous devez connaître cette pièce de théâtre, Soleil Levant. Elle a été écrite sous le Roi Adharm, quelques jours à peine avant qu'il ne tombe raide mort. Ironie du sort, il n'a jamais pu la lire alors qu'il l'avait lui-même commandé à cet auteur.

Une pause. Il ne quittait pas les soleils tracés sur les étendars de la salle du trône.

- Vous devez aussi certainement connaître ce passage dont je vais vous parler. L'assaut décisif. Celui où le Général se tient devant ses troupes, qu'il a conscience de les emmener à la mort mais qu'il a un plan tout de même. Tout ce plan ne repose que sur une seule et une unique chose : le temps.

Il leva les mains en direction des blasons et ajouta avec un air triomphal :

- Le soleil, plus exactement. Tout son plan repose sur cela : la possibilité qu'il fasse beau le lendemain. Et il n'a aucun moyen de pouvoir en être sûr. Mais il espère malgré tout.

Il sourit.

- Le soleil est le symbole d'un cycle infini. D'un cycle qui termine, puis qui recommence. Vous savez comme moi que pour que quelque chose commence, il faut que quelque chose termine. Et donc, ce Général se retrouve devant ses troupes. Il ne sait pas ce qu'il adviendra, mais il a confiance en l'avenir. Tout comme moi. Et vous connaissez ces fameux vers... Lioffel a vaincu, Lioffel vaincra encore, Lioffel vainc.

Il fit un pas vers Daryl et reprit :

- Eh bien... je vous les dit les yeux dans les yeux, Daryl. Le soleil se lève toujours. Lioffel vainc.

Il se détourna, fermant le sujet sans possibilité d'y revenir. Il en avait suffisamment dit. Il ajouta avec un sourire audible dans la voix :

- Mais vous, Daryl ? Avez-vous quelques projets ? Puis-je vous faire confiance ?

Un test. Et Daryl le sentait forcément.
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Lun 25 Mai - 20:06
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
Le médecin, debout face au trône, suivit le dirigeant des yeux alors qu’il lui répondait. Retenant sans mal quelques soupires irrités. Il continuait son analyse du discours.

L'obéissance aveugle peut être la plume qui fera pencher la balance
Un flot de suppositions l’assaillit. Cette phrase énigmatique pouvait receler nombre de sous-entendus. Si cette balance devait pencher d’ici à huit jour, alors l’obéissance absolue dont il jouissait sur nombre d’Homme – ne serait-ce que ses fantômes – serait à coup sûr exploitée. Le doute n’était d’ailleurs pas permis sur ce point, et la phrase ne fit que lui rappeler. Mais, le problème avec les balances du jeu politique était qu’elles ne penchaient pas dés le point d’équilibre passé. Une plume seule ne serait jamais suffisante. Si ces obéissances étaient des plumes, alors le plus gros des poids était ailleurs. Où ? Sur quel(s) élément(s) le Roi se risquait-il si confiant ?

Je n'ai pas rompu l'Unification moi-même
Ce n’était pas là une formulation pour se déresponsabilisé, ni une mauvaise interprétation du Roi de ses propos. Il rappelait juste qu’il tenait un espoir des Souverains passés de Lioffel, qu’il n’en était qu’un prolongement qui s’assumait. Prolongement particulier des intérêts (et quels étaient-ils ?) héritiers de Seatra. Après tout les autres Rois n’avaient pas souhaité la guerre. Mais soit, il n’y aurait pas de tabula rasa dans les politiques du royaume. Et gare à ceux qui tentent de le provoquer. Son prédécesseur direct, son père, en avait fait les frais.

Daryl se permit de se justifier rapidement sur ce qu’il avait évoqué de la scène international avant de laisser l’orateur parler d’un des grands chefs d’œuvres de ces dernières années.

- Mon Roi, je ne présupposais pas de possible déclaration de guerre ; mais du fais que l’économie qu’elle implique ne satisfasse peu ou prou certain. Notre situation de carrefour commercial ne profite pas autant qu’il le devrait à nos alliés. Trop de ressource sont accrédité à la prise des Dents, au détriment de nos secteurs d’activités.

Soleil Levant
Le médecin appréciait cette pièce. Qui plus est, elle était l’une des préférés de son protégé. Ce qui l’avait poussé à la relire plusieurs fois pour échanger avec lui sur le sujet.

Le Roi Adharm avait passé commande à l’auteur, et avait reçu cette pièce sur l’ambiguïté de la nécessité de la guerre. De sa fatalité, de ses répercussions et surtout de son imprévisibilité. Que vous soyez belliciste ou bien pacifiste, assister à une des représentations ébranlait vos convictions. Elle était de ces pièce chargés en circonspection aux multiples niveaux de lecture, assez mystérieux pour voiler les opinions de l’auteur.

Ce n’était pas une œuvre de propagande. Citer cette pièce, parmi toute, était osé, mais rappelait sans mal que le Roi savait qu’il ne jouait pas un jeu unilatéral. Il en proposait sa propre lecture tout en soupçonnant de celle de son vis-à-vis.

La scène évoquée en particulier était l’une de celle qui abordait le plus frontalement l’imprévisibilité des batailles : La harangue du Général. Une scène qui se voulait un éloge (ou une satyre selon les lectures) de l’espoir. Un espoir placé dans les phénomènes météorologiques. Ce n’étaient pas qu’un prétexte à la scène. De pareil stratégie avaient réellement existé. Mais elles étaient dévoyées par les puristes.

Le Général de la scène était l’archétype du militaire méritant mais impétueux qui souhaitait apporter une victoire à Lioffel qu’importe le coût. Humaniste mais carriériste, si pour arriver à ses fins il devait sacrifier ses hommes alors il le ferait.
Resolution et serment.

Seul sur scène, les spectateurs en guise de soldats, le Général continuait son discours jusqu’à conclure par le fameux ver :
Lioffel a vaincu, Lioffel vaincra encore, Lioffel vainc
Qu’il fasse sourires ou bien qu’il convainc, il annonçait, fièrement, que Lioffel aurait toujours des ennemis, et que même à vaincre, vaincre et vaincre encore, il en viendrait toujours. Un cycle vicieux, stérile. Mais qui était aussi sûr que la course du soleil.
Qu’adviendrait-il si le soleil ne se lève pas ?
Il n’était pas question de mauvais temps, mais de rupture de l’ordre établi, de la logique d’un monde qui n’a pas besoin de croire qu’après la nuit vient le jour.

La scène, et l’œuvre dans son ensemble par la même, se concluait par quelques vers plus loin, par les commentaires du messager qui observe la charge. Un assaut dont l’on ne connaîtra jamais la fin.
« … toujours nulle nuage à l’horizon, et bien à connaître les facéties du temps, le soleil vient, nous y croyons. »

Les évocations d’une pièce était toujours amenées par les jeux des acteurs. C’était eux qui lui en donnait le ton. D’ailleurs comme pour appuyer cette possibilité, les personnages n’avaient pas de nom. Juste un titre, une profession.

Lioffel le repéta : « Lioffel vainc. »
Comme assurant que sa stratégie, si aléatoire puisse-telle être, saurait affronter toutes les embûches, comme assurant qu’il avait prévu tout revirement possible.

Et alors que le médecin réfléchissait aux derniers apport du Roi, celui-ci le questionna.
Projet et confiance…
Il y avait quelques choses de blasant à être amené à se tourner vers le futur sans que la présente raison de sa présence ici n’ai pu parvenir à un accord. Ni même à une assurance.
Il répondit en toute honnêteté.

« Je n’ai pas pour habitude d’annoncer ainsi qu’il faut me faire confiance, Votre Majesté. C’est au patient de déterminer si il peut se fier à qui le soigne. N’ai-je pas fait de mon mieux ses 19 dernières années ? Je serais contrarié que vous ne m’autorisiez pas votre confiance après tant d’année de loyauté, mais ce sera que je ne la mérite pas.
Quant à mes projets… continuer de satisfaire mes obligations à l’égard de la famille royal et du palais, reprendre mes cours au collège de Lioffel – que j’ai du délaisser pour me rendre au front – et… je poursuis les recherches sur le traitement de la frigidite. Il y a également cette convention sur la médecine moderne le mois prochain à Stirnil à laquelle j’ai été convié. Elle pourrait permettre à la science de se faire une plus grande place au Monosen. Ce n’est que mon travail de médecin en somme ;  tout comme vous, je fais ce qu’il y a de mieux pour le royaume à mon niveau. »
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Dim 31 Mai - 10:48
Lioffel XX
Lioffel XX
48
Roi de Lioffel
Daryl se sortit merveilleusement bien de la situation dans laquelle Lioffel l'avait mis. Entre sous-entendus, voici qu'ils se jaugeaient mutuellement par le biais des mots. Une arme aussi aiguisée qu'une épée et qui pourfendait largement aussi bien, sinon mieux.

Oh, il y avait dix-neuf ans, Lioffel avait pu faire confiance à son médecin. Quelques temps tout du moins. Mais désormais, il n'en était plus rien et Daryl le savait bien. Ils le savaient tous les deux. Il n'était plus temps de parler de confiance mais il le faisait tout de même. Quant à ses intentions... l'homme de science resta en terrain connu. Il ne s'écarta pas des sentiers battus, sûrement pour ne rien risquer, tant et si bien que Lioffel aurait bien été en mal de connaître ses réels objectifs.

- Daryl, je parlais de vos projets durant le bal, rétorqua-t-il avec un sourire carnassier. Mais soit. Cela m'importe peu finalement.

Dans tous les cas, cela ne changerait pas les siens, quoi qu'il se passe. D'ailleurs, Lioffel n'y était pas tant attaché. Il avait quelques doutes sur la loyauté de Daryl mais cette soirée serait l'occasion idéale de jauger chacun et de voir qui lui était resté fidèle depuis tout ce temps.

- J'ai conscience de votre scepticisme. Il est fort à propos, d'ailleurs, je vous l'accorde. Mon peuple me prend pour un fou et je dois admettre que certains points en relève peut-être bien... Mais...

La folie, oh oui. La douce, très douce, folie. Lioffel fit une pause et glissa ses doigts dans son col, à la recherche d'un pendendif. Quand il trouva l'alliance qui reposait contre son coeur, cette alliance qu'il portait depuis des années bien au chaud ici. Íl la tira à l'air libre et la fit tourner entre ses doigts. Pour reprendre d'un ton décidé.

- Mais ! Dans certains cas, la folie est une qualité. Je sais ce que je fais. Et quoi qu'il advienne ce soir, que je meurs ou non, ces choses seront faites - au-delà de ma vie.

Il ricana, et sans lâcher la bague, reprit :

- Daryl. Adharm était un homme intelligent. Il a dit un jour une phrase que j'aime beaucoup. Ces mots exacts étaient les suivants : les actions des hommes ne peuvent être dictées que par trois choses : la vengeance, l'ambition ou l'amour. Et parmi ces trois choses, seul l'amour est pur.

Il fit une pause et ajouta un nouveau petit rire, qui releva davantage du ricanement que du rire sincère :

- Eh bien... il faut croire que je suis pur.

Sur ces paroles, Lioffel le congédia d'un signe de main, estimant la conversation terminée, sans même lui dire une dernière phrase de conclusion. Il lui tournait le dos, comme s'il s'était agit d'une simple fourmi, et ce fut ainsi qu'il lui rappela d'une voix profonde et grave :

- Rappelez-vous, Daryl. Lioffel vainc.
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
Mer 17 Juin - 16:46
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
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Médecin au coeur tendre
Ses projets de bal ? Le médecin Daryl n'en avait pas… au delà de l’étiquette de médecin, par contre, qui savait ce qu'il pouvait préparer. Pas le Roi en tout cas.
Il fut tout de même soulagé lorsque le Souverain changea lui même de sujet. Qu'aurait-il pu prétendre de plus que son travail de médecin ? Aucune mondanité ne l'avait jamais intéressé.

En parlant Lioffel glissa ses doigts à son cou.

L’alliance…
L'air imperturbable du chercheur, l'espace d'un instant, se troubla.
Il la portait toujours.
Tant que ça serait le cas, une forme de respect le lierait à lui. Mais était là une chaîne qui commençait à s'user. Non pas dans sa symbolique, mais car il apparaissait chaque jour un peu plus que le poids qu'elle représentait n'était pas le même pour chacun d'eux.
Ses yeux quittèrent le bijou pour revenir sur son interlocuteur lorsqu'il évoqua le Roi philosophe.

Et lui-même, pourquoi agissait-il ? L'ambition était inconnu, l'amour si lointaine et la vengeance… pourquoi ? Il ne savait pas pourquoi il agissait. Il avait la conviction qu'il le devait. Que quelque chose devait être fait pour changer l'état du monde. Au moins le tenter.
Adharm avait exclut le pragmatisme… N'était-ce pas la Raison des raisons ? Ça l’avait toujours intrigué… était-ce un ode à la folie ? Une sentence pour rappeler que personne n'en était exempt ?

Parfois il était choquant de s’apercevoir que même deux êtres opposés se rejoignait sur certains points. Peut-être auraient-ils pu se comprendre si le Roi n'était pas si secret.

- La folie nous habite tous… il faut savoir la modérer avant qu'elle ne devienne dévorante. J’espère que le peuple n'a pas l'image d'un Souverain complètement carnassier. Et tant que vous avez raison à vos actes… je ne peux que constater votre sanité d'esprit. Mais même maintenant que je sais cette raison si pur… m'en voudriez-vous si je reste sceptique ? C'est là l'une des raisons qui font de moi un médecin réputé après tout.

Derrière le Roi qui se détournait, sans autre égard pour lui qu'un sourire amusé, Daryl s'inclina légèrement et reprit dans un automatisme :

- Merci, encore, de m'avoir fait l'honneur de me recevoir, Votre Majesté.

Un homme avait été plus impassible que lui lors de cette entretien : Gaspart. Seul sa main avait bougé sur la fin, tel un écho au geste du Roi, ordonnant aux gardes d'ouvrir la porte pour laisser sortir le médecin.
Et dés qu'il eut quitté la salle du trône, elle claqua derrière lui.

Le médecin repartit dans les couloirs toujours dans son costume marron et son naturel pensif, un autre écho dans son crane.
Lioffel vainc…
à l'entendre, il vaincrait au-delà de la mort, si elle devait advenir. Décidément, si il avait le moindre doute, Daryl en fut convaincu : Sa mort serait stérile.
Re: 5 jours avant le bal - Dernière demande avant le soir fatidique
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