Masqué
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19h30 - Invitation à danser | Clémence
Sam 9 Mai - 11:52
Vivienne de Valmar
Vivienne de Valmar
21
Marquise par procuration
Enfin elle avait réussi à se défaire du premier groupe dont elle avait fait la connaissance ! La dame de Valmar marchait lentement, si bien que la traîne de sa robe de velours bleu ondulait comme la queue d’un serpent à l’affût d’une proie. Écoutant des brides de dialogues volées à son passage, elle faisait mine de divaguer son éventail déplié à la main gauche, regardant de temps à autres les invités valser. Quel ennui, il n’était question que du bal et de breloques onéreuses la plupart du temps qui pendaient au cou de madame truc ou machin (des noms qu’elle connaissait sans plus, mais qu’elle ne retenait pas dans le contexte donné). Des sujets reflétant tout aussi bien la frivolité des festivités en fin de compte. Rien pour lequel elle était venue.

Continuant son tour de salle, elle s’arrêta parfois lorsqu’il était question de politique, apprenant un peu plus sur la situation de la guerre avec Birla. Longtemps Vivienne n’avait accordé que peu d’attention à ce pays qui lui était pauvre d’apparence et qui se trouvait à l’autre bout de Lioffel, à l’opposé même de son marquisat. Néanmoins, cet événement était capital bien qu’il durât depuis plusieurs décennies. Agitant pensivement son éventail, elle repensa à la situation de son domaine et aux conflits entre les territoires du sud et de l’est. S’il était évident pour elle de supporter les sudistes dans leurs confrontations, l’un de ses principaux partenaires commerciaux après tout, son avis sur le royaume du grand nord était plus nuancé…

En plus de cela à l’occasion du bal, une courte trêve avait été signée entre les deux pays. Était-ce donc le début de la fin ? Ou la fin du début ? Son instinct lui disait que l’issue de ce conflit allait être connue à la fin de la soirée. Souriant à quelques invités qui avaient relevé la tête en la voyant, elle faisait mine d’être Aurore de Cerred, une jeune femme qu’on savait timide avec peu d’avantages si ce n’est qu’être de sang noble et d’avoir un train de vie plus que correct. Etant la fille d’un vicomte sans histoire qui séjournait rarement à la capitale par manque de moyen, elle assistait rarement à des événements mondains. Son nom était donc peu connu, bien qu’un ou deux individus avaient prétendu la reconnaître…

Vivre à la capitale demandait bien entendu de l’argent, car il fallait se montrer à la hauteur de son rang et bien plus encore après tout pour ne pas être moqué. Et Vivienne avait ses propres exigences, elle qui préférait plus que tout la chaleur de Valmar ou encore les côtes de Monosen où elle passait ses étés. Il lui aurait difficile de la convaincre de s’installer au cœur de la cité qu’elle trouvait froide, impersonnelle et même malfamée. Il y avait bien quelques personnes intéressantes, mais pas assez pour un tel sacrifice.

Etalant un peu plus de banalités à droite ou à gauche comme elle tartinerait généreusement une tartine, la jeune femme avait presque fini de faire le grand tour de la salle de bal lorsqu’elle dut repousser en gloussant faussement un jeune homme qui pensait bien faire en l’invitant à danser. Pour se défaire de ce dernier qui se montrait insistant, elle lui montra sa main bandée, blessure qu’elle s’était infligée peu avant qu’elle eût franchi les portes du palais et sortit son meilleur jeu d’acteur :

- Monsieur, votre invitation est une torture ! Mais voyez combien je suis blessée ! Malchanceuse telle que je suis, me voilà imputée par ma maladresse, moi qui eus la vanité de vouloir danser pour m’amuser. Un bout de verre et ma main ne peut plus se mouvoir sans que j’en ai les larmes aux yeux. Acceptez mes plus sincères excuses, mon cœur croule sous les remords, mais j’ai bon espoir qu’une autre femme bénéficie de toutes vos attentions !

Les yeux mouillés par sa propre comédie (elle en riait presque à vrai dire, mais gardait sa mine la plus désolée pour rester convaincante), elle désigna la première personne dans son champ de vision : une femme qui n’avait plus certes sa prime jeunesse, mais dont la maturité lui avait donné tout un panel de charmes presque intimidants pour le jeune homme. Ce dernier se mit alors à balbutier ne sachant quoi répondre.


Dernière édition par Vivienne de Valmar le Mer 20 Mai - 23:45, édité 2 fois
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
Sam 9 Mai - 18:27
Clémence Derffel
Clémence Derffel
20
Avide lionne
Au sortir de son entretien avec Varda, Clémence prit le temps de reprendre la mesure de ce qui l'entourait. S'immerger dans le mensonge au point d'y croire soi-même pour paraître plus crédible, voilà qui exigeait une grande concentration. Elle s'assura dans un geste machinal que ses boucles d'oreilles étaient bien attachées. Pour qui ne connaissait pas Clémence, cela ne pouvait pas paraître étrange, mais pour ceux qui la connaissait assez - et ils se comptaient sur les doigts d'une main - ce geste insignifiant était le témoin d'une véritable nervosité.

Alors qu'elle se dirigeait, en apparence nonchalamment, vers la salle de bal, elle essuya la paume de ses mains moites sur un mouchoir. Avant d'entrer, elle vérifia aussi que son masque était bien en place, et de nouveau elle porta la main à ses boucles.

Elle entra alors dans la lumière, blanche depuis les perles de son diadème jusqu'au souliers de satin. Musique, bruissement des conversations, rires discrets, rires indiscrets, claquement de talons, mauvais accords de violon, froufrou des robes, basses voix d'hommes illustres ou méprisables. Le bal était commencé, et Clémence s'y faufila comme une anguille entre des pierres.

Elle évita de prendre le chemin du buffet. Les femmes vues en train de manger y gagnait souvent une réputation que Clémence ne souhaitait pas promener derrière elle. Elle avait satisfait son appétit un peu plus tôt et la satisferait encore un peu plus tard.

- ... croule sous les remords, mais j’ai bon espoir qu’une autre femme bénéficie de toutes vos attentions !

L'éclat de voix attira l'attention de Clémence alors même que les yeux d'un jeune homme se levait vers elle. Il était perdu, le pauvre chou ? Par amusement, elle se plut à augmenter son trouble en plissant les yeux, et en avançant ostensiblement vers lui.

- Eh bien, vous avez perdu votre langue ? Permettez-moi de vous aider à la retrouver : je crois l'avoir aperçue dans la bouche d'un cochon de lait, tout à l'heure, au buffet.

Et comme il restait là, planté, ne sachant comment prendre la plaisanterie, elle acheva :

- Allez ! dépêchez-vous d'aller la chercher ! Quelqu'un va finir par la croquer !

Le garçon hésita, puis il quitta les deux femmes comme s'il allait vraiment s'occuper de sa langue. Il se rendrait bien vite compte de son erreur monumentale. Clémence se tourna vers la femme à la main bandée et la détailla des pieds à la tête. Deux mots : jolie et effrontée, certainement. Le pli du sourcil ne mentait jamais.

- Mademoiselle, vous devriez faire attention aux personnes vers lesquelles vous orientez vos malheureux prétendants. Ils pourraient s'y casser les dents...

Elle tendit ensuite sa main à la jeune femme, comme une dame qui exige révérence, ce qui était ce qu'elle exigeait.

- Je suis Clémence Derffel, et vous avez de la chance, je suis d'humeur joueuse ce soir. Qui êtes-vous ?

C'était probablement un peu sec, mais un brin de nervosité restait coincé dans l'humeur de Clémence, depuis l'entretien.
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
Dim 10 Mai - 22:44
Vivienne de Valmar
Vivienne de Valmar
21
Marquise par procuration
Pauvre jeune homme !

Elle le regarda tourner les talons avant d'essayer quelques larmes qui menaçaient de tomber d'un léger revers de main. Il lui avait été presque éprouvant de ne pas éclater de rire. Prenant une grande respiration pour retrouver sa sérénité, elle put enfin répondre à la piquante brune :

- Quelle imagination madame ! Un sourire mesquin apparut alors qu’elle replia d’un coup sec son accessoire. Le devrais-je ? Le malheur des uns ne fait-il pas le bonheur des autres ? Demanda-t-elle d’un ton faussement innocent. Vous avez raison, c’est impoli de ma part, comme il est impoli de ne pas vous saluer comme vous l’aimerez j’en ai bien peur. C’est que mon orgueil me l’empêche. Un mal que vous devez certainement connaître... Reprit-t-elle d'une voix doucereuse en ignorant sa main tendue.

Clémence Derffel.

Ce nom sonnait étrangement familier à son oreille. Quelques souvenirs brumeux lui revinrent en tête. Certains avaient un rapport avec le tout récent trentième anniversaire de son cher frère. N’avait-elle pas envoyé l’un de ses serviteurs à la capitale pour récupérer le cadeau chez cette fameuse marchande qu’on lui avait recommandé ? Il se pourrait bien…

- Mais permettez-moi tout de même de me présenter pour ne pas manquer davantage de manière, Aurore de Cerred, troisième fille du vicomte de Cerred, un nom parmi tant d'autres en ce bal... Mais vous, madame Derffel, il me semble que vous avez une certaine réputation...


Dernière édition par Vivienne de Valmar le Sam 6 Juin - 9:58, édité 2 fois
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
Sam 16 Mai - 9:45
Clémence Derffel
Clémence Derffel
20
Avide lionne
La petite effrontée refusa donc la révérence. Clémence la détailla davantage alors qu'elle lui en donnait la raison avec l'insolence d'une feinte innocence. Cela témoignait d'un caractère bien trempé, et d'une intelligence assez élevée. Venait-elle donc de rencontrer une adversaire ? non... elle ne se connaissaient pas. Ceci dit, on peut toujours se faire des ennemis sans le savoir.

Elle tiqua au mot "orgueil" sans rien ajouter. Que cela soit vrai ou non. Au moins la jeune femme qui se tenait devant elle eut la décence de se présenter. Aurore de Cerred. Vicomtesse. Les Cerred habitaient bien loin de la capitale.

- Une "certaine" réputation. Peut-être. Je ne doute pas que vous m'éclairerez sur ce que vous entendez par là. De mon côté, je dois avouer qu'une Aurore de Cerred est considérée comme une inconnue recluse, timide. Ne jamais venir à la capitale assure tout autant une réputation que si l'on y vient souvent. Le nom des Cerred est peu connu, mais quand il l'est, la réputation y est attachée.

Elle insista là-dessus. L'attitude de la jeune femme face à elle ne correspondait pas. Aurore de Cerred se serait inclinée en rougissant comme une petite fille et Clémence ne lui aurait pas accordé plus d'attention. Mais soit la petite fille avait grandi en force et en intelligence, soit la réputation n'était pas fondée, ou bien elle n'avait pas Aurore de Cerred en face d'elle. A vrai dire tout cela lui importait peu.

- Venez.

Elle glissa son bras, sans façon, sous celui de la jeune femme et l'entraîna dans un lent tour de salle.

- Eh bien, dites-moi un peu ce que vous faites ici, Aurore.
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
Mer 20 Mai - 23:42
Vivienne de Valmar
Vivienne de Valmar
21
Marquise par procuration
Vivienne avait intentionnellement utilisé le mot "certaine" plus pour la juger par sa réaction que pour la mépriser. A l'entendre, la femme semblait vouloir ce à quoi elle pouvait bien faire référence, mais la dame de Valmar se contenta de lui sourire. Elle n'avait rien d'une harpie comme elle avait pu croiser auparavant, ou marcher dessus non intentionnellement... Il fallait dire que de chaque côté de la piste de danse, elle avait l'impression d'être au marché de poissons à Stirnil : beaucoup trop serré, beaucoup trop musqué et beaucoup de bruyant pour ne pas marcher précipitamment sur quelques orteils... Madame Derfell savait réfléchir et s'exprimer, pointant avec intelligence toutes "ses erreurs".

Un peu trop confiante, la marquise s'était emportée et qu'elle en avait oublié ce qu'était d'être véritablement Aurore de Cerred. Si elle avait joué ce rôle qu'elle s'était prêtée le temps de cette soirée à ce moment-là, Vivienne aurait sans doute bafouée des paroles vaguement compréhensibles sous l'intimidation de cette "grande dame", puis aurait pris sa main pour la saluer comme elle l'attendait, tout en tremblant à l'idée de l'avoir froissé d'une façon ou d'une autre... Quelque chose dans le genre, mais il était trop tard pour rejouer la scène de toute façon.

- Vous avait raison de douter, lui accorda sans concession Vivienne en entendant ses arguments.

Plissant légèrement les yeux sous un instant fugace de réflexion, la soi-disante Aurore se laissa approcher puis emporter sans un mot, se prêtant à ce tour de salle comme l’aurait fait de vieilles connaissances pour médire sur la coiffure d’une telle ou la robe d’une autre. Mais elle n’était sûrement pas là pour parler de fanfreluches et maquillage, n’est-ce-pas ?

- Pour voir le prince, évidemment, répondit-il d’un ton presque trop sérieux pour l'être. Elle eut un sourire moqueur en repensant à toutes ses demoiselles qui espéraient danser avec lui. Peut-être que parmi toutes ses convives se trouve la future reine de ce pays ? Tant de jeunes femmes rêvent qu’il lui passe la bague au doigt… A l’aide de son éventail, Vivienne balaya la moitié de la grande salle d'un geste théâtral, puis reprit amusée. La position de reine est-elle si enviable que cela pour espérer ardemment le devenir quand on est née avec tant de privilèges ou est-ce simplement la bêtise de la jeunesse qui les anime ? Elle fit une pause pour lui laisser un temps de réflexion avant de compléter avec le véritable fond de sa pensée. Mais ne croyez-vous pas qu’il serait temps que le roi envisage une union politique ? Pourquoi pas avec Birla ? La guerre s’éternise depuis tant d’années et ce mariage serait profitable à Lioffel. La signature de la paix coûtera un certain prix à Birla qui n’est pas vraiment en position de demander un statu quo, mais au moins l’empira pourra enfin pleurer ses morts en paix et nourrir ceux qui peuvent l’être encore…
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
Ven 29 Mai - 11:37
Daryl di Castelle
Daryl di Castelle
38
Médecin au coeur tendre
Daryl était arrivé dans le halle depuis une dizaine de minute, mais arrêté à droite et à gauche pour saluer d’ancien patient ou des « admirateurs » de son travail – pour la plupart c’était juste une façon d’annoncer qu’il le connaissait de prés ou de loin – il n’avait pas encore réussi à localiser la Dame Crystal qui avait tant besoin de son assistance si il fallait en croire Archi. Le pauvre devait s’être remis à présent…

Apparemment oui, le voilà qui s’approchait de lui. Non… des détails ne trompait pas : bien trop droit, bien trop calme, bien trop pas Archi. C’était son frère jumeaux, Aédor. En tout point semblable pour ceux qui ne les connaissaient pas, lorsque le premier avait un problème de panique, le second accourait afin de rattraper ce qu’il laissait derrière lui dans sa fuite.

- Monsieur Daryl. Je suppose que mon frère vous a prévenu pour l’indicent… d’une manière complètement disproportionné. J’ai déjà apporté le nécessaire de soin. (Il parcourra la salle des yeux, avant de pointer une jeune femme) Voilà la "victime", si vous voulez aller vérifier. Euh… et Archi va bien ?

Il s’éloigna de quelques pas du groupe dans lequel il s’était retrouvé mêlé un peu malgré lui pour répondre au jeune serveur

- Aéron, merci de votre intervention mon garçon. Archi va bien, il devrait revenir en salle dans peu de temps, quand il se sera remis.

Il observa de loin la femme dans la robe bleu, un bandage à la main. Elle ne lui rappelait rien. Une invité venant de loin peut-être.

- Je la cherchait effectivement. Archi est parvenu jusque ma chambre, donc je pensais bien que ce n’était pas grand-chose. Mais aller savoir comment sa blessure a été reçu. Nombre de noble et de bourgeois sont très peu à l’aise à la vu du sang, même si ce n’est qu’un filet.

Il lui fait signe et le quitta.
Alors qu’il approchait de la blonde, il remarqua, sans mal, une robe blanche marchant lentement à ses cotés. Dame Derffel. Il ralentit sa course et tenta d’arriver dans un blanc dans leur conversation. Le médecin se présenta face à elles, lorsqu’il fut sûr de ne rien déranger (peut-être car sa présence avait interrompu la discussion préalablement)

- Navré de vous interrompre, Madame Derfell, Madame… "Crystal" ?

Il pensait bien que cela pouvait ne pas être son nom. Aller savoir pourquoi Archi avait parlé de cristal… Ce pouvait être pour tout et n’importe-quoi.
Il reprit en se présentant à l’intention de la pas si souffrante.

- Daryl di Castelle, le médecin royal. On m’a prévenu que vous vous étiez blessée. Vous voulez que je vous examine ? (Il regarda de plus prés le bandage, qui semblait décidément bien réalisé.) Ou bien s’est on déjà occupé de vous ?


[Si Vivienne décline, il prendra congé après leur avoir souhaité à toutes les deux une bonne soirée.]
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
Sam 6 Juin - 9:44
Clémence Derffel
Clémence Derffel
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Avide lionne
L’expression de ses opinions politiques, aussi dangereuses soient-elles, ne semblait pas poser le moindre problème à la fausse Aurore. Clémence la jugea imprudente d’abord, puis se demanda s’il ne s’agissait pas là d’un test. Quand on se méfiait si peu de ses propres paroles, on pouvait vite trébucher sur des obstacles imprévus.

- Le prince est encore un enfant, malgré ses airs d’ange sérieux. Et les affaires du cœur font pâle figure auprès des pouvoirs qui se confrontent ici. Ce soir. Son mariage, s’il a lieu maintenant, ne sera que le fruit d’une âpre négociation. Mais pour savoir ce que je pense vraiment de toute cette mascarade, très chère, il va d’abord falloir me dire qui vous êtes vraiment, si j’ai « raison de douter ».

Daryl di Castelle fit irruption dans son champ de vision avec l’intention visible de les aborder. Alors qu’il les saluait, elle comprit qu’il venait pour la main d’Aurore « Crystal ». Cela amusa profondément Clémence, qui se demanda combien d’identités la jeune femme allait porter au cours de la soirée. Comme elle déclinait la proposition du médecin, Clémence prit la parole :

- Monsieur di Castelle, je suis ravie de vous voir ce soir. J’espère que nous pourrons nous entretenir au cours de la soirée.

Le médecin les quitta et elle resta un moment silencieuse, le temps de parvenir près d’une fenêtre. Elle attrapa au passage deux verres sur un plateau et en proposa un, à sa compagne.

- Si j’en crois vos propos, vous êtes venue prendre la température politique ici. Vous êtes ici pour voir le prince, mais pas pour lui faire une cour empressée. Vous préférez regarder de loin qui va emporter le gros lot, en espérant que ce mariage favorisera la paix.

Elle but une petite gorgée de la boisson, et risqua la véritable question à poser :

- Que vous apportera donc la paix ?
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
Mar 9 Juin - 16:05
Vivienne de Valmar
Vivienne de Valmar
21
Marquise par procuration
Le prince et la guerre étaient mineurs pour elle, mais un bon sujet pour prendre la température. Ces motivations étaient bien autres, mais ne pouvaient être étalées de façon aussi légères, d'autant plus quand elle empruntait une identité qui n'était pas la sienne. La marquise considéra longuement la marchande, fallait-il qu'elle en vienne à lever ses doutes ? Que pouvait-elle lui apporter ? Que risquait-elle à lever le doute ?

- S’il y a mariage oui, le fruit d’une âpre négociation, répéta-t-elle en regardant l’homme qui se dirigeait vers elles sans doute pour les aborder. Quelque chose sur ses intentions lui disait qu’il n’était pas un simple invité. Cette intuition se confirma bien vite lorsqu’il se présenta.

- J’espère qu’on ne vous a pas parler d’amputation ou que sais-je ? Lança Vivienne amusée au médecin royal en se rappelant des paroles exagérées du baron. Les nobles qui étaient autour de moi ont failli défaillir à la vue du sang, mais n’ayez crainte j’ai reçu les soins nécessaires. Elle montra sa main de face comme de dos pour lui présenter la qualité de ces derniers. Je vous remercie tout de même d’être venu jusqu’à moi, reprit-elle en inclinant légèrement la tête en signe de reconnaissance et attendit que ce dernier se retire avant d’être de nouveau entrainée.

Elle accepta le verre qu’on lui tendit, mais ce dernier resta sagement en main. Si elle devait de boire à chaque fois qu’on lui en proposait un, la dame de Valmar sentait qu’elle n’allait jamais parvenir à la fois de cette soirée sans devoir desserrer son corset pour ne pas défaillir (et peut-être devra-t-elle vraiment se faire ausculter par cet homme). Les robes à la mode à la capitale n’avaient pas la même liberté et légèreté de celle du sud qui étaient considérée comme osées par la fine cotonnade ou soierie qui dévoilait des formes presque à nues. Son regard se perdit au loin à travers la fenêtre. La capitale s’étalait floue du fait de la buée et des petites lumières semblables à de minuscules lucioles commençaient à apparaître.

- La satisfaction d’avoir été témoin d’une paix tant attendue je suppose ou la perspective d’un nouveau marché à s’emparer. Il faudra bien reconstruire ce pays meurtri après tout, reprit-t-elle après un silence de courtoisie.

Son air sonnait désintéressé bien qu’au fond de ses yeux une lueur était apparue. Pivotant de trois-quarts vers la marchande, elle finit par céder un peu de terrain, mais ne lâcha pas la bride pour autant, testant par la même occasion la patience de cette dernière :  

- Il y a un peu plus d’un mois, j’ai envoyé l’un de mes serviteurs récupérer chez vous un objet difficile à obtenir. Il s’agissait d’une peinture d’origine estanaise relatant les exploits guerriers d’un homme célèbre du clan de Varangr : un impressionnant rouleau de peau de deux mètres cinquante de longueur. Assez intéressant je dois dire et qui a fait bonne impression. J’imagine que ce ne fut pas une tâche aisée pour vous, les estanais restent relativement fermés lorsqu’il s’agit de céder un morceau culturel à un étranger...
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
Sam 17 Oct - 17:00
Clémence Derffel
Clémence Derffel
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Avide lionne
Le simple fait que son interlocutrice répète ses mots indiquait à Clémence qu'elle n'avait pas tant de chose à dire sur le sujet du prince. Elle avait donc bien raison sur ce point, la personne royale ne l'intéressait pas. Le pouvoir politique ne l'intéressait pas. En revanche son propos sur les conséquences de la paix : reconstruction nécessaire du pays, interpella évidemment la femme d'affaires qui sommeillait en elle.

- Je serais curieuse de savoir par quel moyen vous espérez profiter de la reconstruction du pays. Le marché du bois pourrait faire l'affaire, celui de la pierre de carrière également, pour ce qui est de construction de bâtiments, de villes entière, qui sont en ruines aujourd'hui à la frontière. Mais peut-être avez vous autre chose en tête ?

Clémence écouta ensuite son interlocutrice lui rappeler une demande bien particulière qu'elle avait eu à traiter. Certes, elle n'avait pas oublié ce colossal rouleau de cuir, qu'elle avait fait transiter sur pas moins de quelques milliers de kilomètres pour le faire livrer, intact après son périple, au domaine de ... Valmar. Clémence sourit d'un air malicieux.

- Je garde toujours mémoire de mes clients exigeants, mademoiselle de Valmar.

Elle prononça ce nom plus bas. Si sa compagne prenait tant de précautions à le dissimuler, il aurait été indélicat de le lancer à la ronde, et ce n'était pas à elle, qui aimait tant les secrets, de révéler celui-ci.

- Je me souviens donc parfaitement de cette commande et du lieu de sa livraison. Je dois dire qu'effectivement, ça n'a pas été facile de l'obtenir, mais j'ai envoyé mes meilleurs prospecteurs. Ils savent l'art de la persuasion mieux que personne.
Re: 19h30 - Invitation à danser | Clémence
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