Thony avait été choisi pour effectuer le premier entretien de la soirée, ils devaient lui faire confiance. Enfin c'était surtout pour qu'il se mette à faire quelque chose de concret en tant que Manteaux Blancs. A part, taper la discussion et avoir bu un verre de vin et une coupe de champagne, il n'avait rien fait de spécial depuis le début de la soirée. ( Du reste, heureusement qu'il ne sentit plus les effets de l'alcool. )
Mais, on lui avait donné par n'importe quel travail, c'était celui de maintenir un interrogatoire. C'était l'un des rares fois où il était vraiment sérieux car il avait maintenant une grande responsabilité. Il ne pouvait faire l'erreur de laisser entrer un assassin, et de mettre en danger la vie de tous les invités ainsi que celle de la famille royale. Et puis, il pourrait dire au revoir à sa carrière de militaire et retrouver à l'ennuyeuse vie de marchand de tissus de son père.

Il ouvrit la porte du salon et invita l'homme à rentrer dans la pièce :

- Veuillez rentrer.

Il laissa le "suspect" rentré en premier, puis Thony pensa à fermer la porte derrière lui.
Il avait choisi un salon comportant aucune autre ouverture que la porte d'entrée. De plus, il avait toujours son fleuret sur lui. L'endroit n'était illuminé que par les flammes de la cheminée.

Il ajouta :

- Asseyez - vous.

Lorsque l'homme prit place, Thony resta debout face à lui et commença d'un voix assez ferme :

- Je ne vais pas y aller pas quatre chemins. Pour quelle raison avez - vous des armes sur vous ?

Sebastian suivit l'autre garçon. Il aurait sans doute dut laisser les armes avec son cheval mais il n'avait pas envie de se les faires voler. De plus il avait besoin de protection le temps d'arriver au château. Il regarda l'homme et entra à son ordre lisant sur les lèvres. Sa sourdité l'avait cependant empêcher d'entendre la partie où il devait s'asseoir.
Il observa la pièce. Elle était bien faite. Un assassin risquait d'être plus facilement en danger ici que dans la plupart des autres endroits du palais.

L'homme joua doucement avec sa bague pensif puis doucement releva les yeux vers l'homme lisant la question qu'il posait. Sa posture se voulait ferme et autoritaire. De plus il avait autre chose à faire de sa soirée que de la passer en compagnie de cet homme. Il resta donc face à lui et parla doucement:

- Je suis venu à cheval. Depuis de très longues heures. J'avais besoin d'avoir une sécurité au cas où je ferais certaines mauvaises rencontres. De plus étant sourd je les est garder sur moi comme toujours afin de me protéger au cas où.

Il ne dit rien de plus regardant l'homme dans une position calme et très neutre.

Le fait que l'homme ne c'était pas assit sur un des fauteuils comme demandé toisa un peu plus le doute chez Thony. Peut-être voulait-il ne pas avoir l'impression d'être "commandé", l'homme aurait eu le même sentiment à sa place.

Même face à son ton ferme, son interlocuteur répondit tranquillement. L'information sur sa surdité lui fit sentir un peu bête, il comprenait maintenant la raison que l'homme ne s'était pas installé.

Un air de vérité se faisait ressentir dans ses paroles, ce qu'il le soulagea dans un sens. En effet, la capitale de nuit était rempli de personnes qui avaient souvent des idées malsaines. Il pouvait encore se rappeler d'un soir où il avait dû "corriger" deux bandits agressant un jeune homme. Donc il pouvait largement comprendre sa décision d'avoir pris sur lui de quoi se défendre.
Mais il aurait dû ne pas oublier de les laisser avant de rentrer au palais, les gardes noirs étaient extrêmement pointu sur la réglementation. Heureusement que Thony ne l'était pas, sinon il ne pouvait imaginer l'entretien avec un garde noir. L'homme aurait sûrement fait un aller ( sans retour ) aux cachots.

Il se contenta de dire :

- Je vois

Pourtant, Thony ne se senti pas encore près à le lâcher de leur interrogatoire. Il lui demanda en articulant pour lui faciliter la compréhension :

- Vous êtes venus seule ?

Il entendit sa réponse, puis reprit :

- J'imagine que vous êtes venus seulement pour jouir du charme des festivités.

L'homme regarda calmement le garde qui semblait toujours aussi méfiant. Après tout il pouvait le comprendre. Il n'était pas d'ici. Ou plutôt plus d'ici depuis tellement longtemps qu'il ne se rapellait plus de grand chose de cette ville. Ville qui avait pourtant vu ces plus jeunes années. Son envie de rencontrer sa sœur ne fut que plus importante.

Perdu dans ses pensées il se reconcentra en voyant les lèvres de l'autre homme bouger. Il devait éviter de faire ce genre de chose. Cela pouvait être très mal pris par l'homme devant lui. Il écouta calmement ses questions en restant face à lui toujours debout. Il piétina légèrement afin de se dégourdir les jambes. Ces journées les avaient rendu lourdes. Puis doucement il prit la parole

- Oui. Je n'ai que ma jument. Mon épouse n'est plus de ce monde. Après une attaque de brigants.

Il s'arrêta un instant regardant son alliance et ajouta en regardant de nouveau l'homme

- Non pas uniquement. Après ce drame j'avais besoin de retrouver mes racines que j'avais quitter il y a longtemps. Ma famille vit ici.

Il savait qu'il était inutile de mentir. Il ne voulait pas risquer sa vie ou sa liberté stupidement. Il n'avait pas de temps à perdre avec de tel futilité.

- Oui. Je n'ai que ma jument. Mon épouse n'est plus de ce monde. Après une attaque de brigands.

A ce moment-là, Thony se sentait chanceux de ne pas avoir (pour l'instant) connu le décès d'un être cher. Il trouvait détestable qu'il existe en ce monde des gens capables de tuer sans aucune pitié. Il détestait au plus haut point ce genre de personnes, il souhaiterait une seule chose à leur égard : "Leur péter la gueule !"
Malgré qu'il devrait garder son sang-froid devant lui, il se montra compatissant :

- Je suis désolée pour votre femme.

Puis l'homme avoua la raison de sa venue, le Manteau Blanc apprécia la sincérité de ces propos. Il ne sentit à aucun moment qu'il doutait sur ces paroles, pour lui il n'avait rien à signaler chez cet homme. Cependant, il hésita un moment avant de le laisser partir, il ne pouvait faire l'erreur. Il avait sa carrière et surtout des vies en jeu.
Mais après réflexion, il finit par dire :

- Je ne voie rien de douteux à vos propos.

Il ouvrit la porte du salon :

- Je vous autorise à entrer au bal. Par contre, vos armes ne vous seront rendus qu'à votre sortie. J'espère que vous comprendrez. Sur ce, bonne soirée.

Thony ferma la porte derrière lui avant de rejoindre la salle de bal. A peine partie, il se demandait déjà à quel boisson allait-il prendre cette fois-ci.