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19H10 - Au buffet d'un roi de l'ouest
Jeu 30 Avr - 5:12
Eïdys Snarfsdóttir
Eïdys Snarfsdóttir
28
La Main de Fer
Le garde en effectuant une fouille au corps, dans une sobriété professionnelle, finit par trouver entre les plis de son manteau, bien sanglé à sa ceinture le souvenir qu’elle portait sur elle depuis presque un an déjà. Eïdys avait prit soin de l’enrubanner comme jamais elle ne l’avait fait, mais ça n’avait pas servi en grand-chose… Les sangles ont été défaites et le paquet confisqué. Rien de grave, et elle n’en avait pas réellement besoin. A moins que… Non, dans tous les cas c’était même mieux ainsi. Elle prit le temps de remercier l’homme en armure noir et entra dans le palais.

Tout brillait. C’en était aveuglant. Des miroirs, des dorures et des lustres le décor pourrait presque se résumer à ça, du moins à ses yeux. « Attend, Eïdys, t’oublies… ça » Mildhern fouilla dans une de ses poches pour en sortir deux bandes de cuir noir souples avec deux trous : des masques improvisés avec ce qu’elles avaient sous la main. Ceux du commerce local n’étaient pas… assez estanais. Elles les mettaient par pur formalité, il n’allait pas y avait énormément de voyageur de l’est, alors masquées ou non, on les reconnaîtraient certainement sans mal. Eïdys tira un peu dessus pour vérifier la solidité avant que Mildhern ne l’aide à l’attacher derrière son crâne. « Merci Mild’, c’est parfait » Décidément, on ne pouvait rien lui reprocher, et surtout pas pour les travaux de tannerie, même avec des outils rudimentaires elle arrivait à bien faire. Leur premiers pas dans la salle de bal marquèrent le moment de leur séparation, dans un simple hochement de tête entendu.

Eïdys fit rapidement le point sur ce qui l’entourait. Des couples dansaient, sous des pluies de médisances et de gloussements de courtisanes, aucun faux-pas n’était pardonné ce soir. Et la musique ? Comment pouvaient-ils apprécier des rythmes si… lancinants. Déjà que ce genre de festivité ne l’intéressait pas particulièrement chez elle, ici c’était décuplé. Elle allait même faire comme chez elle en pareil cas : tourner autour du buffet avant de finir par sortir en attendant la suite. De toute façon, ce n’était pas sur la piste que les conversations intéressantes se tiendraient. Elle se glissa donc dans la foule, la traversa sans trop de complication. L'unique étant la collision avec un homme et dont les yeux annonçaient un « Désolé, je ne vous avais pas vu » l'avait passablement agacée mais elle ne répliqua pas. Elle n’en eu même pas le temps à vrai dire, il s’écarta bien vite devant tout le cuir qu’elle portait. Arrivée sur place, devant la nourriture suintante de graisse et de sucre, elle ne perdit pas un moment et commença à piocher ci-et-là… mais elle commençait par du léger, de petits fruits confits.
Re: 19H10 - Au buffet d'un roi de l'ouest
Jeu 30 Avr - 6:45
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Le vieux conteur était toujours assis sur sa chaise à côté du buffet. Il la quittait peu, ses articulations le faisant souffrir malgré les opiacés qu'il ingérait quotidiennement. Il faisait désormais quasiment parti du décor et personne ne prêtait plus attention à la vieille branche déposé près des victuailles.

Jildazig était versé dans l'observation de ses congénères, écoutant au passage les quelques bribes de conversations qui s'échangeaient ça et là. Le buffet était pour cela un endroit stratégique où les langues se déliaient parfois entre deux bouchées. Le lieu idéal pour trouver l'inspiration nécessaire à la création de nouveaux contes. L'une des anecdotes des invités l'avait d'ailleurs particulièrement inspirée. Il avait même déjà trouvé le titre : l'olive qui voulait voyager.

Il eut beau être plongé dans ses réflexions, il ne manqua pas d'apercevoir au travers du voile habituel, la femme estanaise. Il n'y avait aucun doute possible quant à son origine: celle-ci affichait clairement la couleur. Le garde n'avait d'ailleurs semble-t-il pas jugé bon de la priver de sa targe qui jurait quelque peu au milieu de tout ce faste.

Il repensa à Beluma partie danser  en compagnie de l'Ambassadeur birlais -qu'il n'avait guère apprecié- et espéra qu'elle n'aurait pas à croiser l'estanaise de si tôt. Quant à Jil, et bien malgré les dernières nouvelles, il était bien trop sociable et bavard pour pouvoir s'empêcher de l'aborder.

- Bienvenue à Lioffel, Madame. Si je puis me permettre je vous conseille les venaisons de cerf accompagnées de leur gelée d'airelles. Un pur délice.

Un sourire bienveillant accompagnait les paroles du vieillard. Il avait eu l'occasion au court de ses voyages de se rendre chez les estanais : de bons guerriers, de bons chasseurs et de bons vivants.
Re: 19H10 - Au buffet d'un roi de l'ouest
Jeu 30 Avr - 13:19
Eïdys Snarfsdóttir
Eïdys Snarfsdóttir
28
La Main de Fer
Elle se délectait de chaque pointe de sucre qui arrivait à ses papilles. Eïdys avait toujours aimé les fruits, et on ne pouvait pas dire que les arbres des plaines de l’est en apportaient de si bon. Quand une voix prés d’elle la tira de ses rêveries. Une voix proche ne voulait pas dire que l’on s’adressait à elle. Et, a bien y réfléchir, on n’avait pas tenté d’engager la conversation avec elle de son propre chef depuis qu’elle était dans ce pays. Mais, après avoir souhaité la bienvenue, la voix continua. Un curieux ?

Elle se tourna et se lécha une lèvre goût fructose. Il y avait là un vieil homme barbu et jovial. Elle ne pu s’empêcher de lui sourire, il dégageait quelque chose qui y poussait. Et voilà qu’une gène commençait à se faire sentir. Il n’y avait là aucun enjeux. Rien de la guerre. Ni de l’économie. C’était une discussion mondaine qui allait s’engager.

Aller on respire, c’est juste un vieux… c’est comme un entraînement.

- Je… Eh bien merci, vous êtes la première personne à me le souhaiter. Par contre, je vais éviter le gibier pour l’instant, on en a déjà pas mal par chez nous… et il y a des choses plus exotiques.

Elle chercha des yeux une cuillère propre, prit un peu de la gelée d’airelle et détailla son vis-à-vis en savourant l’acidité des petites baies. Un masque couvert de plume, une canne et un collier… Elle avait l’impression d’en avoir déjà vu de semblable, humm mais où donc ? Le reste était assez classique pour un Lioffelois et sans grand intérêt. Elle avait cru retenir que c’était aux hommes de se présenter en premier à Lioffel, mais peut-être pas après tout.

- Oh, désolé, Eïdys Snarfsdóttir, enchantée… Je peux vous poser une question ? Je… ne vous intimide pas ?

Elle fronce les sourcils dans un air soucieux voir préoccupé. A force de voir les gens se pousser devant elle, elle avait finit par ci habituer, parfois même à s’en amuser, mais c’était un sentiment étrange que celui de faire peur à tout le monde simplement en marchant, bougeant, parlant, etc... pour ainsi dire : en étant. En tout cas c’était toujours mieux que les regards dédaigneux que pouvaient avoir certain noble (quand elle était loin).
Re: 19H10 - Au buffet d'un roi de l'ouest
Sam 2 Mai - 0:03
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
La jeune femme semblait tout compte fait plus portée sur le sucrée que sur le salé. Il aurait dû s'en douter après tout. Ce n'était pas vraiment des saveurs très communes dans l'est. Elle aussi était bien jeune. A peine plus âgée que la petite Emmanuelle récemment quittée. Il s'agissait pourtant là de deux jeunes femmes que tout opposait.

- Oh et bien si vous préférez le sucré, il paraît que les beignets au miel sont délicieux. En tout cas, ils ont eu beaucoup de succès ! Un serviteur est déjà venu deux fois afin de remplir les plats qui ne contenaient plus que des miettes

Il eut un petit rire en la regardant prendre une petite cuillère de gelée d'airelles. Tout cela semblait parfaitement nouveau pour elle. Elle le détailla des pieds à la tête. Il l'observa également.  Elle se présenta alors en bredouillant des  excuses avant de lui poser une question.

Jil était habitué des questions. Il en recevait à peu près autant qu'il s'en posait lui même. Il était toujours aussi enrichissant d'y répondre que de les poser. Et cette dernière reflétait particulièrement son interlocutrice.

- Est-ce parce que vous ne portez pas de robes aux couleurs printanières que je le devrais?

Le vieillard esquissa un petit sourire amusé.

- La cape ne fait pas le pèlerin. Je ne vois en vous qu'une jeune demoiselle estanaise venue profiter des festivités organisées par le royaume voisin. N'est-il pas bien triste que de n'avoir peur d'une différence de tissus et de coutumes ? Car nous sommes tous identiques sous ces déguisements n'est-ce pas?


Certains portaient même déguisement sur déguisement. Déguisant même leurs intentions réels. De vrais comédiens qui vivaient leur vie comme une pièce de théâtre. De la comédie à la tragédie, il n'y avait parfois qu'un pas.
Re: 19H10 - Au buffet d'un roi de l'ouest
Sam 2 Mai - 1:37
Eïdys Snarfsdóttir
Eïdys Snarfsdóttir
28
La Main de Fer
À la vue des beignets dégoulinants, bien qu’alléchants, une image se superposa. Celle de Jorik – son mari – les doigts luisants de gras et du miel plein la barbe. Ce n’était pas le pire qu’elle côtoyait – et heureusement – mais c’était celui qu’elle devait supporter le plus. Elle y était habituée mais son attention se détourna dés l’instant du plat de pâtisserie.

- Je retiens votre recommandation pour plus tard. Et le remercia d’un sourire franc.

Elle n’avait rien à ajouter et ce qui venait ensuite était plus intéressant. Plutôt qu’un échange de goût, ils échangeraient des pensées. Elle jeta un œil à son manteau, le trouva toujours bien plus élégant que n’importe-laquelle de ces robes à froufrous, volants ou dentelles qui s’agitaient, tournoyants quelques mètres plus loin, au gré de la musique. Relativement calmée, fessant abstraction des rires et des pas glissé ou sauté – mais gardant un œil sur Mild’ – elle lui répondit en haussant un sourcil et après une respiration.

- Je ne le crois pas, vieil homme, (elle avait utilisé le mot estanais, non qu’elle pensait qu’il pouvait le comprendre, elle voulait juste l’apostropher et ce sans être vexante d’aucune manière.) mais c’est une tendance chez… vos concitoyens que j’ai pu observer : Fuir dés qu’une botte de ''barbare'' apparaît. Nos coutumes inspirent la peur, j’en ai bien conscience, surtout lorsqu’on sait que ce ne sont pas nos paysanscontrairement à vousqui les premiers viennent à l’esprit. Je suis heureuse que l’apparence ne vous braque pas, mais de là à dire que nous sommes tous les mêmes… Je choisis d’y voir une forme de votre sagesse.

Si il n’était pas porteur de tant d’année, elle aurait dit naïveté, mais le respect des anciens était important. Cette sagesse là n’était pas vraiment des plus compatible avec la sienne. Elle en avait perdu le sourire innocent et plein de gêne qu’elle avait lors de la rencontre, non qu’elle ne le trouvait plus sympathique mais ce genre de discours humaniste, elle avait apprit à s’en méfier.

- Et peut-être apprendrais-je l’identité du penseur ? Conclut-elle avec un soupçon de reproche.
Re: 19H10 - Au buffet d'un roi de l'ouest
Sam 2 Mai - 6:47
Jildazig de Farheg
Jildazig de Farheg
32
Il était une foi
Jil ne l'avait pas quitté du regard alors qu'il avait entrepris de lui répondre. C'était une habitude qu'il avait gardé malgré sa cécité partielle qui déposait son voile blanchâtre sur le décor. Il hocha la tête lentement lorsqu'à son tour, elle prit la parole. Il fallait savoir accepter et apprécier tous les points de vues y compris -et surtout- ceux au contraire au sien, car tous avait un fond de vérité. De ses nombreuses années et innombrables rencontres, Jil en avait ressorti que si personne n'avait bien souvent complètement raison, personne n'avait complètement tord non plus.
Malgré le respect dont elle faisait preuve, il pouvait sentir la tension et le feu bouillonnant qui commençait à se déverser dans ses veines. Le vieillard avait l'habitude des coups de sang estanais qui pouvait aussi bien finir choppe au poing que poing dans la figure.

- Les Lioffelois n'ont pas tous l'ouverture d'esprit qu'il devrait je le crains. Je me prénomme Jildazig de Farheg, Eïdys fille de Snarff. Mais, mes amis m'appellent Jil ou, bien souvent, vieux Jil maintenant.

Il étouffa un petit rire en songeant à ses désormais nombreuses années d'errances. Il en avait vu grandir,  naître et mourir des amis...

- Mais ne vous fiez pas à mon nom. Je ne suis qu'un conteur vagabond.

Il resserra ses doigts autour de sa canne d'olivier.

- Vous devriez songer à retirer votre manteau si vous comptez profiter des plaisirs de la Salle de bal. L'atmosphère ici est proprement étouffante.

Et il n'y avait qu'avoir le front luisant de l'homme pour s'en convaincre. Dans cette pièce close et bondée où s'activait foule de danseurs depuis une bonne heure, l'air commençait à prendre des airs tropicaux. Ah! Ce qu'il aurait aimé visiter l'archipel Denaoï. Son mal de mer serait décidément le seul et unique regret qu'il garderait de cette vie bien remplit.

- Êtes-vous venue en qualité d'Ambassadrice dans ce pays barbare aux goûts vestimentaires plus que douteux ? demanda-t-il mi-amusé mi-moqueur mais toujours bienveillant.

Si telle était le cas, il ne lui restait que quelques heures pour mettre un peu d'eau dans son vin. Ou dans sa bière. Jil quant à lui arrêta un serveur pour obtenir un quelconque rafraîchissement de peur de finir aussi déshydraté que sa canne.
Re: 19H10 - Au buffet d'un roi de l'ouest
Sam 2 Mai - 23:36
Eïdys Snarfsdóttir
Eïdys Snarfsdóttir
28
La Main de Fer
Ce Jildazig était doué d’un talent certain pour apaiser les esprits échauffés. Il ne s’étendait pas sur le superflu, continuait d’écouter avec attention et de répondre avec calme. Eïdys soupira, maudissant un tempérament trop conflictuel. Des traits que l’on attribuait volontiers aux estanais c’était sans nul doute celui qu’elle portait le plus. Elle admirait le flegme du vieil homme.

- Bien, Jildazig, les présentations sont faites, peut-être un jour j'aurais la chance de vous appeler Jil.

Selon elle, l’ouverture d’esprit n’était pas forcement chose enviable. Mais après ce coup d’éclat elle ne le releva pas. Il avait raison, rien ne servait de s’évertuer à jouer à qui avait la plus grosse raison au milieu d’une telle soirée. C’était vain. Et ces prémices d’incident désamorcés la forcèrent à se reprendre, si ce n’avait pas été un sage, tout aurait pu mal tourner. Qu’avait-elle dit à Mild' juste avant d’entrer ici ? « n’agissons pas de manière inconsidérée ». Il n’avait fallut que quelques minutes et l’ombre d’un reproche qui frisait sa susceptibilité pour qu’elle en vienne à envisager une confrontation. Elle n'avait pas hausser la voix ni parue réellement énervée, elle en était sur, mais un œil alerte pouvait voir sans mal au delà du paraitre. Ça lui servira de leçon pour la suite de la soirée.

Merci, vieux Jil.

Non, elle ne s'autoriserait pas encore ces familiarités à haute voix, mais dans sa tête, elle le pouvait bien. Elle reprit avec un sourire naturel – et timide.

- Mon manteau tient chaud, c’est évident, mais ce que j’ai en dessous n’est en rien aussi distingué. Je le garderais tant qu’il n’est pas nécessaire de l’enlever. (Puis, voyant la sueur de l’homme au bord du malaise.) Je venais juste au banquet pour grignoter un peu, j’allais sortir. Peut-être que vous voulez m'accompagner ? Je ne pense pas perdre grand-chose à quitter la salle pour l’instant.

Ce n’était pas pour ce genre de festivité qu’elle était venue. Alors qu’il prenait un verre d’eau, elle lui présenta son bras si il voulait de l’aide pour marcher, et ils partirent vers l’espoir d’un air frais. Sur la route elle répondit aux autres de ses interrogations. Sans s’appesantir sur des détails trop… personnels. Personnels à plus d'une raison.

- Je suis effectivement ici en tant qu’ambassadrice. L’est à tendance à être absent de ces scènes internationales, mais il est important de resserrer les liens avec ses voisins… même si on ne choisit pas ses voisins. (On nota sans mal le retour d’un dédain certain sur cette dernière sentence, mais qui disparu vite.) Vous êtes vagabond vous avez dit ? Vous vagabondez où comme ça à… votre age ?
Re: 19H10 - Au buffet d'un roi de l'ouest
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