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19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Mer 15 Avr - 11:50
Solange de la Contrie
Solange de la Contrie
24
Brebis égarée
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Solange attrapa le premier serveur qui lui tomba sous la main.

- J'ai besoin d'un petit service.

Elle voyait bien qu'il se retenait pour ne pas se boucher le nez. Elle détacha son collier de perles de culture, en cassa le fil avec ses dents et prit une perle qu'elle tendit au serveur. Ce dernier écarquilla les yeux, et leva la main pour saisir l'objet précieux et rare. Solange recula.

- Vous en aurez une deuxième, si vous allez me chercher une femme de chambre, du savon, une serviette large et une chemise de nuit. Ainsi qu'un châle.

Le domestique hocha la tête et fit demi-tour. Solange attendit son retour dans un recoin, nerveuse. Quelques minutes plus tard, l'homme revenait avec une jeune femme interrogative, portant tout ce qu'elle avait demandé sur les bras.

- Que puis-je faire pour vous madame ?

Solange donna sa perle au serveur qu'elle congédia ensuite.

- Venez, suivez-moi.

Elle entraîna la jeune femme dans son sillage qui sentait le poisson et elles sortirent ainsi dans les jardins. Solange n'était venue qu'une fois au palais. Mais elle avait bonne mémoire et de plus c'était dans les jardins qu'elle avait passé le plus clair de son temps. Si les choses n'avaient pas changé, elle connaissait un endroit du jardin qui serait parfait pour la situation. La domestique essayait de suivre son pas alerte. Solange finit par l'aider à porter les affaires qu'elle avait réclamé.

Je suis désolée, de vous demander ça, mais c'est vraiment important.

Les lieux étaient plongés dans la pénombre du soir qui tombait mais la douceur du jour persistait encore. Solange s'enfonça sous la frondaison des arbres d'une allée. Elle s'en souvenait très bien. Son pas était sûr, et il n'y avait encore personne qui s'était aventuré jusqu'ici.

- Vous aurez votre part de perles, ne vous inquiétez pas. Nous sommes arrivées.

Le ronflement apaisant de l'eau annonça ce que les deux jeunes femmes découvrirent au détour d'un chemin. Une haute cascade artificielle formait un petit lac. Au bord, se dressait un kiosque qui se prolongeait en embarcadère. Solange s'y dirigea.

- Il faut impérativement que je me lave, expliqua-t-elle à la domestique en enlevant déjà son masque et ses chaussures. Il faut que je parle au roi ce soir, et je ne peux pas le faire en sentant le hareng. Malheureusement, je n'ai pas la chance d'être hébergée au palais, donc je n'ai que cette solution. Vous voulez bien m'aider ?

Quoiqu'en pensât la domestique, elle hocha la tête. Peut-être voulait-elle vraiment venir en aide à cette demoiselle étrange mais déterminée, ou bien peut-être que la perspective d'y gagner des perles la convaincant plus que tous les mots, toujours est-il qu'elle posa les affaires, et s'attaqua aussitôt à délacer la robe et le corset de Solange.

Bientôt, Solange, conservant tout de même une longue chemise, se glissait en frissonnant dans les eaux calmes et noires du lac artificiel. Alors que munie d'un bout de savon, elle nageait vers la cascade, la domestique s'appliquait à débarrasser la robe de la mauvaise odeur de hareng.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Mer 15 Avr - 15:30
Emmanuelle de l'Occitane
Emmanuelle de l'Occitane
56
Baronne libre comme l'air
Emmanuelle regarda autour d’elle, essayant de trouver un cavalier pour danser. Elle ne cherchait pas à rencontrer son âme sœur ainsi. Juste, on lui avait dit que la musique et la danse constituaient les principales raisons pour lesquelles les invités étaient ravis d’obtenir cette invitation, un peu comme le cœur des festivités. Aussi, elle aimait bien les cours de danse avec ses précepteurs mais voulait en faire une réelle expérience au bal.
Cependant, les garçons à l’âge proche du sien avaient déjà leur cavalière et les hommes libres étaient pour la plupart trop âgés. Donc, elle décida finalement de visiter le palais, en commençant par les jardins.
Elle remarqua d’abord le ciel noir et les hululements des oiseaux de nuit. Jusqu’ici, Emmanuelle était tellement concentrée sur ce qui se passait à l’intérieur du palais qu’elle n’avait nullement prêté attention à l’extérieur. Elle ignorait même combien de temps s’était écoulé depuis son arrivé. Elle savait juste qu’il devait être entre 18h et 20h, vu qu’elle voyait encore des invités entrer avant de se rendre aux jardins.
Puis, un magnifique paysage s’offrait à elle. Les arbres et les fleurs se réunissaient, dansaient ensemble, présentaient à l’homme le spectacle le plus harmonieux qu’il soit. Ces beaux cadeaux de la nature avaient été maniés avec tant de soin.
La jeune fille sentait alors ses sens se décupler. Elle voyait tout, entendait tout, sentait tout. Elle posait alors les yeux sur chaque recoin, écoutait chaque son, reniflait chaque fleur. Elle observait les alentours dans un état de sérénité qu’elle ne se souvenait pas avoir ressenti auparavant. Lorsqu’un bruit de cascade atteint ses oreilles, elle se dirigea vers sa source, ravie de pouvoir découvrir une chute d’eau.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Mer 15 Avr - 15:37
Amylia Emerrsta
Amylia Emerrsta
16
Amie des oiseaux
Amylia avait suivi la scène de la déconfiture de la jeune femme près du buffet. Elle avait vu comment Nathanael, ce garçon sympathique et étrange avec qui elle avait parlé longuement quelques temps plus tôt, lui était venu en aide en dépit de tous les codes. Elle aurait bien été lui sauver la mise l'air de rien, mais elle préférait se concentrer sur la jeune femme. Elle chercha à repérer Sily pour voir où il était et se fraya un passage parmi les convives.

Se dirigeant vers les jardins, elle était ravie à l'idée de pouvoir vivre un autre de ses rêves. La jeune femme marchait vite et Amylia la perdit vite de vue. Elle observa abasourdie les alentours. Les allées, les sculptures, les arbustes et haies qui répandaient leur ombre mouvante sur le sol, tout était époustouflant.

Des domestiques, un homme et une femme tenant dans ses bras une multitude d'accessoires, se faufilaient discrets comme des chats dans la nuit. Limite, elle pouvait voir leurs yeux briller. En fait, c'était juste la lanterne de l'homme. Elle les suivit en marchant sur la pointe des pieds. Cela lui donna l'impression d'être une espionne et accentua le jeu. Elle se fit un air de conspiratrice en plissant les yeux et en haussant les épaules pour faire rentrer son cou dedans. Elle courut jusqu'à la haie suivante pour se glisser comme une ombre derrière sa proie. Sa respiration se fit plus rapide et elle se rappela qu'elle devait aussi penser un peu à elle et ne pas faire n'importe quoi. Elle le ferait simplement en marchant pour poursuivre sa mission secrète.

Bientôt elle arriva à une clairière - un espace dégagé et sans haie où une cascade se jetait dans un lac - et cela lui donna une idée. Elle décida de contourner l'espace pour ne pas passer à découvert. Elle était maintenant une exploratrice et se plaqua contre une haie pour avancer tout contre elle comme si elle était sur une minuscule corniche. C'était dur mais elle pouvait le faire. L'enjeu était de taille, elle devait tenir le coup. Ensuite, elle franchit un petit pont de bois - imaginaire - qui bougeait beaucoup dans le vide dès qu'elle posa le pied dessus. Elle tremblait de tout son corps en s'accrochant aux cordes du pont suspendu. Pourvu qu'il n'y ait pas de trous. Elle ne voulait finir manger par les bêtes féroces qu'elle entendait hurler sous elle en prévision de la chute de leur proie. Elle sauta en avant pour franchir un gouffre énorme et se retrouva essoufflée de l'autre côte.

Il faut quand même que je fasse attention, je suis avec un corset. Bon sang, j'oublie toujours. C'est pas ma bouée de sauvetage qui va m'empêcher de tenir le coup, d'autant que j'ai beaucoup mangé. Y'a moins de place. Prudence, ce serait dommage de m'évanouir ici au milieu de nulle part.

Au milieu de la jungle. Elle se coupa, tailla, trancha pour se frayer un chemin parmi la végétation luxuriante. Elle s'essuya le visage et sentit le sang couler de sa joue. Pourvu qu'elle n'attrape pas la mort avec cette atmosphère chaude et humide. C'était aussi dangereux que le pont suspendu. Elle se débattit parmi les chauve-souris qui l'assaillaient pour sucer son sang. Il ne manquait plus que cela. Elle n'avait pas amené sa torche. Elle se sentait idiote à toujours vouloir faire la forte prête à braver tous les dangers. Un jour, cela la tuera.

Elle observa autour d'elle. Elle était arrivée au bout de son chemin. La cascade cachant la grotte se trouvait à quelques pas. Une magnifique Naïade s'y baignait presque nue. Amylia l'observa un petit moment impressionnée. Elle n'aurait jamais osé faire cela... elle, la grande exploratrice qui n'avait peur de rien. Pourvu qu'elle n'ait attiré personne dans son sillage. Elle regarda autour d'elle, personne ne pouvait la voir ainsi dénudée. Ouf ! L'honneur était sauf.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Mer 15 Avr - 19:02
Solange de la Contrie
Solange de la Contrie
24
Brebis égarée
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Il y avait des senteurs de jasmin dans l’air et une petite brise fraîche qui venait à peine troubler la surface de l’eau. L’onde glissait sur son corps, froide encore de l’hiver passée. Les rayons de soleil de la journée ne l’avait pas assez réchauffée. Solange s’immergea totalement pour mieux s’habituer, puis elle nagea résolument vers la cascade. L’exercice, trop court, la réchauffa à peine.

Au pied de l’eau qui tombait en un fin rideau, un petit bouillonnement dégageait une brume qui masquerait en partie sa nudité. Autour de la chute, des rochers formaient comme un demi-cercle, comme un bassin protégé. Une baignoire. On aurait vraiment dit que le lieu avait été réalisé à cette intention.

Se redressant dans l’eau, elle détacha ses cheveux qui tombèrent sur ses épaules et elle avança sous le rideau aquatique. La fraîcheur de l’eau ne la surprenait plus, mais sa force était plus élevée qu’elle ne s’y attendait, et elle resta immobile, les yeux fermés, à goûter cet instant de solitude, et de calme dans un palais où les intrigues étaient à l’œuvre.

Puis, elle se frotta vigoureusement avec le savon qu’elle avait emporté pour se débarrasser de la détestable odeur. Elle finit par s’éloigner un peu, propre, et prit le temps d’apprécier le calme des lieux, et leur aspect.

D’un côté du petit lac il y avait les allées et le jardin discipliné par lequel elle était arrivée jusqu’à l’embarcadère, et de l’autre côté, la végétation n’était que luxuriance tropicale et cris d’animaux. Solange se souvenait d’avoir fait quelques escapades, enfant dans cette forêt vierge encore sauvage.

Solange se laissa porter par le courant, flottant sur le dos, admirant les étoiles, jusqu’au moment où elle entendit une branche craquer du côté jungle. Elle sursauta et s’approcha de la berge pour profiter de l’abri des roseaux. Ne laissant dépasser que sa tête, elle scruta les ténébreuses frondaisons. Elle avait passé de longs après-midis à chasser. Les bruits de la forêt lui étaient familiers et ce craquement lui criait la présence d’un être humain dans les parages. Et Solange n’était pas exhibitionniste pour deux sous.

Le cri d’un primate rompit brusquement le silence et elle vit une ombre sauter de branches en branches. Sans doute un singe en quête de cacahuètes. Mais Solange attendit encore. Un autre craquement se fit entendre peu après, et Solange distingua une silhouette qui approchait.

⚔⚔⚔

La domestique avait quelques tours dans son sac pour désodoriser et laver une robe sans la tremper entièrement. Elle les mit vigoureusement en pratique alors que Solange se baignait. A l’abri du kiosque, elle s’était placée de façon à garder non seulement un œil sur le lac – pour être prête à accueillir la jeune fille dès son retour, et la sécher – mais aussi sur le chemin qui conduisait à l’embarcadère. Il ne s’agissait pas qu’on surprenne Solange à se baigner ainsi.

En soi, il ne semblait pas à la femme de chambre improvisée lavandière que la baignade était interdite, mais c’était tout de même quelque chose de risqué un soir de bal. Tant de monde pouvait venir se balader par là. Et puis si quelqu’un arrivait, elle ne doutait pas que le troupeau suivrait, ces nobles étaient tous de vrais moutons.

Au moins la situation valait le coup : d’un côté elle pouvait gagner des perles qui lui assureraient une assez belle vie, elle pourrait même démissionner de son post au palais, et d’un autre côté, elle aurait une histoire amusante à raconter.

La domestique releva brusquement la tête de son ouvrage qui était presque terminé. Elle avait cru voir un mouvement là-bas, sur le chemin. Elle posa la robe sur le sol, bien étalée pour qu’elle sèche plus rapidement, et se leva. Elle s’avança sur le chemin, se disant qu’en allant au-devant d’un quelconque intrus, elle protégerait la jeune fille qui se baignait.

- Qui va là ?
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Jeu 16 Avr - 16:35
Janek Morgansteir
Janek Morgansteir
7
Corbeau mortel
Janek était enfin sortie de son entretien auprès du roi. Il retourna auprès des invités observant les alentours avec intérêt. Alors qu'il arrivait dans la foule il entendit un grand fracas et remarqua directement la cause. Il s'avança discrètement à un endroit ou il pouvait observer l'action. Il reconnut immédiatement le garçon venant en aide à la femme bien maladroite. Lui. Il c'était rencontré dans la maison close il y avait bien longtemps. C'était donc lui. Cela risquait de changer beaucoup de choses.

Il observa l'échange et un léger sourire pris place sur ses lèvres. Cette fille était vraiment très maladroite. Il piquait aussi sa curiosité. Après tout Nathanael n'avait aucune manière. Et cela ne sembla pas la dérangeait.

Il l'entendit dire qu'elle avait besoin de se remettre dans de bonne conditions et s'éclipsa discrètement décidant de se diriger vers la cascade afin de préparer le reste de la soirée. Ces années de vie au palais étant jeune lui avait laissé une mémoire très nette du chemin à parcourir pour y arriver. Il marcha tranquillement observant les somptueux paysages et siffla caressant son corbeau qui vint se poser sur son épaule. Il s'assit doucement sur les rochers à mi hauteur sur la cascade et caressa doucement le corbeau profitant de ce moment de calme.

Au bout de très peu de temps, il vit la jeune maladroite de tout à l'heure arriver. Celle ci se dirigea dans l'eau sans doute pour paraître plus présentable par la suite. Janek fit mine de ne pas l'avoir alors que celle ci se rapprocher de la cascade et était à porter de voix. Il s'occupa du corbeau et la regarda s'éloigner.

Une fois la jeune femme partie, il sortit sa flûte puis se mit à jouer son air favori. Un air qu'il avait inventé ici allant parfaitement avec ce magnifique endroit.
Ceci lui donnerait peut être l’occasion d'aborder la jeune femme si elle l'entendait encore.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Sam 18 Avr - 18:52
Emmanuelle de l'Occitane
Emmanuelle de l'Occitane
56
Baronne libre comme l'air
Avant de suivre le bruit, Emmanuelle avait vérifié s’il y avait un chemin pour éviter de se perdre dans les broussailles et le noir. Il y en avait effectivement un qui semblait mener vers la cascade. Cependant, elle arrêterait de le suivre s’il l’en éloignait trop. Elle suivait donc le chemin, admirant les végétaux assombris dans la nuit.
- Qui va là ?
Tirée de son euphorie, Emmanuelle s'arrêta. Une voix lointaine et féminine semblait provenir du chemin et s’adresser à elle. Pourtant, elle ne voyait personne. Son imagination lui jouait-elle des tours ? La jeune fille inspira avant de répondre un peu fort :
- E... Emmanuelle de l’Occitane. Et vous ?
Le son d’une flûte la fit sursauter. La jeune fille ne vit que des ombres autour d’elle. Cependant, elle commença à se détendre, aidée par la douce musique. Évidemment qu’il y avait d’autres personnes aux alentours. Après tout, elle se trouvait dans les jardins royaux. Elle s'avança dans le chemin, espérant y trouver celle qui lui avait parlé.
- Est-ce vous qui jouez de la flûte ? lui demanda-t-elle encore fort. Si oui, c’est magnifique, ce que vous jouez.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Dim 19 Avr - 17:47
Amylia Emerrsta
Amylia Emerrsta
16
Amie des oiseaux
La Naïade ignorant qu'elle était observée, nageait inconsciente d'un danger quelconque. Et si un monstre se cachait dans le bassin. Il allait surgir d'un moment à l'autre la gueule grande ouverte et la gober toute crue. Ou alors, cela pouvait être un tueur caché au dessus de la cascade qui attendait le meilleur moment pour souffler une flèche empoisonnée avec sa sarbacane. Amylia examina les lieux plus attentivement. Si elle devait sauver cette sirène aux long cheveux miroitant à la lumière de la lune et à la queue aux milles reflets, elle devait connaître d'où viendrait le danger. Elle ne voyait rien de bien impressionnant. Et le sommet de la grotte était invisible d'où elle était. Il lui faudra sans apeurer la belle se dégager l'angle de vue nécessaire pour ce faire.

En attendant, elle continua d'observer la sirène qui se rapprochait de la grotte. Au moins, s'il y avait quelqu'un sur le rocher, elle en serait protégée. Complètement ignorante du danger qu'elle courait, la sirène se redressa dans toute sa splendeur. Totalement différente de la jeune femme du buffet, Amylia rêva sur la silhouette qui était musclée et non maigrichonne comme la robe l'aurait laissé penser.

Moi aussi, j'aimerai avoir les muscles ainsi ciselés. Je pourrais taillader mes ennemis avec habilité. Je repousserais, je pourfendrais, et on me respecterait.

Au lieu de cela, Sily se moquait toujours d'elle quand elle essayait de se battre. Pourtant son professeur soulignait son ingéniosité à défaut de sa force. Bien-sûr son côté imprévisible était une force mais comment elle pourrait se défendre dans la vie réelle. Son maître d'armes lui faisait forcément des courbettes et des traitements de faveur puisqu'elle était une fille. Une pauvre petite fille délicate et sans défense. Heureusement qu'elle faisait des exercices toute seule en se créant des aventures à longueur de temps. Cela regonflait son blason et elle se sentait moins nouille. Elle se musclait aussi un peu. En tout cas, elle n'avait pas le physique de Frustine et cela lui convenait parfaitement.

Quand je serais grande, je veux être comme elle. Peut-être pourrait-elle m'apprendre quelques trucs. Peut-être que si je m'en faisais une amie, elle m'apprendrait tout ce que je voudrais savoir ? Oui mais je suis en situation un peu délicate. Je ne pensais pas la trouver en si petite tenue.

La voir se laver énergiquement avec son savon confirma son appréciation. Elle voulait ressembler à cela. A la fois, une Naïade, une sirène et être taillée comme une guerrière. Amylia espérait juste que  le langage de son idole viendrait agrandir son château et non pas le révéler de sable, sable qui s'écroulerait forcément avec la première vague.

Quand la jeune femme reprit la nage et sembla encline à se détendre, Amylia bougea. Elle commençait à avoir des crampes à rester ainsi. D'autant qu'elle commençait à avoir des remords à observer son idole ainsi. Il fallait qu'elle fasse quelque chose, qu'elle se fasse remarquer, annoncer. Une branche craqua.

Non, pas comme cela ! Quelle entrée fracassante !... Bonjour Ma Dame, j'étais en train de vous mater et j'en suis tombée à la renverse devant votre beauté... Pfff !

La jeune femme s’approcha de la berge à l’abri des roseaux. Seule sa tête dépassait. Heureusement Amylia était encore hors de vue. Comment faire. Elle réfléchit intensément.

Oh ! Dieu de la Bêtise ! Viens moi en aide ! Je t'en supplie en tant qu'humble servante. Donne moi l'idée lumineuse !

Amylia se suspendit à un arbre. Pas facile avec cette grosse robe. Où était passé sa tenue habituelle qui lui permettait de se livrer à toute sorte d'acrobaties. Elle poussa un cri. Elle réussit à changer de branches plusieurs fois avant de s'affaler de tout son long à bout de souffle. Elle se redressa et ramassa quelques brindilles pour les mettre dans ses cheveux. Elle pressa le pas et sortit dans la clairière. Elle fit semblant de se tordre de la cheville et s'étala de façon peu élégante au pied des roseaux, exactement là où se trouver sa Sirène Naïade Guerrière. Elle adorait faire cela, tomber au pied des autres, dans une roulade qui finissait généralement dans la boue, juste dans le but de voir leur tête contrit et désolée. C'était d'un drôle. Ici c'était dans un autre but mais ses petites manigances habituelles avaient aussi du bon pour se sortir de toutes situations.

Sans regarder vers le bassin et avec un air tout apeuré, elle se recroquevilla et gémit. Puis elle tourna la tête et d'une voix fluette, elle demanda à son idole :

-Bonjour, je suis Amylia... et je cherche un chasseur pour...  

Et elle s'évanouit.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Lun 20 Avr - 14:18
Solange de la Contrie
Solange de la Contrie
24
Brebis égarée
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Solange plissa les yeux, une ombre large, un peu comme… une robe ? semblait se détacher du sous-bois. Méfiante, la jeune femme se prépara à plonger. Si c’était encore une de ces mégères de la salle de bal qui la trouvait là, elle ne manquerait pas de tout rapporter à ses copines, et la réputation de Solange serait bien mal en point. Mais finalement, elle n’eut pas à attendre très longtemps pour savoir qui se cachait des les ombres, puisqu’en quelques secondes, une jeune fille sortit de la forêt, se tordit la cheville et vint tomber juste nez à nez avec elle. Solange eut un mouvement de surprise.

- Qu’est-ce que … ?

C’était une fille assez jeune, plus qu’elle en tout cas qui devait avoir vingt ans maximum et qui n’avait pas l’air très bien. Solange l’observa, fronça les sourcils en voyant des brindilles dans ses cheveux. Est-ce qu’elle l’avait vue ? Elle n’avait pas regardé vers elle…

- Bonjour, je suis Amylia… et je cherche un chasseur pour…

Ah si. Elle l’avait vue. Solange soupira, ne sachant comment réagir face à cette inconnue qui semblait avoir besoin d’aide. Mais à la grande surprise de Solange, la question de la réaction ne se posa pas longtemps, puis l’inconnue s’évanouit.

Restant un moment interdite dans l’eau, Solange décida que ranimer la jeune fille était bien plus important que sa pudeur. Elle se hissa sur la rive à et s’agenouilla près d’elle. Comment avait-elle dit qu’elle s’appelait déjà ? ah oui, Amylia !

Elle prit le visage de la jeune fille dans ses mains.

- Amylia ! Tu m’entends ?

Pourquoi s’était-elle évanouie ? Le regard de Solange tomba sur la jeune et généreuse poitrine aussi enserrée dans la robe qu’un saucisson dans ses filet. Maudite mode. Au moins la robe était lacée sur le devant. Solange s’attaqua à la délacer en regrettant de ne pas avoir sa broche qui aurait pu l’aider à couper les fils.

Non, en fait, c’est aussi bien, sinon, j’aurais détruit le tissu, et cette Amylia ne m’aurait peut-être pas pardonné. C’est quoi ce son de flûte ?

Une mélodie s’élevait dans les airs, portée par l’eau du lac depuis la cascade. Alors que Solange tirait sur les lacets qu’elle défaisait un à un, son air s’assombrit. Il y avait un joueur de flûte à la cascade. Ça veut dire que quelqu’un y était peut-être quand elle se baignait. Celui là ne perdait rien pour attendre, et avait même de la chance qu’elle soit occupée ailleurs.

- Allez respire, Amylia ! bon, je te retourne, tu ne m’en voudras pas si j’enlève ton corset ?! hein…

Solange parlait à mi-voix, en se disant que cela aiderait la jeune fille à reprendre conscience.

- Un dernier lacet et c’est bon, tu es libre, ma jolie. Allez réveille-toi !

Qu’est-ce qu’il fallait faire quand le corset était défait et que l’évanouie ne se réveillait toujours pas ? Solange la secoua, en désespoir de cause, et finalement, elle avisa le kiosque qui n’était pas loin, la domestique pourrait l’aider. Frissonnante de froid maintenant qu’elle était hors de l’eau dans sa chemise transparente et trempée, Solange prit Amylia dans ses bras, et avançant prudemment sur les rives, pieds nus, se rendit jusqu’au kiosque.

Quoi ? personne ? mais où est-elle passée cette domestique ? Je ne l’ai pas payée assez cher peut-être ?!

Elle déposa Amylia contre un pilier et se décida à la gifler pour la réveiller.

- Désolée, je n’aime pas ça, mais il faut que tu te réveilles !

Sa main claqua sur la joue de la jeune fille inconsciente et à moitié dévêtue, laissant une légère trace rouge derrière elle. Au moins, cela sembla fonctionner. Solange la vit papilloner. Un sourire éclaira son visage, puis elle réalisa qu’elle était comme nue, et que cette fois, l’inconnue allait certainement le remarquer alors elle se dévêtit complètement en un tournemain et enroula rapidement la serviette de bain autour d’elle. Elle s’agenouilla ensuite de nouveau auprès d’Amylia et lui prit la main.

- Hey ! bienvenue parmi nous ! ça va ?

Qu’est-ce qu’elle cherchait déjà ? ah oui. Un chasseur. Mais pour quoi faire ?
Et la flûte était toujours audible.

***

Une ombre parmi les arbres s’arrêta. La domestique n’avait donc pas rêvé. Elle s’arrêta aussi prudente, jusqu’à ce qu’une voix féminine la soulage de sa crainte.

- E... Emmanuelle de l’Occitane. Et vous ?

La domestique s’avança vers la voix et se retrouva face à une toute jeune fille. C’est à ce moment qu’elle entendit la flûte.

D’où ça vient encore ça ? se demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
 
- Je suis une domestique. Une femme de chambre pour être plus exacte, se présenta-t-elle à Emmanuelle. Et vous pouvez voir à présent, que ce n’est pas moi qui joue.

Le son venait de la cascade qui était accessible par le chemin. La domestique était curieuse, elle s’y engagea donc.

- Surtout, mademoiselle, restez derrière moi, je ne voudrais pas qu’il vous arrive quelque chose.

Une phrase protectrice qui était un bon moyen pour inciter la jeune fille à la suivre. Par là, la domestique se sentait rassurée elle-même, elle ne serait pas seule, et cela aurait aussi l’avantage de l’éloigner un peu du lac où Solange devait encore faire trempette. En arrivant au niveau des rochers, à mi-hauteur de la cascade, elle distingua une silhouette (encore !) mais cette fois indéniablement masculine. Et son sang ne fit qu’un tour !

- Hey ! vous là-bas ! Espèce de voyeur, malotru ! Descendez de votre perchoir ! Non mais ! Vous n’avez pas honte d’épier les demoiselles qui se baignent ! Pervers !

Et elle continua d’abreuver Janek de noms d’oiseaux avant de se rendre compte que peut-être, tout ce langage fleuri choquait la demoiselle qui était derrière elle. Elle se retourna donc vers elle, avec un large sourire rassurant.

- Pardonnez moi mademoiselle. Hum… j’ai laissé une jeune femme dans un kiosque pas très loin d’ici, est-ce que cela vous gênerait d’aller la retrouver ? Dites-lui que j’arrive bientôt, il faut que je m’occupe de ce voyeur malappris avant…
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Lun 20 Avr - 19:06
Janek Morgansteir
Janek Morgansteir
7
Corbeau mortel
Janek entendit plus qu'il ne vit la scène. Ces jeunes femmes étaient plus nombreuses que prévu. Une de celle ci s'était d'ailleurs évanoui. Il avisa un geste pour y aller mais la femme maladroite de tout à l'heure se chargea parfaitement de l'aider. Il continua alors à jouer de la flûte ne disant rien. Il garda le dos tourné à la scène afin de ne pas apercevoir plus que nécessaire de la scène. Le jeune homme ne souhaitait en aucun cas contrarié ses dames.

Or, il semblait qu'il était un peu tard pour cela. Une des jeunes femmes se mit à crier pour défendre celle qu'elle servait. Dès que les mots furent prononcer, le corbeau de Janek, Sky, fondit à travers le ciel et atterri directement dans les cheveux de Solange en croassant à tout va.

Janek cassa son sourire paraissant impassible et arrêta de jouer. Il sauta de rochers en rochers descendant la cascade le plus rapidement possible et ceux avec une élégance redoutable. Il arriva juste à côté des filles regardant fixement son corbeau ne laissant pas son regard s'égarer et retira avec délicatesse le corbeau des cheveux de Solange le posant sur sa propre épaule. Il s'inclina avec respect:

- Madame, veuillez excuser le comportement de mon corbeau. Je jouais de la flûte quand elle a piqué. Je pensais qu'elle chassait mais je vous est aperçu.

Il regarda la jeune femme dans les yeux avec respect.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Sam 25 Avr - 11:39
Emmanuelle de l'Occitane
Emmanuelle de l'Occitane
56
Baronne libre comme l'air
Emmanuelle marchait encore jusqu’à ce qu’elle fit face à quelqu’un. Lorsque cette se présenta comme une femme de chambre, la jeune fille reconnut la voix féminine entendue plus tôt. Bien qu’elle ne tenait aucune flûte, la musique retentissait encore.
Sûrement aussi curieuse de savoir d’où elle provenait, la domestique l’incita à la suivre par une phrase protectrice. Quand elles arrivèrent au niveau des rochers, la brune crut distinguer une silhouette masculine. Elle voulut s’assurer que cet homme jouait bien cette magnifique mélodie.
Mais elle n’en eut le temps. En effet, la domestique hurlait à cette ombre un langage bien fleuri. Une phrase en particulier attira l’attention de la jeune brune. « Vous n’avez pas honte d’épier les demoiselles qui se baignent ! » Donc, une jeune femme se baignait dans le lac. Il pouvait être bien de profiter du lac royal ainsi mais elle trouvait drôle de le faire durant la nuit. En tout cas, cela expliquait certainement la colère de la domestique envers cet homme, et peut-être pourquoi elle voulait savoir qui marchait sur le chemin. Puis, elle s’excusa auprès de la jeune fille de son langage et lui demanda de dire à une jeune femme laissée au kiosque qu’elle reviendrait bientôt.
- D'accord, je vais le faire.
Alors, elle descendit les rochers avec prudence. Quand elle eut fini, elle aperçut une kiosque un peu plus loin et s’en approcha. Dans le kiosque, elle constata la présence de trois personnes.
Une femme blonde portant une serviette de bain s’agenouillait près d’une brune bien mal en point. Un peu plus loin, un homme brun avec un corbeau sur ses épaules s’adressait aux deux femmes, apparemment pour s’excuser. Embarrassée, Emmanuelle tenta de s’adresser à la blonde en serviette :
- Ma… Mademoiselle ? Est-ce bien vous que… que la domestique a laissée ?
Elle attendit sa réponse, espérant ne pas s’être trompée de dame. Finalement, sa réponse la soulagea.
- Ne vous en faîtes pas, mademoiselle, elle arrivera bientôt. Quoique…
Elle tourna la tête vers le jeune homme.
- Est-ce bien vous qui jouiez de la flûte, monsieur ?
Après avoir entendu sa réponse, Emmanuelle reprit rapidement :
- Dans ce cas, elle arrivera tout de suite. Ou du moins, très vite.
Vu la colère de la domestique, elle s’attendait à ce qu’il reçoive un autre flot d’insultes voire des baffes. S’il regardait vraiment la blonde se baigner, il le mériterait. Sinon, il ne lui serait pas aisé de faire comprendre à la femme de chambre - et peut-être aux inconnues - qu’il jouait simplement de son instrument.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Ven 1 Mai - 14:17
Amylia Emerrsta
Amylia Emerrsta
16
Amie des oiseaux
- Tu ne m’en voudras pas … enlève ton corset ?!
Ces mots ne correspondaient pas à ce qu'elle aurait imaginé. Un prince charmant ne commençait pas par délacer un corset normalement quand il rencontrait une jeune fille qui faisait battre son cœur.

- tu es libre, ma jolie.
Sa respiration se fit plus fluide, cela faisait du bien de sentir l'air... mais... cela la détournait de l'essentiel. Son prince charmant la portait. Sa chaleur... il n'avait pas bien chaud le prince charmant. Il était plutôt glacé. Le bougre, qu'avait-il fait avant de la rejoindre ? Faisant fit de tout cela, Amylia se laissa aller dans les bras de son doux prince. Elle l'entendit pester et il y eut un temps où le confort relatif de ses bras fut perturbé par des secousses.

Le pauvre, il s'est pris les pieds dans une branche. Pourvu qu'il ne me fasse pas tomber et qu'il ne me tombe pas dessus.
Amylia ne vit pas la suite. Un violent coup retentit dans sa tête. Un feu envahit sa joue. Elle avait froid... Ah oui le prince était froid...

Le vilain, il m'a donné froid... J'ai mal à la joue.
Ses yeux papillonnèrent. Elle avait du mal à les ouvrir.  

- Hey ! bienvenue parmi nous ! ça va ?
Ce n'était absolument une voix de prince cela ! Ou alors il avait une voix trop féminine... une voix de fausset. Quelle horreur ! Elle était tombé sur un prince de pacotille. Il devait être laid en plus. Ce n'était pas le prince d'ici avec ses cheveux blancs, ses yeux perçants et son sourire ravageur. Celui-là était laid, vilain et froid avec une voix trop aiguë pour un homme. En plus, il était reparti. On ne laissait pas la princesse de son cœur sans surveillance alors qu'elle était mal.

Le prince lui prit la main et Amylia se détendit. Il n'était peut-être pas si idiot que cela ce prince. Il avait dû aller chercher une couverture pour qu'elle n'ait pas froid. Pour sa part, elle aurait préféré le contact de son corps chaud contre elle. Ah mais oui, non, il était froid, cela ne serait pas très agréable, une couverture c'était aussi bien. Mais la chaleur ne venait pas. Il avait dû prendre ce qu'il trouvait sous sa main, un drap. Non, un drap n'avait rien à faire ici. Elle sentait le vent sur sa peau. Elle devait être dehors. D'ailleurs elle avait mal à la tête, au côté gauche. A la fesse gauche plus exactement. Comme si elle était tombée et qu'elle s'était fait un gros bleu... Elle entrouvrit les yeux et observa où elle était. Appuyée contre un pilier dans un kiosque proche d'une cascade. La main qui tenait la sienne était tout ce qu'il y a de féminin, ainsi que les deux jambes qui étaient dessous. La robe était, elle, étrange et ne ressemblait à rien de connu. Tout cela n'était pas commun. Elle fouilla dans sa mémoire. Oh mon dieu ! Elle se souvient de ce qu'elle avait fait. La jeune femme à la cascade, nue comme un ver et pourtant magnifique, son acrobatie sur les arbres qui avait finie par une chute et un bleu, sa merveilleuse roulade pour faire croire à un déséquilibre, qu'elle avait quelque peu raté à priori. Le merveilleux prince foireux était somme toute, la demoiselle au galbe guerrier. C'était elle qui l'avait porté. Quelle costaude ! Cela expliquait le froid. Le froid de la cascade. Elle avait défait son corset, elle se souvient de cette étape. C'était pour cela qu'elle avait froid dans le dos. Cela ne se faisait pas. À moins qu'elle ait perdu connaissance ! Et la chaleur de sa joue ? Amylia porta sa main à sa joue. Sa pauvre petite peau était encore en feu.

- Non mais ça va pas ! Vous m'avez giflée !
Alors que son interlocutrice avait les yeux écarquillés, Amylia se releva d'un bond et la robe tomba sur ses talons, enfin sur ses cerceaux. Le corset à moitié dégrafé se courba en révélant sa poitrine. Se protégeant de ses bras en les croisant sur elle, Amylia hurla :
- Vous êtes une folle ! Moi qui croyait que vous étiez une Naïade, une douce et belle créature, je me rends compte que vous êtes un MONSTRE, profitant des jeunes filles quand elles défaillent. Pourquoi m'avez-vous dévêtue, affreux personnage ?
Alors que la jeune femme fit un pas en avant, Amylia recula et perdit l'équilibre sur le bord du kiosque. Elle se retrouva les quatre fers en l'air dans l'herbe.
- Non par pitié, ne m'approchez pas !
Elle se redressa et s'observa. Une énorme tache s'étalait à l'endroit de sa chute des arbres. Des traces d'herbe devaient correspondre à sa roulade ou à son déséquilibre récent. Amylia se mit à pleurer.

***

Un corbeau atterri dans les cheveux de Solange en croassant. Sursautant et poussant un cri, Amylia compatit. La situation était délicat et cela devait faire mal même si l'oiseau était magnifique. Elle s'approcha pour aider mais cela n'était pas aisé. Elle n'avait pas ses deux mains pour ce faire puisqu'elle tenait sa robe et que l'oiseau s'agitait dès qu'elle s'approchait. Elle souffla de soulagement quand le propriétaire de l'oiseau intervint. C'était pourtant évident qu'il avait un maître puisque ses plumes étaient en parfait état et soyeux.

- Madame, veuillez excuser le comportement de mon corbeau. Je jouais de la flûte quand elle a piqué. Je pensais qu'elle chassait mais je vous est aperçu.  
- Wouah, c'est une fille ! Elle est trop belle, s'enthousiasma-t-elle. Elle a un petit nom ?

Une autre jeune femme arriva et parla d'une domestique.

Ça fait beaucoup de monde là. Non mais, tout le palais va arriver pour nous voir en petite tenue. C'est pas possible, c'est quoi ce royaume ? Il reste plus que le Prince débarque. Ou Nathanaël. Ou pire Sily. Non pas ça. Non je ne veux pas. Sauvez-moi, Solange !
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Sam 2 Mai - 18:00
Solange de la Contrie
Solange de la Contrie
24
Brebis égarée
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Un doux sourire apparut sur le visage de Solange lorsqu'elle vit que la jeune fille - Amylia - avait vraiment repris ses esprits. Bien sûr elle devait être surprise de se trouver là, il n'y avait qu'à voir comment elle détaillait son environnement pour le comprendre. Elle regarda bizarrement Solange, qui remarqua alors la belle trace rouge que sa main avait laissé sur la joue jolie. La jeune femme déglutit. Au moins, ça avait marché non ?

Et puis soudain la physionomie d'Amylia changea, comme si elle venait de réaliser quelque chose qui n'était pas agréable.

- Vous vous êtes évano... commença Solange pour la rassurer.

En vain. Elle fut interrompue par la voix véhémente.

- Non mais ça va pas ! Vous m'avez giflée !

Surprise de cette attaque, Solange se redressa en même temps que son infortunée compagne, qui se trouva fort dépourvue lorsqu'elle en fut dévêtue. Solange rougit légèrement et regarda ailleurs en se disant que franchement toute cette histoire frisait l'indécence. Pensée que devait partager la jeune fille presque en tenue d’Aliès* puisqu'elle se mit à invectiver Solange comme on tartinait de la confiture sur du pain : copieusement.

- Vous êtes une folle ! Moi qui croyait que vous étiez une Naïade, une douce et belle créature, je me rends compte que vous êtes un MONSTRE, profitant des jeunes filles quand elles défaillent. Pourquoi m'avez-vous dévêtue, affreux personnage ?

Il fallait qu'elle lui explique, qu'elle la rassure. Solange ne supportait pas de la voir aussi bouleversée pour si peu, alors qu'elle n'avait rien fait. Ces accusations étaient fausses, et elle se sentait aussi blessée qu'on ne veuille pas lui reconnaître le secours qu'elle avait porté. Elle regarda de nouveau la jeune fille, dans les yeux pour qu'il n'y ait pas d’ambiguïté, et fit un pas en avant.

- Je t'assure, je n'ai rien fait, je voulais juste...

Amylia tomba à la renverse dans l'herbe et refusa tout net son aide. Désemparée, Solange resta figée au bord du kiosque, indécise quant à l'attitude à adopter, hésitante entre la peur de froisser davantage la jeune fille ou celle de la voir encore plus se salir/blesser dans les hautes herbes. Et puis lorsqu'Amylia éclata en sanglot, elle se dit tant pis.

Enroulée dans sa serviette, elle descendit dans l'herbe, elle aussi, et s'avança doucement vers la belle demoiselle en détresse.

- Ecoute, Amylia, je suis désolée, je ne pensais pas que tout ça te... (le tutoiement n'était peut-être pas trop approprié, après tout, elle s'adressait à une inconnue qui était peut-être à cheval sur les principes) ... tout ça vous mettrai dans un tel état. Je... vous vous êtes effondrée devant moi tout à l'heure au bord de l'eau. Je ne pouvais rien faire d'autre que vous aider. Je pensais que le corset vous gênait...

Elle était juste près d'elle à présent. Elle s'assura que la serviette tenait bien autour de sa poitrine et se pencha vers Amylia pour l'aider à se relever.

- Quant à la gifle, c'est... c'est un moyen dont m'avait parlé ma mère pour ramener les gens à la conscience quand ils s'évanouissent.

Elle aida la jeune fille à réajuster tant bien que mal sa robe, et finit par lâcher une demi-plaisanterie :

- Vous garderez un souvenir marquant de notre rencontre, au moins ! mais rassurez-vous, la trace de ma main est déjà partie !

Elles revinrent ensemble à l'abri du kiosque. Solange songeait sérieusement qu'il lui fallait se rhabiller et se demandait où était passée sa domestique. Elle trouva cependant un mouchoir blanc dans une poche de sa robe étalée sur le sol et le tendit à Amylia pour qu'elle sèche ses larmes.

- Au fait, je m'appelle Solange de la Contrie. Et ne t'inquiète pas, on va trouver un moyen d'arranger ta robe ! figure-toi que la mienne sentait le hareng, il y a quelques minutes !

Elle était repassée à un tutoiement qui lui semblait plus naturel sans même s'en rendre compte. Dans tous les cas, elle n'eut pas le temps de s'en apercevoir qu'un oiseau de mauvais augure trouva de bon ton de se planter dans ses cheveux. Cette soirée était décidément épouvantable. Contre toute attente, Amylia l'aida à se sortir des griffes du volatile encombrant.

- Madame, veuillez excuser le comportement de mon corbeau. Je jouais de la flûte quand elle a piqué. Je pensais qu'elle chassait mais je vous est aperçu.

Solange se retourna à la voix, surprise. Non mais ça devenait vraiment n'importe quoi ! D'où sortait-il cet olibrius ? et d'où imaginait-il qu'en n'importe quelle occasion c'était une bonne idée de venir interrompre des femmes pas tout à fait ... habillées ? Malgré le regard prudent qu'il portait sur elles, Solange ouvrit la bouche pour lui dire ce qu'elle pensait de sa présence, mais Amylia la devança, sur une note beaucoup plus insouciante :
 
- Wouah, c'est une fille ! Elle est trop belle, s'enthousiasma-t-elle. Elle a un petit nom ?

Et comble du comble, une autre personne arriva. Une autre jeune fille. Ce n'était plus un kiosque ! C'était un moulin !

- Ma… Mademoiselle ? Est-ce bien vous que… que la domestique a laissée ?

- Oui, mais qui êtes-vous ?

La situation dépassait complètement Solange, et alors qu'elle écoutait les paroles de la nouvelle arrivante, tout en surveillant du coin de l’œil l'inconnu surgit de nulle part, le petit groupe fut interrompu par une furie échevelée, qui arrivait de la forêt et fonçait tout droit vers eux.

Il s'agissait en fait de la domestique outrée, laissée quelques minutes plus tôt près de la cascade et qui revenait faire passer un sale quart d'heure au "malappris" qui l'avait royalement ignorée. La petite bonne femme déboula dans le kiosque, et tout le monde s'écarta sur son passage. Mais elle ne manqua pas sa cible, sur laquelle elle se jeta avec tout l'élan accumulé dans sa course et qu'elle entraîna dans une chute vers l'eau froide du petit lac.

- Espèce de pervers ! Je t'y reprendrai à mater des filles nues ! Quelle honte !...

Le reste se perdit dans un gros plouf et de nombreux glouglous qui laissèrent Solange pantoise un moment, avant qu'elle ne se précipite sur la jetée et aide les plongeurs improvisés à sortir de l'eau vaseuse. La rage de la domestique ne s'était pas beaucoup refroidie.

- Diable de proxénète ! Cochon débauché ! Obsédé pernicieux ! Violeur dépravé ! Vulgaire torchon de luxure ! ...

Et la litanie de continuer tandis qu'elle s'essorait auprès de Solange, pointant un doigt accusateur sur la cible de son courroux. Solange, toujours en serviette s'énerva.

- Bon ça suffit maintenant ! s'écria-t-elle.

La domestique se tut. Et Solange se tourna vers le fauconnier "débauché".

- Monsieur, je vous remercie d'être venu récupérer votre oiseau. A présent, j'aimerais pouvoir me revêtir tranquillement, ainsi que ma compagne, sans que votre présence ne nous indispose. Si vous souhaitez discuter, nous retourneront dans la salle de bal, d'ici peu de temps.

Après avoir réglé le problème avec l'homme, elle se retrouva dans le kiosque avec une domestique trempée et vaseuse, une jeune fille dont la robe n'était pas vraiment en place et une autre qui pour le coup devait se demander où elle était tombée. Solange prit les choses en main, cela n'avait que trop duré.

- Bon, vous, dit-elle à la servante, vous allez aider mademoiselle Amylia avec sa robe, il faut faire disparaître les tâches et réarranger tout cela. Et vous, reprit-elle sur un ton moins autoritaire, Emmanuelle**, c'est bien cela ? auriez-vous la gentillesse de m'aider à me revêtir aussi. Je suis désolée de vous avoir entraînées là-dedans.

A la base, ce devait être une simple baignade.

__________________

*l’Ève lioffeloise Wink
**Je considère qu'elle a eu le temps de glisser son prénom à Solange entre-temps.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Dim 3 Mai - 20:11
Emmanuelle de l'Occitane
Emmanuelle de l'Occitane
56
Baronne libre comme l'air
Les deux femmes étaient embarrassées. En effet, la blonde tenait une serviette sur elle et la robe de la brune ne tenait pas en place. De plus, un homme brun s’était adressé à elles. Sa venue devait donc aggraver le problème. Dépassée, la blonde demanda son nom à la baronne héritière.
- Je suis Emmanuelle de l’Occitane.
Au lieu de lui retourner la question, elle reprit ses explications pour pouvoir sortir au plus vite de cette délicate situation.
Soudain, quelqu’un surgit de la forêt de l’autre côté du lac et fonça vers le petit groupe. Lorsque la plus jeune reconnut la domestique, elle regarda tour à tour la servante et le joueur de flûte avant de vite s’écarter. Si elle avait réagi trop tard, elle serait tombée par terre. Bien sûr, la femme de chambre fonça vers le brun. Elle l’invectiva jusqu’à l'entraîner dans sa chute dans le petit lac. Au bout d’un moment, la blonde en serviette les sortit des flots. Toujours enragée, elle continuait d'insulter jeune homme. Emmanuelle regarda toute la scène avec des yeux ronds, ne comprenant pas tout de suite ce qu’elle venait de voir.
Énervée, la blonde arrêta la querelle et envoya poliment balader le flûtiste. Elle ordonna à la domestique calmée d’aider Amylia – sans doute la jeune brune – avec sa robe. Avec un ton moins autoritaire, elle demanda ensuite à Emmanuelle de l’aider à se vêtir, ce qu’elle fit de bon cœur.
- Pas besoin de vous excuser, mademoiselle. Vous n’y êtes pour rien, vous vouliez juste vous baigner. Pour ma part, je n’avais pas l’intention de vous regarder, juste de contempler la cascade, mais je vous aurais probablement vue dans l’eau si la domestique ne m’avait pas appelée. Puis, on a voulu savoir d’où provenait cette belle musique, alors on a escaladé les rochers et aperçu une silhouette masculine près de la cascade. Après l’avoir insulté, elle m’a demandé de vous dire qu’elle reviendrait bientôt, qu’elle s’occuperait d'abord de ce « malappris », comme elle l'a dit. Je crois maintenant que le joueur de flûte l’a ignorée. Ah oui, j’ai oublié de vous le demander, comment vous appelez-vous ? (Elle écouta sa réponse) Enchantée, Solange.
Vint le moment où elle devait serrer cet instrument de malheur.
- Pouvez-vous me dire quand ce sera assez serré, Solange ? Je ne veux pas que vous vous évanouissez, surtout lorsque vous serez seule.
Elle serra le corset jusqu’à ce que son interlocutrice lui dise d’arrêter. Puis, elle noua les lacets derrière la robe.
- Voilà, c’est fini.
Elle regarda la robe désormais enfilée.
- Votre robe est magnifique ! En plus, vous la portez bien !
Elle laissa de nouveau parler son imagination, cette fois-ci pour des choses positives.
- Vous êtes non seulement belle mais aussi bien musclée. Je vous vois comme une chevalière terrassant un monstre pour sauver un village.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
Lun 4 Mai - 11:55
Janek Morgansteir
Janek Morgansteir
7
Corbeau mortel
Janek regarda son corbeau en lui caressant délicatement la tête:

-Elle se prénomme Sky, elle a toujours était avec moi. Je l'ai aidé à survivre quand elle est né et depuis elle n'a jamais voulut me quitter. Vous pouvez la caresser si vous le souhaitez. Du moins une fois votre situation résolu. Je vous attendrez au bal si vous le souhaitez. Je vais...

Il ne termina coupé par Solange et hocha simplement la tête à sa demande comprenant parfaitement le comportement de la jeune femme. Il fit une légère révérence :

- Oui, échanger avec vous serrez un plaisir. Je suis désolé pour ce malentendu. J'était simplement venue ici pour jouer de la flûte. Je m'excuse encore pour Sky, je ne saviez pas que vous étiez la.

Il se passa la main dans les cheveux réellement gêné par la situation et enleva sa veste qui était assez longue:

- Tenez si cela peut vous être utile le temps d'avoir une tenue descente.

Janek se fit interrompre, injurier et même sauter dessus par la domestique. Qu'il avait avouons le ignorer précédemment pour s'occuper de son corbeau. Il aurait put l'éviter mais n'en fit rien ne voulant pas éveiller l'attention. Alors ils tombèrent dans l'eau la veste tombant sur le sol. Il se hissa à la surface complètement tremper avec Sky croassant fortement vers la domestique. Il siffla la rappelant à l'ordre avant de se hisser à la surface. Il n'avait jamais était à l'aise à la nage mais s'en sorti comme il put. Ensuite il fixa la domestique en levant la main signe de paix et recula de quelque pas l'eau coulant sur tout son corps. Ou aller t'il trouver une nouvelle tenue maintenant.

Il grimaça légèrement en leur tournant le dos. Ce n'était pas la meilleure entrée en matière. Il décida de retourner vers les salles de réception et de chercher une nouvelle tenue pour remplacer celle désormais gâché. Sky croassa et il la caressa pour l'apaiser.
Re: 19h15 - Un hareng saur sous la cascade
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