Wald se dirigea sans avoir trop écouté les conseils de son chef lui disant qu'il devrait plus se reposer pour demain matin que d'aller à la rencontre de la jeune Tatiana. Mais pour lui, l'amour ne pouvait point attendre, du moins il ne pouvait se permettre de laisser passer entre ses doigts une si belle femme.

Son frère savait ce qu'il faisait avec les femmes et connaissait que trop son naturel charmeur, il en était désespéré et en avait peut-être presque honte... Le nouveau commis d'office soupira en y pensant à peine, ce n'était pas de sa faute si Milho n'arrivait pas à se trouver quelqu'un ! Malgré ses conseils, il se montrait toujours aussi distant avec elles à croire qu'il le faisait exprès... Qu'il ne vienne pas alors se plaindre si il venait à mourir seul !

Mais bon, pour l'instant il n'avait pas le temps pour réfléchir à régler ce problème, il avait une chose bien plus important à bâcler... Il s'approcha de l'orangeraie, souriant. Enfin arrivé, il chercha parmi les orangers la jolie cuisinière et finit par la trouver au loin. Il prit un moment avant de la rejoindre pour de bon, il ne voulait pas dormir seul cette nuit donc il ne fallait surtout pas qu'il se rate. Même si il ne connaissait que peu l'échec dans ce domaine...

Il prit ensuite un air un peu timide et innocent en allant à sa rencontre :

- Vous êtes Tatiana n'est ce pas ? Excusez-moi de vous dérangez à une heure si tardive...

Il se baissa devant elle tel une révérence et ajouta :

- Je me présente Wald Cezare. Je suis nouveau dans les cuisines, et je ne suis donc qu'un petit débutant dans ce domaine. C'est pour cela que j'aurais aimé avoir quelques conseils de votre part...- il sourit - et peut-être même faire connaissance.

Tatiana aimait bien ce qu’elle faisait dans les cuisines, l’ambiance conviviale qui y régnait, les sympathiques collègues qu’elle côtoyait. Toutefois, il y avait beaucoup d’agitation dans son lieu de travail. Après la fin de sa journée, elle contemplait souvent les orangers. Ainsi, elle profitait d’un peu de calme, d’autant plus que ces arbres et fleurs étaient magnifiques.
Soudain, elle entendit une voix masculine. Elle se tourna vers sa source. Il s’agissait d’un homme aux cheveux châtains et aux yeux gris. Il avait l’air timide et innocent. Il se présenta comme étant Wald Cezare, un nouveau dans les cuisines. Tatiana lui souriait.
- Je serai ravie de faire votre connaissance, Wald. Je vous comprends tout à fait. Moi aussi, j'étais une débutante à mon arrivée dans les cuisines. Au fil du temps, je me suis faite à ce milieu et j’ai progressé. Je veux donc bien vous conseiller.
Toutefois, il y avait tant de choses à dire sur l'art culinaire. Il lui fallait savoir de quels conseils il aurait besoin.
- Que voulez-vous savoir, précisément ?

En arrivant vers elle la jeune femme lui sourit, un très bon point pour notre cher Wald ! De plus, elle était RA-VIE de faire sa rencontre, c'était presque le jackpot ! Mais, le cuisinier ne cria pas victoire tout de suite, sinon c'était bien trop facile. Une femme pouvait très bien cacher son jeu derrière son jolie minois, le problème c'est qu'il ne réussissait pas à résister à ce visage si mignon. Mais cette fois-ci c'était plutôt son petit popotin où il n'a put détourner son regard, du reste il espérait sérieusement qu'elle ne l'ai pas remarqué... Mais comment elle a l'accueillit, cela était probable et heureusement ! Dans le cas contraire, il serait en ce moment même déjà reparti bredouille avec la marque rouge de sa main sur sa joue.
Il continua à jouer son rôle du petit nouveau timide cherchant en vain à trouver sa place :

- Vous êtes bien trop bonne, Mademoiselle.

La complimenter sur sa gentillesse : check
Si Milho le voyait faire, il y avait deux choix : Soit il l'aurait tiré par l'oreille pour après le fâcher ou bien il resterait au loin complètement désespéré par la scène. Voir son frère jouer l'innocent... Il aurait tout vu !
Il prit un air pensif :

- Je ne sais pas vraiment... - Il fit un sourire amusé - Peut-être que je dois connaître au moins tout ce qui faut savoir pour bien débuter.

Tatiana fit un petit rire au compliment du brun.
- Trop bonne, vraiment ?
Elle lui sourit.
- Je trouve juste normal d’aider les nouveaux.
Le jeune homme lui demanda timidement ce qu’il fallait savoir pour démarrer son travail. Tatiana chercha dans ses souvenirs les bases qui lui avait permis de commencer dans les cuisines.
- Pour bien débuter, vous devez faire preuve d’esprit d’équipe et savoir peler et couper les légumes. Au fil du temps, vous apprendrez d’autres choses. Vous trouverez bien votre place un jour.
Après lui avoir donné ces explications, elle commençait à se questionner sur le nouveau.
- C'est curieux, j’ai l’impression que vous pouvez poser les mêmes questions à un cuisinier croisé dans les couloirs.
Ici, le jeune homme l’avait abordée dans une orangerie, comme s’il la cherchait en particulier. Au début, elle pensait qu’il souhaitait simplement lui demander conseil. Mais là, elle commençait à se demander s’il avait une autre raison de lui parler, s’il était aussi innocent qu’il s’en donnait l’air.

Wald n'écouta pas les propos de la jeune cuisinière mais fit semblant, il était tellement concentrer à fixer longuement et chaque parcelle de son jolie minois. Mais quand elle eut finit, il se sortit de ses pensées :

- Je vous en remercie énormément, Mademoiselle.

Il prit délicatement la main de la jeune femme afin d'y déposer un baiser. Il plongea ensuite son regard dans le sien, il espérait la voir rougir ou du moins voir sur son visage le quelconque signe lui indiquant qu'elle commençait à tomber sous son charme. Habituellement à ce moment, la plupart lui souriait tendrement ou dessinait sur leurs joues un voile rougeâtre, elles se laissaient charmer. Mais au lieu de cela, il vit un air interrogateur et même soupçonneux...
Il hésitait entre garder son air d'innocence ou plutôt prendre enfin son côté séducteur mais il finit par lui répondre :

- En effet, j'ai auparavant déjà demandé conseil mais je souhaitais avoir les avis d'un autre employé afin de mieux me consolider une idée. - il eut un sourire au coin - J'avoue être tombé sur la personne idéale...

Après son baisemain, il garda son air innocent mais lui fit un sourire en coin en disant être tombé sur la personne idéale. Tatiana perdit alors son regard soupçonneux et fit un petit rire.
- D’autres auraient fait autant que moi.
Elle avait compris qu’il tentait de la séduire. Ce jeune homme pourrait charmer d’autres avec sa beauté, mais il n’avait aucune chance avec elle. Toutefois, cette situation l’amusait. Donc au lieu de lui dire tout de suite qu’elle ne mangeait pas de ce pain, elle fit semblant de ne pas avoir cerné son jeu, en attendant qu’il le dévoile un peu plus.
- Contente d’avoir pu vous aider, Wald. Votre premier jour s'est bien passé ?

Sur ce point elle n'avait pas tord, il fallait avouer que son corps bien sculpté rendait la plupart du temps le jugement de ces dames moins sévère sur sa personne. Par exemple, elle aurait pu très bien le renvoyer balader pour être venu à sa rencontre à une heure pareille surtout si celle-ci souhaitait à la base se procurer un peu de tranquillité avant d'enchaîner ses journées ses dures journées dans les cuisines. Mais il était vrai qu'il profitait de cela pour parfois ne pas trop se casser la tête à trouver le moment et le lieu idéals.
Il lui répondit avec le même sourire :

- A merveille. Je vous retourne la question, mademoiselle. Comment votre journée s'est-elle déroulée ?

Règle primordial : Donner de l'intention.
Il était logique en soi que si quelqu'un ne donnait pas assez d'intérêt à la jeune femme en question, elle en ferait bien évidemment de même et ne pourrait y voir qu'une connaissance ou pire rester dans la case de l'inconnu. Et c'était ce que Wald redoutait plus que tout dans ce genre de situation, garder l'étiquette d'un simple contact, rien de plus et bien sûr rentrer bredouille.
Mais maintenant que leur conversation était plus apte que de classiques questions, il sortit son fameux sourire séducteur ainsi que son regard de braise qui d'habitude mettait les femmes à rougir :

- Sachez que votre rencontre la rendue encore plus magnifique en la concluant parfaitement.

- A merveille aussi.
Puis le débutant timide et innocent lui dit que sa rencontre avec elle a embelli sa journée, avec un sourire séducteur et un regard de braise. Il pensait sans doute qu’elle rougirait et succomberait à ses charmes. A la place, elle éclata de rire, pendant un bon moment. Elle ne pensait pas qu’il se dévoilerait si vite. Par la suite, elle eut beau s’arrêter de rire, son sourire restait hilare.
- Vous êtes vraiment timide, dit-elle ironiquement.
Voici pourquoi il ne pouvait pas la séduire :
- J’aime les femmes.
Bien sûr, il ne devait pas s’attendre à ce qu’elle le lui dise. Il n’était pas courant d’aimer les personnes du même sexe. De plus, il semblait bien charmeur. Elle lui fit un sourire taquin.
- J’imagine que vous en avez à vos pieds.

Il en était persuader qu'elle était à deux doigts de craquer, elle était de loin d'être la première femme qui résistait à ses charmes. Sauf que lui ne baissait pas les bras si facilement, de plus elle avait vraiment l'air de l'apprécier. Un espoir qui lui montrait qu'il était capable avec plus de temps réussir à au moins la faire rougir.

- J'aime les femmes.

Super ! Ils avaient en plus un point en commun !

. . .
. . .

Il eu un doute...

J'aime




Il était un homme.
Sérieusement... Il fallait qu'il tombe sur la seule lesbien de l'équipage. Ce soir là en plus, où justement il comptait se la mettre sous la dent. La chance n'était pas de son côté... Il était peut-être un connaisseur dans ce domaine mais il avait tout de même de nombreuses limites. En autre, l'orientation sexuelle de cette jeune femme. Mais pendant ce temps, Wald n'avait à moitié digéré la nouvelle et avait gardé ses yeux ronds de surprise et d'incompréhension...

- V... Vous... "aimez les femmes"...

Il laissa un petit silence derrière lui puis reprit :

- Je veux dire cela ne me dérange point et je n'ai rien contre vos préférences ! C'est juste que...

Il nulle besoin de se justifier car il remarqua le sourire taquin qu'elle lui fit. Elle avait comprit ce qu'il recherchait et c'était pour cette raison qu'elle l'avait "prévenue". Il soupira souriant :

- Oui en effet.

Il fallait bien des fois s'avouer vaincu...

- En tout cas, je ne suis pas la seule cuisinière du château.
Tatiana lui fit un sourire espiègle.
- Nous pourrions devenir rivaux. Qui sait ?
Vu qu'elle venait de refuser ses avances, elle se voyait mal continuer à lui parler ainsi. Le ciel noir lui donnait un bon prétexte pour arrêter cette conversation.
- Je vous laisse, il fait si tard. Nous nous reverrons demain.
Et elle sortit de l'orangerie, dans la pénombre de la nuit.