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20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
Mar 2 Juin - 12:25
Lioffel XX
Lioffel XX
48
Roi de Lioffel
Lioffel était confortablement installé dans son fauteuil. Gaspard venait juste de ressortir après lui avoir apporté la liste des audiences prises, dont Lioffel avait pris connaissance aussitôt. Il connaissait, à quelques exceptions près, tous les noms.

Mais ceux qui attiraient le plus son attention étaient bien ceux qu'il n'avait jamais vu. Quoiqu'il en soit, il ne doutait pas une seconde qu'il allait se passer des choses très intéressantes, pendant les deux heures qui se profilaient à l'horizon.

La première jeune femme était la Dame de Valmar, dont Shanniv lui avait parlé en début de soirée, durant leur entrevue. Venue lui parler de taxes. Pouah. Un sujet si peu important.

Lioffel ré-arrangea les plats de petits fours amenés par les domestiques et les carafes de vin, semblables à du sang. C'étaient là de sombres pensées mais en parfait accord avec le reste de la soirée, il était bien placé pour le savoir.

Il attrapa les deux verres en cristal et les remplit à moitié tous les deux. En coulant dans la coupe, le vin glouglouta avec un son terriblement agréable à ses oreilles. Lioffel fit tourner la bouteille pour que les dernières gouttes tombent dans le verre, et non pas sur le goulot, puis il la repoussa sur la table basse. Il prit les deux verres dans ses mains et appuya ses coudes sur ses accoudoirs.

Il attendit.

Il n'eut pas à patienter longtemps. Bientôt, la porte s'ouvrit sur une jeune femme élégante qu'il salua avec un grand sourire, sans se lever cependant comme le demandait l'étiquette. L'étiquette était certes établie par le Roi, mais pas pour le Roi. Il désigna le fauteuil en face de lui et lui tendit l'une des coupes en cristal.

- Ma chère Vivienne. Voilà bien longtemps que je n'avais pas entendu votre nom.

Un léger sourire, il fit mine de se pencher sur la liste pour prendre connaissance du motif de sa visite, même s'il s'en souvenait en réalité très bien et reprit :

- Voyons voir, vous venez me voir... pour un problème de taxes, est-ce bien cela ? Eh bien, je vous écoute.

Il eut un sourire poli, qui se transforma bien vite en l'expression carnassière.

- Mais avant... j'aurais une petite question à vous poser. Voyez-vous, j'ai pris connaissance de ma liste d'invités. Je suis étonné de ne pas avoir vu votre nom sur celle-ci... Et pourtant, vous êtes bien en face de moi, n'est-ce pas ? Mes gardes auraient-ils passé quelques menteuses ?

Il croqua dans un petit four en souriant.
Re: 20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
Mar 2 Juin - 17:35
Vivienne de Valmar
Vivienne de Valmar
21
Marquise par procuration
Une seconde fouille. La jeune femme s’y plia de bonnes grâces une seconde fois, bien que l’envie d’écraser l’un des pieds du garde avec son talon lui démangeait fortement. Il n’y trouva rien une fois encore, malgré le zèle avec lequel il s’appliqua et elle put entrer.

***

Eventail replié dans sa main intacte, la blonde s’avança d’une démarche assurée, quoiqu’un peu surprise de la proximité avec laquelle elle allait devoir composer. Cependant, elle s’était promise de ne pas faire plus de remous que nécessaire. Après tout, il était question du roi et même si sa fierté la menait parfois à des situations tendues, il en allait de sa subordination si elle voulait se faire entendre. Elle se contenta de sourire lorsqu’il lui présenta le fauteuil et qu’il évoqua son nom de façon familière. Un sourire qui n’en était pas vraiment un, puisqu’elle serrait des dents pour les empêcher de grincer en réalité, dégoûtée de devoir jouer à un jeu qui ne lui plaisait pas.

Elle fit une révérence d'une élégance aussi simple qu'efficace avant de prendre place et de saisir le verre tout en le remerciant. Malgré sa tenue étudiée, la dame de Valmar n'était pas une femme qui jouait de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut. En effet, les mots bien maniés étaient le tranchant de sa lame et si les têtes ne tombaient pas, s'étaient les langues qui se nouaient.

- Mais ne dit-on pas que le mensonge est l’apanage des courtisans ? Qu'il leur est même un ornement ? Demanda-t-elle d'un ton faussement innocent lorsqu'il évoqua la supercherie qui avait fait soudainement contracter son coeur, le même temps qu'il lui fallut pour se séparer de ses bonnes résolutions. Ou peut-être ne voulais-je qu’attirer votre attention comme tant d’autres, compléta-t-elle avec un calme qui paraissait presque insolant dans le contexte. Elle le regarda malgré son expression qui n'avait rien de bienveillante, tandis que le verre dans sa main s’inclina dangereusement vers le côté. Certes, il est vrai que le nom que j’ai donné d’entrée n’est pas le mien, mais je ne cherchais pas à faire à vous duper, votre majesté, reprit-elle d’une voix dépouillée de la moindre once de culpabilité, seulement à donner du fil à retordre à un certain individu. Elle redressa son verre se rendant compte qu'elle finirait pas le renverser.  

Ce qui était juste en soi, mais la vérité était au bon vouloir de ce qui voulait y croire. Elle ne s’étala pas plus sur l’individu qui n’était autre que son frère, ni voyant là qu’une histoire de famille sans intérêt pour le souverain, sauf s’il demandait plus de précisions. Cependant, Vivienne espérait ne pas perdre de temps à ce sujet.

- Mais si je peux faire quoique ce soit pour me faire pardonner, lança-t-elle négligemment plus pour arrondir les angles que par bon vouloir.  

Elle trempa ses lèvres dans le liquide rouge sans toutefois le goûter avant de revenir sur le cœur de cet entretien qui s'annonçait plein de suspicions malgré ses intentions.

- Le sujet des taxes peut sembler trivial en ce jour de fête et je m’en excuse malgré tous mes bons vœux. Elle eut un sourire flou pendant quelques secondes, puis reprit ce pourquoi elle avait demandé audience. Pourtant, le poids qui en résulte ne cesse d’augmenter au fil du temps. Le peuple n’est plus certain de s’y retrouver. Les uns s'étranglent en silence et les autres grondent aux portes. Le timbre de sa voix devenait plus profond sans prendre toutefois une teinte amère. Elle ne cherchait ni à menacer, ni à dramatiser, seulement à soulever les faits de façon diplomate. Vous l’ignorez sans doute, mais la stabilité du pays me tient particulièrement à cœur, tout comme votre position, votre majesté... Après tout un peuple heureux est un peuple docile.
Re: 20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
Mer 3 Juin - 19:50
Lioffel XX
Lioffel XX
48
Roi de Lioffel
Il avait voulu la tester. Elle avait réussi avec grande éloquence. Le mensonge était comme une seconde nature, à la cour Lioffeloise. Lui-même en usait au besoin - traduisez : tout le temps. Il n'en restait pas moins un problème principal : elle était rentrée sans donner sa véritable identitée. Cela l'aurait réjouit... si elle était rentrée avant le changement des gardes.

- Vous ne devez pas ignorer que j'ai fait exécuté pour moins que cela. Donner une fausse identité. Il s'agit là d'un crime. Comprenez que durant un bal comme cela, il serait fort mal venu de laisser des menteurs vagabondaient parmi la foule sans surveillance accrue... Seriez-vous donc prête à risquer votre vie rien que pour attirer mon attention ?

Lioffel fit mine de réfléchir, petit sourire en coin. Mais bien entendu, ce n'était là qu'apparence, encore une fois. Le mensonge était une condition sine qua non, tout comme l'hypocrisie. Le lot commun de tout noble qui tenait à la vie - et à sa condition sociale.

- Je dois cependant vous accorder le crédit de cet un acte courageux... ou bien désespéré.

Ou encore idiot. Mais enfin. Au final, il s'en fichait pas mal. Il eut un faux sourire, qui ne trompa ni elle, ni lui. A la limite, un enfant aurait pu s'y laisser prendre. Mais il n'avait guère l'intention de paraître bienveillant. Elle non plus, d'ailleurs.

- Mais pourquoi donc choisir de donner votre vraie identité maintenant, dame de Valmar ? Oh ! et méfiez-vous de votre verre. Il penche dangereusement. Il serait fort dommage d'entâcher votre si jolie robe, qui vous sied parfaitement.

Aussitôt, elle le redressa - mais certainement pas pour lui faire plaisir. Lioffel, lui, ne releva pas l'identité de l'individu. Quelle importance cela avait-il donc pour lui ? Pas pour le moment, toujours, mais cela pourrait venir et il saurait s'en rappeler - et poser les bonnes questions - le moment venu d'en apprendre plus.

Il écouta sa demande sans rien dire. Quand elle eut fini de l'exposer, Lioffel pencha la tête sur le côté pour mieux la regarder.

- Ainsi donc, vous vous souciez de ma position ? Comme c'est touchant. Des gens comme vous sont fort appréciables, voyez-vous.

Il fit une pause, se concentra sur ses ongles puis reprit enfin :

- Mais avant de vous répondre plus clairement, j'ai une question à vous poser.

Un sourire carnassier.

- Vous avez dit vous-même que le mensonge était l'apanage des courtisans ? Sur quoi misez-vous mon honnêteté, gente dame ?
Re: 20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
Ven 5 Juin - 11:24
Vivienne de Valmar
Vivienne de Valmar
21
Marquise par procuration
- Mettons cela sur la compte de la folie, répondit-elle avec un demi-sourire. La dame de Valmar avait bien compris qu’elle avait mal joué son coup en voulant nuire à son frère, mais ne chercha pas plus à se défendre sur ce qui pouvait penser d’elle. Sa réputation ne lui tenait pas plus à coeur que ça, même si elle défendait ardemment les intérêts de sa famille. Si j’ai finalement révélé ma véritable identité, c’est tout simplement parce que je voulais faire gage de ma sincérité malgré mon effronterie. Et puis vous l’auriez su tôt ou tard que je vous aurais dupé. En effet, seules deux personnes peuvent prétendre parler au nom du marquisat de Valmar...

Elle et son frère, même si le second n'avait pas grand-chose à dire privé d'autorité. S'adossant dans le fauteuil, elle posa son regard sur les petits fours un instant, bien qu'elle n’eût pas vraiment faim. Elle savait qu'il arriverait tardivement à ce bal, mais ne savait pas encore quand. Qu'avait-il donc en tête ? Ne comprenait-il pas tous les sacrifices auxquels elle avait consenti pour leur propre bien ?

- La loyauté est une qualité rare, particulièrement rare et précieuse dirai-je même... Reprit-elle avec un soupçon d'amusement en levant ses yeux perçants vers le roi. Et qui a besoin d'être mise à mal pour s'assurer de sa solidité. Cependant je ne suis pas venue vous vendre ô combien je le suis. Je n’ai ni le temps, ni la patience pour le prouver, tout comme vous à ne pas en douter… Mais plutôt pourquoi je souhaite vous voir à la tête de ce pays le plus longtemps possible.

C'était osé de sa part, mais autant dévoiler une partie de son jeu au point où elle en était.

- Le prince est encore bien jeune et bien que je ne doute pas de son intelligence, j’ai bien peur qu’il fasse plus office d’agneau que de louveteau. Il n’a pas encore tout à fait les épaules pour porter la couronne et encore moins de faire face à la cour lioffeloise qui a les dents plutôt longues et tranchantes, n’est-ce pas ? Souleva la marquise sans sourciller. Si vous venez à disparaître de façon disons tragique, le pays traversera une crise qui touchera tout le monde et dont l’onde touchera irrémédiablement nos estimés voisins qui nous verront en position de faiblesse. Birla pourrait alors profiter du chaos pour prendre le dessus que ce soit en relançant la machine de guerre ou en négociant les termes d’un traité de paix en leur faveur...  

Elle fit une pause, le temps nécessaire pour boire une gorgée du vin qui glissa sur sa langue, la sensation lui était presque amère en bouche.

- Bien entendu, il restera vos conseillers et bien d’autres qui étaient à votre service pour épauler votre fils, mais votre mort se présentera comme une opportunité pour certains. Une opportunité qui engendra une scission dévastatrice au sein de la noblesse…

Un sourire sans chaleur se dressa sur son visage. La jeune femme se doutait bien que le souverain avait déjà songé à un tel scénario et qu’elle ne lui apprenait rien. Toutefois, elle n'avait fait que lui exposer les fondations de ses arguments.

- Une ambiance anxiogène où la paranoïa danserait avec le doute, le trouble et l’angoisse. Quelle perspective a-gré-able pour les affaires, ironisa-t-elle en regardant la couleur du vin à moitié entamé tourner dans son fin étui de cristal. Valmar n’a peut-être pas le rang d’un duché, mais il a des intérêts avec les pays frontaliers, notamment avec Monosen. Vivienne ne put s'empêcher d’abhorrer une expression pensive en évoquant ce dernier royaume. Son regard divagua dans l'arrière-plan qu'offrait le salon se demandant bien ce que pouvait faire Daven à cet instant. Au fond d'elle, l'espoir qu'il ne ferait rien d'imprudent lui priva de sa clarté quelques secondes. Elle reprit d'une voix évasive presque douce, encore un peu perturbée par ses songes. Des intérêts qui sont bénéfiques à Lioffel. Les ignorer serait de se priver d’une généreuse source d’argent ainsi que d’influence. Une part de puissance pour résumé qui m'est favorable, tout comme que ça l'est pour la couronne. Tout cela pour dire que ce que je cherche n’est autre que la stabilité et vous êtes le mieux placé pour remettre de l’ordre en connaisseur de causes...
Re: 20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
Dim 7 Juin - 11:22
Lioffel XX
Lioffel XX
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Roi de Lioffel
Lioffel lui rendit son demi-sourire sans rien répondre. La folie. Cette voix douce et mielleuse qui, dans un souffle, promettait mille et une merveilles et vous faisait faire des choses absurdes et irréfléchies. Qui n'en avait jamais connu les effets au moins une fois ? Qui n'avait jamais cédé à ses caprices et tentations ?

Et quand, des années plus tard, vous vous rappeliez de ces précieux instants d'imprudence, une pointe de nostalgie revenait vous titiller - comme celle qui s'agitait à l'instant même dans le ventre de Lioffel. Ce n'était pas pour rien que mélancolie rimait avec folie !

Vivienne n'avait pas tort sur une chose : elle n'aurait pu le duper encore très longtemps. En abandonnant elle-même sa couverture, elle s'assurait encore une certaine position de force, que l'on appelait la curiosité. Autant dire que si son stratagème avait été découvert, elle ne l'aurait guère conservé. Il claqua la langue contre son palais :

- Oh, Vivienne ! Ne me faites pas croire que vous laissez votre cher frère parler et qu'il a son mot à dire dans la gestion de votre domaine. Tout le monde le sait, vous êtes une femme de pouvoir...

Il soutint son regard sans cligner des yeux. Ce genre d'affrontements était une chose à laquelle Lioffel était rodé. Des années d'entraînement avaient fini par porter leurs fruits et il savait bien qu'à ce petit jeu-là, il partait déjà vainqueur. Il nota ses mots dans un coin de sa tête avec un sourire. Encore des choses dont il pourrait se resservir plus tard si les circonstances l'exigeaient. Ainsi donc, la Dame de Valmar avait des intérêts à le voir assis sur le trône encore un long moment ? Tiens donc.

Il ne dit pas un mot, la laissant continuer sur sa lancée. Finalement - toujours sans avoir baissé les yeux - il remarqua avec un sourire amusé :

- Vous savez ce qui est bien, avec les agneaux ? C'est qu'ils n'essayent jamais de vous doubler.

Pour ainsi dire, Lioffel n'avait pas besoin d'avoir un loup pour fils... Quelqu'un qui lui tiendrait tête ? Qu'il n'aurait pu manipuler à sa guise ? Non, il avait bel et bien besoin d'un agneau. Un gentil agneau dont l'on prenait la laine une fois par an.

- Birla ? Profiter du chaos ?

Il ricana une courte seconde puis reprit, avec un sourire carnassier.

- Oh, ils le pourraient, oui, certainement ! Mais cela ne serait que folie ! Si je venais à mourir tragiquement, comme vous le dites, croyez-moi... ils auraient assez de leur propre chaos à gérer, sans pour en plus se soucier du nôtre. Et tout à fait entre nous, notre chère Sanwine de Birla n'est pas encore prête à régner, comprenez-vous ? Un traité de paix à leur avantage ? Senos III en était capable, oui. Mais elle ? Elle est bien trop occupée par ses idées pacifistes pour cela !

Lioffel croisa les mains sur son ventre et la laissa conclure, tandis qu'elle faisait durer son effet en buvant là une gorgée de vin et en souriant froidement ici. Une ambiance anxiogène... qui pesait déjà sur le royaume. Lioffel eut un court rire sec.

- Vivienne. Ne vous a-t-on pas appris que le doute, le trouble et l'angoisse pouvaient être vos meilleurs amis ? Il suffit de savoir travailler avec eux, et non pas contre eux. Je suis certain qu'une femme telle que vous saurait tirer le meilleur parti de la situation quand d'autres couleraient à pic.

Il ne cita personne, mais plusieurs noms lui venaient déjà en tête. Et tandis qu'il l'observait pour déceler quelques indices sur son visage, il nota cette soudaine expression pensive apparue sur son visage. Son regard se posait partout et nulle part à la fois, signe d'une profonde réflexion.

- Dites-moi donc ce qui, au beau milieu de notre rencontre, peut bien vous laisser si pensive ?

Une pause, un soupir feint puis Lioffel conclut :

- Ne tournez plus autour du pot. Qu'attendez-vous de cette audience exactement ? Vous l'avez dit vous même, le temps nous guette... Et il nous reste déjà que cinq minutes.
Re: 20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
Sam 20 Juin - 0:15
Vivienne de Valmar
Vivienne de Valmar
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Marquise par procuration
Une femme de pouvoir.

C’était ainsi que la noblesse l’a peigné : une femme avare d’or et de pouvoir. Dans un sens la description était vraie, mais dans l’autre Vivienne était tout simplement plus apte à héritier du domaine que Florent. Une vérité qui pouvait être difficile à accepter pour ce dernier qui s’était mis subitement en tête de récupérer ce qui lui appartenait.

Son visage esquissa un bref sourire qui n’avait pourtant rien de fier :  

- Hélas vous dîtes vrai. Le ton de sa voix s’était fait las. Malgré tout l’amour que j’ai pour mon frère... Il ne peut se mesurer à moi. Ses vaines tentatives seront aussi vites oubliées qu’exécutées.  

Sa main prit au hasard l'un des petits fours encore tièdes. La crainte de se voir avec une poussée d'urticaire à cause d'allergie s'était endormie.

- Certains agneaux peuvent avoir des bergers bienveillants, souligna-t-elle songeuse après avoir croqué net dans un feuilleté.  

Des berges qui seront capables d’abattre tôt ou tard le loup qui rôde de trop près…

La princesse. Elle n’était sans doute qu’un pion dans l’échiquier comme l’était le prince. Oui, elle pouvait avoir toutes les bonnes intentions du monde, elle en restait incapable de succéder à son père à ce jour.

- Vous avez raison, concéda-t-elle avec un hochement de tête, mais l’impudence peut toujours faire du tort.

La blonde replaça discrètement une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux.

Quand d’autres couleraient à pic…

La marquise leva un sourcil à ces mots. Le célébré semblait avoir déjà prévu de faire tomber quelques têtes à entendre sa remarque. Manquait-il plus que le ruban autour de ces dernières pour qu’elles soient déballées au grand jour ? Qui ? Ce soir à ce bal ? Ses interrogations surgirent l’une après l’autre malgré le visage placide qu’elle affichait. S’adossant contre le dossier de son fauteuil, elle s’enfonça légèrement dedans de quelques centimètres, avant de reprendre :

- Alors je ne saurais tarder de m'en faire des alliés, finit-elle par lui répondre avec une pointe d'amertume en prenant note de son conseil de profiter de la situation.

Quant à son léger égarement, il n'était pas passé inaperçu.

- A un vieil ami, révéla-t-elle tout naturellement en soutenant son regard de ses yeux d'un bleu perçant. Espérait-il entrevoir des indices d’une conjuration dans son comportement ? Son identité ne vous apportera rien, il ne fait sans doute pas partie de vos invités, il n'est pas du genre à côtoyer la noblesse lioffeloise, précisa-t-elle néanmoins en haussant des épaules.

Elle laissa quelques secondes s'écoulaient.

- Comme je vous l’ai dit, c’est pour les taxes que je suis ici ce soir. Si vous vous attendiez à ce que je me jette sur vous pour vous planter une lame dans le cœur, j’ai bien peur de ne pouvoir vous livrer un tel spectacle. Un mince sourire apparut brièvement sur son visage avant qu’elle ne termine le reste de son verre d’une traite. Ma demande est issue d’un simple constant. Et pour ce qui est de mon soutien... Il est sincère... Conclut-elle plus sérieusement en se redressant.

La dame de Valmar déposa la coupe désormais vide sur la table qui les séparait. Le cristal émit un petit cri plaintif en s’entrechoquant contre cette dernière. L'abus de vin allait finir par lui fendre la tête à ce rythme, si ce n'est en attendant lui arracher un large bâillement. Toutefois Vivienne avait fait ce qu'elle avait à faire et le reste du déroulement du bal lui importait désormais peu. L'idée de quitter bientôt le palais lui était donc apparue comme une évidence au fur et à mesure que la fatigue l'emportait.

- Avez-vous d'autres points à éclaircir avant que je ne sorte ? Demanda-t-elle sans ciller en se penchant légèrement pour s'apprêter à partir.

D'une main légère et habile, elle réajusta l'une des fines et délicates bretelles de sa robe qui avait glissé de son épaule à force de se mouvoir contre le fauteuil.
Re: 20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
Lun 22 Juin - 17:00
Lioffel XX
Lioffel XX
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Roi de Lioffel
Lioffel souriait distraitement - ou plutôt, d'un air qui semblait distrait, car il n'y avait rien de distrait en lui. Rien n'était laissé au hasard. Tout était savamment travaillé, jusqu'aux mouvements de ses sourcils, qui auraient été pourtant jugés comme de simples réflexes par n'importe qui.

- Nous sommes d'accord, approuva-t-il avec un hochement de tête ferme. Je crains fort que votre frère ne ferait pas le poids face à vous. Pour ainsi dire... vous n'en feriez qu'une bouchée.

Vivienne se pencha en avant pour prendre un petit four. Lioffel repoussa le plateau au plus proche d'elle, pour qu'elle ait besoin de bouger le moins possible. Encore une fois, cela n'avait de galant que le nom. Lioffel n'était pas galant, il était intéressé. De quelle manière ? Cela importait peu. Il se rejeta ensuite dans son siège et croisa les jambes lentement.

- Un berger bienveillant pour laisser gambader ses moutons ? Oui, certes. Mais tout berger qui se respecte à un chien qui ramène les petits rebelles dans le troupeau.

Et Lioffel particulièrement était loin d'avoir un seul chien de garde à ses ordres. Chacun se serait jeté tête baissée dans la mort s'il l'avait fallu... et s'il le leur avait demandé.

Lioffel ne pouvait s'empêcher de sourire. Même des femmes aussi intelligentes que Vivienne ne voyait pas tout... Ah ! Que cette soirée était excitante ! Les profils allaient doucement se dessiner et chacun montrerait ses véritables intentions, Vivienne y compris, très bientôt. Il avait grand hâte que les masques tombent enfin - au propre comme au figuré.

- Voyons voir, Vivienne. Un vieil ami à vous qui ne ne fait pas partie de la noblesse de mon pays ? Ne croyez pas que je ne peux pas deviner seul. Mais je ne le ferais pas, parce que vous avez raison : cela ne m'intéresse guère. Pour le moment, en tout cas.

Quant aux taxes. Un sujet épineux, mais qui ne le déjà concernait plus. Lioffel ne rajouta rien pour cette raison. Il avait bien l'intention d'être mort dès demain et Vivienne devrait alors revoir sa demande avec la personne qui prendrait sa place. Inutile donc de s'y attarder davantage. Il eut un demi-sourire tandis que la jeune femme remettait en place l'une des bretelles qui tombait sur son épaule :

- Oui, en effet. Encore une chose avant de pouvoir vous laisser retourner aux festivités.

Il fit une pause, toujours dans le but de faire durer son effet plus longtemps puis...

- Vous m'apportez votre soutien sincère, ce soir. Je peux dire que d'une certaine manière, vous venez de me jurer fidélité. J'aurais peut-être besoin de vous au cours de la soirée. J'aimerais être sûr de savoir jusqu'à où vous seriez capable d'aller pour honorer votre Roi, ma chère Vivienne ?
Re: 20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
Mer 15 Juil - 21:22
Vivienne de Valmar
Vivienne de Valmar
21
Marquise par procuration
Le roi semblait si sûr de sa personne que Vivienne se demandait s'il lui arrivait de douter ou si sa propre estime n'avait pas obscurci sa prudence. Elle sourit légèrement à cette pensée tandis qu'elle faisait mine d’acquiescer à ses dires. Elle attendait de voir ce chien de berger se défendre face à une meute de loups affamés.

- Tout dépend de la teneur de l'acte votre majesté, reconnut Vivienne avec l'ombre d'un sourire. Ma fidélité ne se paye pas à n'importe quel prix. Je ne souhaite pas me retrouver avec les mains ensanglantées. Ma parole et mon intelligence restent mes meilleurs atouts. Gardez cela à l'esprit si vous souhaitez faire usage de ma personne.  

Terminant sur ces mots, la marquise se releva et s'inclina.

- Encore tous mes bons voeux pour votre anniversaire.  Elle releva la tête, faisant agiter les ailes des papillons de cristal se trouvant dans ses cheveux dans le mouvement. Pour le reste je suis bien curieuse de voir ce que vous nous réserviez... 

Que de lui ou de la cour sera le plus surpris ? Cela était la question qui se trouvait au bout des lèvres de la jeune femme alors qu'elle avait repris son éventail fermement en main pour le déplier avant de tourner le dos. Lioffel était intelligent, peut-être bien plus qu'elle ne l'était. C'est pourquoi malgré l'affirmation de son soutien, la dame de Valmar restait méfiante après avoir pu converser de la sorte avec le souverain. Les mots dont il avaient user ne pouvaient voiler toutes ces politesses et ces manières qu'il mettait en scène...

Devait-elle profiter de cette soirée pour s'accaparer du pouvoir ou au contraire s'en éloigner ?
Re: 20h20 - Audience avec Vivienne de Valmar
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