Varda ne perdit pas une seconde de plus pour reprendre, la position qui était, il était vrai, point "élégant". Puis, elle n'hésita à lui prendre violemment et rapidement son bras afin de l'emmener dans un endroit un peu plus loin des regards. Il manqua de tomber sur le sol.

La commandante commença son "discours interminable". A cause de l'alcool, il ne put entendre une partie de ces paroles. De toute façon, il savait déjà à l'avance ce qu'elle lui reprochait donc il n'avait pas besoin d'entendre en entier son monologue.
Un simple soldat se saurait fait très petit face à elle, mais Thony souriait bêtement ce qui devait énerver encore plus la Dragonne. Ne voulant pas se laisser faire, il lui rétorqua :

- CE n'ESt pAs cE quE tU DiSAis à La TAVerNe.

Il se mit à rire à ses propres paroles. Elle termina enfin ses reproches en le mettant en garde :

- Vous avez intérêt à avoir dessaoulé d'ici 20h30 ou vous êtes suspendu !

Il sourit à pleines dents en effectuant une révérence (enfin si on pouvait appeler cela une révérence)  avant qu'elle le quitte :

- A VoS OrdRE CoMManDanTE !

Il se retourna vers le musicien avec un côté théâtrale et lui dit :

- COmmE PréVuE !

L'homme s'approcha vers lui en l'aidant à soutenir son propre poids. De plus il devait le guider, Thony ne pouvant le faire à cause de son état. Son porteur ajouta :

- Aller, Monsieur Thony, on va sortir un peu vous voulez bien ? Les jardins vous ferons du bien.

Il répondit en soupirant :

- OuAis.

Il passa une main dans ses cheveux et chuchota :

- PaRDoN...

Lors de leur marche vers les jardins royaux, quelques nobles se retournaient impressionnés ou bien intrigués par la situation du Manteau Blanc. Il ne put vraiment les voir, cette brume l'empêchant encore de bien percevoir son entourage. Mais intérieurement, il aurait voulu leur répondre :

- VOus N'aVEz JaMAIs Vu uN mEC BouRRé oU QuOI ?!

Le musicien lui parla pendant le trajet, mais il entendit aussi bien Varda que son interlocuteur, il avait toujours l'ouie peu fonctionnelle.

   
                                                                   

---

Varda lui avait demandé ordonné de se déssoûler avant 20h30, elle lui laissait donc...... très peu de temps pour ne plus sentir les effets de l'alcool.

Lorsqu'ils furent enfin sortie de la salle de bal, Thony sentit un grand bol d'air frais ce qu'il lui fit énormément de bien, au contraire de l'ambiance de foule. En croyant apercevoir un banc, il décida de s'y asseoir. Ce temps de marche l'avait déjà épuisé, s'efforçant le plus à tenir debout.
Il s'installa avec aucune grâce sur le banc, il poussa un soupir. Il se recroquevilla sur lui-même, les coudes posés sur ses genoux, ses mains dans ses cheveux, il repensa à la phrase de la Dragonne :

- Vous êtes une honte !

Il se mit à rire de tout son corps mais une autre voix plus enfoui dans ces pensées l'arrêta sec :

- Tu es une honte pour ta famille !

Une voix familière refit surface, celle-ci répétant sans cesse depuis son enfance ce qu'il est réellement. L'homme commença à mêler ses rires aux larmes qui coulèrent lentement sur ses joues.

Bien il était sorti avec le fleuron de l’élite de notre pays complètement ivre. Sous une pluie de regard tous plus outrés les uns que les autres. Et pour une fois il n’en était pas la cible. La situation l’amusait un peu. Avait-il espéré autre-chose de la soirée ? Oui bien évidement. En était-il déçu ? Non, pourquoi faire… la déception était faites pour les gens qui n’arrivait pas à se satisfaire de ce que la vie leur apportait. Et là il y avait du potentiel. Un potentiel aviné certes, mais un potentiel tout de même.

Au contact du grand air, Thony se dégagea de lui et tituba vers ce qu’il pensait être un banc… Un bac de fleur pour être plus exacte. Il s’y étala – dans une position hasardeuse que nous appellerons assise.
Prostré, le soldat se mit à pleurer et à rire… L’ambivalence de l’alcool dans toute sa superbe. Le musicien tapota doucement son dos, sans lui poser la moindre question.
Pas pour le moment.
Il n’était pas en état.

Après un moment il décida qu’il était temps de faire quelque-chose. Il articula soigneusement tout ce qui suivit pour en faciliter la compréhension.

« Bon alors… Tout le champagne, le vin, etc… que vous avez ingurgité n’a pas du être encore assimilé. Donc… vous allez vous tourner vers le parterre de fleur que voici – en même temps vous avez le postérieur enraciné dedans pas possible de le louper – et purger tout ça d’accords ?
C’est triste de devoir rendre de l’alcool, j’y consens, mais il faut le faire.
Deux façons :
Ou bien vous le faites vous même,
Ou bien je vous y aide. »

Gervais n’avait aucune envie de lui enfoncer ses doigts dans la gorge, il resterait sur le bon vieux coup de poing dans l’estomac : ra-di-ca-le.



Une fois que ce fut chose faite, il reprit :

- Il y a une fontaine pas loin pour vous débarbouiller – les palais sont vraiment bien équipés pour le soin de ces mots là tient. Après vous aurez le droit (et le devoir) de manger ces petites tartelettes que j’ai pris spécialement pour vous. Il est gentil Tancréde, non ?

L’artiste avait toujours un grand sourire, et il tachait de s’occuper de l’homme en mal de la plus douce des façons. Comme un aîné pourrait le faire. Du moins le pensait-il lui qui n’avait pas connu de véritable famille.
Il brandit le plateau qu’il avait posé un peu plus loin pour éviter un quelque-conque accident.

- Faut éponger. Et buvez aussi. Par contre… n’espérez pas être dé-saoulé pour la huit heure et demi… Vous pourrez faire illusion. J’en suis sûr. Vous en avez la… capacité.

Il fixa l’homme dans les yeux. Était-il de nouveau apte à lui répondre de façon a peu prés intelligible ?

La voix du musicien le coupa dans son mélange de ses pleurs et ses rires, il le recommanda de "rejeter" tout l'alcool des verres qu'il avaient bu dans le parterre de fleurs. - Pauvre fleurs -
Malheureusement, il avait raison, si il voulait déssoûler sa recommandation était une bonne idée. Il lui répondit :

- NoN, C'ESt BoN. REtOUrnez-voUs.

Il savait "comment procédé" seul, et ne voulait surtout pas avoir de "spectateur". Il souhaitait non plus lui faire subir cela, il l'avait déjà beaucoup aidé. Lorsque le musicien fit se qu'il avait demandé, "l'amoché" se mit en place. Il détestait tellement passé à ce stade et préférait enlever l'alcool autrement mais...

Quand il faut y aller, il faut y aller !

Il plaça ses deux mains sur son ventre et appuya violemment sur son intestin afin de vomir. Et c'était après le deuxièmes coup, l'alcool sortit enfin.

Spoiler:

En effet, Thony se sentit beaucoup moins ballonné qu'avant, il fallait dire que c'était efficace. Son interlocuteur lui proposa de se laver le visage dans la fontaine la plus proche, et ce que fit le Manteau Blanc. Il s'approcha du dit point d'eau et commença à se rafraîchir, ce qui lui fit le plus grand bien. Il jeta tout de même son regard aux alentours au cas où il pourrait légèrement apercevoir deux ou trois invitées bien trop curieux étant poussés à les suivre pour le simple plaisir de la scène. Malgré qu'il venait de rejeter une bonne partie d'alcool de son être, sa vue ne s'arrangeait que peu.

En revenant vers Tancréde, il lui tendit le plateau de tartelettes aux fruits. Il en prit un et croqua dedans. L'homme lui ajouta :

- Faut éponger. Et buvez aussi. Par contre… n’espérez pas être dé-saoulé pour la huit heure et demi… Vous pourrez faire illusion. J’en suis sûr. Vous en avez la… capacité.

Il le fixa du regard en espérant des paroles plus "rationnelles" de sa part, il essaya de se concentré sur ces propos même si l'alcool persistait :

- Je vAis essayEr. MercI bEAucoup pouR VOtre AiDe et vOs CoNseilles. ExCUse-mOi Pour cE "désAgrEmment".

Puis il reprit :

- Si VoUs Avez bEsOin de quOi ce Soit pendAnt la SoiRée, FaiTes appeLLe à Moi. Je mE dOIs de VoUs RenDre lA PareillE.

Gervais s’était tourné, comme le lui avait recommandé le soûlard dans un élan de lucidité. Une fois fait, il faudrait qu’ils bougent histoire de ne pas rester prés de la scène de crime. Le musicien ne connaissait pas grand-chose aux plantes ; Mais assassiner sous des litres d’alcool d’innocente fleur du jardin du Roi pourrait être effectivement un délit répréhensible. Surtout que ces fleurs là n’avaient aucun intérêt pour les vapeurs éthylique.
Thony ne fut pas long. Même sans l’image le son parlait de lui même. Et la troupe de choc partit pour la fontaine sans se faire trop voir.

Le soldat semblait déjà aller un peu mieux. Du blanc il passait au rouge. Dans les circonstances s’était une bonne chose. Surtout qu’il avait évité le jaune.
Ils grignotèrent des pâtisseries assis sur le rebord de la fontaine. L’atmosphère était rafraîchissante. L’homme à qui il venait héroïquement de porter secours le remercia.

- Mais enfin, Thony, je n’ai fais que mon devoir ! Il n’y a pas de désagrément qui tienne !

Il tapota son épaule.
Ça va aller, je suis là pour toi
De mémoire il avait bien souvent agit ainsi pour finir par laisser tomber son "ami". Boarf, c’était des détails… espérons que celui-ci ne tombe pas à l’eau déjà. Assis si prés de la fontaine et avec un équilibre si précaire…

- Je penserais bien évidement à toi si le besoin se fait ! On se tutoie ? On n’est plus à ça prés je crois. (Il sourit amicalement et lança un regard vers un bac de fleur suspect) Peut-être qu’on pourrait marcher un peu… ça te fera du bien ! Si je t'assures ! Et la proximité de cette fontaine m’effraie un peu…

Ils partirent vers les chemin fleuris. Sans gerbe. Mais fleuris de petites fleurs blanches ou jaunes entrelacées sur des arches de bois. Les quelques personnes qu’ils croissaient étaient des couples marchant à pas lent et gloussant.
Eux aussi avançaient lentement… Mais les titubations du blanc vêtu ne laissaient que peu de place aux suspicions de romance. Et ils ne gloussaient pas du tout. Du moins l’artiste ne riait pas.

- Hum... il faudrait un signe subtil que tu puisses reconnaître facilement si jamais je devais avoir besoin de ton aide… T'as une idée ? Un mot qui te ferait dresser l’oreille à coup sûr ?

Tout les trois pas, il envoyait son bras réorienter l’homme pour lui éviter de partir au travers des fougères. Son sens de l’équilibre était encore relatif.

- Mais enfin, Thony, je n’ai fais que mon devoir ! Il n’y a pas de désagrément qui tienne !

Il doutait que s'occuper d'un Manteau Blanc complètement torché était son réel devoir, mais il allait très loin s'en plaindre. Après un moment de réflexions, il devrait se sentir plus heureux d'avoir échapper à l'humiliation totale dans la salle de bal. Il ne pouvait imaginer ce qu'il aurait fait ou bien pu dire au milieu de la foule en sachant qu'il serait encore rempli d'alcool. En effet, le pire aurait été possible.

Thony fit en sorte de ne pas tomber dans la fontaine, en se tenant au maximum à la bordure malgré ces vacillements. Il aimerait éviter de devenir un poisson dans l'eau et après, d'être obligé de changer de tenue.

Tancrède lui proposa de passer au tutoiement, après ce qu'il avait fait pour lui et surtout endurer, Thony ne put qu'accepter :

- C'eSt Vrai. dit-il en souriant

Puis voyant sa difficulté à contrer son poids prêt à le laisser partir dans l'eau froide, il le conseilla de faire une marche entre les allées fleuries du jardin. Il doutait dans un premier temps de son idée, il ne pensait pas pouvoir tenir longtemps debout. Mais, il fallait essayer donc il répondit :

- AlloNs-Y.

Il tendit son bras vers le musicien afin de lui demander main -forte pour se lever :

- TU peUx m'AidEr ?

Après avoir fait cet effort, il commencèrent leur marche lentement parmi les chemins de fleurs. Certes Thony ne cessait de balancer dans sa marche mais il pouvait plus ou moins tenir ses deux jambes. Par de fortes chaleur, il avait déboutonné sa veste afin d'avoir moins chaud. Il ricanait parfois bêtement dont il cherchait encore la raison. Puis, le luthiste lui dit :

- Hum... il faudrait un signe subtil que tu puisses reconnaître facilement si jamais je devais avoir besoin de ton aide… T'as une idée ? Un mot qui tu ferais dresser l’oreille à coup sûr ?

Il se mit à la recherche de la moindre idée, ce qui était pas vraiment facile quand on était alcoolisé. Pourtant après un court moment, il trouva et ajouta :

- Et PoUrquoi PaS, "ChAMpagnE" ?

Avec un sourire moqueur il reprit :

- Et sI T'aS AffAire à uN CerTaIn DraGOn BlaNC, uTIlise Le mOt "eStanAis". En arrIvant, jE SerAis DéJà à quI je FERais FaCE.

C'était la sorte de whisky préférée de Varda, il songea à lui en apporté un la prochaine fois. Peut-être qu'elle serait moins irritante avec lui après cela.

Le soldat l'avait suivit et se débrouillait tant bien que mal pour ne pas tomber. Il était bien obligé de l'aider parfois, mais rien d'inquiétant.
Mais... le test de présence d’esprit… était un échec cuisant !
Thony avait proposé champagne et estanais comme mots de codes.

Cependant, il y avait énormément de raison de hurler champagne et estanais dans une soirée.
Champagne le serait indéniablement d’ici quelques heures et estanais… ce pouvait être pour lancer une dispersion rapide de la foule ! Gervais en usait souvent lorsqu’il devait traverser une place bondée. Aurait-il du le faire à son arriver au palais ? Ma fois pourquoi pas, mais il se serait fait remarqué… En fait, si, il aurait du le faire !

- Prenons quelque-chose de moins alcoolisé tu veux ? Bigorneau ?

Il lui fit un large sourire un brin moqueur avant de conclure :

- Je n’en ai pas vu au banquet, aucune raison que quiconque le cri ce soir. J’espère…

Ils déambuleraient longuement dans les allées pour permettre à l’homme de dessaouler ; ils avaient tout le temps de parler.
Dans ses élucubrations le soldat avait parlé d’un dragon blanc. Le musicien, de ce qu’il connaissait des gens-d’ici et de Thony, trouva que le sobriquet allait parfaitement à la Dame Commandante.

- Le Dragon Blanc ? Tu parles de celle qui t’as sermonné tout à l’heure ?

Ils s’étaient arrêté en plein milieu du chemin et un jeune couple les contournèrent en râlant. Avant de constater le manteau blanc de l’homme qui commençait peu à peu à récupérer assez de contenance pour sembler… en état lorsqu’il était immobile, alors ils pressaient le pas pour retrouver une intimité voulue dans les jardins.

L’artiste ne regardait même pas ces gêneurs, tout attentif qu’il était au besoin de l’ivrogne. Il fouilla dans sa poche et lui tendis une des tartelettes qu’il y avait placé avant d’en prendre une pour lui même ; Il n’allait pas parcourir les jardins avec un plateau… ça n’aurait pas été discret.

- Elle n’est pas bien commode cette commandante. C’est une soirée, il est naturel d’en profiter un peu… Qu’est ce qu’elle est coincée… Tu bois pas non plus assez pour ne plus pouvoir remplir tes fonctions.

Il aurait bien ajouté un "tu es consciencieux" mais il s'était dit que ça aurait peut-être été de trop… Il faut savoir être modéré parfois.

Pourquoi le mettait-il en garde contre elle ? Un mot était passé parmi la garde ? On le suspectait de quoi que ce soit ? Il ne voyait pas pourquoi Varda aurait ébruité les soupçons qu’elle avait nourri a son égard. Tout était en ordre dans ses papiers... Il était intrigué, mais, savait que ces paroles ne voulait peut-être pas dire grand chose.

- Prenons quelque-chose de moins alcoolisé tu veux ? Bigorneau ?

En effet, le musicien ne pouvait compter sur lui, du moins pour le moment, pour lui répondre en lui donnant une idée bien recherchée ses pensées étant très troublés. Thony lui jeta un regard perplexe, drôle de mot. Mais ce "code" pouvait à la fois passé sans problème et en même temps être assez distinctif. Il acquiesça :

- PaRFaIt.

Ils continuèrent leur marche, jusqu'à qu'il aborda le surnom de "Dragon Blanc". En s'arrêtant, le musicien lui demanda confirmation sur l'identité du "Dragon". Il lui répondit :

- C'Est bien eLLe.

Il sentit une certaine amélioration de son état, cette marche dans les jardins lui avait fait le plus grand bien. Bon... il restait encore plein de défauts liés à l'alcool mais c'était déjà un bon début pour vouloir se déssouler.
Son interlocuteur lui tendit une deuxième tartelette à la framboise, il la prit volontier. Il fallait avouer qu'elle étaient délicieuses et permettaient d'éponger l'alcool. En même temps, celui-ci donna son avis sur la Commandante :

- Elle n’est pas bien commode cette commandante. C’est une soirée, il est naturel d’en profiter un peu… Qu’est ce qu’elle est coincée… Tu bois pas non plus assez pour ne plus pouvoir remplir tes fonctions.

Le Manteau Blanc ne sut, dans un premier temps, si ces propos reflétaient une sorte d'ironie, mais à priori, ils avaient l'air sincères.
N'importe quel personne doté de bon sens ne pouvait nier que Varda était une commandante parfois bien trop strict. Il s'en était même demandé si le mot "s'amuser" ou "profiter" faisaient parti de son dictionnaire. Ce qui exaspérait encore plus Thony, c'était sa haine sans faille pour les "petites erreurs", surtout pour les celles qui étaient "humaines". Savait-elle que personne n'était parfait....dont-elle ?!

Pourtant, il s'avouait à lui-même qu'il n'aurait pas dû se bourrer la gueule pendant la soirée, surtout que celle-ci venait juste de commencer. C'était plus demain matin qu'il le regratterait encore plus et amèrement.
Il répondit :

- C'est pArfaiteMent le profil de lA commaNdante. MaiS je dois aVouer que je Suis allée de main-fOrte avec les cOupes. Malheureusement, ellE n'est pas du gEnre à lâcher facilEMent la grappe à une persOnne qui aurait le malheur de la CHiffonner.

Et il ne pu compter le nombre de fois où il l'avait "chiffonnée".

Il avait eu raison. La Dame Commandante à l’aspect bestial et sévère de Dragon Blanc. Aurait-il pu s’agir de quelqu’un d’autre ? Quelles vapeurs d’alcool et la voila qui rageait ? Ou était-ce le fait que ce soit un de ses "protégés" qui en soit victime ? Serait-ce donc là son point faible ? Un talon de Varda ?

Dans tout les cas, le "protégé" valida ses déduction sur le caractère de la blanche obtuse, mais sans ajouter grand-chose de réellement digne d’intérêt… Rien des sévices qu’elle lui fessait vivre. Rien de cette vie de chien qu’il en venait à devoir noyer dans les coupes. Il allait finir par croire que c’était bien une gentille petite commandante pas trop farouche, qui s’en donnait juste l’air pour éviter de ce faire marcher sur la queue. Pourquoi lui avoir donné le surnom de dragon si il était là un être si docile ?

Gervais haussa un sourcil. Le soldat avouait avoir trop bu. Y être aller de main-forte ? Ou avoir le foie fragile ? Dans tout les cas il avait bien mal finit… Mais aucune raison de lui faire culpabiliser !
Naaaan.
Déjà lever la hache du bourreau.

- Si elle n’était pas tant tiré à quatre épingle il serait bien plus simple de ne pas la chiffonner. C’est à être tendu comme ça qu’on finit par céder face à ceux qui savent se détendre. Alala… Et qu’arrive-t-il à ces gens qui ont le malheurs de la froisser ? Ne me dis rien… corvée de repassage ?

Il conclut sur un sourire complice.

Là, dans le froid des jardins, loin des effluves des festivités, Thony semblait reprendre conscience. Une de ces consciences instables où il pourrait annoncer qu’il allait parfaitement bien… Pour ressombrer au plus bas des méandres éthyliques après un verre bu par "mégarde"… Espérons qu’il tienne assez les flots ce bigorneau. Car il ne semblait pas du genre à se priver de retourner à la source.

- Sinon, tu te sens mieux ? Plus de balancement émotionnel ?

Il plissa les yeux, attentif.

Thony sourit en retour, lorsque le luthiste lui parla des corvées de repassage. Il ne pouvait savoir combien de fois où il était initié au ménage générale de la commanderie, mais il était sûr qu'il en était presque "la femme de ménage officiel". Le pire c'était qu'il faisait cela plutôt bien, à croire qu'il exerçait mieux dans la propreté que dans l'escrime.

Puis toujours au milieu du chemin de fleurs, le musicien lui demanda son état actuel. Il fit le tour de ses ressenties : il pouvait tenir debout malgré quelques légers balancements, sa vue s'arrangeait ainsi que son ouie, et surtout ses esprit devenaient plutôt claires. Donc en général, il se sentait beaucoup mieux que lorsqu'il était dans la salle de bal. Il répondit souriant :

- Je vais miEux, merci. Je ne rIe plus pour x raison. Je te remercie pOur ton aide, vraiment. Je vais normalement pouVoir m'en sortir.

Il se jurait d'éviter le plus possible les coupes de champagnes ou de vins pour le reste de la soirée. Mais malheureusement, il savait au fond de lui qu'il ne réussirait à la suivre. Le Dragon n'aurait fait que son premier savon de la soirée, il en restait alors beaucoup.
Il se retourna pour apercevoir l'entrée lumineuse menant dans la salle principal, il se rappela :

- Tu n'as pas un conCert à assuré, toi ? Je n'aimerais sUrtout pas te retarder.

Disais la personne qui devait en principe assuré son rôle de Manteau Blanc.

Le bilan était mitigé… Certes le soldat avait les idées à peu prés clairs à présent, mais semblait même avoir récupéré ''trop'' de conscience. Il ne pipa mot sur la commandante, ni même sur les punissions odieuses qu’elle lui faisait subir. Il devait être assurément malmené. L’artiste tapota son épaule dans un maigre signe de compati.

- Heureux de te voir de nouveau parmi nous ! Il faut fêter ça !

Il sourit exagérément jusqu’à faire plisser ses yeux d’une façon peu naturel.

- Je ne reprends les armes qu’à huit heure, et bien que j’ai pris de mon temps pour te remettre – approximativement – sur pied ça n’a pas duré aussi longtemps. (puis sur une moue feinte) On pourrait croire que tu veuilles te débarrasser de moi…
Enfin, je pensais, effectivement, retourner à l’intérieur. Il fait frais et je n’ai pas… ton insensibilité de circonstance. Tu m’accompagnes ? Après tout, tu as des convives à protéger.

La dessus, un nouveau couple s’approcha. Deux jeunes bourgeoises, dans des robes clinquantes, se confiant à tour de rôle et gloussant derrière des éventails qu’elles agitaient – parfois avec une certaine frénésie. Gervais, qui ne s’était décidément pas assez amusés ces derniers moments, y espéra moyen à un peu d’animation. Si cette petite distraction pouvait ouvrir l’ivrogne à quelques révélations alors ce serait bon. Après tout : suite à l’alcool, les femmes… cela allait de soi, non ?

- Et voila de quoi égailler notre retour !

Se tournant vers les arrivantes, il fit une plate révérence. De toute évidence il avait décidé, de nouveau, pour le soldat. Mais allait-il suivre le mouvement maintenant que son esprit était revenu ?

- Mesdames. Thony Lafnan, manteau blanc de son état, que voici et moi même, Tancréde Liess, musicien, comédien… entre autres (il fit un clin d’œil) ; allions rejoindre les réjouissances, peut-être aurions nous la joie de vous y escorter ? Qu’en penser vous ? Un fier soldat de la garde royal à vos bras pour une entrée fracassante, n’est-ce pas alléchant ?

Premièrement déconcertées, elles se laissèrent convaincre facilement. Leurs costumes affriolants, si décolletés qu’ils étaient, étaient déjà en soi une illustration frappante de leurs volontés de fracasser les mirettes de la salle. Il ne restait plus qu’à espérer qu’elles avaient plus de conversation que des piètres louanges pour le Prince. Cela risquait de remotiver le fraîchement ressuscité à se compromettre pour l’heure qui venait. Il faudrait réorienter la conversation fistot si elle dérivait par là.

- Figurez vous que mon ami vient de faire sortir un homme fortement éméché… à cette heure… tant est-il que ce dernier l’a remercié en le parfumant de son haleine fermentée. Aaaah une bien triste histoire…

Il fit un signe à Thony, un genre de ''t’inquiète, je te couvre''. La joyeuse troupe improvisée s’apprêtait à partir vers la musique lointaine.

- Heureux de te voir de nouveau parmi nous ! Il faut fêter ça !

Son sourire rempli d'exagération n'alimenta que ses doutes envers l'homme. En effet, depuis leur rencontre, il n'arrivait à lui donner entièrement confiance même si celui-ci l'avait bien sorti de l'auberge. La cause de ce blocus était le fait qu'il utilisait énormément l'ironie qu'il n'en pouvait à force distinguer le vrai du faux. De plus, ce n'était pas l'alcool qui allait l'aider... Pourtant, il était sûr qu'il avait un bon fond.

- Je tE suis.

A peine parti pour la salle de bal que deux femmes charmantes et surtout sexy vinrent à leur rencontre dans les jardins. Thony les salua en une légère révérence plus ou moins parfaite et laissa son compagnon commencé la discussion par les présentations.
Mais le luthiste leur proposa de leur faire guise de cavalier pour une valse. Il le regarda intrigué.

Il allait danser, lui ? Alors qu'il ne savait comment danser et de plus, à moitié ivre !

Il ne pourrait compter le nombre de fois où il écraserait le pieds de la pauvre demoiselle, elle devrait peut-être même ne plus en avoir... Même si Tancrède avait l'air prêt de le couvrir,

Il devait trouvé un moyen d'y échapper.

Et il allait utiliser la fameuse phrase du "Je suis Manteau Blanc et j'ai beaucoup de travaille".

- Je suis nAvrée de vous laisser aInsi mais le devoir m'appelle. Je vous sOuhaite une bonne soirée.

Il partit le plus loin possible, espérant reprendre totalement ses esprits au plus vite. Il était néanmoins déçu de quitter si brusquement, un compagnon de bal mais il ne souhaitait en aucun cas se retrouver à emmener une femme à l'infirmerie. Mais...

J'attends ton appel à l'aide, Bigorneau.